M. Florent Rossi

Jeunesse auribelloise.

Chers Lecteurs,

Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’entretien à travers un nouveau portrait qui donne la parole à la jeunesse. Je souhaite poursuivre avec vous sur le parcours d’un jeune élu qui a su faire sien le chemin pour mêler de front sa passion de la politique et des médias.

Information-Communication. Ce sont sur les bancs de l’Université de Panthéon-Assas que notre interrogé complétera son cursus supérieur.

Paris 7eme. Dans la continuité de son parcours universitaire parisien, notre interrogé prendra part à la vie politique locale parisienne en rejoignant l’équipe de campagne de Mme Dati dans l’arrondissement. C’est ainsi qu’il en deviendra son délégué jeune.

Municipales 2020. Dans cette continuité, le 1er mandat local se concrétise en étant sur la liste de sa ville natale d’Auribeau-sur-Siagne, en devenant le 3ème Adjoint au Maire. Dans le prolongement de son parcours politique, il prolonge son engagement parisien avec Mme Dati et les jeunes LR du 7ème arrondissement.

Césure. La Crise Covid-19 passe par là. Notre personnalité découvre un nouvel horizon à l’Assemblée nationale auprès de Mme Trastour-Isnart et du rôle de collaborateur parlementaire.

AJEF. Le parcours professionnel et politique de notre interrogé prend un nouveau tournant suite aux élections 2022 et son engagement associatif. En effet, il sera élu à la tête des Jeunes Élus de France en octobre 2022.

Communication, influence et affaires publiques. Nouvelle étape de vie pour notre interrogé qui prend un nouveau tournant sur les bancs de l’Université de Paris-Saclay au sein d’un Master en alternance qui le conduit au sein de Médiamétrie.

Je vous laisse découvrir le portrait de M. Florent Rossi, président de l’association des Jeunes Élus de France.

M. Florent Rossi, président de l’AJEF – ©droits réservés

 

Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien dans un café parisien le 20 novembre 2023.

 

Bonne lecture !

@romainbgb – 07/12/23

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Biographie Express de M. Florent Rossi :

*2002 : Naissance à Grasse (Alpes-Maritimes).

*2019 : Obtention du Baccalauréat série Littéraire spécialité Droit et enjeux du monde contemporain avec mention Très Bien.

*2019-2023 : Licence Information-Communication à l’Université Panthéon – Assas.

*depuis nov.2019 : délégué jeune Les Républicains du 7ème arrondissement de Paris.

*depuis juil. 2020 : 3ème Adjoint au Maire d’Auribeau-sur-Siagne (Alpes-Maritimes) délégué à la Communication, à la Jeunesse, aux Sports, à la Proximité et à la Qualité de vie.

*2021-2022 : Année de césure dans le cadre de son parcours universitaire.

*jan.-juil.2021 : Collaborateur parlementaire stagiaire auprès de Mme Trastour-Isnart à l’Assemblée nationale.

*avr.2021-oct.2022 : délégué régional Provence-Alpes-Côte d’Azur de l’association des Jeunes Élus de France.

*sept.2021-avr. 2022 : Collaborateur parlementaire auprès de Mme Trastour-Isnart à l’Assemblée nationale.

*depuis oct.2022 : Président de l’association des Jeunes Élus de France.

*2023-2025 : Master Politiques de communication, influence et affaires publiques, mention Sciences politiques en Alternance à l’Université Paris-Saclay.

*depuis sept. 2023 : Assistant Attaché de Presse en Alternance chez Médiamétrie.

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À quoi rêvait le petit Florent lorsqu’il était enfant ?

« C’est vrai que j’aimais déjà la politique lorsque j’étais enfant. J’étais passionné de la notion de politique à travers le débat et à travers ce que cela représentait. En sachant qu’à 5 ans, je ne connaissais pas les enjeux et ne comprenais pas les différents clivages.

« Ce dont je me souviens c’est que dès 2007, je suivais déjà la campagne présidentielle entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy. J’aimais le débat d’idées. J’aimais l’opposition et les débats dans les médias sur des visions différentes, que l’on puisse porter des propositions différentes avec des programmes et des citoyens qui votent. J’aimais vraiment cela.

« J’ai toujours aimé depuis petit les sorties culturelles autour du cinéma grand public lorsque j’étais enfant puis du théâtre lorsque j’étais adolescent.

