Un brin d’air provençal : de l’ingénierie mécanique aux bancs de l’Assemblée.
Chers Lecteurs,
Une fois de plus, je ne vais pas vous paraître créatif. Je continue avec vous, notre chemin des entretiens-portraits au cœur des Assemblées Parlementaires sur #LaLettreR.
Après l’hémicycle du Sénat, cette fois-ci, ce sont les bureaux du Palais Bourbon qui nous ferons les honneurs de la rencontre. En effet j’ai décidé de vous y emmener pour rencontrer notre nouvel interrogé.
Cornillon-Confoux. C’est dans ce village provençal que notre interrogé passera son enfance, entre Salon-de-Provence et la base aérienne 701. Ce qui sera sans en douter un signe précurseur qui fera rêver d’aéronautique notre nouvelle personnalité.
Ingénierie mécanique. Après avoir échoué aux Concours de l’École de l’Armée de l’Air, son parcours scientifique lui permettra de rejoindre cette branche en intégrant l’ENSISA à Mulhouse.
Alsace. Comme notre interrogé le dit lui-même : « j’étais un peu le Marcel Pagnol qui quittait sa terre provençale. » La rencontre du provençal avec la terre d’adoption alsacienne sera bénéfique pour la suite de son parcours. Notre interrogé poursuivra, à la sortie de son École d’ingénieur, un Master en Administration des Entreprises à l’EM Strasbourg.
Législatives 2012. Les premières armes militantes se feront à ce moment-là. Notre nouvelle personnalité fera la campagne d’Olivier Ferrand où il participera à sa victoire.
Les Jeunes avec Macron. Dans la continuité de ses activités professionnelles, le politique reprend le dessus en 2015. La personnalité d’Emmanuel Macron expliquera la motivation de notre interrogé pour poursuivre son engagement politique.
8ème circonscription des Bouches-du-Rhône. C’est sur ces terres qui ont vu, avec lui, la victoire d’Olivier Ferrand en 2012, que notre interrogé se verra investit puis élu député.
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Jean-Marc Zulesi, député de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône.
Dans le contexte pandémique que nous connaissons, ce portrait a été réalisé, dans les conditions sanitaires requises, au sein de l’Assemblée Nationale, le 23 février 2022.
Bonne lecture !
@romainbgb – 28/02/22
***
Biographie Express de M. Jean-Marc Zulesi :
*1988 : naissance à Marseille (Bouches-du-Rhône).
*2006 : Titulaire du Baccalauréat série Scientifique.
*2006-2008 : Classes Préparatoires Scientifiques PSI à Avignon.
*2009-2012 : diplôme d’ingénierie mécanique à l’ENSISA (Mulhouse).
-Master Recherche Science des technologies.
*2012-2013 : Master en Administration des Entreprises à l’EM Strasbourg.
*2012 : stagiaire ingénieur industrie chez Arcelor Mittal à Fos-sur-Mer.
*fev.2013-oct.2014 : ingénieur projet chez Assystem à Vitrolles.
*oct.2014-juin 2017 : chef de projet chez Mirion Technologies à Lamanon.
*depuis juin 2017 : député de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône.
-membre de la commission développement durable et aménagement du territoire.
*2019 : Responsable de texte LREM sur le projet de loi d’orientation des mobilités.
*depuis 2020 : Co-président de France Mobilités.
*oct.2020 : whip LREM pour la commission développement durable et aménagement du territoire.
*2021 : Rapporteur du volet « « Se Déplacer » du projet de loi Climat et résilience.
***
À quoi rêvait le petit Jean-Marc lorsqu’il était enfant ?
« Je pense que comme tout le monde je rêvais de participer à un monde meilleur mais à côté de cela, j’avais une volonté de devenir pilote d’avion. J’ai grandi à Cornillon-Confoux, un village à côté de Salon-de-Provence, où il y a la base aérienne 701. Je voyais des avions. Ce qui fait que très tôt je me suis intéressé à la chose aéronautique.
« En même temps, très engagé par mon père qui dès le début de ma vie m’amenait dans des réunions politiques locales dans le village.
