Agir Parmi Vous.
Chers Lecteurs,
Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’entretien en donnant une nouvelle fois la parole à la jeunesse et à l’action. Je souhaite revenir avec vous sur le parcours de l’un des plus jeunes députés que compose la nouvelle législature en reprenant le chemin des terroirs.
Conseil municipal des Jeunes. La vocation politique de notre interrogé commence dès son plus jeune âge lorsqu’il rejoint à 10 ans le conseil municipal des Jeunes de sa Ville.
Cantonales. C’est par un défi de taille que notre personnalité entre dans la cour des grands : être directeur de campagne d’un candidat aux élections cantonales et passer son Bac.
EFAP. C’est au sein de cette École que notre interrogé fera ses classes en ouvrant sa voie professionnelle avec une spécialisation dans la communication politique.
Parlement Européen. C’est au sein de l’Institution européenne que notre personnalité débutera son parcours professionnel sous la direction de Françoise Grossetête. Ce qui le propulsera par la suite à être le directeur régional de campagne pour la zone Sud-Ouest lors de la campagne des européennes de 2014. Ce qui l’emmènera ainsi à être l’assistant parlementaire de Jérôme Lavrilleux.
Feurs. Dans cette continuité, le 1er mandat local se concrétise en 2014 lorsque notre interrogé devient conseiller municipal de cette Commune de 8’000 habitants.
Agir. Autre étape importante qui concrétise la carrière politique de notre interrogé lorsqu’à 25 ans, il devient le premier Directeur général du parti qui vient de se créer.
Culture. Le parcours de notre interrogé continue de graver les échelons en voyant son arrivée rue de Valois comme conseiller parlementaire et politique du ministre, Franck Riester.
Agir Ensemble ! C’est dans cette continuité qu’il deviendra le secrétaire général du groupe à l’Assemblée nationale.
#Circo4201. Dans la continuité de son parcours électoral, notre interrogé prend le chemin des urnes en se portant candidat aux élections législatives de juin dernier pour la 1ère circonscription de la Loire. À 29 ans avec son collègue de la 5ème circonscription, Antoine Vermorel-Marques, il est l’un des plus jeunes députés de la Législature et de La Loire.
Je vous laisse découvrir le portrait de M. Quentin Bataillon, député de la 1ère circonscription de la Loire.
Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien à l’Assemblée nationale, le 26 octobre 2022.
Bonne lecture !
@romainbgb – 31/10/22
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Biographie Express de M. Quentin Bataillon :
*1993 : naissance à Feurs (Loire).
*sept.2009-août2012 : stagiaire à la Ville de Feurs (Loire).
*2011 : Titulaire du Baccalauréat série Économique et Scientifique.
*janv-mars 2011 : directeur de campagne de M. Nigay, candidat UMP aux élections cantonales du canton de Feurs (Loire).
*2010-2015 : Master Responsable de la Communication à l’EFAP.
*sept.2012-sept.2013 : associé-gérant chez Arion Com’munications & Formations.
*oct.2013-juin2014 : assistant parlementaire de Mme Grossetête au Parlement Européen.
*mars 2014 – déc. 2021 : conseiller municipal de Feurs (Loire).
*mars-mai 2014 : directeur de campagne régional UMP pour les élections européennes.
*juil.2014-août2018 : assistant parlementaire de M. Lavrilleux au Parlement Européen.
*mai-juin 2017 : directeur de campagne de M. Salen, candidat UMP pour les élections législatives dans la 6ème circonscription de la Loire.
*2017-2018 : cycle de perfectionnement des collaborateurs parlementaires à l’ENA.
*sept.-nov.2018 : Directeur Général d’Agir – la droite constructive.
*nov.2018-mars.2020 : conseiller parlementaire de M. Riester, ministre de la Culture.
*mars-juin2020 : conseiller politique et parlementaire de M. Riester, ministre de la Culture.
*juin2020-juin2022 : Secrétaire général du groupe Agir Ensemble à l’Assemblée Nationale.
*depuis juin 2022 : député de la 1ère circonscription de la Loire.
-membre de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation.
*sept. 2022 : nommé délégué fonctionnel au sein du Bureau Politique de Renaissance.
-coordinateur Renaissance dans la Commission des affaires culturelles et de l’éducation.
-rapporteur de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public.
-administrateur du CNC.
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À quoi rêvait le petit Quentin lorsqu’il était enfant ?
