M. Robin Reda

Un député Libres!

Chers lecteurs,

Continuons les élucubrations éléphantesques à travers ce nouveau portrait que je me propose de partager avec vous.

Après vous avoir fait découvrir le portrait d’une benjamine, quoi de plus beau, comme heureux hasard, à ce que soit un benjamin qui vient à son tour illustrer et fêter la publication de cette nouvelle note sur mon blogue. La série de portrait peut ainsi perdurer !

Celui que j’avais connu simple militant au sein de l’UMP lors des élections régionales de 2010 sera élu par ses concitoyens plus jeune maire de France, à vingt-deux ans, lors des élections municipales de mars 2014. Son engagement local portera ses fruits car il fréquentera l’hémicycle francilien en 2015, avant de rejoindre celui national au Palais Bourbon en 2017.

5780 222
Monsieur Robin Reda, député de l’Essonne, lors de la séance des #QAG du 3/XII/2019. – ©Assemblée nationale – Droits Réservés.

Je vous laisse découvrir ce nouveau portrait avec le député de l’Essonne, membre de la commission des finances, Monsieur Robin Reda !

Compte-tenu des règles sanitaires que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé par échanges de courriers électroniques avec Monsieur Robin Reda.

Bonne lecture !

@romainbgb – 02/06/20

 

***

Bio Express de Monsieur Robin Reda :

*1991 : Naissance à Savigny-sur-Orge (Essonne).

*2009 : Obtention du Baccalauréat série scientifique mention assez bien.

*2010 : responsable départemental des jeunes populaires UMP de l’Essonne.

*2014 : diplômé de l’Institut de Sciences Politiques de Paris.

*mars 2014-juillet 2017 : maire de Juvisy-sur-Orge (Essonne).

*mars 2014-décembre 2015 : président de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne.

*déc.2015-juillet 2017 : conseiller régional d’Ile-de-France.

*juin 2017 : élu député de la 7ème circonscription de l’Essonne.

*octobre 2018 : élu président de la Fédération Les Républicains de l’Essonne.

*juin 2019 : quitte le parti Les Républicains pour rejoindre le mouvement Libres en devenant porte-parole puis vice-président.

***

A quoi rêvait le petit Robin lorsqu’il était enfant ?

« Je rêvais de devenir animateur radio. J’étais fasciné par les micros, les tables de mixage et les multiples écrans lumineux des studios. La radio, c’est le média de proximité par excellence et le meilleur moyen de parler au cœur d’un auditoire car la parole doit donner à voir et à rêver. Ce goût du pouvoir de la parole et de l’interactivité ne m’a jamais quitté ! »

Vous débutez très jeune votre parcours politique en devenant à quinze ans responsable départemental des jeunes de l’UMP. Comment s’est créé cette envie ?

« C’est une des premières missions que l’on m’a confiée alors que je militais activement pour l’UMP au lycée après la victoire de Nicolas Sarkozy. Je n’avais rien réclamé mais j’avais beaucoup d’énergie et d’enthousiasme à revendre. Il est toujours difficile de dater un engagement politique : le miens a germé assez jeune, dans ma volonté d’être utile aux autres mais aussi parfois de vouloir défendre mon point de vue envers et contre tout. Ajoutez à cela un goût immodéré pour l’Histoire et les questions d’actualité, au fond il était naturel de s’intéresser a la politique et plus si affinités. »

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui a été présidente de la Fédération de l’Essonne pendant longtemps, a été votre premier mentor politique. Comment s’est produit la rencontre ?

« Dans un bar, un dimanche matin autour d’un « café politique », passage obligé des sections locales pour mobiliser des volontaires. Je n’avais jamais vu une personnalité politique de ce rang là en vrai, j’étais fasciné par la simplicité de cette rencontre et les échanges très directs que nous avions eu ce jour-là. Je suis sorti en me disant « finalement la politique c’est à portée de main quand on s’y implique vraiment ». Je peux dire que Nathalie m’a aidé à démythifier l’engagement politique. »

Le choix de Nathalie Kosciusko-Morizet a été, suite aux législatives de 2017, de quitter la vie politique française. Faites-vous parti de ceux qui la regrettent aujourd’hui ?

