Après la vague américaine au début du mois, c’est au tour de la France de tester pour une seconde fois son expérience de la primaire. Le Parti socialiste avait lancé le mouvement en 2011 en vue de la présidentielle de 2012. Pour l’élection présidentielle de 2017, le parti Les Républicains se jette dans l’arène en faisant la sienne. Les dates du 20 et 27 novembre 2016 sont retenues pour organiser une primaire à droite.
Ce qui fait déjà sourire certains observateurs : la primaire de la droite sera « ouverte » ! Les tractations et les accords auront finalement eu bon dos : la primaire ouverte de la droite et du centre n’aura d’ouvert que le nom. Le seul exempté de parrainages est Jean-Frédéric Poisson, en sa qualité de président du Parti chrétien-démocrate. Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy viendront compléter la liste des prétendants.
Une problématique supplémentaire vient s’inviter au débat : la force et la faiblesse des sondages.
En quelques mois, la fiabilité des sondages a été mise à mal dans la prévision des éventuels résultats électoraux. Un référendum colombien suivi de son homologue britannique et une élection présidentielle américaine plus tard sont venus jouer les troubles-fêtes.
Tout reste à faire. L’inconnue du vote est surtout de savoir quelles catégories d’électeurs se déplaceront aux urnes. Le dernier sondage publié à la veille du premier tour [IPSOS/Le Monde] annonce 30% des voix pour François Fillon suivi dans un mouchoir de poche par Alain Juppé (25%) et Nicolas Sarkozy (24%) dans le trio de tête. On est bien loin des premiers sondages où Alain Juppé était loin devant tout le monde, lors des tests au retour des vacances estivales.
Le retour de Fangio
Être là où on ne l’attend pas. Cela pourrait finalement être un résumé condensé et complaisant pour l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Après un enfer de cinq ans rue de Varenne, rien n’était joué pour lui. Le programme présidentiel de François Fillon a été ficelé autour de son ouvrage « Faire » en septembre 2015. Les Français ont pu ainsi avoir de quoi se préparer. Le choix de tout dire et de tout faire avant d’être élu.
« La France c’est tout à la fois ! C’est tous les Français ! C’est pas la gauche, la France ! C’est pas la droite, la France ! » – Charles de Gaulle, 15 décembre 1969.
Rendons à César ce qui lui appartient.
Au vu de l’ouverture faite par le parti pour cette primaire, toute personne inscrite sur les listes électorales, en signant une charte de valeurs de la droite et du centre (recueilli sous forme de registre électoral) peut voter. En n’omettant pas de payer deux euros de participation à chaque tour. J
Plus de quatre millions de Français se sont mobilisés pour prendre part à la consultation. En 2011, la primaire socialiste avait rassemblé deux millions six cent mille personnes au premier tour. C’est là où l’on réalise que des personnes de sensibilité traditionnellement de gauche sont venus voter. Ce qui correspondrait, d’après les médias, à la louche, à six cents mille voix.
Dès les premiers résultats annoncés par la Haute Autorité, l’ex-Président Nicolas Sarkozy arrive en troisième position. Avec dignité et respect, une carrière politique de trente ans vient une nouvelle fois de prendre fin. Après avoir été battu par François Hollande à la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy ne passe pas le premier tour de la primaire ouverte.
Le duo de tête, que personne n’avait vu venir
Contrairement à tout ce qui avait été prévu, François Fillon arrive en tête des votes avec plus d’un million et huit cents mille voix. Le favori Alain Juppé n’arrive que deuxième, avec plus de six cents mille voix d’écart.
L’autre surprise vient de la part de la seule femme candidate à cette élection. Nathalie Kosciusko-Morizet arrive en 4ème position avec plus de cent mille voix, en devançant le candidat du renouveau : Bruno Le Maire. Là encore, près de sept mille voix les séparent. Iznogoud ne sera pas, une fois de plus, calife ! Jean-François Copé vient fermer le tableau en recueillant douze mille voix. Le candidat du PCD, Jean-Frédéric Poisson le devance avec quasiment soixante mille voix.
Rien n’est encore joué.
Cinq mois nous séparent du 1er tour de l’élection présidentielle de 2017. Au vu des deux discours prononcés dimanche soir par François Fillon et Alain Juppé, tout reste à faire. Il est évident que la fin du quinquennat de François Hollande est pour bientôt.
Homme de courage et de vérité, François Fillon se présente en rassembleur face aux français.
Ressenti de ma part, Alain Juppé a prononcé un discours digne d’un premier tour d’une élection présidentielle. Or, nous en sommes qu’à un premier tour d’une primaire.
Cela aura-t-il une influence ?!
Rendez-vous dimanche !
@romainbgb – 21/11/2016