« Quand j’étais enfant, peut-être avais-je 4 ou 5 ans, j’étais déjà fan des Guignols de l’Info. Mes parents m’avaient acheté toutes les cassettes, que j’ai encore, des années 1995-1997, avec la campagne présidentielle de 1995.
« Je pense que depuis l’âge de 10 ans, lorsque je suis entré au conseil municipal des jeunes de la ville dont je suis originaire, j’ai su que je voulais faire de la politique. J’ai toujours été passionné de cela.
« Ensuite, j’ai tout de même passé un diplôme de communication car j’ai toujours eu conscience de la précarité dans cette vocation. Ceci avec le fait qu’il valait mieux avoir un diplôme qui puisse permettre d’avoir accès à un « vrai métier », au cas où. »
Comment est née votre rencontre avec la politique ?
« Je pense que cela s’est fait via l’Histoire. J’en suis passionné. J’étais encore au Collège lorsque j’ai lu les Mémoires de Guerre du Général De Gaulle. Je pense que c’est à ce moment-là où j’ai vraiment eu le déclic. Ceci entrainant aussi mon appartenance politique plutôt de droite. Toute cette partie historique de la France et l’incarnation qu’il pouvait avoir du pays.
« J’ai eu plusieurs patrons en politique. J’ai suivi plusieurs personnes. Il y a des gens qui m’ont beaucoup aidé. Ensuite, avec le conseil municipal des jeunes, j’étais forcément intégré. Je trouvais qu’il y avait une vraie dynamique dans la campagne présidentielle de 2007, qui était assez impressionnante. Je soutenais Nicolas Sarkozy. L’adhésion. C’était encore des campagnes d’adhésions. On adhérait au programme de Ségolène Royal ou à celui de Nicolas Sarkozy. On ne votait pas pour éliminer le moins pire. »
Vous avez été directeur de campagne de M. Nigay, candidat aux cantonales, l’année de votre Bac. Sacrée expérience !
« Tous à fait. Il a été élu et j’ai eu mon Bac ! [Rires] C’était donc une bonne année.
« Je ne vous cache pas que cela faisait un petit peu peur à ma famille que je passe toutes mes soirées à organiser des réunions publiques, mes weekends à écrire des courriers ou à tracter, alors que j’avais mon Bac à préparer. Le candidat était un ami. C’était un candidat qui en plus travaillait pour une réélection. Il y avait déjà un bilan, avec des choses qui étaient faites. En politique, le train ne passe souvent qu’une fois. Lorsque j’ai eu la chance d’avoir des opportunités, je les aie toujours saisies, en acceptant les contreparties, le temps que cela demande etc… Par définition, je n’attends pas que le train repasse. Ce n’est rarement garantie.
« C’était vraiment une expérience exceptionnelle, en termes d’organisation, de logistique, de communication. Cela permet de montrer que même s’il on est jeune, l’on est en capacité de gagner la confiance des autres générations et d’être efficace. »
Que retenez-vous de vos années d’étudiant à l’EFAP ?
« Ce qui était intéressant durant ces années d’études à l’EFAP, c’est qu’il était sorti de ce carcan de la communication presse en allant vers les relations publiques. Il y avait des professeurs qui étaient intéressants. J’avais Franck Louvrier, l’ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Vous voyez cette ouverture à la communication politique, à la communication institutionnelle, qui était très intéressante.
« Très vite j’ai travaillé à côté. On va dire que très vite j’ai été absorbé par des opportunités exceptionnelles. J’ai été plus captivé par mes débuts professionnels que par mes études en général. »
Comment s’est passé votre passage chez Arion Com’munications & Formations ?
« Je viens vraiment d’une famille d’auto-entrepreneurs. La plupart sont chargés d’entreprises, commerçants etc… C’est quelque chose qui est assez ancré chez moi donc dès que j’en ai eu l’occasion je suis devenu sois associé soit ensuite gérant de la société Arion Com’munications & Formations.
« J’avais cette fibre pour l’entreprise, pour créer, pour entreprendre et démarcher. J’ai eu l’opportunité de travailler pour plusieurs personnalités politiques au travers de compétences que je pouvais apporter. Cette structure le permettait.
« Aujourd’hui, je me rends compte que ce passage était très important. Lorsque je rencontre des chefs d’entreprises qui me parlent de leurs déclarations d’Urssaf, qui me parlent de toutes les formalités administratives auxquels ils sont contraints. Je sais de quoi ils parlent. C’était une expérience bénéfique.
