La pépite corse

La nouvelle pépite corse parisienne : Pierre LISCIA.

Cher lecteur,

Dans la lignée de mes interviews politiques, j’ai repris ma plume et mon cahier d’écolier pour aller à la rencontre de la nouvelle moustache montante du PAF.

Je vous prie de bien vouloir découvrir l’entretien* que j’ai pu avoir avec Monsieur Pierre LISCIA, pépite corse du 18ème arrondissement parisien.

Vous pouvez le retrouver chaque dimanche, depuis le début du mois de septembre, sur la chaine C8 dans l’émission de Thierry Ardisson : Les Terriens du Dimanche.

Bonne lecture !

3Liscia
Pierre LISCIA – © Droit Réservé – PL

*Entretien réalisé le mardi 25 septembre 2018 au café Le Commerce, rue L’Olive, dans le 18ème arrondissement parisien.

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Bio express

25/08/1989 : Naissance à Bastia.

juin 2007 : Baccalauréat en série économique et scientifique.

2007-2010 : Bachelor en relations internationales à l’ILERI.

2010-2011 : Master of Art en Sécurité internationale à la London Metropolitan University.

2011-2012 : M2 recherche en études européennes à la Sorbonne Nouvelle – Paris III.

2013-2014 : chargé de veille média international au sein de Kantar Media.

mars 2014 : élu conseiller du 18ème arrondissement de Paris.

Mai 2014-Août 2015 : chargé de communication web et réseaux sociaux auprès de Valérie Pécresse.

Septembre 2018 : rejoint l’émission Les Terriens du Dimanche de Thierry Ardisson sur C8.

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Naissance le 25 août 1989 à Bastia, d’une mère corse et d’un père italien.

« Du côté de ma mère ma famille est corse, du côté de mon père, italien. Liscia, c’est italien même s’il y a des Liscia en Corse. Ce sont des peuples cousins, pour ne pas dire frères. »

Elu local et indépendance totale :

« Il y a eu ma vidéo, il y a eu mon engagement local d’élu. Je suis d’abord élu du 18e, engagé sur des problématiques propres à mon quartier. Je n’ai plus d’engagement partisan ce qui me permet d’affirmer et d’assumer mon indépendance, même si mes combats et prises de position passées ont toujours été guidées par un souci d’intérêt général, même s’il entrait parfois en contradiction avec la ligne du parti »

Un intérêt pour la chose publique et politique dès le plus jeune âge ?

« La politique, de manière générale, m’a intéressé dès le collège. Pas forcément avec un sujet de prédilection mais j’aimais bien le débat public, très tôt, vers 12-13 ans. Mes parents sont plutôt artistes. Personne chez moi, ou dans mon entourage proche, ne fait de politique. Il n’y a eu aucune influence, ni d’incitation. Au début c’était peut-être même l’incompréhension. Pourquoi est-ce que moi je finissais par m’intéresser à tout ça ?

« Pas vraiment d’homme ou de femme politique qui m’ont fait adhérer. J’ai beaucoup suivi les débats sur la réforme des retraites en 2003. J’étais au collège où pas mal de professeurs étaient en grève. C’est comme cela que j’ai suivi un peu les débats publics et que je me suis dit que ça m’intéresse.

« Je me suis encarté en 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy mais ne me suis pas engagé tout de suite. J’ai attendu quelques années. J’ai un peu fait la campagne des municipales à Paris en 2008 puis je suis parti en Grande-Bretagne. C’est en revenant, que là j’ai commencé à m’impliquer plus sérieusement en 2011. »

« J’ai rencontré Roxane Decorte avec qui j’ai milité à ce moment-là. Je n’étais pas présent sur sa liste en 2008. Je venais de m’impliquer et d’être majeur. Dans la foulée j’ai rencontré Pierre-Yves Bournazel, avec qui j’ai milité jusqu’aux municipales de 2014 et qui m’a ensuite permis d’être élu sur la liste qu’il menait dans le 18e. »

2010 : London calling

« Une envie de quitter Paris et le domicile familial pour diversifier mon cursus. Ça me paraissait évident en étant étudiant en relations internationales d’avoir une expérience à l’internationale. Ce n’était pas un échange mais vraiment une année totale en immersion au sein d’une université anglaise. Une inscription et un diplôme de la Fac là-bas. »

Kantar Media :

« En 2013 j’ai commencé une année de travail chez Kantar Media. Je faisais de la veille média international. C’était des horaires assez difficiles, j’avais une prise de poste à 5 Heures du matin. Ce n’était pas forcément évident, c’est pour ça que je n’y suis pas resté longtemps et ne me suis pas éternisé là-bas.

