M. Pierre-Antoine Levi

Une liberté Tarnais-Garonnaise.

Chers Lecteurs,

Après quelques péripéties indépendantes de ma volonté, me voici de retour pour vous proposer de continuer notre chemin de l’entretien avec la parution de ce nouvel entretien-portrait sur #LaLettreR.

Je vous propose, une fois de plus, de nous aventurer dans les hémicycles nationaux afin d’ajouter une nouvelle personnalité dans notre galerie des entretiens-portraits. Cette fois-ci, ce sont les moquettes feutrées du Sénat qui nous emmèneront à la nouvelle rencontre.

Il y a ceux qui y entre dès leurs plus jeunes âges pour en vivre. Puis il y a ceux comme notre nouvel interrogé qui sont issue de la société civile et qui démarrent leurs carrières politiques après avoir tracé leurs avenirs professionnels.

Comme quoi un simple job d’été peut amener à un avenir professionnel. C’est ainsi que notre interrogé croise le chemin de la Banque durant l’été de son Baccalauréat. Il se fera ainsi repéré par la Direction du LCL qui lui ouvrira le chemin de son parcours professionnel.

Non-encarté. C’est dans un esprit de liberté et de ligne de conduite avec lui-même que notre interrogé a toujours fait le choix de ne jamais prendre de carte dans aucun parti politique.

Montauban. Le début de sa carrière politique se fera dans cette ville lorsqu’il sera élu aux élections municipales de 2008 sur la liste de Brigitte Barèges qui lui confiera le poste de 1er adjoint dans son équipe municipale.

Municipales 2020. Ce sera un tournant dans la carrière politique de notre interrogé. La liste conduite par la maire de Montauban est reconduite pour un 4ème mandat mais notre interrogé apprend qu’il est rétrogradé dans ses fonctions électives. Dans la cohérence avec lui-même sa démission est actée le jour même de l’élection la maire par le Conseil municipal. Une page de 12 années de mandats locaux se tournent de la mairie à la Communauté d’Agglomération du Grand Montauban et du SCoT.

En septembre 2021, une nouvelle aventure s’offre à notre interrogé. Les grands électeurs du Tarn-et-Garonne, votant pour les élections sénatoriales, permettent à notre interrogé d’être élu sénateur du Tarn-et-Garonne.

V. Qui dit année présidentielle, dit campagne présidentielle. Notre interrogé est ainsi investi localement pour la candidate Les Républicains à la présidentielle : Valérie Pécresse. Son investissement est total afin de mener la candidate à exercer la plus haute fonction du pays.

 

Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Pierre-Antoine Levi, sénateur de Tarn-et-Garonne.

M. Pierre-Antoine LEVI, sénateur de Tarn-et-Garonne – ©droits réservés

Dans le cadre pandémique que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé au sein du Bureau du sénateur le 17 février 2022, dans les règles sanitaires en vigueur.

 

Bonne lecture !

@romainbgb – 21/02/22

 

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Biographie Express de M. Pierre-Antoine Levi :

*1965 : naissance à Batna (Algérie).

*1987-2020 : conseiller Banque Privé chez LCL.

*2006-2007 : Diplôme en gestion du patrimoine à l’Université Paris-Dauphine.

*2008-2020 :  – Premier adjoint au maire de Montauban (Tarn-et-Garonne).

– Vice-président de la Communauté d’Agglomération du Grand Montauban.

– président du SCoT de Montauban.

*juil.2020 : démissionne de ses mandats à la mairie de Montauban (Tarn-et-Garonne) et à la Communauté d’Agglomération du Grand Montauban.

*depuis septembre 2020 : sénateur du Tarn-et-Garonne.

-membre de l’Union Centriste (non encarté politiquement).

-membre de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication.

 

-membre de l’équipe nationale de campagne de Valérie Pécresse en compagnie de Patrick HETZEL sur les questions d’enseignement supérieur.

-auteur de la PPL visant à créer un ticket restaurant étudiant (voté au Sénat et à l’Assemblée Nationale).

-rapporteur de la PPL visant à protéger le patrimoine sensoriel des campagnes françaises.

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À quoi rêvait le petit Pierre-Antoine lorsqu’il était enfant ?