« C’était une expérience de jeune entrepreneur qui a pris fin lorsque je suis entré au Parlement Européen. Les règles y sont très strictes en matière de transparence, de conflits d’intérêts, de cumuls d’emplois. Je suis allé au plus simple, qu’était de me concentrer à 100% sur le Parlement Européen.
« Cela m’a permis d’être jeune entrepreneur dans la ville dans laquelle je suis aujourd’hui le député. C’est quelque chose qui compte. Ce qui est drôle c’est qu’aujourd’hui ma permanence parlementaire se trouve à quelques numéros seulement du siège social que j’avais pour Arion. »
Que retenez-vous de votre expérience au Parlement Européen auprès de Mme Grossetête ?
« C’est ma première « vraie patronne » en politique. C’est ma première expérience en tant que collaborateur d’un élu national, et au-delà même, européen. Même si auparavant j’avais pu faire des stages auprès du maire, dans ma commune de Feurs. C’est ma première expérience en tant que collaborateur politique.
« J’ai eu une chance exceptionnelle que Françoise Grossetête me fasse confiance pour mon âge. Cela a été une formation incroyable. Françoise Grossetête est une travailleuse impressionnante. J’ai été son assistant parlementaire locale mais aussi à Bruxelles – Strasbourg. Puis j’ai été également son directeur de campagne pour les élections européennes suivantes. Je lui dois beaucoup dans ma carrière politique. J’ai beaucoup d’admiration pour elle. On est toujours en contact.
« Il y a quelque chose d’assez symbolique puisque je suis aujourd’hui le député de la circonscription sur laquelle Françoise Grossetête a travaillé, sur laquelle elle a été élue sur la Ville de Saint-Etienne. Elle y a été également l’assistante parlementaire de l’un de mes prédécesseurs, Jean-Pierre Philibert. Elle s’y est présentée aux législatives en 2007. C’était vraiment un symbole que je me présente dans cette circonscription et que je la remporte. J’ai eu son soutien, comme celui de Jean-Pierre Philibert, qui a été son patron.
« Lorsque j’ai été sûr d’être élu, j’ai passé quelques coups de téléphone avant d’arriver en Préfecture. J’ai appelé mes parents, mes grands-parents. J’ai ensuite appelé mes anciens patrons en politique. Françoise Grossetête a été la première que j’ai appelée. Je pense que je lui dois car s’il ne m’avait pas fait confiance et propulsé au sein du Parlement Européen, ensuite je n’aurai pas eu le job avec Jérôme Lavrilleux. Je n’aurai pas eu les connexions nationales pour travailler à Agir, pour devenir conseiller ministériel, puis ensuite devenir secrétaire général de groupe, ni les compétences pour devenir candidat. Cela a été le premier appel non familial que j’ai passé après mon élection. J’ai appelé ensuite Jérôme Lavrilleux et Franck Riester. »
Comment avez-vous vécu votre expérience d’élu local à Feurs ?
« C’est très intéressant de l’être dans cette ville. Déjà parce que la Ville de Feurs est la ville de ma famille. C’est la ville où je suis né, où j’ai grandi et étudié. J’y ai fait toutes mes activités sportives et culturelles. C’est ma ville de cœur. Mes parents, grands-parents, arrière-grands-parents. C’est quelque chose de très important. Je suis connu de tous. J’étais au conseil municipal des jeunes. Pour moi c’était très important de me présenter en 2014. Ne serait-ce même que vis-à-vis de ma famille qui m’a toujours soutenu dans mes engagements.
« Ensuite, c’était l’apprentissage concret du mandat. Il n’y a pas plus concret comme apprentissage que celui d’élu municipal et surtout quand on est dans la majorité. J’ai été conseiller municipal, conseiller municipal délégué, Adjoint au maire, en charge du commerce, en charge de la foire-exposition, du Service Civique, notamment. Lorsque l’on lance un projet en conseil municipal, l’on est capable d’en voir le bout et d’en voir vraiment l’impact direct que cela a sur le terrain, sur la vie des gens. On dit souvent que l’on est « à porter de baffes ». C’est vraiment le cas. Ceci est important comme expérience même si elle a pris fin en décembre parce que j’avais des désaccords politiques avec le maire, qui c’était beaucoup droitisé.