« J’ai toujours été très attaché à ma commune natale dans le Sud mais en même temps je rêvais de vie parisienne. En quelque sorte, ce que je vis aujourd’hui, j’en rêvais déjà enfant. Le fait d’être engagé pour ma Commune et avoir une vie parisienne et étudiante dans le même temps.

« Fort heureusement, dans tout cela, j’avais des rêves et des occupations d’enfant. J’aimais le monde de Disney, jouer, voir mes amis. J’aimais les premières sorties, les premières soirées, les premières fêtes lorsque j’étais collégien puis lycéen. Ensuite, il y a eu les premières notions de liberté, mais on est déjà plus sur l’enfance… On est sur l’adolescence. »

Comment est née votre rencontre avec la politique ?

« Ma rencontre avec la politique, à la télévision, c’était à 5 ans, en 2007. Je suis tout de même très jeune.

« Ma première rencontre politique ‘en vrai’, c’était à 15 ans, en 2017, avec la campagne des législatives de ma députée dans ma circonscription. Je me suis engagé. Je n’ai pas été en première ligne mais je souhaitais voir comment fonctionnait une campagne.

« J’assistais à des réunions publiques. J’ai participé à des séances de phoning. J’ai participé à des apéritifs militants. J’ai regardé les débats locaux. Je me suis renseigné sur les dossiers de la circonscription, sur le travail parlementaire. »

Que retenez-vous de vos années lycéennes ?

« Tout d’abord, j’ai fait un Bac L. En Première et en Terminale j’ai été très épanoui. Je ne le regrette pas. Le Bac S peut ouvrir des portes, certes, mais le plus important c’est d’être épanoui. Pour ma part, un Bac S aujourd’hui ne m’aurait pas servi à grand-chose au vu de mes envies, de mes passions, de mes activités.

« Le Lycée, je l’ai très bien vécu. J’ai fait ma scolarité à Grasse. En terme de politique, le Lycée n’a pas été le vecteur de mon engagement. Il y a certes eu les Législatives durant mes années lycéennes mais pour les Municipales qui ont suivies, j’étais déjà étudiant à l’Université.

« J’en retiens un très bon souvenir en ce qui concerne les rencontres humaines et les professeurs. J’étais dans un Lycée public à Grasse. J’y ai vécu des expériences marquantes.

« Notamment en Terminale L avec un séjour de 15 jours à New York avec toute ma classe. Nous étions une classe de 18. Cela a créé des liens inoubliables, des amitiés fortes, des souvenirs, une ouverture d’esprit, une envie de voyager, de connaître autre chose. C’était la première fois que j’allais en dehors du continent européen. Tout ceci grâce à ma professeure principale, qui était notre professeure d’Anglais.

« C’était un voyage extrêmement participatif. On est parti au mois d’avril. De septembre jusqu’au départ, on a multiplié les actions pour pouvoir partir à New York. Toutes les semaines quasiment, une opération était organisée. On vendait des gâteaux que l’on faisait, des objets que l’on confectionnait… Tout ceci dans les différents évènements de la circonscription et de l’agglomération. On est allé dans les différents Marchés de Noël. On est allé au Festival des Solidarités à Grasse. Les personnes nous achetaient des choses, nous faisaient des dons. Nous avons eu le soutien du Maire. C’est un projet dans lequel je me suis investi et que j’ai particulièrement aimé.

« C’est une expérience qui m’a inculqué cette notion d’engagement et qui m’a montré que l’on pouvait aussi avoir des actions collectives intéressantes qui aboutissent sur des souvenirs extraordinaires ! 15 jours à New-York, en immersion dans les familles, c’était formidable ! Nous n’étions pas dans les Hôtels aseptisés, nous étions en immersion dans les familles. On a fait des rencontres humaines avec nos correspondants.

« Le seul bémol de mes années lycéennes, parce que j’en parle encore maintenant lorsque je suis consulté en tant qu’élu, c’est les cours d’éducation morale et civique qui n’étaient pas de bonnes qualités.

« Les témoignages que j’ai pu en avoir de mes camarades au Lycée, de toutes les classes confondues, mais aussi, avec le recul, partout en France lorsque j’en parle avec des jeunes, c’est que l’EMC sert souvent à rattraper les cours des professeurs principaux, comme l’Histoire ou la Philosophie. Cela a été une frustration. J’en ai eu 3 dans l’année, le reste c’était du rattrapage. Ce n’est pas normal.

