Mme Anne Sophie Avé

 Femme du monde.

Chers Lecteurs,

Ceux qui me connaissent et/ou qui suivent périodiquement les entretiens-portraits diffusés sur #LaLettreR savent la place occupée par la diplomatie dans mon esprit. Après le portrait de Monsieur Lachaussée, je poursuis la galerie de portraits avec une nouvelle personnalité du monde diplomatique. La politique, autrement.

Après un DESCAF à l’Université de Toulouse, notre interlocutrice fréquentera les bancs de l’IFPA comme consultant formateur. Le temps des premières expériences professionnelles commence.

Suite à cela, les bancs de l’ENA s’ouvriront au sein de la promotion Romain Gary. Ceci lui permettant d’étendre son avenir professionnel vers de nouveaux horizons en rejoignant notamment le ministère des Transports à la DTMRF.

Conseiller ministériel. C’est dans ce cadre-là que notre nouvelle interrogée fera ses armes au sein des ministères de la Défense puis des Armées.

Ce qui l’emmène à son poste actuel d’ambassadeur de France, depuis le mois de septembre 2018, dans la capitale Ghanéenne : Accra.

 

Je vous laisse découvrir le portrait de Madame Anne Sophie Avé, Ambassadeur de France au Ghana.

Mme Anne Sophie Avé, ambassadeur de France au Ghana – ©droits réservés

Compte-tenu du contexte sanitaire que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé par un échange de courriers électroniques.

 

Bonne lecture !

@romainbgb – 22/11/21 

 

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Biographie Express de Madame Anne Sophie Avé :

*1968 : naissance à Fontainebleau (Seine-et-Marne).

*1988-1991 : DESCAF à l’École Supérieur de Commerce de Toulouse.

*1991-1996 : consultant formateur à l’IFPA.

*1997-2002 : directeur commercial à Addeo multimedia.

*2003-2005 : ENA – promotion Romain Gary

*2005-2007 : Administrateur civil, Chef de la mission Europe et International à la DTMRF (ministère des Transports).

*2007-2012 : Délégué général d’Armateurs de France (Fédération professionnelle).

*oct.2012-déc.2015 : conseiller social du ministre de la Défense.

*janv.2016-sept.2018 : directeur des Ressources humaines du ministère des Armées.

*depuis sept.2018 : Ambassadeur de France au Ghana.

-chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur (2016).

-chevalier dans l’Ordre national du Mérite (2008).

*** 

À quoi rêve la petite Anne Sophie lorsqu’elle est enfant ?

« Je crois qu’à l’époque, comme aujourd’hui encore, j’ai toujours vécu dans le moment présent. J’ai toujours trouvé matière à enthousiasme dans l’instant. Je ne me souviens pas d’avoir rêvé à quelque chose, de m’être projetée au-delà des jours qui venaient. »

Comment avez-vous vécu vos années étudiantes à Toulouse ?

« Comme tous les étudiants je suppose. C’était le début de l’autonomie. Une époque galvanisante où je profitais de chaque instant : des savoirs qu’on y découvre, des souvenirs et des amis qu’on s’y fait pour la vie. »

Que retenez-vous de votre rôle de consultant formateur à l’IFPA ?

« J’avais à peine 24 ans et devais être crédible. Je crois que j’ai appris l’assertivité. »

Quelle expérience gardez-vous de votre passage chez Addeo multimedia comme directeur commercial ?

« Directeur. Pas « trice ».

« C’était une période assez extra-ordinaire. 1997 était le cœur de la « bulle internet » et nous avions l’impression d’assister à une révolution. La communication, la pédagogie, les relations entre les gens : on sentait déjà que tout cela allait profondément changer. »

Vous êtes issue de la promotion Romain Gary de l’ENA en 2005. Comment avez-vous vécu vos années étudiantes sur les bancs de l’ENA ?

« C’est une chance formidable, à 33 ans, de pouvoir retourner à l’école, de « refaire le plein » de connaissances, de réactiver son esprit à d’autres formes de raisonnement. A Paris comme à Strasbourg, les locaux respiraient encore la présence des grands anciens dans les pas desquels on espérait marcher. Et bien sûr, là aussi, les rencontres, les intervenants, les camarades, sont autant de personnalités qu’on recroisera un jour ou l’autre. »

Comment avez-vous vécue votre expérience d’Administrateur civil à la DTMRF ?