« C’est une expérience qui m’a été très utile parce qu’aujourd’hui, lorsque je vais voir les élus locaux de ma circonscription, je peux leurs dire que je les comprends. Je comprends les difficultés qu’ils peuvent avoir, les problématiques. Je comprends aussi le sens de leurs mandats. Je sais comment cela fonctionne. Je sais comment fonctionne un budget municipal.
« Je dirai que cela m’a donné une formation initiale et une compréhension des problématiques des élus locaux. On parle le même langage quand on se voit. C’est un passage qui est très important que d’avoir été élu local avant. Je ne dis pas que c’est indispensable, ni nécessaire. En tous les cas, pour moi, avoir été élu local avant d’avoir été élu national est très important. Aujourd’hui, je ne le suis plus.
« Je suis assez satisfait de ne pas l’être parce que cela me donne une objectivité et une impartialité vis-à-vis des 6 Communes de ma circonscription qui m’est très utile. Objectivement, quand je vois les semaines depuis que je suis député, je vois difficilement où je pourrais faire passer la tenue correcte d’un mandat supplémentaire. Je pense que l’on n’a pas besoin de cumuler, d’avoir un mandat local en plus du national pour faire du terrain. J’aime cela. Je n’ai pas besoin de cela pour passer mes weekends dans les associations, avec les élus locaux ou auprès des gens. Je n’ai pas besoin de cela pour continuer à faire les marchés le samedi matin, ou en semaine si je suis en circonscription. »
Comment avez-vous vécu la campagne des européennes 2014 et votre collaboration auprès de M. Lavrilleux ?
« En ce qui concerne la campagne des européennes, c’était encore un ancien mode de scrutin. C’est-à-dire que l’on avait des euro-circonscriptions. En ce qui me concerne c’était le Sud-Est : Rhône-Alpes, PACA, Corse. Cela avait été fait pour rapprocher les eurodéputés des citoyens. Finalement, on a fait le sens inverse, avec le retour aux listes nationales.
« Françoise Grossetête était en binôme de tête avec Renaud Muselier. On va dire que Renaud Muselier était surtout en campagne pour la PACA et la Corse et nous plutôt pour le Rhône-Alpes. Françoise Grossetête y avait été candidates aux régionales et y était d’ailleurs présidente de groupe à la Région.
« C’est une campagne qui est très difficile, la campagne des européennes. Déjà, parce qu’elle n’intéresse pas tout le monde. Il est très difficile de « rentrer » chez les gens, d’intéresser, si ce n’est plus, que les militants.
« En même temps, lorsque l’on a un territoire aussi vaste que celui de ces 3 Régions, c’est difficile d’être partout à la fois, c’est beaucoup de temps de route. On a du mal à capter l’attention. En même temps, on commence le matin avec une séquence à Lyon. Ensuite, il faut que l’on soit l’après-midi à Annecy et, si possible, le soir à Nice pour une réunion publique. Le rythme est extrêmement chargé. Je gérais toujours l’organisation de l’évènement suivant dans la voiture qui me conduisait à celui d’avant.
« Cela nous faisait faire beaucoup d’heure de routes. Pour l’anecdote, c’est Françoise Grossetête, elle-même, qui conduisait. Je préparais ainsi les séquences suivantes avec à la fois les programmes, les rencontres de citoyens, d’élus, d’associations, les meetings…
« C’était une campagne intéressante à mener avec le fait d’essayer de capter l’attention. On est sur des zones très grandes, très vastes. Cela m’a beaucoup formé en termes d’organisation. J’ai vraiment appris à faire des programmes qui tiennent la route, avec les temps de déplacement aussi. On apprend l’importance de tous ces contingents logistiques sur l’activité politique.
« En ce qui concerne mon expérience auprès de Jérôme Lavrilleux, ce fut très formateur. C’est un ami. Je suis très heureux de le retrouver ici. Travailler avec Jérôme Lavrilleux, c’est comme 10 ans d’études à SciencesPo. Je pèse vraiment mes mots.
« De tous les élus que j’ai pu connaître c’est vraiment celui qui a une rapidité de réflexion et cette capacité à toujours anticiper, à sentir les choses, à devenir en un temps restreint expert d’un sujet. Je me rappel lui avoir indiqué qu’en réunion de délégation l’on allait parler de tel sujet, lié à tel point d’écologie, par exemple. Il arrivait une heure après, il était expert du sujet. Il était allé voir sur sa tablette plein d’articles et d’informations. Il prenait en main la réunion de délégation. J’en était moi-même très surpris. On en n’avait jamais parlé. Comment savait-il tout cela ?!