« J’ai eu la chance d’avoir la volonté à la fois de poursuivre un objectif de devenir pilote puisque j’ai fait des études scientifiques pour cela, jusqu’aux Classes Préparatoires. J’ai échoué au Concours d’entrée de l’École de l’Air. En même temps, d’avoir très tôt été associé à la chose politique, cela m’a permis de m’intéresser localement à ce qui se faisait. Puis, forcément, de m’intéresser à la chose nationale.
« J’incarne parfaitement le « en même temps », c’est-à-dire le côté scientifique mais aussi à côté le fait de s’intéresser fortement à la politique. Le rêve d’enfant c’était de devenir pilote. Quand j’y repense, j’adore le sport comme le Football ou le Judo. Je suis passionné par tous les sports en fait. Une volonté, au fond de moi, de dire pourquoi pas : « tu deviendras sportif » aussi. Vous voyez, plusieurs rêves au final. »
Que retenez-vous de vos années d’étudiant à Avignon ?
« Ce sont sans doute les années les plus difficiles. Beaucoup pose la question de savoir s’il est pertinent de garder des Classes Préparatoires ? Pour ma part, je dis oui !
« Ce sont les années qui m’ont, psychologiquement, le plus servi pour la suite. C’est-à-dire que cela m’a appris et permis de développer mes capacités de travail, de réflexion, de résilience, de résistance. Surtout que les Classes Préparatoires sont des années très exigeantes tant sur le travail que sur la pression que vous pouvez avoir de certaines personnes, qui pour vous préparer, vous mettent une certaine pression. Je pense notamment à des colles, lorsque vous passez au tableau 2 à 3 fois par semaine, dans toutes les matières. Forcément cela apporte quelques pressions.
« J’en garde malgré tout d’excellents souvenirs et si aujourd’hui j’ai l’honneur d’être député, je pense que c’est aussi grâce au travail que j’ai fourni en Classe Préparatoire. »
Quelle expérience gardez-vous de votre diplôme en ingénierie mécanique ?
« La magie des Concours a fait que j’ai eu une École en ingénierie mécanique à Mulhouse. L’Alsace a été un vrai coup de cœur pour moi. Je le dis souvent, un peu sur le ton de la boutade, mais c’est vrai que j’étais un peu le Marcel Pagnol qui quittait sa terre provençale. Je n’étais jamais trop parti. Cela m’a fait un bien fou de découvrir l’Alsace ; de découvrir un autre environnement.
« Scientifique. Porté sur les sujets d’aéronautique. Je me suis engagé sur du génie mécanique mais peut-être en ayant une vision généraliste en me disant que je n’allais pas me spécialiser tout de suite sur l’aéronautique.
« En parallèle, parce qu’aussi je me posais pas mal de questions sur ce que j’allais faire, je me suis inscrit en Master Recherche. Ceci dans l’optique de me dire pourquoi pas faire ensuite une thèse. Cela signifie qu’en plus des cours, vous travaillez encore plus le soir dans le cadre du Master. Cela m’a beaucoup apporté, à la fois l’aspect universitaire et en ingénierie. Je me suis beaucoup plus en Alsace et, avec humilité, je ne me suis pas trop mal débrouillé.
« Au final, je n’ai pas décidé de continuer sur une thèse mais mon École en ingénieur m’a payé une formation en Master 1, en Administration des Entreprises, à Strasbourg. Ce qui m’a fait continuer par la suite. J’en garde un excellent souvenir et en plus de cela j’ai pu reprendre du sport, du Football. Cela fait rire souvent mais j’ai découvert le Rugby à Mulhouse. [Rires] Ce n’est pas du tout une terre de Rugby mais j’ai d’excellents souvenirs avec l’équipe universitaire.
« Je me suis beaucoup investit aussi dans la Junior Entreprise. On avait une Junior Entreprise, qui existe toujours, qui s’appelle IARISS. J’en étais le responsable commercial. L’objectif c’était à la fois d’aller chercher des prestations auprès d’entreprises, d’associations, sur la conception de site Internet. En fait l’ENSISA, mon École d’ingénieur, a une section informatique, une section textile, une section automatisme et une section mécanique. Sur l’ensemble de ces 4 filières, on avait une expertise dans notre Junior Entreprise et en tant que responsable commercial je devais aller chercher les affaires.
