M. Raphaël Schellenberger

Une vision alsacienne.

Chers lecteurs,

Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’Hémicycle national à travers un nouveau portrait qui donne la parole à la jeunesse. Je souhaite poursuivre avec vous sur le parcours d’un jeune élu qui a su faire sien le chemin pour garder le cap de sa vision des territoires et de l’Alsace.

AES. Ce sont sur les bancs de l’Université de Strasbourg que notre interrogé débutera son cursus dans l’enseignement supérieur.

Sciences Politiques et Sociales. Dans la continuité de son parcours universitaire, notre interrogé prendra part à ce Master 1 au sein de l’Institut des Hautes Études Européennes.

ALORE. C’est au sein de SciencesPo Strasbourg que le parcours universitaire de notre personnalité se conclut avec l’obtention du Master 2 en Administration Locale des Organisations Régionales en Europe.

Municipales 2014. Le 1er mandat local se concrétise pour notre interrogé dans sa commune natale de Wattwiller, en devenant le plus jeune Maire d’Alsace, à 24 ans.

Haut-Rhin. Le parcours électoral se poursuit avec les élections cantonales de 2015. En effet, notre interrogé sera élu conseiller au sein de l’hémicycle départemental.

#Circo6804. Nouvelle étape pour notre interrogé qui contre toute attente rejoindra cette fois les bancs du Palais Bourbon lors des élections législatives de 2017. Son mandat sera confirmé une nouvelle fois avec les élections législatives de 2022.

Collectivité européenne d’Alsace, Fort de son expérience locale et pour faire peser son rôle de parlementaire au sein de l’Hémicycle alsacien, notre interrogé y sera élu afin de  représenter son territoire, son Canton, et pour y être plus utile que comme conseiller municipal d’opposition dans sa Commune.

Je vous laisse découvrir le portrait de M. Raphaël Schellenberger, député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin.

 

M. Raphaël Schellenberger, député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin – ©droits réservés

 

Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien à l’Assemblée nationale le 6 décembre 2023.

 

Bonne lecture !

@romainbgb – 15/12/23 

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Biographie Express de M. Raphaël Schellenberger :

*1990 : Naissance à Mulhouse (Haut-Rhin).

*2008 : Titulaire du Baccalauréat Scientifique spécialité Sciences de l’ingénieur avec mention Très Bien.

-adhésion à l’UMP.

*2009-2011 : Licence AES à l’Université de Strasbourg.

*2011-2012 : Master 1 Sciences Politiques et Sociales à l’Institut des Hautes Études Européennes.

*2012-2013 : Master 2 ALORE à Sciences Po Strasbourg.

*mars 2014-déc. 2017 : Maire de Wattwiller (Haut-Rhin).

*avril 2015 -déc. 2017 : conseiller départemental du Haut-Rhin.

*depuis juin 2017 : député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin.

-membre de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale.

*déc.2017-mars2020 : conseiller municipal délégué de Wattwiller (Haut-Rhin).

*nov.2018 : conseiller Les Républicains chargé de l’étude des questions d’énergie.

*mars 2019 : nommé membre de l’Assemblée parlementaire Franco-Allemande.

*oct.2019 : secrétaire général adjoint Les Républicains chargé de la formation, de l’école des cadres et de l’Alsace.

*depuis juillet 2021 : conseiller départemental d’Alsace.

*oct.2022 : nommé président de la Commission d’enquête parlementaire visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique de la France.

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À quoi rêvait le petit Raphaël lorsqu’il était enfant ?

« Je dirais à plusieurs choses. Mon père travaillait pour une entreprise qui fabriquait des pièces pour Ariane 5. Cela fait partie des choses qui font rêver.

« Ensuite, plus grand, j’ai été intéressé par l’informatique lorsque j’étais au Collège. Peut-être même au Primaire. Je me voyais travailler dans ce domaine au début des années 2000 avec les ordinateurs qui arrivaient dans les foyers. Au début, j’étais dans cette perspective industrielle et technique. Progressivement j’ai engagé des études qui étaient d’abord techniques, avant de m’engager dans des études qui étaient plus des humanités. »

Que retenez-vous de vos années Lycée ?