« Jérôme Lavrilleux a une capacité de travail, d’anticipation, de réflexion, une rapidité d’esprit que je n’ai vu nulle part ailleurs. C’était une formation exceptionnelle. J’ai appris à anticiper, à travailler avec de la méthode, avec des process. Ce qui est très important.
« Je l’ai rejoint dans un moment qui n’est pas simple. C’est le début de l’affaire sur les comptes de campagne de la présidentielle de 2012. Cela m’a été très formateur. Cela m’a été très utile. On est resté très lié. »
Comment avez-vous vécu votre rôle de Directeur Général d’Agir ?
« Effectivement. J’ai été très rapidement Directeur Général d’un parti politique. J’ai été le premier Directeur Général du parti Agir. On l’a créé. J’ai organisé le Congrès fondateur, avec les premiers évènements. J’ai mis en place la première révision des statuts pour en faire un vrai parti. C’était très important.
« C’est à la fois faire le lien entre les élus, les militants du parti, son instance dirigeante, mener des actions selon un calendrier précis, de la communication. On était encore à l’époque proche de la majorité présidentielle mais pas encore partie intégrante de la majorité présidentielle. C’est un chemin que l’on prenait. Il fallait le prendre correctement pour susciter l’adhésion de tous et emmener tout le monde. Nous étions un groupe. D’ailleurs beaucoup venait des Républicains, majoritairement.
« C’était très intéressant parce que cela m’a permis un peu de me connecter à l’Assemblée nationale pour la première fois parce que j’étais forcément très lié avec le groupe dont été président Franck Riester, qui était à l’époque les Constructifs.
« C’était très intéressant comme expérience que l’organisation d’un parti. J’aime beaucoup cette organisation de statut politique, de statut juridique, de fonctionnement de parti. Ce sont des choses qui me sont assez chères, propres. »
Que retenez-vous de votre expérience ministérielle auprès de M. Riester ?
« C’est une chance exceptionnelle. Je suis arrivé en Cabinet, j’avais 25 ans. C’était très jeune. Je suis très reconnaissant en cette confiance de la part de Franck Riester.
« La vie de Cabinet est éreintante dans le travail avec la peur de ne jamais arriver à finir tout ce que l’on doit faire dans la journée. Parfois courir après les urgences de la veille. En même temps cela est très formateur. On apprend à travailler avec méthode, avec des process, qui au final servent aussi à nous protéger, avec ces différentes étapes.
« Moi, qui était conseiller parlementaire, ai vu beaucoup le Parlement. On a fait 7 ou 8 textes en 1 an ½. Ce qui est un record absolu. J’ai passé beaucoup de temps au banc à l’Assemblée nationale. J’ai passé beaucoup de temps avec les Commissaires à la Culture, que j’ai retrouvé aujourd’hui en tant que députe. Cela m’a permis de comprendre la procédure parlementaire.
« Aujourd’hui, en tant que député, je comprends bien quelles sont les prérogatives et quelles sont les difficultés que peuvent avoir le Gouvernement. Dans mon approche, dans le lien que je fais entre les députés et le Gouvernement, on va dire que je comprends le langage des 2. Je comprends la contrainte des 2. Cela me permet tout de suite d’aller à la résolution des problèmes. C’est utile.
« C’était formidable ! Le sujet, en plus, de la Culture est merveilleux ! Cela m’a aussi beaucoup ouvert sur ce monde culturel. Sur le monde de l’audiovisuel, sur lequel aujourd’hui je travaille et qui me passionne. On va dire que cela a été aussi la découverte, au-delà de la politique, d’autres passions, que j’ai gardé par la suite.
« Il y a eu aussi la période Covid, qui a été difficile en fin de Cabinet. Un moment où le monde de la Culture s’effondrait. Il a fallu trouver des mesures pour les protéger. Il y a eu beaucoup d’inquiétudes quand tout cela est arrivé d’un coup. »
Quel regard portez-vous sur votre expérience de secrétaire général du groupe Agir Ensemble à l’Assemblée nationale ?
« C’est une période très intéressante. C’est la chance que j’ai parce que finalement j’aurai connu à la fois d’être du côté du Gouvernement, d’être dans l’organisation du travail de député en tant que secrétaire général de groupe, et ensuite en tant que député. On va dire que je comprends vraiment les problématiques, les enjeux de chacun, dans le monde dans lequel j’évolue ici.