« Après, il ne faut pas s’étonner que les jeunes ne comprennent pas comment fonctionnent les institutions et qu’ils n’aillent pas voter une fois leurs scolarités terminées, surtout s’ils se dirigent vers des domaines physiques ou manuels. »

Comment s’est passée votre Licence en Information-Communication ?

« Cela s’est très bien passé. J’ai fait L1 – L2, une année de césure, puis la L3.

« Je trouve qu’Assas est une très bonne Université. J’ai eu des cours d’une grande qualité et des professeurs géniaux. Franchement, je n’ai pas d’autre mot pour les qualifier parce qu’ils étaient des professeurs compétents. Il y a eu ceux qui m’ont marqué comme Arnaud Mercier, qui était le directeur de la Licence les 2 premières années, et Agnès Granchet, directrice lors de mon retour en L3. Ils nous ont offert des enseignements de qualité. Nathalie Sonnac, qui était membre du CSA, est revenue nous enseigner après son mandat de 6 ans. Je suis tombé la bonne année. Nous avons aussi eu Rémy Rieffel, un sociologue des médias.

« J’ai beaucoup aimé l’Institut Français de Presse. C’était donc mon école au sein de l’Université Panthéon-Assas (IFP). Elle sensibilise à l’activité des médias et au monde qui l’entoure : le journalisme, l’économie des médias, le marketing, la publicité, l’information, le pluralisme. Il y a des enjeux politiques, des enjeux de communication. J’ai adoré. Je recommande grandement l’IFP.

« Mon parcours universitaire est aussi marqué par des rencontres humaines, qu’il s’agisse d’Assas, du Master ou de l’entreprise actuelle dans laquelle je travaille. Les rencontres humaines, il n’y a rien de mieux. Il y a des personnes avec qui j’ai fait ma Licence que je n’oublierai jamais, avec qui je suis en contact tous les jours. L’Université c’est un lieu de rencontres et d’enrichissement mutuel.

« C’est pour cela que pendant la période Covid-19 j’avais été indigné de ce qui se passait avec la fermeture des Universités et que l’on ne mette pas l’Université sur le même pied d’égalité que le Collège et le Lycée. Le fait que l’on soit considéré comme moins essentiel. Je considère que l’Université c’est un lieu d’épanouissement, de réflexion, de débat. On a déjugé l’Université. Cette période a été très obscure pour les étudiants. »

 

Mme Rachida Dati et M. Florent Rossi dans le 7eme arrondissement de Paris – ©droits réservés

 

Comment avez-vous vécu votre nomination comme délégué jeune de Mme Dati ?

« Je suis arrivé à Paris en septembre 2019, pour ma première année d’étude. Lorsque j’arrive à Paris, je suis candidat aux Municipales, en 8ème position sur une liste de 23, à Auribeau-sur-Siagne. Pourtant, je suis étudiant parisien. C’est officiel. Tout le monde le sait. Je n’ai jamais caché à personne quoi que ce soit. Je revenais dans ma commune quasiment toutes les fins de semaines, en week-end prolongé, du jeudi au dimanche ou du vendredi au lundi.

« J’avais la volonté de m’engager pour les Municipales à Paris, à côté de mes études, pour Rachida Dati. Je ne pouvais pas m’imaginer habiter à Paris, être engagé politiquement, en étant spectateur. Je me suis dit que j’allais devenir militant pour Rachida Dati.

« J’ai toujours aimé sa personnalité, déjà jeune, depuis le Sud. Je n’ai pas tiré une candidate au sort. J’appréciais déjà vraiment la personnalité de Rachida Dati.

« J’ai naturellement participé à un café politique de Rachida Dati qui se lançait dans la campagne parisienne. J’ai rencontré les élus du 7ème arrondissement, des militants, des jeunes. J’ai simplement exprimé ma volonté de militer et de tracter bénévolement. J’ai donc participé à des tractages pendant quelques semaines.

« C’est à ce moment-là que l’on m’a proposé d’être le référent des jeunes pour Rachida Dati dans le 7ème arrondissement. Toutes les semaines j’ai coorganisé les mobilisations avec Josiane Gaude, 1ère Adjointe et référente LR de l’arrondissement. J’ai essayé de mobiliser les jeunes pendant la campagne de Rachida Dati. Pendant les mois qui ont suivi, j’ai organisé des cafés politiques dans l’arrondissement. J’ai créé un groupe de jeunes. J’ai repris contact avec tous les adhérents jeunes LR du 7ème arrondissement, en les invitant à participer à la campagne.

