Le monde au défi

Au cours d’une discussion avec une amie, je me suis rendu compte que l’animation de mon blog se ternissait un peu, et qu’un peu de fraicheur serait la bienvenue. Ainsi, je me lance dans une nouvelle aventure sur la blogosphère : une fiche de lecture de livre. L’occasion est toute trouvée : « Le monde au défi » d’Hubert Védrine paru aux éditions Fayard en mars 2016.

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« Le monde au défi » – Hubert Védrine, éditions Fayard – mars 2016 – crédit photo : Romain BGB

Où est Charlie ?

La question principale de ce chapitre porte sur les expériences passées de la communauté internationale face aux épreuves mondiales.

« Réponse : Rien, ou si peu. » Le ton est donné dès la première page de l’ouvrage de l’ancien diplomate. Mais la question demeure bien réelle : comment pourrait agir une communauté internationale qui existe à peine en 2016 ?

Tel les gentils organisateurs du Club Med, Hubert Védrine rend hommage aux gentils membres de la communauté internationale : Ban Ki-Moon, António Gutteres, Lakhadar Brahimi, Staffan de Mistura, Mary Robinson, Irina Bokova, Kofi Annan, Boutros Boutros-Ghali et Pérez de Cuéllar entre autres.

La place de la communauté des valeurs entre en ligne de mire dans l’ouvrage : « Valeurs de l’Occident, bien sûr, ces fameuses valeurs-qui-sont-les-nôtres, valeurs-occidentales-universelles, dont nous pensons qu’elles doivent inspirer le monde entier […] »

Désemparés

À mon sens, le chapitre le plus prenant et le plus pertinent du livre, une réelle mise en abyme des pensées idéologiques mondiales, y est apporté par Hubert Védrine.

Samuel Huntington et son « choc des civilisations » est alerté notamment entre l’Occident et l’Islam. Pour rappel, le professeur de sciences politiques en recense huit : chinoise, japonaise, hindoue, musulmane, occidentale, latino-américaine, africaine et orthodoxe.

« Quand le président Jacques Chirac me dit un jour de l’année 2002 : « je condamne cette théorie », je lui répondis : « Je combats ce risque, car il y a, de part et d’autre, des minorités qui jouent le clash. » Il reprit : « Mais ce n’est pas un choc de civilisations, ni même de cultures, mais d’incultures ! » Et moi : « Vous avez raison, et c’est pourquoi c’est si dangereux. » Les incultures occidentales et musulmanes portent en elles le risque d’un affrontement sans fin… »

Ce chapitre est bien là pour nous faire prendre conscience de ce choc de civilisation qui n’aura pas lieu. C’est une réelle mise en perspective des diverses cultures entres elles qui y est exposée : celle occidentale, russe, chinoise, japonaise et musulmane.

À cela, Hubert Védrine ajoute un élément important dans l’ordre mondial : les calendriers. Non pas que folklorique, mais aussi religieux, divers peuples ont tenu à garder leurs propres calendriers, les uns par rapport aux autres. Ce qui permet de conclure ce chapitre sur le reproche, à tort au sens de l’auteur du livre, fait à Samuel Huntington, sur le lien entre religion et identité.

La rupture

La question centrale du livre fait son retour : « […] ne pourrait-on pas imaginer dans les années à venir de franches ruptures dans la marche du monde, une redistribution des cartes, le surgissement de chocs créateurs qui rapprocheraient les mentalités opposées et favoriseraient la naissance d’une vraie « communauté internationale »[…] ? »

La géo-écologie

Après avoir fait un état des lieux sur notre hexagone national dans « La France au défi » (éditions Fayard, 2014), Hubert Védrine apporte son éclairage et son expérience diplomatique au service du Monde au défi. Véritable plaidoyer pour la planète, une nouvelle étape a été franchie après le sommet de Paris-Le Bourget en décembre 2015 avec la Cop21.

L’écologisation, nouvel élément géopolitique pour résoudre les nouveaux conflits mondiaux ?! Un axe développé par l’ancien ministre et sur lequel il conviendra de s’y attarder : qui vivra, verra !

@romainbgb – 25/04/2016

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