« De l’engagement. J’étais assez engagé au Lycée.

« C’était le début de ma sociabilisation politique par l’engagement lycéen au Conseil de la vie lycéenne, au Conseil Académique de la vie lycéenne. Puis, il y a l’engagement associatif. J’étais dans un Lycée d’une petite ville alsacienne. Il y avait des associations dans lesquels j’étais déjà engagé autour, dans le domaine du théâtre et de la culture. C’est une période où j’étais très engagé dans l’associatif et le fonctionnement de la vie scolaire. »

Comment est née votre rencontre avec la politique ?

« Je pense qu’elle est ancienne.

« D’abord, je pense qu’elle est consubstantielle à l’engagement dans ma famille. Ma mère est infermière. Du côté paternel, il y a toujours un grand engagement associatif avec des responsabilités associatives sur le plan culturel. On a toujours discuté de la vie de la Cité à table. Cela faisait partie des sujets qui animaient les échanges ; pas forcément de la politique. Mais en tous les cas la vie de la Cité, de la Commune, du coin. La naissance, elle est là.

« Progressivement, on s’intéresse à ce qui se passe dans le Village. On questionne sur ce qui se passe dans le Village. On discute, dans les moments informels de la vie associative, de la vie politique locale. Puis, je finis par m’engager.

« Les premiers vrais souvenirs politiques sont la présidentielle et les législatives en 2007. Je n’avais pas le droit de vote. J’avais 17 ans. J’étais déjà politisé mais pas impliqué. »

Comment avez-vous vécu vos années sur les bancs de l’Université de Strasbourg ?

« Il y a eu plusieurs étapes.

« Après mon Baccalauréat Scientifique, j’ai débuté des études scientifiques dans une École d’ingénieurs. J’y ai passé 4 mois. C’était le début de ma vie étudiante, avec tout ce que cela comporte. Assez vite, je me suis dit que cela ne serait pas quelque chose qui m’intéresserait.

« En janvier 2009, j’ai changé mon cursus d’orientation pour aller plus vers des humanités. Ensuite, ma vie étudiante a été une vie qui conjuguait études, de façon plus ou moins sérieuse, engagements politiques et associatifs, puis un peu d’engagements dans la vie locale. J’ai eu beaucoup d’engagements à l’occasion de mes études. Tout cycle de plus de 5 ans conduit à ce qu’il y ait une élection présidentielle. Il y a eu un référendum. Un tas de choses qui m’ont permis de m’engager politiquement. »

Comment s’est passé votre Master à l’IHEE ?

« J’ai toujours été quelqu’un de très sérieux. J’ai fait une Licence en Droit et Gestion, A.E.S. À l’issue de cette Licence, je ne souhaitais pas aller vers du Droit pur. Je m’intéressais plutôt au cursus de SciencesPo. J’avais d’ailleurs tenté le Concours des IEP de Province 2 fois, sans forcément le réussir mais sans forcément le préparer non plus.

« Je l’avais passé d’ailleurs l’année de mon Bac. Il faut dire que j’avais déjà ce doute qui s’installait dans cette voie que je souhaitais poursuivre. J’avais donc par acquis de conscience, pour ne rien regretter, tenter ce Concours en Terminale. Je n’avais rien préparé. Je l’ai repassé l’année suivante, sans plus de préparation [Rires]. Donc, ce que tu ne prépares pas comme d’habitude, cela conduit à ce que cela ne suffise pas.

« J’ai donc eu l’envie de rester, à l’issue de ma Licence, dans des études plus généralistes. L’IHEE proposait un Master 1 de Sciences Politiques et Sociales. C’est pour cela que je l’ai fait. Ce qui m’a conduit à découvrir une matière dont j’ignorais jusque-là l’existence, qu’est la sociologie. J’y suis allé sans plus d’intérêt que cela. C’est plutôt le reste du paquet qui m’intéressait. Finalement, aujourd’hui, c’est tout de même quelque chose qui dans la compréhension de l’information de l’opinion publique, dans la compréhension des mécanismes de mise en administration, m’est particulièrement utile.

« J’ai beaucoup apprécié cette année. C’était un Master avec des professeurs très stimulants. C’était l’année de la présidentielle. C’est clairement de très bons souvenirs. »

Que retenez-vous de votre diplôme ALORE au sein de SciencesPo Strasbourg ?

« Là, pour le coup, c’est un vrai choix personnel, philosophique, politique, de faire ce Master 2 en Administration Locale des Organisations Régionales en Europe.

« De plus, cela tombe une année particulière parce que je fais mon Master 2 en 2012-2013. Cette année-là, le 7 avril 2013, on aura en Alsace un référendum sur la réorganisation des Collectivités territoriales locales. Cela rentre totalement en adéquation et c’est une année où j’ai fait campagne toute l’année pour le référendum. Ce n’était pas pour un parti. C’était vraiment pour une idée. Cela rentrait parfaitement en résonnance avec mon Master qui était plus technique, sur le fonctionnement des Collectivités, la préparation des concours des Collectivités locales. J’en garde de très bons souvenirs aussi.

« Je choisis d’aller vers l’Administration territoriale parce que c’est un combat. Je suis convaincu. D’ailleurs, si en arrivant à l’Assemblée nationale, j’ai demandé à siéger à la Commission des Lois, c’est bien pour poursuivre cet engagement autour du développement des libertés locales. »

 

M. Raphaël Schellenberger – ©droits réservés

 

Comment s’est passé votre élection, comme le plus jeune maire d’Alsace, à Wattwiller ?

« Cette candidature a été inéluctable. Je pense que beaucoup le pensait. Moi aussi. Mais c’est une chose de le penser, s’en est une autre de le faire.

« Cela faisait des années que je m’intéressais à la vie politique locale. Les dernières élections avait eu lieu en 2008. J’avais 18 ans. C’est la première fois que j’avais voté. J’avais voté pour la liste concurrente à celle qui était sortie vainqueur des urnes. Depuis 2008, je n’ai cessé dans mon Village de faire entendre d’une façon ou une autre, une autre voie, une alternative. Il n’y avait pas d’opposition, lié au mode de scrutin.

« Arrive 2014. J’avais commencé à travailler en août 2013 à la fin de mon Master, comme attaché parlementaire d’une nouvelle sénatrice qui venait d’entrer au Sénat fin juin, suite au décès d’un des sénateurs du Département. J’arrive en décembre 2013 – janvier 2014. Le maire, que je chatouillais depuis 6 ans, va se représenter. Il n’y a rien qui se prépare en face. Je venais de commencer à travailler. Je n’avais pas forcément l’idée de monter une liste.

« Mais cela faisait tout de même 6 ans que je l’embêtais. Cela faisait 6 ans que tout le monde avait bien compris que c’était moi qui l’embêtais. Je n’envisageais pas de ne rien faire. Je me mets donc à prendre contact avec une autre personne dans le Village. On discute. Une chose entrainant une autre, on se dit que l’on monte une liste. Comme c’est moi qui avais pris l’initiative d’aller voir les gens et que j’avais un peu d’expérience politique, j’ai conduit la liste.

« Depuis 2007, ma politisation n’a fait que s’accroître en adhérant au parti, en prenant des responsabilités au parti, en m’engageant dans des campagnes électorales. En 2014, je sais faire campagne. Donc je fais campagne.

« Je vous l’ai dit. C’est une initiative qui s’est monté très tard. On a bouclé la liste l’avant-veille de la date butoir. Ils ont pensé que l’on n’arriverait pas à boucler la liste et à faire campagne. Sauf que j’avais appris cela. J’ai donc fait campagne. On a gagné, à la surprise de tout le monde, avec des moments marquants. On fait 52%. Ce n’est pas un score énorme mais c’est un écart suffisant dans une Commune où il y a près de 1’300 électeurs. »

 

M. Raphaël Schellenberger , maire de Wattwiller (2014-2017) – ©droits réservés

 

Quel regard portez-vous sur votre mandat de maire de Wattwiller ?

« Sur mon mandat de maire ? C’est un mandat extrêmement stimulant. On apprend tout. On est au cœur du quotidien des gens. On est au cœur de la capacité de l’action publique à transformer le quotidien des gens et les territoires. On est aussi au cœur des complexités administrativo-juridico-politiques qui empêchent l’action locale. On est à la croisée de tout cela.