« Rachida Dati a gagné au 1er Tour. C’est la seule maire d’arrondissement (Paris, Lyon, Marseille) qui a gagné au 1er Tour. Ce qui fait qu’au 2ème Tour, j’étais totalement mobilisé dans ma Commune dans le Sud. Lorsque je suis revenu à Paris en septembre 2020, il y a une restructuration de la Fédération LR de Paris qui a eu lieu autour d’Agnès Evren. C’est à ce moment-là que l’on m’a proposé d’être le délégué jeune LR du 7ème afin de me pérenniser dans l’arrondissement, en binôme avec Josiane Gaude. C’est un binôme qui fonctionne extrêmement bien. On s’entend merveilleusement bien.

« Depuis, j’ai étendu mon champ d’action. Notamment parce que Rachida Dati a la volonté de s’engager auprès des jeunes dans tout Paris. Ce qui passe par l’organisation de conférences universitaires. On a fait Créteil, SciencesPo, l’EDHEC Lille, la Sorbonne, Assas à 2 reprises. Tout ceci depuis les Municipales. J’ai créé un réseau des jeunes qui souhaitent s’engager pour Rachida Dati, au-delà des frontières du 7ème et au-delà même de LR. »

Quel regard portez-vous sur la campagne municipale de 2020 ?

« Deux points là-dessus :

« D’abord dans ma Commune. Auribeau-sur-Siagne est une petite Commune (3 500 habitants). Il y avait plusieurs listes. Collectivement, on a très mal vécu la fin de campagne et cette actualité liée à la Covid-19. Le climat était extrêmement tendu.

« Tout au long de la campagne, nous avons eu beaucoup de pression, d’intimidation, de mensonges… qu’il s’agisse de moi ou des autres. Nous étions la liste d’opposition. On n’a pas aimé cette ambiance délétère et, en prime, la Covid est tombée sur nous. En janvier, ce sujet d’actualité est arrivé et nous a inquiété. Puis, en mars, je n’en parle même pas ! La dernière ligne droite a été horrible. La veille pour le lendemain, nous ne savions même pas si le scrutin allait se tenir. La 2nde partie a été encore plus difficile à vivre parce qu’il y a eu le confinement. On n’avait même plus la tête à la campagne. Par contre, là où j’ai retrouvé une véritable énergie, c’est à la sortie du confinement ! Tout de suite, nous nous sommes remis en ordre de bataille. On s’est dit : le confinement c’est terminé, maintenant il faut gagner. En route pour le 2ème Tour !

« À Paris, cela a été pareil. La participation a été compliquée. Mais il faut dire que le taux de participation a aussi révélé ceux qui ont rencontré une véritable adhésion. Lorsque l’on dit que Rachida Dati est la seule maire d’arrondissement à avoir gagné au 1er Tour entre Paris, Lyon et Marseille, ce n’est pas pour faire de la communication ou du marketing. Ce score montre que, malgré tout ce contexte, elle a suscité une adhésion. Anne Hidalgo était numéro 2 sur sa liste dans le 11ème. Elle est Maire de Paris aujourd’hui. Pourtant, sa liste n’est pas passée au 1er Tour… Ces scores traduisent quelque chose. Je pense que ces résultats sont tout de même révélateurs d’une certaine proximité avec la population.

« Personnellement, je l’ai bien vécu cette campagne. J’ai aimé participer à ces deux campagnes. Dans ma Commune, c’était une expérience inoubliable à 18 ans. Cela a été exceptionnel en termes d’enrichissement personnel, de rencontres humaines, de construction du projet, d’organisation entre mes études et mes engagements. C’était déjà les prémices de l’organisation que j’ai aujourd’hui en tant qu’Adjoint.

« Puis, c’est ma Commune natale. J’ai vécu là-bas. J’y ai fait toute ma scolarité. J’y ai mes amis, ma famille. Il n’y a rien de mieux, pour mener une campagne électorale, que de la mener avec eux, pour un village que je connais sur le bout des doigts. Cela a été une expérience formidable malgré ma jeunesse. Cela m’a appris beaucoup. Il faut être humble.

« À Paris, cela m’a appris beaucoup aussi. J’ai souvent fait un parallèle entre la campagne parisienne et la campagne auribelloise. J’y ai vu les différences sur la façon de raisonner, sur les thématiques, sur les attentes de la population, sur l’ampleur, sur l’organisation, sur les rapports et les relations entre les personnes, qui ne sont pas les mêmes.