« Lorsque j’étais enfant je rêvais d’être avocat, comme mon père. Mon père était un grand avocat sur Montauban. J’adorais le voir plaider. Je l’accompagnais régulièrement au Tribunal. J’avais décidé d’être avocat.

« Finalement, j’ai changé de voie. J’ai commencé une première année de Droit. Cela n’a pas fonctionné comme je le souhaitais. Je ne l’ai pas eu. J’ai eu une opportunité de rentrer dans une Banque. J’ai passé mes diplômes en interne au sein de la Banque. J’y suis rentré le 1er février 1987. Finalement j’y ai fait ma carrière professionnelle, jusqu’à mon arrivée au Sénat. Je suis en disponibilité depuis que je suis sénateur. »

Que retenez-vous de vos années étudiantes ?

« Ce sont des années importantes où l’on se construit, où l’on devient autonome. J’en garde un bon souvenir. J’étais un étudiant plutôt studieux. À l’époque je pouvais faire des déplacements entre Toulouse et Montauban donc je rentrais assez souvent tout de même, pour être chez moi. J’étais en Faculté de Droit à Toulouse. J’avais des cours du lundi au mercredi. Ensuite, je rentrais à Montauban. Cela a duré 2 ans.

« J’ai fait des études plutôt studieuses. Il est vrai que les étés après mon Bac, j’ai effectué des stages à la Banque. Cela m’a plu. Je faisais des stages de 3 mois, de juin à août. Je l’ai fait 3 ans d’affilé. C’est à cette occasion que j’ai été repéré par la Direction de LCL. »

Comment êtes-vous entré chez LCL ?

« Il y a eu une personne au guichet dans une Agence en Ariège qui est tombé malade. Ils ont cherché quelqu’un pour le remplacer. La direction des ressources humaines m’a appelé pour savoir si j’étais disposé à venir à Saint-Girons pour le remplacer pendant 6 mois. De 6 mois, c’est passé à 1 an. La personne n’est pas revenue.

« Au bout d’un an, comme cela se passait bien, ils m’ont proposé de partir sur Pamiers, dans l’Ariège toujours, pour devenir conseiller commercial. J’y suis resté jusqu’en 1991 où là on m’a proposé une place à Blagnac, dans la région Toulousaine. Je suis devenu conseiller commercial professionnel. J’avais 26 ans.

« J’ai enchaîné plusieurs postes. Après cela, je suis passé directeur d’Agence à Toulouse en 1995. J’ai enchaîné les postes de direction. J’ai fait plusieurs postes de direction. J’ai été directeur de groupe d’agences. Directeur de centres d’affaires professionnels et entreprises, c’est-à-dire que je dirigeais le marché professionnel entreprise de Toulouse.

« Après, je suis parti sur une autre voie en 2005. Je suis parti sur ce que l’on appelle la Banque Privée. Ce que l’on appelait à l’époque le Pôle d’Affaires patrimoniales, qu’est devenu la Banque Privée. Pour exercer mes missions il fallait que j’aie un diplôme de gestion de Patrimoine qui était dispensé à Paris-Dauphine. J’ai fait ce diplôme en 2006-2007 pour avoir justement les références qui me permettait d’exercer mon emploi. »

Justement, que retenez-vous de ce diplôme en gestion de patrimoine ?

« C’était passionnant et dur à la fois parce que je gérais comme conseiller senior, avec une clientèle importante, je passais 2 jours, tous les 15 jours, à Paris. C’était des cours dispensés à Paris-Dauphine. Les professeurs c’étaient des professeurs de Paris-Dauphine.

« Je devais mener de front une carrière professionnelle et une carrière étudiante. Je déjeunais là-bas à la Cafétéria, avec les étudiants. C’était rigolo ! C’était amusant ! C’est une expérience sympathique avec des partiels et un examen final. Ceci avec 4 épreuves qui étaient tout de même assez costaud ! Je peux vous dire qu’il y avait du boulot ! »

Comment est né votre entrée en politique ?

« Je suis entré en politique en 2008. Je n’en n’ai jamais fait avant. Je n’ai jamais eu de carte politique. Je n’en n’ai pas. Je dois être un cas particulier tout de même. J’ai fait de la politique dans la lignée de mon père. Il était engagé en politique à Montauban. Lui non plus n’était pas encarté : société civile. Ce que je suis et que j’ai toujours été. Je n’ai pas été conseiller municipal, militant ou membre d’une association politique auparavant.

