Un dialogue syndical.
Chers Lecteurs,
Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’entretien à travers un nouveau portrait qui donne la parole à l’engagement syndical.
Je souhaite poursuivre le chemin de l’entretien en revenant avec vous une nouvelle fois sur l’engagement syndical au service des collègues de la profession. Notre personnalité a su faire sienne le chemin pour mêler de front sa passion syndicale et son engagement professionnel.
Secteur bancaire. C’est dans ce domaine que notre interrogé peaufinera son Diplôme à l’École Supérieur de la Banque dans le cadre de son cursus professionnel. Ceci après avoir obtenu son DUT Techniques de Commercialisation au sein de l’IUT de Saint-Nazaire.
Banque Populaire. Dans la continuité de son engagement syndicale et professionnel, c’est au sein de ce groupe bancaire que notre interrogé s’épanouira. L’enracinement et la transmission se mettront en œuvre pour acter son implication professionnelle.
SNB – CFE – CGC. Le parcours professionnel et syndical de notre interrogé prend un nouveau tournant dans son engagement. En ayant continué de graver les échelons, en 2020, il prend la tête du Syndicat National de la Banque et du Crédit.
Congrès de Strasbourg. Dans cette continuité de terrain et d’écoute, notre personnalité s’engage dans une nouvelle bataille en se portant candidat à la présidence de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres [CFE – CGC] qui aura lieu en juin 2026.
Je vous laisse découvrir le portrait de M. Frédéric Guyonnet, président national du Syndicat National de la Banque et du Crédit [SNB – CFE – CGC].

Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien avec M. Guyonnet dans un café parisien le 13 novembre 2025.
Bonne lecture !
@romainbgb – 27/10/25
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Bio Express de M. Frédéric Guyonnet :
*1979 : Naissance à Nantes (Loire-Atlantique).
*1997 : Titulaire du Baccalauréat série Économique et Scientifique.
*1997-1999 : DEUG d’AES à l’Université de Nantes.
*1999-2001 : DUT Techniques de Commercialisation à l’IUT de Saint-Nazaire.
*2004-2005 : BTS Banque option particulier à l’École Supérieure de la Banque.
*2005-2006 : BTS Banque option professionnelle à l’École Supérieure de la Banque.
*2004-2006 : ITB Banque à l’École Supérieure de la Banque.
*2008-2011 : responsable du quartier Bonnefoy (Toulouse) chez Toulouse Avenir.
*2011-2016 : président de la Commission de contrôle du CE Banque Populaire Occitanie.
*depuis 2015 : Négociateur dans la branche Banque Populaire,
*2015-2023 : représentant salarial au CA de la Banque Populaire Occitane.
*2015-2018 : président de la section nationale SNB dans la branche Banque Populaire et ses filiales.
*2015-2020 : président de la Commission des Marchés et de la Commission financière du CIE Groupe – BPCE.
*2018-2019 : Certificat relations sociales, Gestion des ressources humaines / administration du personnel, général à l’Université Paris Dauphine – PSL.
*depuis oct.2018 : président national du SNB –CFE –CGC au sein du groupe BPCE.
*depuis janv. 2020 : président national du SNB –CFE –CGC.
*nov.2022 : publication avec Alain Condaminas de Dialogue social ou dialogue de sourds aux éditions Vérone.
*2023 : représentant SNB –CFE –CGC lors du projet de la réforme des retraites.
*2025 : candidat à la présidence de la CFE – CGC du congrès en juin 2026.
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À quoi rêvait le petit Frédéric lorsqu’il était enfant ?
« À quoi il rêvait ?! À 2 choses.
« À faire de la politique et à s’occuper de chevaux de courses, pour les élever. Il n’y a pas eu de concrétisation avec les chevaux, même pas de poney. [Rires]. Je vais de temps en temps à l’hippodrome mais cela s’arrête là. »
Comment est née votre rencontre avec le monde bancaire ?
« Vous parliez lorsque j’étais enfant. Mais lorsque j’ai grandi, jeune étudiant, j’ai toujours souhaité travailler dans le secteur bancaire. J’ai commencé par des petits métiers.
« Je n’ai jamais été au chômage après avoir terminé mes études. J’ai travaillé dans le bâtiment, dans la grande distribution, dans le commerce. J’ai continué à envoyer des CV dans le secteur bancaire parce que c’est là où je voulais travailler. J’ai été pris à la Banque Postale. Ensuite, j’ai travaillé au Crédit Mutuel, au CIC et enfin à la Banque Populaire.
Que retenez-vous de vos années sur les bancs de l’Université de Nantes ?
« À l’Université de Nantes, j’ai été élu au sein du syndicat étudiant, que j’avais créé. J’étais représentant des étudiants auprès du Rectorat, au CA de l’Université de Nantes.
« C’était des années de militantisme. J’ai toujours été délégué de classe et toutes ces choses-là. J’en retiens un engagement, d’être le porte-parole de ses congénères. »
Quelle expérience gardez-vous de vos études à l’École Supérieure de la Banque ?
« Une fois que j’ai été embauché à la Banque, l’on m’a donné l’opportunité de passer des diplômes, nous permettant de gravir des échelons. J’ai passé tous les diplômes possibles.
« J’en retiens beaucoup de liens avec les salariés-étudiants qui ont fait l’École avec moi, avec lesquels j’ai toujours des contacts. Cela a été plus une aventure humaine finalement.
Comment avez-vous vécu votre expérience au sein de Toulouse Avenir ?
« Toulouse Avenir a été une association qui a été monté pour parler d’écologie et de tourisme. Comment fait-on pour attirer les touristes à Toulouse ? Le but était de promouvoir la Ville de Toulouse.
« Cela m’a permis de comprendre beaucoup de choses autour du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration, des voyages… Tout ce microcosme économique, avec leurs besoins et leurs attentes. »
Que retenez-vous de votre expérience au CE Banque Populaire Occitanie ?
« Cela a été dur parce que dans l’équipe personne n’avait jamais géré un CSE. Il a fallu tout apprendre sur le tas. On parle d’un CSE de 2’500 salariés.
« C’était l’apprentissage de la gestion d’une instance représentative du personnel et des relations avec la direction. Ce qui a été très formateur. »
Comment vivez-vous la mission négociateur de branche de la Banque Populaire ?
« On était dans ce cadre-là plus sur de la macroéconomie, sur des accords-cadres. Cela a appris à prendre de la hauteur par rapport aux spécificités de chaque entreprise.
« Toute expérience est positive. »

