#CHIRAC4EVER
Donner du temps au temps… Et encore ?! … Je ne sais toujours pas si cela sera assez. Il faut l’avouer, lorsque la nouvelle m’arrive, ce jeudi 26 septembre à midi, je suis resté figé ! Un véritable coup de massue vient de me tomber sur la tête ! Le président Chirac nous a quitté ! Il faut que la chose fasse son bout de chemin, entre deux neurones, dans mon cerveau pour le comprendre. La réalité refait surface : une vague de SMS et de messages sur La Branche me parviennent pour me transmettre des condoléances et me confirmer ce que je redoutais : le président Chirac est bien mort !
Je ne suis en aucun cas un membre ou un proche de la famille du président Chirac. Je ne prétendrai jamais l’être. Je reconnais l’immense chance d’avoir pu côtoyer des personnes qui ont eu, eux, la chance de compter parmi ses intimes, en ayant été près de lui. Ça oui ! C’est dans ce contexte-là, que deux images me viennent à l’esprit.
La première se situe lors de la sortie du premier tome de ses Mémoires, intitulées « Chaque pas doit être un but ». Nous sommes au début du mois de juin 2010. La Rhumerie. Saint-Germain-des-Prés. Le quartier. Cette foule amassée devant. Le Chef arrive. Le président est là ! La séance de dédicace peut commencer. Mais avant un mot. Un remerciement. L’étonnement dans l’assistance. On voit la sincérité qui sort des yeux de cet homme qui, bien que plus président, se retrouve dans cette après-midi estivale dans un café bondé aussi bien à l’intérieur, qu’à l’extérieur, face à des personnes venues rencontrer son président et repartir avec leurs ouvrages signés. Je faisais parti de ces gens-là. Le souvenir m’est encore présent lorsque j’écris ces lignes.
D’ailleurs Monsieur Cyril Eldin, si vous lisez ces lignes, sachez que j’attends toujours le paquet de cigarette que je vous avais dépanné en sortant du café, où vous étiez faire votre trublion télévisuel pour la télé autour de la sortie du livre du président Chirac 🙂
La deuxième image est plus triste et moins solennelle. Celle d’un Monsieur perdu dans ses pensées au cours d’un repas dominicale qui se prolonge. Juin 2015. Fête de la Musique. Restaurant chinois de l’Ouest parisien. C’est face à cette image-là que j’ai réalisé que tout homme est mortel. Je comprends que la santé du président n’était plus celle du cabri enjambant les portiques du métro parisien. Mon père, connaissant toute l’admiration que j’ai pour le président, me proposa de me joindre aussi à la séance photo improvisée par ma belle-mère, lorsque celle-ci compris qui était le Monsieur qui déjeunait à la table voisine. Offre que j’ai bien évidemment décliné. Ma pudeur, mon éducation et mon respect pour le président me l’interdisant. Ce choix je ne le regrette nullement aujourd’hui ! Son regard et ses mots sont encore gravés dans ma tête.
Click clack, c’est dans la boite, merci Kodak !
« Malheureusement je m’endors toujours avec l’impression que le temps m’a manqué, qu’il faudrait veiller un peu plus et que si c’est impossible, la prochaine journée devra être mieux remplie. »
Jacques CHIRAC – La lueur de l’espérance – 1978.
Voici les lignes que l’on peut, entre autre, lire dans le livret de remerciement, offert par la famille, que l’on m’a remis lors de l’Hommage populaire au président Chirac, dimanche 29 septembre, avant d’entrée dans la Cour d’honneur des Invalides, dernier passage obligé, avant de pouvoir se recueillir. Sa voix, et ses discours, raisonnent dans cette immense Cour silencieuse. Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante. Plein de mots pourraient être griffonnés sur ce papier, tant ma peine et mon respect pour cet Homme sont grand.
« Respecter l’autre, c’est le considérer comme le contraire de l’autre, ce qui est à la fois le plus évident et le plus difficile. »
Jacques CHIRAC – 15 octobre 2001.
Ces mots prononcés par le président Chirac résonnent comme un appel de vérité face aux autres. Respecter son prochain. Merci président ! Jamais je ne pourrais le dire assez : merci Monsieur ! Depuis ce 1er tour de l’élection présidentielle de 1995 qui vous mènera au Château… Je n’avais beau n’avoir que 10 ans. J’ai compris à ce moment-là que le lien qui vous unissait à moi et aux Français ne sera plus jamais rompu. Il faudra que ce triste midi de septembre 2019 vienne y mettre fin…
Je ne peux terminer cet hommage sans transmettre toutes mes pensées aux proches et à la famille du président Chirac. Merci à vous de continuer de passer le témoin afin que les messages et les valeurs de Monsieur Chirac perdurent.
Madame Chirac, toutes mes pensées et mes prières vous accompagnent !
Chère Claude Chirac, je ne peux que vous renouvelez toutes mes pensées. La France la bien compris : vous êtes le digne gardien du temple. Merci à vous de faire continuer, avec votre fils, la flamme du président dans nos cœurs.
Les bâtons de pèlerins sont bien tristes aujourd’hui.
Je souhaiterai conclure ce billet hommage en vous citant le dernier paragraphe écrit par le président Chirac dans le second tome de ses Mémoires, « Le temps présidentiel », parues en 2011. Ces derniers mots nous sont adressés directement à nous, pour la France et pour les Français :
« Vous avez tant de continents nouveaux à découvrir, tant de Bastilles à prendre, tant à construire d’une manière plus juste et plus ambitieuse que nous n’avons su le faire.
Alors, Français : Rêvez ! Osez ! »
Jacques CHIRAC – «Le temps présidentiel », p.608 – 2011
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