« J’avais été contacté par le maire de Montauban qui avait été élu en 2001 et qui souhaitait renouveler une partie de son équipe en 2008, pour son 2ème mandat. Elle m’a sollicité et j’ai accepté. Elle a été réélue en 2008 et moi j’ai été élu pour mon 1er mandat. Elle m’a tout de suite nommé premier adjoint ; poste que j’ai occupé de 2008 à juillet 2020. »

Comment avez-vous vécu votre élection de 1er adjoint au maire de Montauban ?

« C’était ma 1ère élection. Elle était très dure parce que le contexte politique de l’époque était très tendu. Nous avons gagné de peu. Notre élection a été contesté par 2 recours en annulation au Conseil d’État, devant le Tribunal administratif, que nous avons gagné. Nous n’avons pas pu fêter notre victoire ; cela est clair ! Vous n’êtes jamais très tranquille. Même si l’on savait que l’on serait confirmé. C’est-à-dire que cela a donné une ambiance très particulière, très délétère, pour une 1ère année de mandat. Les conseils municipaux étaient particulièrement musclés. La Presse locale à l’époque ne nous aidait pas beaucoup non plus.

« Nous avons été élu et nous nous sommes mis au travail tout de suite. Je n’avais aucune expérience de la vie politique. Il a fallu que je travaille énormément pour comprendre un peu les mécanismes. J’ai été élu en même temps que 1er adjoint, vice-président de l’Agglo et président du SCoT de Montauban. Fonctions que j’ai exercé jusqu’à mon départ : 12 ans ! »

Vous avez été 1er adjoint à Montauban et vice-président du Grand Montauban. Comment avez-vous vécu vos mandats locaux ?

« Passionnante. Dure. Le milieu de politique est un milieu qui est particulièrement difficile, ingrat. Quoi que vous fassiez, même si vous le faites de manière honnête, loyale, pour le bien des habitants, le jeu politique fait qu’une partie vous remercie et l’autre non. Même si au fond d’elle-même, elle n’est pas si mécontente que cela.

« Je l’ai plutôt bien vécu parce que je considère avoir toujours respecté mes adversaires, respecter les citoyens. J’ai toujours travaillé de manière très importante. J’ai beaucoup travaillé pendant ces 12 ans. Je me suis donné à 200%. Je pense que cela a été vu que ce soit par le Conseil, par les habitants ou également par les employés de mairie. Je n’ai pas compté mes heures. Je n’ai pas arrêté. J’ai mené de fronts 2 activités parce que pendant que j’étais 1er adjoint j’étais également directeur régional au Pôle LCL – Banque Privée où je gérais tout de même 8 départements. Fonction que j’ai occupée de 2012 jusqu’en 2020.

« Je suis arrivé dans une équipe qui était déjà en place. J’ai la notion du collectif pour moi qui est plus importante que la notion d’individualité.

« Nous avons fait beaucoup de belles choses avec les 2 équipes municipales auxquelles j’ai participé. On a transformé la Ville. On a bâti des équipements très structurants : complexe aquatique, Musée Ingres Bourdelle, salle multisports… Il y en a tellement que j’aurai du mal à tous vous les donner. Surtout, on a permis d’avoir une Gare TGV à Bressols, dans la Communauté d’Agglomération. Gare qui verra le jour dans quelques années avec la LGV.

« Je suis particulièrement fier d’avoir participé à ces projets. Cela n’a pas été simple vous savez. Cela n’a pas été un long fleuve tranquille. On travaillait beaucoup. On se faisait attaquer. On a eu une opposition tout de même assez dure avec nous. Finalement, on a affronté tous ces écueils et on a gagné en voyant ces équipements sortir de terre. Aujourd’hui, les Montalbanais l’ont vu. Je pense c’est ce qui a été déterminant dans notre réélection en 2014 et dans notre réélection de 2020. »

Comment avez-vous vécu la campagne présidentielle de 2017 ?

« Pas Bien.

« Je n’ai pas bien vécu la campagne parce que cela a été une campagne de dénigrement, de haine, avec le résultat que malheureusement l’on connait.