« Secrétaire général de groupe c’est aussi de la gestion d’humains. C’est cela qui est très important et que je continue d’ailleurs de faire aujourd’hui en tant que coordinateur. Ce qui est important, bien sûr, c’est ce que l’on fait en circonscription. Il y a aussi le travail des députés, ici. Chaque député, ce qui est totalement légitime, a envie de s’investir sur au moins un sujet qui compte pour lui, ou qui compte pour sa circonscription, ici.
« Le rôle du secrétaire général c’est bien sûr de donner une cohérence générale au groupe, c’est-à-dire aux députés qui décident à un moment de faire de la politique ensemble. De faire le lien avec le Gouvernement lorsque l’on est dans la majorité. On connait les lignes jaunes. On connait les lignes rouges du Gouvernement. On sait là où l’on peut avancer, là où l’on ne peut pas, là où la négociation est utile parce que l’on juge que c’est important et que le Gouvernement doit le comprendre.
« Surtout on apprend que c’est important d’arriver à permettre à ce que chaque député puisse arriver à s’épanouir sur un sujet qui est le sien. C’est-à-dire trouver des outils politiques pour pouvoir le porter et que le député trouve sa place au sein du groupe. C’est vraiment très important qu’un député trouve sa place au sein du groupe.
« Cette formation de secrétaire général me permet aujourd’hui d’autant plus facilement de pouvoir coordonner le travail de Renaissance dans mes Commissions. Bien sûr avec la connaissance des procédures parlementaires, le fonctionnement de l’Assemblée nationale, du personnel qui la compose. »
Quel regard porte-vous sur la campagne présidentielle de 2022 ?
« Je l’ai vécu sur le terrain, celle-ci. Il y avait les législatives qui arrivaient après. Je l’ai vécu dans la Loire sur le terrain. Je l’ai vécu aussi à travers les parlementaires du groupe puisqu’ils avaient émis des propositions pour la présidentielle. Je l’ai vécu aussi à travers Agir et l’apport que l’on faisait dans l’aile droite de la majorité.
« La campagne présidentielle est toujours particulière lorsque le candidat est le président de la République sortant. Forcément, cela en change le cadre. Elle était d’autant plus particulière parce que voilà, avec le conflit avec l’Ukraine, la Covid etc… C’était une campagne différente par rapport aux campagnes que l’on a pu connaitre par le passé.
« Je pense qu’elle a commencé tardivement et que l’on aurait pu aller beaucoup plus loin en intensité de campagne. On a vu qu’à chaque fois que le président de la République avait le temps de passer du temps sur le terrain, cela créait une adhésion et cela créait un moment exceptionnel, vraiment. Il y a une proximité avec les Français sur le terrain. Il n’a jamais peur d’aller au contact. Je vois que parfois sur le terrain il y avait des groupes de Gilets Jaunes. Il demandait à rencontrer les représentants. Il voulait les voir.
« Le président de la République a cette passion pour convaincre, pour dialoguer qui est impressionnante. On le voyait qu’à chaque fois qu’il allait sur le terrain, on avait de vrais résultats positifs sur la campagne. Le fait qu’il soit candidat sortant. Le fait qu’il y ait tous ces conflits annexes, n’a pas aidé. Je pense que la campagne aurait gagné en intensité, en clarté des programmes aussi, de vision politique. Le contexte était délicat. »
Vous avez été élu député de la 1ère circonscription de la Loire en juin. Comment avez-vous vécu ce moment le soir de l’élection ?
« Beaucoup d’émotion. Ce n’était pas une campagne facile. C’était une circonscription qui était détenu par un député qui était NUPES. Je pense d’ailleurs que c’était l’une des rares circonscriptions qui étaient passées de la NUPES à la majorité présidentielle. C’est une campagne qui demandait beaucoup de terrain pour convaincre. Il y avait un député sortant qui était candidat-suppléant de son assistant parlementaire, qui avait aussi une implantation depuis 15 ans.
« C’est une campagne qui était vraiment difficile. Je pense que tout le monde m’a dit qu’elle était perdue d’avance. D’ailleurs le lendemain de ma victoire, lorsque je suis arrivé à Paris, j’ai su qu’en fait la circonscription était classée rouge, contrairement à ce que l’on m’avait dit. Aujourd’hui, j’en rigole !