« Comme un premier poste sortie d’ENA.

« Le ministère était en cours de réforme et j’ai eu la chance de voir rapidement mon bureau devenir une mission rattachée à la direction et de traiter d’affaires internationales un peu techniques dont personne ne voulait mais qui m’ont valu une réputation plutôt positive. »

Quel regard portez-vous sur votre expérience de délégué général d’Armateurs de France ?

« C’est une fonction particulière que de représenter toute une profession. D’incarner. Dans un secteur international par définition et dans un pays qui a tendance à tourner le dos à la mer et son économie. Il s’agissait de remettre sur pied cette fédération, de reprendre le pouvoir dans les instances nationales, européennes, internationales et les médias où il importait que la voix des armateurs maritimes soit entendue et de réformer l’ensemble des conventions collectives de branche. Donc sans doute la première expérience « polyvalente » qui m’a passionnée. »

De 2012 à 2015, vous avez été la conseillère sociale du ministre de la Défense, M. Le Drian. Comment s’est produit la rencontre ? Comment avez-vous vécu cette expérience ?

« Comme souvent les recrutements en cabinet. Un peu par chance. La Défense avait devant elle, notamment, une profonde réforme (à l’époque on parlait de supprimer 34 000 postes), le catastrophique logiciel de paie Louvois et les suites délicates de l’épouvantable affaire du tueur de Toulouse et Montauban (3 militaires tués et 1 grièvement blessé). Des membres du cabinet du ministre ont pensé que je serais capable de gérer tout cela et m’ont appelée. »

De 2016 à 2018, vous êtes directeur des Ressources Humaines au ministère des Armées. Comment s’est passé le recrutement ? Quelle expérience en gardez-vous ?

« En réalité, il semblait évident à tout le monde – sauf à moi – que je devais prendre le poste lorsque mon prédécesseur a annoncé son départ. Là encore, on m’a désignée volontaire pour finir, en direction centrale, les réformes engagées au cabinet. Il s’agissait de gérer près de 300’000 personnes, civiles et militaires, 12 milliards de masse salariale, aidée d’une direction de 4000 personnes. Il faut analyser vite, déléguer, s’entourer des meilleurs, donner des instructions claires et s’y tenir… je garde le souvenir de journées extrêmement longues et remplies. »

Vous êtes nommée en septembre 2018, Ambassadeur de France au Ghana. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

« En fait, je passe assez peu de temps en introspection. Je me suis mise au travail tout de suite. Dès le mois de mai 2018, je voulais comprendre le Ghana autant que possible avant de partir et comprendre le rôle que la France y jouait et pouvait y jouer. »

Mme Anne Sophie Avé, ambassadeur de France au Ghana – ©droits réservés

Comment appréhendez-vous votre rôle d’Ambassadeur de France ?

« Comme un constructeur de ponts entre deux pays et l’image de la France dans le pays d’accueil. Dans la ligne des orientations du président de la République (discours de Ouagadougou), je me suis attachée à créer du lien dans tous les domaines qui nous lient : les PME, le patrimoine, la musique et bien sûr l’émission de télévision Touch of France est un moyen remarquable de partager tout cela, de le valoriser et de s’adresser au plus grand nombre. »

Comment vivez-vous cette période pandémique ?

« Au Ghana, l’ambassade s’est mise au service de nos compatriotes et a aidé le Ghana (tests PCR, vaccins). Mais le Ghana a été infiniment moins impacté que nos pays occidentaux. L’AFD finance une étude épidémiologique conjointe France (IRD) – Ghana (Noguchi Institute) pour tenter de mieux comprendre pourquoi. »

Quels rapports avez-vous avec les réseaux sociaux ?

« Je m’en suis longtemps tenue à l’écart mais j’ai compris que la diplomatie publique passait par une relation plus directe avec les gens. Ils sont un moyen de communication qu’on doit apprendre à manipuler mais qu’il me semble difficile d’éviter totalement. Bien plus que d’autres médias, il offre un « feed back » qui permet de mesurer l’impact de nos actions et les attentes des gens. »

 

***

Merci à Madame l’ambassadeur pour la participation à ce portrait.

Merci à Madame Pigère et à M. Malara pour leurs écoutes et bienveillances.

 

Publié par RomainBGB

Franco-sicilien né en Helvetie. Co-auteur de l'ouvrage "Dans l'ombre des Présidents" paru en mars 2016 aux éditions Fayard.

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