« J’étais derrière François Fillon. C’était le candidat qui était sorti des Primaires. Malheureusement, il a été fortement attaqué. On connait la suite. Je ne vais pas revenir sur des affaires que tout le monde connait. Il n’y a pas eu une grande solidarité, à l’époque. Quand je vois finalement le résultat… Malgré une campagne et un acharnement comme jamais. Je n’ai jamais vu cela sur une personnalité politique. Il termine 3ème, derrière Marine Le Pen. Cela ne s’est pas joué à grand-chose. Il y aurait eu un duel François Fillon – Emmanuel Macron, je suis quasi sûr que François Fillon gagnait.

« Entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, j’ai indiqué que je voterai Emmanuel Macron sans aucune difficulté bien sûr. Il n’y avait pas de sujet. J’ai communiqué ma position. Vous savez, j’ai toujours été transparent sur mes positions. Je pense que c’est important vis-à-vis de la démocratie de dire ce que l’on fait et de l’assumer. Ce n’était pas un vote de conviction, mais bon… Je n’ai pas hésité. »

Vous démissionnez en juillet 2020 de tous vos mandats locaux, suite à la réélection du maire de Montauban. Comment avez-vous vécu ce moment ?

« Tous s’est passé rapidement. C’est-à-dire que nous avons été réélus le 28 juin pour ce 4ème mandat. 3 jours après, le maire de Montauban m’indique qu’elle souhaite renouveler son exécutif et je ne fais pas parti de ses plans. Elle me rétrograde dans son conseil municipal. Je n’étais plus 1er adjoint, je passais 3ème adjoint. Elle me conservait mes fonctions d’adjoint aux Finances. Je n’étais plus président du SCoT. Je n’étais plus Vice-président du Grand Montauban mais conseiller communautaire. Dans ces conditions-là je ne pouvais plus continuer mes fonctions.

« Vous savez, moi je pars du principe qu’il faut se regarder dans une glace pour pouvoir affronter la démocratie et pouvoir être propre. J’ai considéré que je ne pouvais pas rester. J’ai annoncé la démission de tous mes mandats le jour de son élection considérant que si j’étais dégradé, je ne pouvais pas rester aux yeux des Montalbanais. J’ai annoncé ma démission et je suis parti. Voilà !

« J’étais très serin. Vous savez, si je serai resté, c’était très compliqué pour moi de faire de la politique. Vous savez, je suis arrivé, je n’ai rien demandé. Je me retrouve 1er adjoint. Je ne l’ai pas demandé. On me l’a proposé. J’ai réfléchi avant d’accepter. Je savais que la mission était importante. On me l’a proposé, j’ai dit oui !

« Par contre en 2020, j’ai estimé que j’étais légitime pour rester 1er adjoint. Je n’ai pas compris, très honnêtement, cette décision. Je l’ai assumé en partant, sans faire de vagues. J’ai voté pour l’élection du maire au 1er tour. J’ai voté pour Brigitte Barèges qui a été élue. C’est normal, j’ai fait sa campagne et été son 1er adjoint pendant 12 ans. J’ai annoncé dans la délibération suivante ma démission. Ce qui est aussi assez rare, à mon avis.

« Ce qui est finalement en ligne avec mon parcours. Je suis arrivé en politique, on est venu me chercher. J’ai gardé mon métier. Ce n’est pas ce qui me faisait vivre. J’ai gardé mes fonctions. Je voulais être un homme libre. Je voulais choisir le moment de mon départ. Je vous avoue très clairement, je n’avais pas prévu de partir. Je ne me suis pas représenté en 2020 pour partir une semaine après. Les choses ayant été faites de cette manière. Je n’étais pas en capacité de rester intellectuellement par respect pour moi-même et pour les Montalbanais.

« Je l’ai vécu de manière extrêmement sereine. Le dimanche je démissionnais, le lundi j’étais au boulot ! Je ne vous dirais pas que cela ne m’a pas fait de peine… Ma décision a été prise en 3 minutes. Je n’ai pas hésité longtemps. On m’annonce cela le mercredi soir, ½ heure après ma décision était prise. J’en n’ai pas bougé même si bien évidemment j’ai eu des dizaines et des dizaines d’appels me disant de rester. C’est son choix. J’ai assumé le mien. »

M. Pierre-Antoine LEVI, sénateur de Tarn-et-Garonne – ©droits réservés

Vous êtes élu en septembre 2020 sénateur du Tarn-et-Garonne. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

« Beaucoup d’émotion. Je vous avoue que je suis passé par toutes les étapes des émotions. Vous savez c’est une élection où je n’étais pas du tout favori ! J’annonce ma candidature vers le 10 août. Les élections ont lieu le 27 septembre, c’est-à-dire 6 semaines après. Je n’étais pas élu. Je n’ai plus de mandat. Je dois faire 195 communes dans un temps record et un moment où finalement c’est compliqué de rencontrer les maires parce qu’il y a la Covid, ensuite que les exécutifs viennent d’être renouvelé. Je rappelle que les élections ont eu lieu le 28 juin. L’été, il y a eu pas mal de Conseils qui ont été installés. Ce à quoi vous ajouter la rentrée scolaire avec le protocole Covid très compliqué pour les maires. Je ne vous dis pas.

« Pourquoi je me suis présenté ? Tous simplement parce que plusieurs maires de mon département m’ont appelé après ma démission pour me dire : « pourquoi tu ne te présentes pas aux sénatoriales ? On a eu plaisir à travailler avec toi quand tu étais président du SCoT. » Lorsque j’étais président du SCoT, toutes les délibérations étaient adoptées à l’unanimité pendant 12 ans, quel que soit les cartes politiques. J’ai réfléchi pendant un mois. J’ai décidé d’y aller, de toutes les façons, pour vivre une expérience et pour finalement rencontrer les élus.

« Puisque cette campagne des sénatoriales était pour moi l’occasion de rencontrer des élus que je ne connaissais pas. Je connaissais les communes du Grand Montauban et des agglomérations autour mais je ne connaissais pas le reste du territoire qui est très étendu. J’ai réussi à rencontrer 175 des 195 maires en 3 semaines. Je suis allé partout, quasiment. J’ai négligé aucune voix, aucun maire, aucune commune. Quel que soit son nombre d’habitants. J’ai fait le tour des communes où j’ai été plutôt bien accueilli partout, honnêtement.

« Je n’étais pas investi par qui que ce soit. Aucune investiture. Je n’étais même plus grand électeur. J’avais démissionné. Je n’ai même pas pu voter. D’autant que j’ai gagné d’1 voix : ce n’est même pas la mienne ! Il y avait 11 candidats au 1er tour. 8 se sont maintenus au 2ème. Plusieurs candidats de droite. J’ai donc été élu 2ème, d’1 voix. Quand vous êtes élu d’1 voix…

« J’étais très serein parce que, d’abord, je n’y jouais pas ma vie. C’était une aventure. C’était un défi personnel que je m’étais lancé. Je pensais que c’était un beau mandat. J’ai toujours accompagné les élus quand j’étais au SCoT, à l’Agglo et comme 1er adjoint à la Ville de Montauban. Je me suis dit que cette fonction de sénateur pouvait, pour moi, être une continuité. Comme je vous l’ai dit : le collectif avant tout ! J’ai été élu le 27 septembre. Je suis arrivé le 29 à Paris. [Rires] »

Comment vivez-vous votre expérience de sénateur du Tarn-et-Garonne ?

« C’est un magnifique mandat. Je le vis à fond. Comme je vous le dis, je suis quelqu’un qui travaille à fond. Je suis très présent à Paris. Je suis également présent sur le département. À Paris, je suis venu depuis le début toutes les semaines. J’ai quasiment participé à tous les textes.

« Je suis rentré dans le groupe Union Centriste où j’ai été très bien accueilli. Où l’on m’a fait confiance car l’on m’a nommé deux fois rapporteur d’une loi, en première année. J’ai été orateur du groupe, à de multiple reprise. Je ne les ai plus comptés d’ailleurs. Je pense que je dois être celui qui est le plus intervenu, parmi les nouveaux sénateurs. J’ai été présent.