« C’est une personnalité brillante, aux multiples facettes. Elle a incarné une droite urbaine qui nous manque tant aujourd’hui alors que Les Républicains n’embrassent plus  les aspirations de toute la société française. Nathalie a toujours eu un temps d’avance pour ne pas que la droite se retrouve à la ramasse, ce fut le cas sur l’écologie ou le numérique. Nous avons besoin de retrouver des « crapauds fous » à droite. »

A vingt-deux ans vous prenez le risque de vous présenter à l’élection municipale d’une ville de plus de quinze mille habitants, fief de la gauche depuis plus de trente ans. La peur du risque ?

« Pour moi, c’était un cheminement naturel malgré l’impétuosité apparente de cette candidature. Je me suis investis dans la ville où j’ai grandi et alors que la droite s’était résignée à ne plus la reconquérir, j’ai voulu m’inscrire dans la durée. Finalement, cela a fonctionné du premier coup car cet élan était attendu, et bien au-delà des seuls électeurs de ma famille politique. Les nombreux succès de jeunes visages aux municipales de 2014 n’étaient que la préfiguration du big bang politique de 2017. »

Vous sortez diplômé de l’Institut de Sciences Politiques de Paris quelques mois après. Comment avez-vous vécu votre campagne municipale d’étudiant en sciences politiques ?

« C’était une séquence très intense mais aussi très étrange, car j’étais l’élève à Paris et le « chef » d’une administration à Juvisy.  Il fallait jongler et rester à sa place selon les situations. Mais ce fut aussi le moment où j’ai le plus appris malgré un agenda inhabituel pour un élu ! »

Comment se sont passées vos années sur les bancs de l’Institut de Sciences Politiques de Paris ? 

« Tout ce qu’il y a de plus normal ! Contrairement à d’autres, j’étais assez peu investi dans la vie politique ou culturelle de l’école car je m’échappais en Essonne dès que possible pour militer sur le terrain. J’avais quelques camarades avec lesquels je passais tout mon temps et qui sont devenus des amis pour la vie. Malgré tout, j’ai été assez surpris de trouver peu d’engagement politique à Sciences Po, beaucoup choisissent le privé ou le confort des administrations, peu ont pris le risque de l’exposition politique. »

Comment avez-vous vécu votre victoire de plus jeune maire de France en 2014 ?

« Une grande émotion et comme le sentiment d’être sur coussin d’air pendant quelques semaines. En faisant campagne je n’avais aucune conscience de pouvoir devenir le plus jeune maire de France, je n’aspirais pas à rejoindre le Guinness book ! Sur le moment, enseveli sous les dossiers et les prises de rendez-vous, j’avoue ne pas avoir réalisé avant quelques semaines, avant que la situation ne se normalise. » 

Vous avez dû en démissionner suite à votre élection en tant que député en 2017. Quel souvenir en gardez-vous ?

« J’ai décidé de me présenter à l’Assemblée Nationale car en tant que Maire, j’ai vécu la pire période de défiance entre l’Etat et les territoires. La perte des dotations budgétaires aux communes entre 2014 et 2017 et la loi Notre qui a affaiblit les maires ont fini par me convaincre qu’il fallait porter la voix des collectivités locales. Je ne regrette pas car dans un monde politique où plus personne ne cumule les mandats de maire et député, il est bon d’avoir des représentants qui ont déjà été élu local. »

Vous avez été conseiller régional suite aux élections régionales de 2015. Vous démissionnez suite à la loi des non-cumuls des mandats. Que retenez-vous de votre passage dans l’hémicycle francilien ?

« J’ai beaucoup aimé accompagner Valérie Pécresse dans sa victoire pour la région. En vertu de la loi sur le non cumul des mandats, j’ai fait le choix de quitter la région pour choisir mon ancrage local au conseil municipal de Juvisy. Malgré tout, la région est une collectivité passionnante, dotée de larges compétences et de moyens d’action concrets pour améliorer la vie quotidienne des habitants. »

Le chemin électoral continue pour vous. Vous êtes élu à vingt-six ans député de la 7ème circonscription de l’Essonne. Comment avez-vous vécu ce nouveau mandat ?