« C’est un mandat extrêmement stimulant. Les 4 ans pendant lesquels j’ai été maire m’ont en plus conduit à réaliser des défis sur le plan administratif et politique qui n’étaient pas complétement simple comme notamment la refonte du document local d’urbanisme. Ce qui oblige à penser la vie locale, à penser l’aménagement du territoire local et donc les conséquences dans la vie sociale des gens de cet aménagement territorial local.

« Bien que l’on soit en 2023, 6 ans après mon départ de l’exécutif local, cela reste un exercice qui nourrit ma réflexion quotidiennement. »

 

Messieurs Philippe Richert et Raphaël Schellenberger – ©droits réservés

 

Comment s’est passé votre mandat départemental du Haut-Rhin ?

« En 2014, je suis élu maire et Vice-président de mon Intercommunalité locale. En 2015, des élections cantonales se préparent avec pas mal de monde qui étaient sur la liste. Mon élection comme maire et ma couverture médiatique a conduit ma famille politique à me choisir comme candidat.

« À cette époque-là, en devenant conseiller départemental, j’espérais trouver un espace où partager la pensée du territoire. C’est vraiment ce que je cherchais. Parce que lorsque l’on est maire, on est assez seul. Même l’Intercommunalité n’est pas forcément un lieu de réflexion. C’est un lieu où l’on partage les bobos mais ce n’est pas forcément un endroit où, autant je l’espérais de ma part, l’on construisait la vision du territoire. J’espérais trouver cela au Département. Ce n’est pas forcément ce que j’ai trouvé.

« Mais, j’ai trouvé une capacité à mettre en œuvre, à une autre échelle, des politiques publiques locales, à défendre des idées politiques qui étaient un petit peu plus grand sur l’organisation du territoire à l’échelle alsacienne. Cela a été un des gros sujets pour moi.

« Tout ceci a été une grande satisfaction qui a répondu en partie à mes attentes. Notamment dans la capacité à donner une caisse de résonnance dans la vision que j’avais dans l’organisation territoriale ou la nouvelle organisation territoriale nécessaire au pays.

« Puis concrètement en matière d’aménagement du territoire, c’est pareil, c’est bête, mais lorsque l’on obtient la rénovation d’un Collège, l’aménagement d’une route qui désenclave une vallée… Ce sont des choses qui font avancer. C’est très concret. On marche sur ses 2 pieds quand on est élu local. À la fois l’engagement stratégique, politique, et l’engagement concret dans les projets qui changent le territoire. »

 

M. Raphaël Schellenberger – ©droits réservés

 

 

M. Raphaël Schellenberger, député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin – ©droits réservés

 

Comment avez-vous vécu votre élection comme députée de la 4ème circonscription du Haut-Rhin ?

« C’était assez particulier parce qu’autant en 2014 j’avais voulu être candidat aux municipales. Autant en 2015, je m’étais même un petit peu chamaillé pour être candidat aux élections départementales. Autant en 2017, il n’était pas prévu que je sois candidat aux élections législatives. Je ne m’y étais pas préparé. Je m’étais même mis un peu en retrait du parti parce que prit par l’exercice des responsabilités locales, je participais un peu moins à la vie du parti.

« Mais les circonstances m’ont conduit à être candidat parce que mon prédécesseur à fait le choix de rester à la mairie. À un moment où la droite explosait en plein vol, j’ai dit que je prenais la responsabilité de défendre les couleurs. Je suis donc allé aux législatives de 2017 pour défendre les couleurs. En disant : « il ne faut pas cracher sur l’avenir, peut-être qu’un jour c’est quelque chose qui m’intéressera. » Vu ce que connaissait la droite à cette époque-là, j’y allais surtout pour défendre mes valeurs et mes convictions. Ce qui est beau en politique.

« Puis une chose en entrainant une autre. Oups ! [Rires] J’ai été élu, un peu à la surprise générale parce qu’en 2017 le mouvement des députés macronistes était tout même très fort.