« J’ai très vite eu l’opportunité de travailler à l’Assemblée auprès de Valérie Pécresse. Ce que j’ai saisi immédiatement. Les municipales étaient en mars 2014, j’ai commencé à travailler auprès d’elle en mai. »

Valérie Pécresse :

« La rencontre se fait à ce moment-là. Vincent Jeanbrun était son collaborateur parlementaire à l’époque. Lors des élections de mars 2014 il a été élu maire de L’Haÿ-les-Roses. Elle avait besoin de quelqu’un pour prendre le relais. Je l’ai rencontré et elle m’a proposé de la rejoindre. Je l’ai suivi dans toute sa campagne (N.B. : pour les régionales 2015). Je m’occupais de toute sa partie communication. Ce qui n’était pas mon métier à la base. J’ai appris sur le tas, comme on dit. »

NKM Paris 2014 :

« A l’époque, en 2013, je bossais chez Kantar Media. Comme je commençai très tôt le matin, je faisais une petite sieste après le boulot. Du coup j’étais disponible l’après-midi à la fois pour faire la campagne de Nathalie au QG et ici, dans le 18ème, pour m’impliquer un peu plus localement. »

C’est à ce moment-là que tu es investi sur la liste de Pierre-Yves Bournazel dans le 18ème arrondissement pour les municipales à Paris en 2014.

« Il y a eu trois élus au Conseil de Paris. Notre tête de liste, Pierre-Yves Bournazel. Fadila Mehal (Modem), qui est aujourd’hui En Marche, et Christian Honoré. J’étais 7eme sur la liste. Je suis devenu conseiller d’arrondissement. Au total nous avons été 9 élus. En réalité on n’est pas autant à siéger, on est plutôt 5 a siéger sur les 9 élus. »

En devenant conseiller d’arrondissement, une certaine appréhension après ton investissement dans la campagne ?

« Non. Le mandat de conseiller d’arrondissement, c’est un mandat qui n’est pas sans indemnisation ni obligation. Tout est bénévole, chacun fait un peu comme il l’entend. C’est pour ça qu’il y a des élus qui ne s’investissent pas du tout et qui ne siègent pas, ce que je regrette.

« Je pense que lorsque l’on est élu, on sait qu’on est élu pour six ans. Soit on s’y engage pleinement, soit, si finalement cela ne nous intéresse pas, on démissionne. Cela ne relève pas de ma décision, chacun fait comme il l’entend. Après il y a plein de conseillers d’arrondissements qui se contentent de siéger en conseil d’arrondissement sans s’impliquer plus que de raison dans leurs arrondissements.

« J’ai fait le choix parce que c’est un arrondissement que j’aime, un quartier que j’aime, où j’habite, où il y a plein de choses à faire. Je m’y suis peut-être impliqué plus que la moyenne des conseillers d’arrondissements. Cela relève du choix individuel de chacun. C’est pour cela que je dis qu’il n’y avait aucune appréhension.

« On donne à son mandat, la valeur que l’on veut lui donner. Il y en a qui sont justement très actifs et qui profite pour porter un maximum de projets, de propositions. D’autres qui sont passifs. Chacun fait en fonction de ses disponibilités. C’est pas mal de sacrifices quand on s’y implique pleinement. Quand on est élu, c’est la moindre des choses.

« En tout cas sur Paris, un élu de droite, de l’opposition, dans un arrondissement de l’Est devrait se sentir investi, j’allais dire, d’une vraie mission. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Dans le 18ème ou dans d’autres arrondissements. »

De quoi te motiver pour t’impliquer et faire passer des messages et des coups de gueule contre la Mairie de Paris. On est là, ne nous oubliez pas !

« Ce genre de coup de gueule ça fait quatre ans que j’ai l’impression de les partager… notamment en Conseil d’arrondissement, sans qu’il n’y ait de résonnance, sans pouvoir être entendu.