« C’était un moment où j’ai beaucoup travaillé parce qu’il ne faut pas croire qu’en École d’ingénieur vous ne travaillez pas. Les gens qui vous disent qu’après la Classe Prépa, c’est tranquille ! Vous avez un écrémage dès la 1ère année qui fait que si vous ne travaillez pas bien, on vous vire ! C’est un très bon souvenir ces année-là. »
Comment avez-vous vécu vos années d’études à Strasbourg ?
« Strasbourg est une magnifique ville. C’est une ville où il fait bon vivre. J’ai pu vivre une année intense parce que c’était une année de spécialisation. Si vous voulez c’est 6 mois de cours et le reste en stage.
« Cela a été très riche parce que cela m’a permis de m’ouvrir aux spécificités du monde de l’entreprise, du point de vue RH, du contrôle des coûts, du marketing.
« Tout ce qui touche à des sujets de l’entreprise, hors technique, et qui sont essentiels pour faire tourner une entreprise. Malheureusement lorsque vous sortez d’une École d’ingénieur, vous avez une approche très technique et vous pensez que c’est vous qui faites la boite. [Rires] Alors que c’est très bien ce que vous faites mais, sans les activités derrières, la boite ne peut pas tourner. »
Que retenez-vous de votre expérience professionnelle d’ingénieur ?
« Je finis mon École d’ingénieur en janvier 2012 et je rentre dans mon stage de fin d’études chez Arcelor Mittal. Là aussi, cela a été une expérience remarquable parce qu’ils m’ont fait confiance. J’avais une mission exceptionnelle. Je suis arrivé dans un service qui m’a intégré. En plus de cela, ce qui n’est pas négligeable, j’avais un salaire de 1’200 Euros, de mémoire. Lorsque vous sortez de l’École, que vous êtes stagiaire, c’est juste génial ! Cela m’a motivé.
« J’ai beaucoup travaillé. Je travaillais sur la planéité des feuilles d’acier. C’était à la fois technique. L’idée c’était d’avoir une approche terrain pour voir comment pour ces feuilles d’acier, l’offre, en termes de planéité, avait évoluée. Cela a été vraiment très riche. Suite à cela, je finis mon École d’ingénieur. Je vais en Master 1 d’Administration des Entreprises. Vous voyez, des aller-retours entre le Sud et l’Est.
« Au milieu, comme il ne vous l’a pas échappé, il y a une élection législative. Comme je suis dans le Sud, je m’y investis en tant que simple militant. 2012, je sors de mon École. Je ne sais pas ce qui va se passer en 2017. Vous imaginez bien. Je suis le militant très engagé auprès d’Olivier Ferrand. Sur ma circonscription d’aujourd’hui, nous gagnons à 300 voix près contre l’UMP et le Front National. Cela a été une expérience aussi politique. Vous voyez le « en même temps » : ingénierie, engagement dans le monde de l’entreprise, mais aussi l’engagement politique, militant de terrain.
« Ensuite à Vitrolles chez Assystem, sous-traitant d’Airbus Hélicoptère, où je rentre dans la vie active. Là, j’y vais un peu au bluff parce qu’en fait cela devait être un stage dans le cadre du Master d’Administration des Entreprises. [Rires] J’aime beaucoup les études. À l’époque j’en était à ma 6ème année d’études. Repartir pour faire un stage etc…
« J’y vais au bluff en précisant que je devais faire un stage et en même temps que je souhaitais rentrer dans la vie active. Assystem accepte de me prendre en CDI tout de suite et en même temps que je fasse un rapport de stage, au bout des 6 mois, sur un sujet précis. Il a fallu rentrer dans la vie active ; trouver un sujet de rapport de stage. Le bluff a marché. J’ai pu valider mon Master en Administration des Entreprises. Je continue après pendant près de 2 ans à Assystem où cela se passe plutôt bien.
« J’ai une opportunité de partir chez Mirion Technologies à Lamanon. Vous allez vous dire que le député, il pense que tout est exceptionnel, mais oui, c’est vrai ! Mirion m’a accueilli. J’étais le plus jeune Chef de Projet de la bande. Ils m’ont fait confiance. J’ai pu partir à l’étranger ; des expériences inoubliables.
« Mirion fait du matériel de radioprotection, du matériel qui mesure la radioactivité. Conçoit, met en service, maintient ce matériel de radioprotection. Je travaillais plus sur des sujets en lien avec la protection des ports et des aéroports, avec les centres de recherche, l’Armée. J’ai pu aller en Suisse, en Angleterre, au Maghreb. Une magnifique expérience. »
Comment est née votre entrée en politique ?