« On a un rapport beaucoup plus intime et personnel dans une Commune de 3 500 habitants. Tout le contraire de Paris, où la campagne a quasiment une envergure nationale. »

 

Mme Rachida Dati et M. Florent Rossi à la Fédération LR de Paris – ©droits réservés

 

Comment se passe votre mandat d’Adjoint au Maire d’Auribeau-sur-Siagne ?

« C’est une expérience qui a des multiples facettes.

« D’abord, cela ouvre énormément l’esprit et nous tourne vers les autres. Lorsque je parle ou que je reçois quelqu’un, je ne lui demande pas ses opinions, ses croyances, son appartenance politique. Je traite avec lui le problème pour lequel il vient me voir. En tant qu’Adjoint au Maire, je suis souvent sollicité par les administrés, pour tous types de problèmes.

« En ce qui me concerne, pour donner des exemples concrets, cela peut aller d’un projet lié au Conseil municipal des jeunes, à un problème de trou dans la chaussée sur la voie publique, à un mauvais raccordement de la fibre jusqu’à un besoin de soutien et d’écoute parce que cela ne va pas personnellement. Il n’y a pas toujours une demande pour la Mairie à la fin mais des rencontres de toutes sortes avec la population.

« À chaque fois que quelqu’un me contacte, que ce soit par appel, par mail, par SMS, par la Mairie, j’honore toujours le rendez-vous autour d’un café, au bureau ou au téléphone, selon la teneur du sujet. Aujourd’hui, en prenant du recul, je trouve que chacune des rencontres que j’ai faites a été très enrichissante. Ces occasions m’ont permis de rencontrer des gens que je ne connaissais pas. Je suis né là-bas, je connais énormément de monde, mais il y a toujours des nouveaux visages ou des nouveaux arrivants que l’on prend plaisir à accueillir.

« Il y a aussi l’amour du village. En toute honnêteté, peu de monde le connaît mais c’est un beau village. Il a du potentiel et des atouts. Tout ce que l’on a fait pour le village est bénéfique. Nous avons une politique municipale depuis trois ans qui est saluée. On a redynamisé le village par la culture, on a créé le Conseil municipal des jeunes, on a maintenu les dispositifs existants d’aides au permis, d’aides aux sports pour les jeunes, on a élargi l’offre de stationnement avec un nouveau parking, on a rénové un quartier touchant environ 10% de la population (soit environ 300 habitants)… et j’en passe ! On se sent utiles parce que nous avons un vrai pouvoir d’action à l’échelle municipale. C’est ce qui est extrêmement intéressant.

« Mais… il y a toujours un mais. L’action n’est jamais facile, parce qu’il faut concilier avec la vie professionnelle, étudiante et personnelle. Je tiens vraiment à le dire parce que, pour beaucoup, être élu revient à ne plus avoir de vie personnelle. C’est important d’en garder une sinon on ne va pas au bout. Il faut garder un équilibre. Il y a des difficultés rencontrées sur la conciliation entre mandat et vie personnelle ou professionnelle. Il y a aussi des difficultés sur l’aboutissement de certains projets. Tout n’est pas toujours simple. Puis, évidemment, il y a un esprit consensuel à garder. Il faut arriver à contenter la population et les élus. À Auribeau-sur-Siagne, nous sommes 23. Il faut donc prendre l’avis de tout le monde. Il y a aussi une exigence en termes d’actions, de communication et de transparence.

« Globalement, je le vis bien. Je trouve cela intéressant de pouvoir avoir, dans une Commune comme la notre, un jeune qui puisse s’investir et apporter une nouvelle vision. »

M. Florent Rossi lors de l’inauguration de la fresque murale géante du Conseil municipal des jeunes d’Auribeau-sur-Siagne – ©droits réservés

 

M. Florent Rossi et le conseil municipal des jeunes d’Auribeau-sur-Siagne lors de la Commémoration de l’Appel du 18 juin 1940 au monuments aux Morts d’Auribeau-sur-Siagne – ©droits réservés

 

Vous avez fait le choix d’une année de césure universitaire. Pourquoi ce choix ?

« Ce choix s’est naturellement imposé à moi. En 2ème année de Licence, nous avons été touchés par la crise sanitaire, en janvier 2021. On arrive au 2nd Semestre et l’Université ne réouvre pas vraiment. Un format hybride est mis en place par le Ministère de l’Enseignement supérieur. Comme je le disais tout à l’heure, j’ai déploré cette négligence à l’égard des Universités.

« De par mon engagement et de par mon mandat d’élu, j’avais fait la rencontre de Laurence Trastour-Isnart, qui était la députée de la circonscription voisine, et qui m’a proposé d’être en stage à ses côtés. Il faut savoir que j’avais déjà réalisé un stage d’une semaine à ses côtés à l’Assemblée lorsque j’étais en Terminale L.

« On en a discuté ensemble. Laurence Trastour-Isnart m’a proposé un stage de 6 mois, que j’ai accepté. J’ai eu plaisir à le mener. À l’issue de ce stage, en juillet 2021, Laurence Trastour-Isnart m’a proposé de rester avec elle une année supplémentaire, pour une année de travail à ses côtés. J’ai accepté sa proposition en demandant une année de césure à mon Université pour rester à ses côtés notamment pour sa communication, son travail parlementaire, sa campagne législative et l’actualité de la présidentielle bien évidemment. »

Comment s’est passé votre expérience au côté de Mme Trastour-Isnart ?

« Je n’exagère pas en disant que, jusqu’ici, cette année de césure a été le meilleur choix de ma vie. Cela m’a énormément apporté, en termes d’expérience, d’apprentissage et de travail. D’un point de vue humain, le mandat d’élu local et l’engagement militant ont continué à primer.

« À l’Assemblée, j’ai compris toutes les subtilités de l’institution et son fonctionnement avec toutes les commissions, les missions d’informations, les groupes d’amitiés, puis ensuite les amendements, les propositions de loi, les niches parlementaires.

« Tous ces concepts-là que je connaissais mais que je ne maîtrisais pas en fait. Cela m’a beaucoup apporté en termes d’apprentissage. Cela a aussi été une belle aventure avec Laurence Trastour-Isnart. En tant que députée, elle a été humainement d’une grande qualité. Politiquement, c’était ma ligne. Mon maître mot en politique, c’est la liberté. C’est un peu ce qui a guidé Laurence Trastour-Isnart dans son action.

« J’ai trouvé cette année très intéressante et puis j’avais des collègues extraordinaires à l’Assemblée et en circonscription. Laurence Trastour-Isnart était engagée sur des sujets que je connaissais moins, notamment la défense, où elle était très active.

« Il y a 3 sujets qui m’ont marqué avec Laurence Trastour-Isnart.

« 1/ L’aspect régalien. On inclut la Commission Défense dedans, mais aussi des débats parlementaires marquants : la loi pour la confiance dans la justice portée par M. Dupond-Moretti, la loi pour conforter les principes républicains et la loi de sécurité globale portées par M. Darmanin

« 2/ Le droit des Femmes. Laurence Trastour-Isnart était Vice-présidente de la délégation aux droits des Femmes. Il y a eu beaucoup de travaux qui ont été menés sur le bracelet anti-rapprochement, sur le modèle espagnol.

« 3/ Laurence Trastour-Isnart était membre de l’Assemblée du Conseil de l’Europe, qui soumet des résolutions en réunissant tous les différents parlementaires des pays. Je suivais les différents sujets et les différents rapports avec elle, ce qui m’a donné une vision sur les situations politiques et les points de vue des parlementaires chez nos voisins européens. »

Quel regard portez-vous sur la campagne présidentielle de 2022 ?

« Pour moi, la campagne présidentielle de 2022 n’a pas rempli ses promesses.

« Pas de débat. Pas de positionnement clair sur des thématiques pourtant essentielles. Je pense à la jeunesse, à l’Enseignement supérieur, à l’éducation, à l’orientation professionnelle, à la culture. On n’en n’a pas parlé. En réalité, on a fait campagne sur 3 sujets : le régalien, le pouvoir d’achat et l’Ukraine.

« Moi, cela m’a déçu. Je ne dis pas qu’il fallait occulter ces sujets-là. Mais je pense que les politiques, à la fois dans leurs programmes, dans leurs axes de communications, parce qu’ils l’ont voulu, et les médias aussi, n’ont pas rempli pleinement leurs rôles.

« Je pense que l’on aurait dû attendre et exiger plus en tant qu’élus locaux, en tant que citoyens, en tant que jeunes, de la part des différents candidats.

« Aujourd’hui, personne n’est capable de donner une mesure concrète sur l’Enseignement supérieur, sur la jeunesse, sur la culture, en ce qui concerne tous les candidats. Je ne tire sur personne en disant cela. »

Comment vivez-vous votre évolution au sein des Jeunes Élus de France ?

« Je suis devenu le délégué de l’AJEF PACA en avril 2021. J’ai découvert cette association parce que je suis intervenu sur CNews, début 2021, à 2 reprises pour justement dénoncer la situation des étudiants, de l’Université et de l’Enseignement supérieur face à la crise Covid-19. Tout est parti de là.

« L’ancien président de l’association m’a contacté et m’a expliqué qu’il voulait développer le réseau en PACA. J’ai accepté d’être délégué régional. J’ai notamment développé le réseau des jeunes élus dans mon département d’élection : les Alpes-Maritimes.

« Ensuite, il y avait assez peu d’action. Il y avait peu de communication en interne comme en externe. L’activité de l’association a été suspendue pendant la durée des campagnes de la présidentielle et des législatives, ce qui n’a pas aidé à développer le réseau et l’association des jeunes élus. Dès septembre 2022, il y a eu des élections lors desquelles j’ai été élu à la tête de l’AJEF. »

Comment se passe votre Master en alternance ?

« Mon Master se passe très bien. J’ai souhaité changer d’Université après 3 années à Assas et une année de césure. J’avais envie de voir autre chose. D’abord, j’avais envie d’un Master en alternance. Je considère qu’il n’y a pas plus formateur. Je crois qu’après avoir vécu 3 ans de Licence théorique à l’Université et une année de césure, on a envie de faire un mix des 2.

« Cette année à l’Assemblée m’a vraiment montré que l’on n’apprend jamais mieux que sur le terrain, sur le tas. Je ne voulais pas avoir un Master passé à étudier et lire des livres. L’alternance est donc le mélange idéal. J’ai voulu partir dans ce Master en alternance pour garder l’enseignement des sciences politiques et des médias, ce qui est le cas à Saclay.

« Je souhaitais voir autre chose en partant d’Assas, pour connaître une autre école avant de rentrer dans la vie active. Je voulais une alternance qui ne soit pas dans le domaine de la politique. Je voulais travailler dans un secteur d’activité qui n’avait aucun lien avec la politique. Comme ma deuxième passion, après la politique, ce sont les médias, depuis très jeune, j’ai cherché dans cet univers. Depuis septembre, je suis donc en alternance comme assistant attaché de presse chez Médiamétrie. C’est l’entreprise qui mesure l’audience des médias. C’est aussi un institut d’enquête mais uniquement centré sur les pratiques médiatiques.

« Cela me permet d’apprendre beaucoup de choses sur la consommation des médias, sur les dernières révolutions, les programmes, la consommation d’Internet par les Français… Cela me permet aussi de voir comment fonctionne le privé. Je n’ai connu que le public entre la Mairie, l’Assemblée, l’Université. Je voulais voir comment ça se passe dans une entreprise privée en alternance. Je suis très heureux d’y être. Je suis très épanoui. C’est une alternance qui m’apporte autre chose. »

 

M. Florent Rossi et l‘AJEF auprès de Mme Dominique Faure, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité – ©droits réservés

 

Quel regard portez-vous sur votre rôle de président de l’AJEF ?

« En un an, on a transformé l’Association des jeunes élus de France. On a doublé le nombre d’adhérents, développé le réseau dans les territoires, organisé des évènements, mené des travaux de réflexion. On a aussi noué des liens avec des partenaires essentiels. Si je devais en citer trois : le Gouvernement, l’AMF et la Région Ile-de-France.

« Cette association a pour vocation d’être incontournable pour 4 raisons :

« 1/ Elle permet de créer un réseau de jeunes élus partout en France qui soit transpartisan et qui n’a pas de semblable. Nous sommes la seule association de jeunes élus en France, au niveau national. Il y a des association locales et/ou départementales. On est la seule qui remplisse cet écueil.

« 2/ Elle permet de promouvoir l’engagement citoyen chez les jeunes au-delà même des jeunes élus. Cette association peut être un outil pour montrer que l’on peut être jeune, engagé et élu. Nous affirmons qu’être jeune actif/étudiant/parent et être élu, ce n’est pas incompatible. On peut avoir des responsabilités ! Je pense que l’AJEF permet de promouvoir l’aspect de représentation auprès des jeunes qui auraient des désirs d’engagements ou qui n’oseraient pas franchir le pas. Il y en a qui viennent pour nous poser des questions.

« 3/ Elle est essentielle aussi parce qu’elle garantit le débat transpartisan et serein à l’heure où le débat politique est de plus en plus polarisé, clivé, voire insultant. Je vais aller loin, mais franchement, on descend parfois au ‘niveau caniveau’. Quand j’entends les réactions politiques certains, tous bords confondus, cela ne suscite pas du tout l’envie de faire de la politique ni de s’engager. C’est pourquoi j’aime cette association qui donne du sens. Elle donne du crédit, du poids, non seulement à des élus locaux en perte de repères, mais en plus à des jeunes qui se détournent de plus en plus des mandats électifs.

« 4/ Ce sont les travaux et les réflexions qu’elle peut apporter dans un projet de loi. L’exemple concret, c’est la réforme du statut de l’élu. On mène un travail avec une commission de réflexion et avec le conseil d’administration de l’association auprès de la Ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, Dominique Faure. On mène un travail avec des propositions concrètes : création du statut de l’élu-étudiant, possibilité de se réunir en visioconférence dans les Assemblées délibérantes locales, refonte totale du DIFE. On porte ces mesures, et les jeunes issus de tous les partis confondus sont sur la même ligne. »

Vous vous imaginez où dans 10 ans ? La politique, un métier ?

« Je considère que le mandat d’élu n’est pas un métier. C’est un engagement. C’est du dévouement sur son temps personnel, sur son temps libre. C’est avant tout la proximité avec des administrés et la mise en place de projets.

« Je considère que c’est mieux d’avoir un métier à côté. Le métier peut être dans la vie politique (emploi de cabinet, collaborateurs) comme dans n’importe quel autre secteur. À titre personnel, les milieux pour lesquels je me suis toujours passionné, ce sont les médias et la vie politique. Mon objectif c’est de me lever le matin et d’aimer ce que je fais.

« Vous savez, je me suis engagé au service des autres, cela ne signifie pas que je sois élu à vie. Pour l’instant, je souhaite avancer sereinement durant le mandat qui m’a été confié dans ma commune et dans mes différentes activités.

« J’espère travailler toute ma vie dans un domaine qui me passionne ! Actuellement, mon alternance dans le monde des médias me plaît. Une chaîne de télévision, un cabinet politique, ou encore le milieu culturel, à l’image du Festival d’Avignon, pourraient marquer la suite de mon parcours professionnel. Bien évidemment tout se fera aussi en fonction d’opportunités, des compétences requises et des choix liés à ma vie personnelle. »

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?

« Les réseaux sociaux demeurent avant tout un très bel outil d’expression. Il faut savoir s’en servir, mais il faut aussi savoir s’en prémunir. On ne peut pas tout se permettre sur les réseaux sociaux. Beaucoup de personnes s’autorisent à franchir les limites.

« Dans le monde numérique, une parole vaut autant qu’une autre. Il est nécessaire d’avoir une lecture critique des réseaux sociaux.

« Je reste toujours prudent sur mes réseaux. Je ne rentre jamais dans l’invective, ni la surenchère. Je n’ai jamais insulté ou attaqué personnellement quelqu’un. J’aime trop le débat pour tomber dans la facilité du commentaire ou de la réaction à chaud. Après, ça ne m’empêche pas de réagir, de donner mon avis et de m’opposer à certaines idées ou décisions politiques. Mais il faut se borner à la réflexion de fond et être respectueux de l’autre.

« J’utilise Facebook, X, Instagram et LinkedIn. Ces réseaux touchent des personnes différentes. Chacun propose des fonctionnalités et des outils divers et variés… Instagram va permettre d’être dans l’échange plus direct. J’ai plusieurs fois pris des rendez-vous en Mairie avec des auribellois ou rencontré des jeunes souhaitant s’engager aux côtés de Rachida Dati suite à un message privé sur ce réseau social. À l’inverse, LinkedIn est beaucoup plus professionnel et touche un public à l’opposé d’Instagram. »

***

Un grand merci à M. Florent Rossi pour sa bienveillance et sa participation.

Publié par RomainBGB

Franco-sicilien né en Helvetie. Co-auteur de l'ouvrage "Dans l'ombre des Présidents" paru en mars 2016 aux éditions Fayard.

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