« On ressent beaucoup d’émotion lorsque l’on est élu. En même temps, on va dire que la joie de l’élection n’a pas duré très longtemps mais jouée seulement quelques minutes. Non pas parce que je n’étais plus heureux d’être élu. C’est parce que tout de suite, j’ai senti le poids des responsabilités. Tout de suite, il faut aller en Préfecture. Il faut parler à la Presse. Il faut envoyer les bons messages. Le fait que tout de suite, lorsque l’on parle, on ne parle plus en son nom propre. On parle au nom de la fonction et de ce que l’on représente.
« Puis, la crainte de décevoir. Lorsque l’on fait une campagne avec beaucoup de terrain. On essaye de convaincre les gens. On leurs explique comment l’on va travailler. J’exerce mon mandat avec la crainte de décevoir. La joie ne dure que quelques minutes. Après, ce sont le sens des responsabilités qui arrivent très vite. J’étais seul le soir des résultats. C’est plutôt un choix.
« Vous savez, j’ai une 60aine de Bureaux de votes sur ma circonscription. Je commence ma tournée à 8 heures et je fais l’ensemble des Bureaux de votes. Ce qui est très important. Cela fait beaucoup de rencontres. Cela permet de prendre un peu le pou. C’est extrêmement fatiguant parce qu’à chaque fois que l’on rentre dans un bureau de vote, il faut une énergie. Ils ne sont pas tous favorable. Parfois, l’on sent que l’on a des gens pas très enclins à nous serrer la main, ou même nous regarder. Il faut entrer dans le bureau de vote et créer une énergie. Il faut que l’on aille remercier ces gens qui tiennent les bureaux de votes et créer ce contact. En même temps que cela est important, cela nous occupe.
« Le dimanche de l’élection, c’est lourd psychologiquement. On est dans la crainte. On surinterprète le moindre signal. Il vaut mieux s’occuper. Effectivement, lorsqu’arrive 18 heures et que j’ai fini la tournée des derniers bureaux de votes. Je pars m’isoler chez moi pour me reposer, me changer et attendre les résultats. Ce n’est pas facile d’attendre des résultats avec des gens autour qui me disent : « Alors ?! Est-ce que tu sais ? Alors ?! Est-ce que tu as eu ? » Cela rajoute du stress au stress. Ce n’est pas utile. Cela est juste contreproductif. On n’a pas les résultats. On n’a pas les résultats tant que la mairie ne m’a pas appelé pour me dire.
« J’étais seul, devant mon tableau. Au fur et à mesure, j’inscrivais les chiffres. Je voyais que cela montait, descendait, montait… On avait une grosse avance sur le Périurbain, un peu rattrapé sur Saint-Etienne. Finalement, pas tant que cela. J’avais 1’800 voix d’avance sur les 5 Communes autour de Saint-Etienne. 700 voix de retard à Saint-Etienne sur tous les bureaux. Cela bougeait. Au final, cela m’a fait 1’100 voix d’avance. Ce qui était assez confortable.
« Dès que j’en ai eu la confirmation des résultats, comme je vous l’ai dit, j’ai appelé ma famille. J’ai appelé mes anciens employeurs. Ensuite, je suis allé à la Préfecture pour l’annonce des résultats et pour un peu de Presse. J’ai passé ensuite la soirée et la nuit avec mon équipe de campagne, les élus, les militants qui m’ont soutenu. C’est une nuit qui fut courte parce que quelques heures après j’étais invité par la Matinale de France Bleue. Après, c’est parti ! On est député qu’à partir du mercredi 22 juin, je crois. Je suis allé à Paris le lundi soir. J’ai fait mon tour d’installation le mardi, puis le mercredi, on est officiellement député ! Cela va très vite ! »
Quel regard portez-vous sur votre expérience et votre rôle de député ?
« 2 choses. Je pense qu’effectivement, il faut un député influent à Paris. S’il on veut faire bouger les choses. S’il on veut un contact privilégié avec les ministres, avec les administrations. Il faut un député qui, 1/ connaisse les règles. Connaisse le fonctionnement. Ne perde pas de temps.