Quel regard portez-vous sur votre mission de représentant salarial au CA de la Banque Populaire Occitanie ?
« Dans ce contexte-là, j’étais en relation avec des Chefs d’entreprises. J’avais l’habitude dans mon métier de les rencontrer parce que j’étais moi-même consultant entreprise et organisateur de clubs entreprises. Le fait d’avoir ces patrons autour d’une table pour discuter des sujets économiques et stratégiques de la Banque était très formateur.
« Il y avait aussi bien des professions libérales que des personnes issues du secteur de l’automobile, du bâtiment, de la pharmaceutique, de la chimie. C’est cette pluralité qui était très intéressante. »

Comment avez-vous vécu la présidence de la section nationale SNB au sein de la Banque Populaire et de ses filiales ?
« C’est une section nationale qui représente 40 sections syndicales d’entreprises. Finalement, c’est une petite fédération. J’ai pris beaucoup de plaisir à prendre des décisions toujours de façon collégiale, toujours en écoutant tout le monde, même les plus petites sections. On a avancé tous ensemble.
« Cela fait 11 ans que je la préside. On a multiplié par 2 nos nombres d’adhérents. On a fait de fortes progressions aux élections professionnelles. J’ai vraiment beaucoup de plaisir à présider ce groupe. Ce n’est pas toujours facile. »
Comment s’est passé votre action de président de la Commission des Marchés et de la Commission financière du CIE Groupe – BPCE ?
« Là, on est vraiment sur un poste économique et comptable.
« C’est un poste qui t’apprend à être beaucoup plus regardant sur les dépenses, sur les prestataires avec lesquels tu travailles. C’est un poste qui t’apprend tout ce genre de choses. »

Que retenez-vous du Certificat obtenu à l’Université Paris Dauphine – PSL ?
« C’était très intéressant parce que dans les professeurs il y avait aussi bien le DRH d’Alcatel, que celui de Disneyland Paris ou celui d’Air France. Par conséquent, cela nous a donné une vision des autres secteurs d’activités. Là aussi on apprend beaucoup de choses.
« Cela m’a permis de rencontrer d’autres personnes qui suivaient cette formation et avec lesquelles j’ai gardé de très bons contacts.
« Cela permet aussi de valoriser par un diplôme mon expérience syndicale. Ce que je cherche aussi à faire auprès de nos militants c’est de valoriser leurs parcours syndicaux, qui sont vraiment très enrichissants. »
Quel regard portez-vous sur le mandat de président national du SNB – CFE – CGC ?
« C’est un grand honneur pour moi de présider ce syndicat au niveau national. J’ai une attache particulière au SNB. C’est un syndicat pour lequel j’ai tout donné : ma carrière, ma vie personnelle. C’est tout de même le plus gros syndicat au niveau de la CFE – CGC aujourd’hui. Il y a une symbolique.
« Il faut savoir que lorsque je prends la présidence de ce syndicat, je le fais dans un moment qui est compliqué parce que le président, qui avait été élu en 2019, vient de démissionner et le SNB subit une crise interne majeure. J’arrive dans ce contexte-là, où je dois faire que tout le monde doit travailler ensemble.
« Dès mon premier bureau en janvier 2020 jusqu’à aujourd’hui, toutes les décisions ont été validées à l’unanimité. Tout le monde est représenté à mon bureau. C’est un vrai travail d’apaisement et de communication, pour faire que tout le monde aille dans le même sens. »

Quel message avez-vous souhaitez faire passer avec la publication de l’ouvrage co-écrit avec M. Condaminas sur le dialogue social ?
« C’est moi qui lui aie proposé d’écrire un livre ensemble. J’ai trouvé intéressant de partager notre expérience parce que pour dialoguer, il faut être 2. Il faut que chacun comprenne les attentes et les problématiques de l’un et de l’autre.
« Ce livre m’aide lorsque je vais à la rencontre de dirigeants d’entreprises, qui sont notamment issus de cultures étrangères (Américains, Qataris) ou de startups.
« Ceux-ci qui voient les syndicats comme des empêcheurs de tourner en rond. Ceux-ci qui voient les syndicats comme des opposants systématiques aux entreprises.
« Ce livre permet de leurs faire comprendre que non seulement le dialogue social est faisable et réalisable mais il est important pour l’entreprise, pour la vie de l’entreprise et pour ses salariés. Ce livre je m’en sert pour cela aujourd’hui.
« Aujourd’hui, je fais des formations à des futurs dirigeants. Je m’appuie sur ce livre et sur cette expérience. J’ai une écoute particulière du fait que ce livre a été écrit avec un dirigeant. Il n’aurait pas la même résonnance si je l’avais écrit seul, en fait. Cela fonctionne vraiment. J’ai réussi à créer des sections syndicales grâce à cela. »

Comment vivez-vous cette campagne à la présidence de la CFE – CGC en vue du Congrès de juin 2026 ?
« J’aime beaucoup les campagnes électorales. C’est un moment où l’on partage les idées, où l’on débat. On expose nos points de vue. On confronte. C’est toujours très intéressant.
« C’est une campagne où il y a 2 candidats déclarés.
« Ce n’est pas une opposition, en fait. On n’est pas, comme certains journaux l’ont écrit, en duel. On est en confrontation de visions et d’opinions qui sont différentes. On propose 2 voix possibles pour notre organisation syndicale.
« Ce seront aux militants de choisir mais c’est simple. Plutôt que d’imposer une seule et unique voix : on permet aux militants de choisir ! C’est comme cela que je la vois cette campagne. »

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Il est fondamental d’être présent sur les réseaux sociaux aujourd’hui.
« C’est un moyen de communication. Ce qui, dans une organisation syndicale, est les plus important. Pourquoi ?! Parce que, l’on peut être le meilleur des négociateurs. L’on peut être le meilleur des défenseurs des salariés. Si l’on n’arrive pas à le dire et à l’expliquer. Les salariés ne votent pas pour nous. Les réseaux sociaux font partis de ces nouveaux outils de communication aujourd’hui. C’est donc essentiel, voir vital, pour une organisation syndicale.
« Je les utilise donc que de manière professionnelle. Ce qui est important c’est que je reste droit dans mes bottes pour défendre idée contre idée. Je ne rentre pas dans la polémique. Je ne veux pas faire une campagne électorale sale. »
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Merci à M. Guyonnet pour son écoute et sa participation au projet.
Merci à M. Soliveres pour son aide et son écoute précieuse.