« Mon entrée en politique est acté lorsque j’ai 10 ans et que mon père m’amène dans des réunions publiques. [Rires] C’est là que j’acte mon entrée en politique.
« Il y a cette époque, en 2012, avec Olivier Ferrand où j’apprends l’organisation d’une campagne. Le porte-à-porte. Avant, il y a des campagnes municipales. Où je ne suis pas candidat, bien entendu, mais je suis engagé.
« Sinon, c’est la rencontre avec Emmanuel Macron. Le fait que je m’engage très tôt. On créé les Jeunes avec Macron en avril 2015. Je me souviens. On était une petite dizaine. On se lance très tôt. L’idée c’était de soutenir le ministre de l’Économie, sa loi etc… Je deviens le référent des Jeunes avec Macron dans les Bouches-du-Rhône. Arrive par la suite En Marche ! Je monte un comité, que j’anime. Il marche plutôt bien. Je dépose mon dossier de candidature en me disant : « tu n’as rien à perdre parce que tu t’éclates dans ton job à côté. » Si je ne suis pas choisi, il n’y aura pas de déception. »
Comment avez-vous vécu la campagne présidentielle de 2017 ?
« C’est encore une fois une belle aventure humaine dans la mesure où cela partait d’un espoir très fort d’une volonté de changement. On se retrouvait avec des personnes d’horizons complètement différents, avec un seul objectif qu’était de faire gagner cet espoir d’aller de l’avant, de convaincre. La victoire est là. »
Vous êtes élu en juin 2017 député de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
« C’est un moment unique parce que votre vie change en un instant.
« Bien que j’adorasse ma vie de Chef de projet à Mirion Technologies. Vous passez d’un environnement à un autre. Vous passez de codes qui appartiennent à cet environnement, à d’autres codes. Il faut apprendre aussi.
« On touche du doigt l’honneur. C’est-à-dire que je suis l’un des plus jeunes parlementaires de la législature. Rien ne me prédestinait à devenir député à 29 ans. Rien. Puisqu’à travers mon parcours, vous avez vu que je n’ai pas fait Sciences-Po, ni l’ENA…
« En même temps, une touche d’humilité et d’engagement qui émane des valeurs que j’ai reçues de ma grand-mère. Mais aussi la fierté du regard de mes parents. »
Comment vivez-vous votre expérience de député au sein de l’hémicycle national ?
« Je crains de ne pas être très novateur dans les propos puisqu’à chaque fois je vous dis que l’expérience est fabuleuse. [Rires] Toutes les étapes de ma vie, l’expérience a été fabuleuse.
« L’expérience est juste incroyable. Elle l’est car dès le début, j’arrive à l’Assemblée, mais je sais déjà ce que je veux faire. Je sais où je veux aller. Je sais les dossiers que je souhaite porter. Partant de ce principe-là, je ne vais pas dire que la route est tracée, mais je n’ai pas de temps d’adaptation. Vous voyez ce que je veux dire.
« J’arrive, je souhaite être dans la Commission développement durable et aménagement du territoire. J’y suis. Je veux me spécialiser sur les sujets de transports. Très rapidement, Élisabeth Borne me nomme dans les Assises nationales de la Mobilité, alors qu’elle ne me connaissait à peine. Je m’engage très rapidement sur ces sujets-là. Par la suite, à partir du moment où vous savez ce que vous voulez faire. Il ne faut pas s’éparpiller.
« C’est-à-dire que, toute proportion gardée, c’est un peu comme quand vous sortez de Classe Prépa et que vous arrivez en École d’ingénieur. Il y a tous les Clubs. Vous pouvez vous investir dans pleins d’associations. Vous pouvez porter des projets universitaires à tout va. Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’il y a quand même des cours à suivre. C’est ce qui fait que beaucoup d’élèves se perdent. Toutes proportions gardées.
« C’est beaucoup plus sérieux à l’Assemblée Nationale. Au début, c’est exactement la même chose. Vous avez des groupes d’études à tout va. C’est-à-dire que vous pouvez vous impliquez dans pleins de groupes d’études. Vous avez tous les groupes d’amitiés. Vous pouvez être dans des Commissions. Si vous n’avez pas les idées claires sur ce que vous voulez faire. Vous vous éparpillez et vous ne faites rien dans le fond, jusqu’au bout.