« Je m’intéresse à tout, avec une particularité sur les étudiants. Je me suis beaucoup investi sur le parti des sports indoors qui n’étaient pas accompagné durant la crise Covid ; des restaurants qui au départ était fermé. Je me suis investi dans tout cela. J’ai transmis beaucoup de courrier qui pour beaucoup ont même été largement cosigné par des sénateurs. Sur le PGE également ; sur les jauges dans les stades. J’ai fait voter au Sénat un amendement qui a rétabli les jauges dans les stades avant d’être abandonné en 2ème lecture à l’Assemblée national, notamment lors de l’examen du pass vaccinal.

« Je suis intervenu sur plusieurs sujets sur l’enseignement supérieur. J’ai fait déposer une proposition de loi visant à créer un ticket-restaurant pour les étudiants qui a été voté au mois de juin 2021 au Sénat et au mois d’octobre à l’Assemblée Nationale. C’est Jean Hingray qui en était le rapporteur au Sénat et Anne-Laure Blin à l’Assemblée Nationale. On l’a modifié pour la rendre applicable et surtout finançable. Cette loi a été voté. Elle a été malheureusement modifiée à l’Assemblée nationale pour être vidé de sa substance.

« J’attends et j’espère un changement de majorité pour pouvoir la faire adoptée en 2ème lecture au Sénat et la faire adopter définitivement parce que les étudiants l’attendent et l’on en a besoin. La crise Covid l’a particulièrement bien montré. »

M. Pierre-Antoine LEVI, sénateur de Tarn-et-Garonne – ©droits réservés

Quel bilan tirez-vous de votre mandat eu sein de l’hémicycle national du Sénat ?

« Le Sénat est aujourd’hui indispensable pour nos Institutions. Nous sommes un vrai contre-pouvoir intelligent, pertinent et objectif. Nous faisons vraiment de la politique intelligente, ici, au Sénat. Nous travaillons de manière très sereine, quel que soit les groupes politiques. Je pense qu’aujourd’hui nous sommes indispensables à la démocratie.

« Plusieurs lois importantes qui ont été adoptées, l’ont été avec des avancées très significatives, proposées par le Sénat. Je pense à la Loi climat. Je pense à la Loi 3DS qui est un marqueur important pour nos territoires. C’est une loi qui était très attendu par les élus locaux. 80% des avancées de cette loi ont été proposées par le Sénat.

« Le Bilan fait que je trouve que nous n’avons pas été assez associé aux décisions prises par le président de la République, notamment sur la crise sanitaire. Ce qui aurait pu éviter beaucoup de cacophonies. »

Comment vivez-vous cette pandémie ?

« Je ne vous cache pas que ma première année de mandat a été compliqué avec une gestion de fin de crise très chaotique. J’en veux pour preuve la mise en place du pass vaccinal à un moment où les autres États mettaient en place des levées de restrictions. Aujourd’hui je crois que le gouvernement est très ennuyé car je pense qu’il souhaiterait l’annuler.

« On est en train de nous annoncer qu’à partir du 28 février l’on aura plus de masque en intérieur, ni dans les transports à partir du 15 mars. On annonce que l’on va garder le pass vaccinal jusqu’à la fin du mois de mars alors que l’on sait très clairement qu’aujourd’hui cela ne sert plus à rien parce que la plupart des États l’ont enlevé. On voit que le message aujourd’hui est totalement incohérent. Bien sûr qu’il faut l’enlever. Bien entendu.

« Vous avez tous les jours un État différent qui lève les restrictions. L’Allemagne l’a annoncé. La Suisse. Le Danemark s’est terminé. L’Espagne l’a enlevé. Ce matin le président Delfrayssi a annoncé que nous n’étions plus en pandémie mais dans une épidémie qui était maîtrisée et qu’il y aura certainement des moments de surchauffe que l’on pourra calmer par des restrictions momentanées. Globalement, il faut apprendre à vivre avec le virus. »

Quel regard portez-vous sur l’année présidentielle dans laquelle on est entré ?

« C’est une campagne très bizarre, dans un contexte sanitaire très particulier avec des restrictions sanitaires qui ne sont pas tout à fait levées. Un président de la République qui ne s’est pas officiellement déclaré ; même s’il on peut bien présumer qu’il sera bien candidat, puisque tout est prêt pour sa candidature.