« J’arrive 2ème au 1er Tour avec 200 voix devant le Rassemblement National et 7’000 voix derrière la République en Marche ! J’ai récupéré 11’000 voix entre les 2 Tours. Ce qui relève du miracle et peut-être aussi de l’enracinement. C’est-à-dire que je pense qu’entre les 2 Tours il y a eu un retour vers ce que l’on connait. J’ai réussi à me qualifier au 2ème Tour parce que je suis convaincu que l’on m’identifiait déjà un peu, que l’on savait qui j’étais. On commençait à me voir faire. Que l’on commençait à savoir comment je me débrouille.

« Ce qui élimine la candidate En Marche ! au 2ème Tour c’est que l’on ne savait pas qui c’était, d’où elle venait. Pour ma part on savait qui j’étais. On savait où trouver ma porte. J’ai réussi à faire passer le message que les dossiers locaux je les connaissais.

« Ce qui n’était pas forcément le cas de la candidate En Marche ! qui c’était trouvé des attaches dans la circonscription, qui venait de les découvrir, alors qu’elle n’y vivait plus depuis longtemps. »

 

M. Raphaël Schellenberger, député de la 4ème circonscription du Haut-Rhin – ©droits réservés

 

Quel regard portez-vous sur votre mandat de député ?

« C’est un mandat aux multiples facettes.

« J’ai une circonscription qui est complexe. Toutes les circonscriptions en France sont différentes mais toutes ne sont pas aussi hétérogènes et complexes que la mienne. J’ai des territoires très différents au sein de ma circonscription. Chacun a des enjeux, des difficultés, des défis différents. J’ai mis énormément de temps à appréhender ces défis. Aujourd’hui je suis plutôt à l’aise avec cela. Ce qui me permets de consacrer plus de temps à réfléchir à la politique et à ce dont le débat public en France aura besoin dans les années qui viennent.

« J’ai fait un premier mandat où j’ai passé beaucoup de temps sur le terrain et j’ai fait beaucoup de législatif en passant énormément de temps en Commission, dans l’Hémicycle, à défendre des amendements, à faire de la technique législative. Je passerai plus de temps, dans mon second mandat, à m’intéresser à la vie politique. Je reste le député de ma circonscription.

« Lors de mon 1er mandat, il y avait une majorité absolue et écrasante de La République en Marche. Je découvrais l’Institution. Finalement on a surfé sur la vague. On a suivi le mouvement. Aujourd’hui, la situation politique est différente. Il y a l’expérience d’un premier mandat et l’envie de trouver un moyen pour faire peser ses idées.

« La Commission d’enquête parlementaire sur la perte de souveraineté et d’indépendance énergétique en est l’illustration. C’est-à-dire comment on utilise ces moyens dont on dispose en tant que parlementaire pour imposer nos idées dans le débat public. Avec cette Commission d’enquête j’ai pu clairement imposer dans le débat public mes idées en matière de stratégie énergétique. »

Quel regard portez-vous sur la campagne présidentielle de 2022 ?

« On est tous retourné dans nos circonscriptions pour faire du terrain et pour préparer les législatives. Il n’y avait que cela à faire. C’est ce que l’on a fait.

« Je n’ai pas d’autre commentaire à faire. »

 

M. Raphaël Schellenberger – ©droits réservés

 

 

Comment se passe votre mandat de conseiller départemental d’Alsace ?

« Je suis donc reparti aux départementales en 2021. Mandat pour lequel j’avais été élu en 2015 mais que j’avais laissé en 2018 pour rester conseiller municipal de la Commune dont j’avais été le Maire.

« Après les municipales de 2020, j’ai décidé en 2021 de me présenter aux départementales et si cela fonctionnait de quitter mon mandat municipal. Pour 2 raisons.

« D’abord parce que je me pensais plus utile en tant que parlementaire, au sein du Conseil Départemental, et pour mon territoire, de mon Canton, plutôt qu’en tant que conseiller municipal d’opposition dans ma Commune.