« C’est pour cela que ma stratégie a été, dès le départ, de choisir mes thématiques de prédilections. Cela ne veut pas dire que je dois abandonner le reste, attention ! La priorité, c’est cela, et tu fonces !
« C’est ce qui fait que j’ai été le responsable du texte sur la Loi d’orientation des mobilités. Pendant 3 ans, j’ai été rapporteur budgétaire sur ma Commission concernant la 1ère partie du projet de loi de Finances. J’ai été rapporteur pour la Loi Climat-Résilience, sur le volet mobilité. J’ai monté avec Élisabeth Borne, France Mobilité, où je suis aujourd’hui co-président avec Marc Papinutti.
« Après, de belles fiertés locales, à travers la réhabilitation de l’Étang de Berre. La reconstruction de l’Hôpital du Pays Salonais. La preuve que lorsqu’un parlementaire sait ce qu’il veut, qu’il se bat. Ce n’est pas simple mais il peut peser dans la décision. »
Quel bilan tirez-vous de votre mandat eu sein de l’hémicycle national ?
« Que nos Institutions sont très belles. Nos Institutions sont belles. Il faut sans doute travailler à leurs efficacités. Notre France, notre nation est une démocratie qui est riche. Ceux qui aujourd’hui nous explique qu’il n’y a pas de démocratie, ce sont des gens qui ne sont pas intéressés à notre démocratie.
« Est-ce qu’il faut donner plus de pouvoir à notre Parlement ? Sans doute. Mais moi je montre, avec beaucoup d’humilité une nouvelle fois, que lorsque l’on porte les dossiers. Lorsqu’on les travaille. Lorsque l’on est, sans doute, très insistant. On y arrive.
« J’ai découvert la place du Conseil Constitutionnel, par exemple. Ceux qui critiquent Emmanuel Macron peuvent dire : « Jupiter ! » etc… Mais lorsque le Conseil Constitutionnel parle. Il n’y a rien à dire. C’est retoqué. C’est retoqué.
« On a en France des contre-pouvoirs qui sont par contre là très efficace. Ceux qui nous expliquent qu’aujourd’hui tout est entre les mains d’un seul et même homme, ne connaissent pas nos Institutions, tout simplement. »
Vous vous imaginez où dans 10 ans ? Pensez-vous à vous représenter en juin ?
« C’est compliqué. Personnellement, j’ai envie. J’ai une envie de repartir. Lorsque l’on a apporté, ce que moi j’ai apporté. On a envie d’assurer ce que j’appelle le « service après-vote ». C’est une marque déposée dont je tiens beaucoup. [Rires] Au-delà de cela, on a envie d’aller plus loin, de continuer à porter les sujets avec beaucoup d’efficacité. Donc, oui, au fond de moi, j’ai l’envie de repartir.
« Est-ce que c’est le moment de l’annoncer ? Je pense que ce n’est pas encore le moment parce que d’une part vous avez une nécessité de continuer à suivre les politiques qui ont été menées jusque-là, de sortie de crise.
« Vous avez une situation internationale qui est tendue. Au moment où l’on se parle [23/02/22], il y a tout de même la Russie et l’Ukraine, on peut le dire, sont entré en guerre. Alors le sort et la candidature du député Zulesi au sein de la circonscription…
« Parce que je l’ai souhaité et me suis battu pour, la vie m’a réservé et apporté de grandes et belles choses les 33 premières années de ma vie. J’ai eu de nombreux obstacles mais je suis toujours allé de l’avant. Je me suis pris sommes toute quelques fois des claques. J’ai toujours su me relever.
« Aujourd’hui, vous dire où est-ce que je serai dans 10 ans… ? Je ne veux pas vous faire une réponse de politique mais je pense que je serais à l’endroit où je serais le plus efficace. Comme je l’ai toujours été. Et où j’apporterai le plus à la France, que ce soit dans le monde de l’entreprise ou que ce soit dans le monde politique. »
En tant que citoyen, quel regard portez-vous sur l’année présidentielle dans laquelle on est entré ?
« Je la regarde avec attention cette année présidentielle, tant sur le fond que sur la forme.