« Dans un contexte totalement chaotique après la défaite surprise de la droite aux présidentielles de 2017 et l’avènement du « nouveau monde » d’Emmanuel Macron qui a beaucoup déstabilisé les militants comme moi. Voir débarquer à l’Assemblée des élus qui n’ont pas donné le quart du temps et de l’énergie que déploie normalement un candidat dans une campagne avait quelque chose de très frustrant. Pour moi, le travail de terrain a payé et c’était une très belle victoire. A l’Assemblée, j’ai appris à découvrir une autre manière d’agir pour les citoyens, moins opérationnelle au quotidien par rapport à un élu local, mais qui accorde beaucoup plus de sens au long terme. »

Comment appréhendez-vous votre expérience de député ?

« Être député n’a de sens que si l’on reste connecté au terrain. Député ce n’est pas être membre d’un conseil d’administration ou d’une instance consultative, il faut sans cesse revenir vers les citoyens pour s’inspirer et pour rendre des comptes. À l’Assemblée, j’ai horreur de parler dans le vide, mes combats épousent toujours des situations concrètes, vécues ou que l’on me rapporte lors de mes permanences. »

En 2019, vous faites le choix de quitter Les Républicains en rejoignant le mouvement Libres de Valérie Pécresse et devenant le vice-président du mouvement. Une volonté de regard neuf pour la suite ?

« Comme Valérie, je ne me reconnais pas dans la ligne qu’a emprunté LR qui n’est plus capable de réunir toute la droite. LR était devenu un parti paresseux incapable de se réinventer face au macronisme. Avec Libres nous avons fait le pari des idées et des solutions concrètes pour le pays. Mais cela s’inscrit dans une large entente entre les partis de droite qui devront proposer une alternative commune le moment venu. »

Comment s’est produit votre rencontre avec Valérie Pécresse ?

« Lors de la campagne régionale de 2010. J’ai organisé la mobilisation des jeunes en Essonne en tant que responsable départemental des jeunes UMP. Par la suite j’ai toujours pu compter sur son soutien, plusieurs mois avant les municipales de 2014. » 

Comment avez-vous organisé votre confinement ?

« Je me suis rendu utile sur le terrain en tant qu’élu municipal à Juvisy. Chaque matin, j’étais dehors pour donner un coup de main aux services mobilisés et aider à prendre les bonnes décisions. Mais j’ai tout même eu beaucoup plus de temps libres et surtout des soirées, ce qui arrive rarement quand on fait de la politique ! Cela m’a permis de lire beaucoup, de rattraper plusieurs saisons de séries tv et de …jouer à la Switch ! »

Quel regard portez-vous sur la pandémie mondiale qui nous touche ?

« Nous avons vécu un moment d’Histoire avec un grand H, tragique pour les milliers de familles touchées. Mais ayons le courage de reconnaître que cette période n’a pas été une rude épreuve pour la plupart des Français, une privation de liberté difficilement supportable tout au plus mais rien à voir avec les souffrances de la guerre qu’ont connu nos anciens. Nous devons reconstruire et repartir vite sur le plan économique et social. J’espère que les Français prendront la mesure des difficultés qui nous attendent après avoir mis notre économie sur pause ! » 

Du fait de cette pandémie, un acteur de la vie politique nationale et locale vient de nous quitter : Monsieur Claude Goasguen. Auriez-vous un souvenir à nous partager ?

« J’ai rencontré Claude en arrivant à l’Assemblée Nationale. Il se pâmait de toute son expérience au milieu de ce nouveau monde d’amateurs. J’ai admiré sa verve et son goût immodéré pour la provocation. Il faisait partie des derniers bretteurs qui manquent tant à la politique française à ce jour. » 

Quel est votre rapport avec les réseaux sociaux ?

« J’appartiens à la génération qui a vu naître les réseaux sociaux, celle qui a grandi avec MSN et Skyblog, et celle qui a utilisé la toute première version de Facebook. J’en connais les formidables opportunités pour communiquer mais aussi les limites et les risques. Le plus gros danger des réseaux sociaux, c’est le nivellement : ils nous plongent dans un monde de relativisme où toutes les paroles se valent, ce qui est bien sûr une complète vue de l’esprit. »

***

Je tiens à remercier Monsieur le député Robin Reda pour sa aide et sa participation dans la réalisation de son portrait.

Un avis sur « M. Robin Reda »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *