La fin de l’été est bel et bien arrivé, à l’UMP, comme ailleurs. C’est pourquoi le 18 septembre dernier on a vu la clôture des parrainages pour l’élection interne du Président du parti en novembre. C’est à ce moment là que tout le monde réalisa à quel point des statuts vieux de dix ans peuvent parfois mettre des bâtons dans les roues à certains. Le retour au monde des bisounours est donc bien là après qu’au début de l’été le Bureau Politique de l’UMP ait décidé de ne toucher à rien concernant les 7’924 parrainages d’au moins dix fédérations différentes. C’est donc arrivé au mois de septembre, que la sentence tombe : la Commission d’Organisation et de Contrôle des Opérations Electorales (C.O.C.O.E.) décide de ne pas modifier ses statuts originels de 2002. C’est ce détail anodin qui m’a donné la puce à l’oreille pour la suite de ma note.
Le fait du prince est donc là : seul deux candidats sont autorisés à se présenter à l’élection interne pour la Présidence du parti. D’une part, l’actuel Secrétaire Général du parti, député – Maire de Meaux, Jean-François Copé, et d’autre part l’ancien Premier Ministre de Nicolas Sarkozy, député de Paris, François Fillon. La guerre du feu est lancée. Les groupies du pianiste et les fans de Fangio sont sur les startings blocks en attente du début officiel de la campagne le 05 octobre. On affute les armes, on se regarde, on se fait face, les uns contre les autres. C’est à ce moment précis que je me pose la question : où est passé le candidat dans tout ça ?
« Mieux vaut balayer devant sa propre porte avant de regarder chez les autres. »
Nathalie Kosciusko – Morizet, Bruno Le Maire, Xavier Bertrand, Henri Guaino, autant de noms qui résonnent comme un écho pour une troisième voix interne au parti. Serait ce un mal pour un bien ? Je ne pense guère que ce fut la meilleure des tentatives de la C.O.C.O.E. de décider de ne point revenir sur la réduction du nombre de parrainages. On aurait pu s’en inquiéter avant me diriez vous ! Volonté de tout les cadres de ne rien dire, ou celle personnelle du Secrétaire Général en place de laisser faire, autant de mystères qui laissent planer le doute. C’est à mon sens le rôle qu’aurait dû avoir le Bureau Politique de juillet dernier : permettre l’expression d’une véritable troisième voix au sein du Parti. Ce sont aussi la réception des diverses lettres d’information reçues par courriel, avec l’omniprésence du Secrétaire Général (ou de ses soutiens) qui dans le cadre d’une campagne interne pose problème selon moi ! Le statu quo en reste là, François Fillon et Jean-François Copé peuvent ainsi se retrouver le 18 novembre pour savoir qui des deux sera élu Président de l’UMP.
« Le meilleur d’entre nous »
Une autre voix aurait pu voir le jour au sein de l’UMP en vue du Congrès qui sera réuni le 18 novembre prochain, celle du retour fondateur du Président du Mouvement, Alain Juppé. Mais tout cela restera chose vaine, car ce dernier décide de ne pas se présenter afin de demeurer dans les affaires locales en tant que premier citoyen de Bordeaux. Il reste indépendant jusqu’au bout, puisqu’il a fait savoir qu’il ne soutiendrait ni ne prendrait position pour aucune des deux candidatures.
Un chiraquien peut en caché un autre … L’hypothèse d’une candidature de François Baroin aurait pu être évoqué, mais ce dernier a préféré jouer la même carte que son aîné, celle de ne pas se présenter non plus. À une différence près : il décide d’apporter son soutien à l’un des candidats. Par une interview dans Le Journal du Dimanche, en date du 30 septembre 2012, il fait savoir que son vote ira à l’ancien Premier Ministre, François Fillon. À vous Monsieur Baroin, de mener votre travail à terme dans l’opposition, afin que 2017 puisse vous ouvrir la porte suprême !
Get up, stand up, don’t give up the fight
Depuis que l’ère du changement est arrivée en France le 06 mai dernier, du côté de la nouvelle opposition, on peut se dire que la route est longue avant 2014. La trêve des confiseurs ne semble pas être pour tout de suite, et avec regret on assiste à des règlements de comptes non justifiés au sein du parti, au lieu de jouer l’Unité promise en juin dernier . . .
Les écuries des deux poulains à l’investiture interne de l’ancien parti majoritaire, eux aussi, n’auraient donc pas compris la leçon ? Je ne suis guère personne pour juger les uns et les autres, mais je me repose tout même la question : où est passé le candidat dans tout ça ?
Faire la groupie du pianiste et le fan de Fangio, c’est bien, à la limite pourquoi pas ? Mais rester dans un rôle critique et constructif d’opposition afin de relancer la machine de guerre pour 2014, ne serait il pas mieux ? C’est sur cette tâche là que je pense que le candidat à l’investiture interne aurait tout à jouer, et à gagner dans l’optique 2014 !
Vivra qui verra !
@romainbgb – 02/10/2012