« Vous savez moi quand j’ai été élu, j’ai retenu un conseil que m’avait donné Gabriel Attal, qui est de ne pas perdre son temps à essayer d’acquérir des fonctions que l’on met sur le papier à en-tête mais qui ne servent à rien. C’est-à-dire les fonctions honorifiques quelques qu’elles soient. Gabriel Attal m’avait dit d’aller plutôt vers une fonction où je pourrais travailler et me faire valoir par mon travail. J’ai pris la même fonction que lui avait pris à l’époque, c’est-à-dire coordinateur de la majorité présidentielle dans les affaires culturelles.
« Effectivement, ce n’est pas la première fonction que l’on va mettre sur le papier à en-tête. Cela ne donne pas un rôle institutionnel. Cela vous donne un rôle stratégique énorme. Je fais le lien effectivement entre les députés et le Gouvernement. Je coordonne des actions. Cela me donne aussi un accès à de l’information. C’est du travail. C’est de l’arbitrage. C’est de l’humain.
« Ensuite, je me rends compte que c’est très important d’avoir un député très présent sur le terrain parce que le terrain change la perception des choses. Quand j’ai passé un weekend où j’ai souvent entre 10 et 11 séquences à mon agenda le samedi, de 8 heures à minuit. Il y a souvent pleins de gens que je croise qui ne sont pas d’accord avec moi, avec la majorité présidentielle. Je n’ai pas peur d’aller échanger avec eux. Cela fait évoluer le regard.
« Récemment j’ai la Presse qui m’a classé parmi les 19 frondeurs du groupe parce que j’ai voté l’amendement du MoDem sur les superdividendes. Ceci, c’est le fruit du terrain. La Ville de Saint-Etienne et sa Métropole sont plutôt un terrain d’ouvriers, miniers à l’époque. Quand on rencontre sur les marchés des personnes qui nous explique la vie qu’ils font, ce qu’ils gagnent, que certains niveaux de revenus et de superdividendes ont interloqué, parfois choqué, dans la crise actuelle.
« Quand on me l’a dit 2 fois, 4 fois, 10 fois. Que l’on a compris le quotidien de ces gens. Forcément cela change le regard que l’on a sur les choses. Quand je suis dans l’Hémicycle, je pense à eux. Je me sens aussi porteur de leurs messages et de leurs voix. Je pense que cette connexion au terrain est vraiment essentielle. Lorsque je suis bloqué ici en séance, je trouve que ce contact me manque. Il est enrichissant. Parfois, quand je suis des débats ici, les rendez-vous au fil de ma journée, le fait de pouvoir retourner en circonscription, cela redonne du sens au mandat, vraiment. Il y a aussi des moments où l’on peut avoir des doutes sur les choix que l’on a fait ici. Le fait de retrouver des gens le weekend donne du sens au mandat. Il faut vraiment allier les 2. »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Je suis heureux de ne pas être atteint par les insultes sur Twitter parce que très vite cela arrive. C’est la crainte que je pouvais avoir. À partir du moment où l’on sait ce que l’on fait, pourquoi on le fait, que l’on est connecté aux vrais gens sur le terrain et non pas aux anonymes. Cela ne nous atteint pas forcément cette acidité. Je gère moi-même mon compte Twitter, mon compte Facebook.
« Facebook est très important parce qu’il a un lien direct avec les personnes en circonscription, qui ne me soutienne pas forcément, qui me suivent. Tous les dimanches, ou lundis, je fais mon post qui s’intitule « Parmi vous ». Je reprends tous les éléments que j’ai pu faire en circonscription, avec eux, avec les associations. Ce mot « parmi » est vraiment important parce que je suis au milieu d’eux. Je ne suis pas en visite. Je ne vais pas les visiter. Je vis avec eux. On vit dans le même territoire. On partage les mêmes activités. C’est important. Cela me permet en plus de valoriser les élus, les dirigeants d’associations. Un lien vraiment direct via Facebook. Ce n’est pas toujours simple pour mes collaborateurs que j’ai une gestion directe. J’en suis conscient. Pour le moment, elle me reste assez importante.
« J’ai également Instagram, qui est plus piloter par mon équipe que par moi. Je réfléchis. LinkedIn, je l’utilise très peu. Il serait peut-être utile sur les sujets qui seraient plus professionnels ou sur l’audiovisuel. J’en suis désolé. Je pense que le réseau social principal reste Facebook. Le contact avec les gens se passe sur Facebook. Twitter, plus pour les informations de politique nationale. »
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Merci à M. Bataillon pour sa bienveillance et sa participation au portrait.
Merci à Mme Tanguy pour son aide précieuse à la réalisation de ce portrait.