Dans le cadre de la promotion du livre que j’ai co-écrit avec César Armand, me voilà invité à revenir dans une ville que je connais si bien pour y avoir fait des allers-retours depuis deux ans : Strasbourg ! Ce rendez-vous pris, ma journée du samedi 19 mars fut consacrée à ce voyage.
Une chose en entraînant une autre, me voilà parti en solo pour cette destination à l’envergure européenne à l’invitation des étudiants du CUEJ et de l’association étudiante des journalistes en herbe. Le but du jeu : parler de mon livre et de mon expérience de blogueur politique. Une table ronde à laquelle je participe était annoncée pour l’après-midi.
Pierre-Antoine Lefort (étudiant en M1) et Enric Bonet (étudiant en M2) sont les animateurs de la table ronde à laquelle participent également Anissa El Jabri, journaliste politique à RFI, et Philippe Dossmann, journaliste-reporter aux DNA.
La thématique du jour : la pratique du journalisme auprès du pouvoir et des politiques. Ou comment mettre en scène ces deux pouvoirs qui se connaissent si bien ? Forcément au sein d’une école de journalisme, la question ne peut que faire débat.
Autour d’Anissa El Jabri et Philippe Dossmann, nous avons essayé de déblayer au mieux les thématiques diverses et variées comme celle de la neutralité, du militantisme, de l’opinion, de la parole, et de la citoyenneté.
À cela, il convient d’ajouter ce que l’on doit faire face à un parti politique comme celui du Front national. Peut-on dans ce cas parler de tripartisme en France ? Avant tout, il convient de garder la tête froide et de rester citoyen afin de comprendre au plus près le fait de savoir comment traiter cette information. Tout n’étant pas forcément donné « clef en main » ; c’est à ce moment-là du débat où une notion importante est apparue. Il conviendrait donc de désidéologiser le politique pour le dépeindre au mieux.
La réalité prend toujours le dessus sur la fiction. Ainsi Philippe Dossmann a pu dépeindre un exemple concret de traitement de sujet. La partielle de l’élection législative qui aura lieu dans la 1ère circonscription du Bas-Rhin, suite à la démission pour raison de santé du député Armand Jung. Circonscription test pour François Hollande en vue de l’élection présidentielle de 2017, afin de voir si le poulain de Monsieur Jung, son suppléant Éric Elkouby, pourra garder en main la circonscription.
L’année 2016, qui devait être une année « sans élection », avant la présidentielle de 2017, se retrouve finalement au cœur de l’action politique française. En effet, suite aux démissions de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et de Gérald Darmanin de leurs postes de députés suite à leurs élections aux nouveaux conseils régionaux, une nouvelle dynamique est relancée. À ce titre, Christian Estrosi annonce aujourd’hui qu’à partir de mercredi prochain, il ne siégera plus au Palais Bourbon.
C’est à ce moment-là qu’entre en jeu une nouvelle partie du débat : la question des primaires et l’enjeu pour la droite en vue des présidentielles de l’an prochain. Avec Anissa El Jebri et Philippe Dossmann, on arrive à un constat sans appel entre en scène : les gens en ont marre du jeu des petites phrases citées dans les bancs de l’hémicycle des assemblées. Une réelle remise à plat de tous ces échanges est à mettre en œuvre et les enjeux de la présidentielle 2017 sont évoqués en conclusion de la table ronde. C’est là où la question du rôle des réseaux sociaux arrive pour essayer de comprendre le rôle qu’ils pourront jouer.
Un échange avec la salle, sous la forme de questions-réponses a lieu. Très vite, le sujet de la connivence entre journalistes et politiques prend le dessus. Il faut bien insister sur la nécessité d’une barrière à fixer entre les deux. Comme l’a très bien rappelé Philippe Dossmann, « même si l’on se tutoie deux minutes avant l’interview, une fois que le micro est lancé, il faut revenir aux choses sérieuses et vouvoyer son interlocuteur ». Lorsque l’on rédige un papier, on ne peut nullement rendre compte de la réponse de notre interlocuteur avec le tutoiement.
Un exercice pas facile pour ma part mais auquel j’ai bien aimé participer, qui plus est avec des animateurs de choix, et des personnalités passionnées avec qui échanger. Un grand merci à l’Association des étudiants en journalisme de Strasbourg et au CUEJ de m’avoir invité. Une mention spéciale au jeune étudiant-journaliste venu échanger avec moi à la fin du débat.
L’aventure continue !
@romainbgb – 25 mars 2016
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