« Il est temps maintenant que la campagne démarre. Elle va être rapide puisqu’il nous reste 6 semaines pour arriver au 1er Tour. C’est un contexte vraiment spécial en espérant que les Français ne ratent pas ce grand rendez-vous. C’est un rendez-vous historique une élection présidentielle. C’est le moment où un maximum de personnes peuvent venir s’exprimer. Je trouverai dommage que le ou la président(e) élu(e) le soit par finalement un très faible pourcentage de la population.

« Il est temps maintenant qu’elle soit lancée : avec tous les candidats ! On peut se poser la question de savoir si 500 parrainages c’est trop ? Que les règles sont dures.  En attendant elles existent, il faut les respecter. Ne pourront se présenter que les candidats qui les ont, issues de 30 départements différents, c’est la règle. Peut-être pourra-t-on la discuter dans les 5 ans à venir mais en attendant vous avez déjà des maires qui jouent le jeu et qui parrainent des candidats qui ne sont pas de leurs sensibilités, pour leurs permettre de se présenter. On peut se poser également la question de l’anonymat…

« Je suis le premier élu du département à avoir parrainé un candidat, en l’occurrence Valérie Pécresse. Je la parraine avec d’autant plus de plaisir que c’était ma candidate lors du Congrès des Républicains donc je la suis depuis le début. Elle a été désignée par les militants Les Républicains. Je co-préside le Comité de soutien en Tarn-et-Garonne. Je fais partie de son équipe. Je participe à la campagne également. Mon objectif c’est de la faire gagner en la faisant devenir présidente de la République. »

M. Pierre-Antoine LEVI, sénateur de Tarn-et-Garonne – ©droits réservés

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?

« J’utilise les réseaux sociaux pour montrer au grand public ce que peut faire un sénateur. C’est une activité qui est assez méconnue.

« Chaque fois que je fais une intervention, une interview, une publication, on le met sur les réseaux sociaux pour permettre aux Tarnais-Garonnais de voir le travail que je fais puisque je tiens mon mandat des grands électeurs. M’enfin je suis sénateur du département donc je reçois beaucoup de Tarnais-Garonnais quand ils me le demande. J’en reçois beaucoup au Sénat. J’en reçois beaucoup à ma Permanence. J’essaye de leur montrer le travail que je fais au quotidien notamment dans les textes de lois.

« Je ne réponds pas aux commentaires désobligeants ou autres éléments néfastes. Je ne rentre pas dans un combat, dans un débat sur des commentaires qui seraient fait. Très honnêtement pour l’instant, je touche du bois, il n’y en a pas eu beaucoup. Je ne me fais pas attaquer pourquoi ? Je fais une publication avec une part objective de ce que je fais. Je mets mes vidéos.

« Lorsque vous parrainez quelqu’un… Je fais un communiqué de Presse pour indiquer que je parraine Valérie Pécresse. Une personne va me dire qu’elle ne vote pas pour elle. Chacun vote pour qui il souhaite. Je vais vous dire chacun peut voter pour qui il veut. Je respecte le vote des citoyens mais je demande que l’on respecte le mien.

« Lorsque vous avez parfois des commentaires qui ne sont pas très agréable, je ne rentre pas dans ce jeu-là. Pourquoi ? Parce que c’est la surenchère. À la limite, si je dois avoir un échange. Je préfère avoir un échange en privé pour essayer d’expliquer mes positions directement au lieu de passer par les réseaux sociaux.

« Ce que j’ai fait d’ailleurs au moment du pass sanitaire ou du pass vaccinal. J’ai voté contre le pass sanitaire. J’ai voté contre le pass vaccinal. J’étais par contre à 100% pour la vaccination. J’ai donc expliqué ma position. Même à des personnes anti-vax qui m’ont remercié d’avoir voté contre. Je l’ai fait moi par pour des raisons de position anti-vaccins.

« Il faut toujours expliquer ce que l’on fait et être transparent. C’est ma conception de la politique. Rendre compte et expliquer mes choix. »

***

Merci à M. Pierre-Antoine Levi pour sa bienveillance et sa participation.

Merci à M. Pascal Ellul pour son aide précieuse à l’élaboration de ce portrait.

Publié par RomainBGB

Franco-sicilien né en Helvetie. Co-auteur de l'ouvrage "Dans l'ombre des Présidents" paru en mars 2016 aux éditions Fayard.

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