« Sur le fond, parce que je suis étonné que dans le débat, des sujets importants comme la lutte contre le réchauffement climatique, ne soient pas au cœur des discussions. Je trouve que l’on est beaucoup ancré sur des sujets en lien avec l’immigration, avec l’insécurité. Malheureusement, je trouve que ces sujets-là sont essentiels, il faut qu’il y ait un débat. Mais que les sujets sur le temps long, comme l’éducation, l’économie, l’environnement, le développement durable, les transports, ne sont pas débattus à la juste hauteur et à la juste valeur.
« Sur la forme, le débat est pauvre parce que l’on n’a pas de personnalités dignes de ce nom, en capacité de faire lever les foules, d’intéresser. Ceci n’est pas à mettre sur le dos d’Emmanuel Macron puisqu’il n’est pas entré en campagne, à l’heure on l’on se parle. Malheureusement, je ne vois pas de remise en question des personnes qui sont candidats.
« Pour résumer. Sur le fond, je trouve que l’on ne parle pas assez des sujets qui vont faire l’avenir, dans 10 ans justement. Sur la forme, je trouve que cela manque de pertinence. D’ailleurs, on le voit. Très peu de Français sont entré dans la campagne présidentielle.
« Ce qui peut nous interpeller aussi c’est que les thèses les plus dures, notamment celle d’extrême-droite, peuvent choquer une partie de la population mais vous avez une autre partie qui est complétement indifférente.
« Lorsqu’Éric Zemmour parle de changer de prénom. Lorsqu’Éric Zemmour s’attaque aux familles d’enfants en situation d’handicap. Lorsqu’Éric Zemmour parle de mur pour lutter contre l’immigration.
« Un temps, et cela ne date pas d’il y a longtemps, cela aurait créé une indignation générale. Cette indignation, je ne la vois pas. Cela m’interpelle. C’est ce qui alimente aussi mon engagement de vouloir poursuivre parce que ces thèses-là nous devons les combattre. »
Comment vivez-vous cette pandémie ?
« Avec humilité et détermination.
« Humilité, parce que l’on a fait face ensemble à une crise sanitaire où, au départ, l’on ne connaissait absolument rien. C’est important de le dire. Humilité, parce que cela a été un tsunami international. Cela, quelques personnes ont tendance à l’oublier, en pensant que cette crise sanitaire a touché que notre pays.
« Avec détermination, parce que je suis fier de ce que l’on a pu faire au côté du président de la République autour de la vaccination, autour de la lutte contre la pandémie, autour du développement de l’économie. J’insiste sur le développement parce qu’au final, on a su tenir et développer un certain nombre de pans de notre économie.
« Puis, je suis très respectueux de l’engagement du personnel soignant parce que s’il y a bien un enseignement à retenir de cette crise sanitaire, c’est bien l’engagement du personnel hospitalier. Ce qui fait que je me sois beaucoup impliqué sur le Ségur. Je vous parlais de l’Hôpital du Pays Salonais tout à l’heure. Je me suis beaucoup impliqué pour qu’il soit reconstruit et à côté que l’on puisse revaloriser les salaires de ces gens qui ne lâchent rien, qui n’ont rien lâcher et qui ont tenu pendant cette crise sanitaire. »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Les réseaux sociaux font partie intégrante de l’action politique, pour rendre compte tout simplement. Ceci pour expliquer ce que nous faisons, pour expliquer les choix sur tel et tel vote, pour expliquer les actions de terrains qui sont menées.
« On peut ne pas se satisfaire du mode de fonctionnement des réseaux sociaux. Ils font partie intégrante aujourd’hui de l’action politique. Je suis donc sur à peu près sur tous les réseaux sociaux de TikTok en passant par LinkedIn jusqu’à Instagram et Facebook.
« Je pense que les réseaux sociaux font partie du champ politique, qu’il faut savoir vivre avec. Mais aussi utiliser ces outils à bon escient, c’est-à-dire qu’il y a des limites à l’utilisation de ces réseaux sociaux, tout simplement. »
***
Merci à Monsieur Jean-Marc Zulesi pour sa participation à ce portrait.
Merci à Mademoiselle Noémie Rimbaut pour son aide précieuse.
Merci à Mademoiselle Capucine Richard pour son écoute et sa bienveillance.