« J’en suis venu à faire cette vidéo sans savoir quel format elle prendrait. L’idée c’était juste de mettre des images sur les mots, pour essayer de rendre le message plus percutant et de provoquer une prise de conscience. Je ne pensai pas que ça ferait ce buzz-là ! Pas du tout. Tu te dis que ça va être relayé parmi les gens qui s’y intéresse un peu… mais ça n’ira pas au-delà. D’autant que c’est un sujet très local. Je n’imaginais pas que ça traverserait le périphérique.

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=YC3FlTZVN5A&w=640&h=360]

« Il y a eu un emballement d’abord à la fois sur les réseaux sociaux puis médiatiques. Il y a eu une prise de conscience. Là où j’ai le sentiment que la vidéo a été utile c’est qu’il y a eu un focus médiatique sur la situation de la Porte de la Chapelle qui a fait que l’on a commencé à s’y intéresser. Aujourd’hui il y a encore pas mal de médias, de sujets qui se font, qui s’écrivent, qui se disent sur le sujet de la toxicomanie. C’est un sujet qui préexistait déjà avant la vidéo, mais dont personne ne parlait. »

Tu me disais tout à l’heure, plus de 500’000 vues :

« Je n’ai pas les chiffres exacts mais on est à peu près dans ces eaux-là. Sachant que je ne compte pas les diffusions télé où là c’est plus compliqué de savoir combien de personnes atteintes. Mais en tout cas c’est à peu près la fourchette arrêtée. Je n’ai pas regardé depuis mais entre Twitter et Facebook on doit tourner autour peut-être de 400’000 et ensuite pas mal de personne qui ont relayé ça… La Presse… Les sites… Diffusée en boucle sur BFMTV, ça a tourné pas mal. »

C’est comme cela que du coup ton aventure médiatique a commencé avec cet élément déclencheur :

« Ça été l’élément déclencheur, ça c’est sûr ! Celui qui m’a permis d’être repéré. Dans les jours qui ont suivi la publication de la vidéo, j’ai été contacté par les producteurs de l’émission des Terriens pour une rencontre. Je ne savais pas vraiment d’abord dans quel but ? Ils m’ont tout de suite fait la proposition de rejoindre l’équipe. C’était assez surprenant ! D’autant que je n’avais fait ni d’essai, ni de test, rien. Ils m’ont dit direct on te veux dans notre équipe. J’ai effectué ma grande première le dimanche 16 septembre.

« C’est quelque chose qui me plait pas mal puisque d’abord on me laisse carte blanche sur les sujets. Le sujet qui a été diffusé avant-hier c’était sur les Urgences. Je tiens beaucoup à mettre le focus sur des sujets dont on ne parle pas forcément beaucoup. Alors quand on en parle …

« Donner un point de vue un peu différent que ce que l’on peut voir tout le temps. Par exemple, sur les Urgences, on voit souvent que c’est un problème de manque de moyen, un manque de personnel, de manque d’argent. Sur le sujet, l’idée c’était de dire, est-ce qu’il y a que ça ou il n’y a pas autre chose sur la fréquentation en elle-même des Urgences ? Je pense qu’évidemment il y a quelque chose à faire là-dessus. J’avais cette intuition à la base et en fait lorsque j’y ai passé une journée en immersion, c’est le sentiment largement partagé des personnels de Santé. Je me dis que finalement c’est peut-être un message un peu dissonant par rapport à ce que l’on entend habituellement sur ces sujets-là. »

Apporter un regard nouveau dans l’émission :

« L’idée c’est essayer d’apporter un regard un peu nouveau, un peu neuf, autrement que journalistique. Je ne suis pas journaliste. S’ils sont venus me chercher c’est qu’ils se sont dit que j’étai quelqu’un de plutôt attaché au terrain et à l’expérience du terrain. Ils m’ont demandé poursuivre et de garder cette identité-là dans les sujets. Le côté terrain.