« Ensuite, parce que c’est le mandat de la création de la Collectivité européenne d’Alsace, par la fusion des Conseils Départements du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

« C’est le combat politique qui a émaillé ma sociabilisation politique. Je vous ai parlé de 2013. J’aurai pu vous parler de 2010. Lorsque je deviens conseiller départemental en 2015, c’est ce que tout le monde a en tête, c’est l’évolution institutionnelle de l’Alsace. 2010, 2013, 2015. C’est la loi NOTRE avec la fusion des Régions. En 2019, en tant que parlementaire, je contribue, je pense, assez largement, à la rédaction et à l’adoption de la loi portant création de la Collectivité européenne d’Alsace par la fusion du Conseil Départemental du Haut-Rhin et celui du Bas-Rhin. C’était pour moi l’occasion de poursuivre mon engagement sur ce dossier, après avoir largement contribué à la rédaction de la loi, et bien contribuer à sa mise en œuvre. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité partir aux cantonales.

« Ce n’est pas simple aujourd’hui. Il y a beaucoup de défis. Il s’agit de fusionner 2 administrations qui ensemble représentent 6’000 agents, 2 milliards de budget, des politiques publiques qui touchent aux quotidiens de beaucoup d’Alsaciens. Le tout n’est donc pas simple mais tout ceci n’est pas que des grands discours, c’est aussi de l’action concrète.

« Je me suis engagé au sein de la Commission des lois de l’Assemblée pour suivre les textes sur les Collectivités locales. On a un texte majeur sur les Collectivités locales qui passe. J’ai l’opportunité de suivre comment cela est mis en application en y siégeant. Ce qui est ultra intéressant. C’est enrichissant.

« De toutes les façons, je considère que l’on ne peut pas être parlementaire sans exercer un mandat local. On a des connexions avec le territoire, des interactions avec un territoire lorsque l’on a un mandat local qui sont d’une richesse infiniment plus dense que lorsque l’on n’en n’a pas. Il y a un bout de la compréhension de notre pays que l’on ne peut pas avoir quand on n’a pas de mandat local et que l’on est parlementaire. »

 

Vous vous imaginez où dans 10 ans ? La politique, un métier ?

« D’abord, ce n’est pas qu’à moi qu’il en revient de décider de cela. La première chose que je souhaite c’est de rester absolument humble face à l’élection, en toute circonstance.

« Ensuite, je considère qu’il faut de l’essence pour être candidat à une élection. On peut finir par en manquer. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, j’ai des idées. J’ai des choses à dire. J’ai des envies. J’ai des projets à faire. Je l’ai cette essence. Mais, l’on peut très bien imaginer qu’un jour elle vienne à manquer.

« Le jour où elle viendra à manquer, j’espère pouvoir être suffisamment fort pour pouvoir mettre fin à mon engagement électif. En attendant, tant que j’ai de l’essence, je veux mettre mon énergie, ma capacité de travail, ma compréhension de la société au service de mon territoire, au service de la France et au service des idées qui m’animent.

« On verra combien de temps cela dure. S’il faudrait faire autre chose un jour, je ferais autre chose. Soit parce que je n’aurai plus la motivation profonde qui est nécessaire à mon engagement politique. Soit parce que les électeurs en auront décidé autrement. Je n’ai pas peur de faire autre chose de ma vie que la politique. »

 

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?

« C’est un outil de travail.

« C’est un moyen de rentrer en contact avec les Français, avec nos concitoyens. Il n’est pas exclusif parce qu’il manque un bout. Mais il est à l’échelle industrielle. C’est-à-dire qu’il permet à des gens de rentrer en contact avec nous qui n’auraient pas su comment faire avant.

« Il permet de diffuser nos idées et nos travaux en direct, comme on ne pouvait pas le faire avant. Mais il manque un bout. Il ne suffit pas.

« C’est un des outils du panel de ce qu’est le métier du politique, à savoir, entretenir un lien dans tous les sens avec ses concitoyens.

« J’aime bien scroller, comme tout le monde. [Rires] Mais je peux m’en passer. De plus en plus. Paradoxalement. Parce qu’il y a une époque où j’étais plus accro qu’aujourd’hui. Je peux couper pendant les vacances, sans soucis. »

 

***

Merci à Mesdemoiselles Devedeux et Burg pour leurs aides précieuses.

Merci à M. le député pour sa bienveillance et sa participation au portrait.

Publié par RomainBGB

Franco-sicilien né en Helvetie. Co-auteur de l'ouvrage "Dans l'ombre des Présidents" paru en mars 2016 aux éditions Fayard.

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