« Je pense qu’au début ils cherchaient un profil de journaliste de terrain, clairement. Ils sont tombés sur moi. Ils se sont dits que finalement ils n’étaient pas obligés d’avoir un journaliste si le terrain peut être incarné par quelqu’un d’autre qu’un journaliste. Ils m’ont donné ma chance comme ça ! Ce n’est que le début, ils ont l’air plutôt satisfait. »

Bienveillance :

« Tout ce passe bien. Tout le monde a été bienveillant à mon arrivée. Ce n’est pas du tout un univers que je connais. A la base je ne viens pas du tout de ce milieu-là. Toute l’équipe ce sont des vrais grands habitués des plateaux télé dans ce genre d’exercice. Là j’appréhendai beaucoup, mais en fait tout c’est bien passé. J’ai toujours une petite appréhension parce que ce n’est pas un exercice avec lequel je suis très familier. Je prends mes marques assez rapidement, mais petit à petit. »

Anne Hidalgo a subi quelques déconvenues dans sa politique mise en œuvre pour Paris. Bruno Julliard quitte l’équipe municipale parisienne en démissionnant de son poste de Premier adjoint. Il n’y aurait il pas un début de prise de conscience au sein des rangs de la majorité municipale en voyant l’échec de cette politique menée par Madame la Maire de Paris depuis sa prise de fonction ?

« Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question. C’est vrai qu’entre Ian Brossat, adjoint au Logement, qui se lance dans la bataille des Européennes. Qui, s’il est élu quittera, avant la fin de son mandat, l’équipe municipale. Entre Julliard qui claque la porte, de façon assez virulente d’ailleurs. Ça donne le sentiment que le navire prend un peu l’eau, dans la majorité en tout cas.

« J’ai le sentiment que ce que les élus et les Parisiens découvrent ce que Julliard a dénoncé, sur notamment le sectarisme, l’improvisation, l’inconstance d’Anne Hidalgo… C’est quelque chose que l’on a bien en tête depuis un bon moment. Ce n’est plus une surprise pour personne ! »

Il va falloir faire des choix du coup pour la tête de liste qui portera la candidature de la droite pour Paris en 2020. Ça risque d’être compliqué …

« Ce sera compliqué ! La difficulté de la droite parisienne c’est que finalement elle n’a pas vraiment de tête qui se dégage depuis 2001. Il y a eu la tentative avec Kosciusko qui a mal tourné. Je le regrette d’ailleurs. C’est la seule qui a pu donner une incarnation à la droite parisienne. Depuis son départ, personne n’a repris le flambeau.

« Je suis en retrait de tout ça mais c’est vrai que c’est un constat que je fais depuis longtemps. C’est assez incompréhensible parce que je pense qu’il y a des talents à droite à Paris mais que par des querelles d’égaux on n’a pas laissé émerger.

« Je suis de très près actuellement ce qui ce passe au sein de la Fédération de Paris dans le cadre des échéances internes à venir même si évidemment je suis en retrait de tout cela et que je n’y prend pas part. Je trouve que la candidature d’Agnès Evren, par exemple, est une bonne candidature. Pour le coup, c’est un de ces visages-là qui pourrait incarner quelque chose à droite. Incarner pas que physiquement ou individuellement, mais avec un vrai message politique. »

Il y a aussi ce que les jeunes du parti attendent depuis longtemps, suite à la démission de Benjamin Lancar de la présidence des jeunes UMP : le (ou la) futur(e) président(e) des jeunes républicains :

« Il y a eu plusieurs tentatives. Suite à la démission de Lancar, j’avais fait partie d’un bureau qui avait été transitoire pendant deux ans. Ce qui était une longue transition. Ensuite il y a eu la nomination de Stéphane Tiki, qui a tourné court. Puis l’élection de Marine Brenier, qui a également tourné court. Elle a été élu députée, ensuite en 2017 s’est mise en retrait pendant la campagne présidentielle, avant de rejoindre un moment le groupe Les Constructifs à l’Assemblée, même si maintenant revenue dans le groupe parlementaire Les Républicains.

« Il y a eu un mouvement de flottement. Finalement depuis Benjamin Lancar il n’y a plus de tête à droite chez les jeunes. Mais bon, j’ai passé l’âge ! J’ai donné ! Mon seul fait d’arme dans ce bureau transitoire, faut dire ce qui est, mon seul bilan c’est la réalisation du logo des jeunes républicains. C’est moi qui l’avait fait et qui du coup est encore aujourd’hui le logo des jeunes du Parti utilisé par les jeunes républicains.

« Il n’y a pas eu de propositions un peu détonantes, de réalisations notables. En même temps ça été une période très compliqué la période 2012-2016, pour le Parti.»

Election de Laurent Wauquiez comme président des Républicains :

« J’avais fait la campagne de Florence Portelli parce que c’est une amie et je l’aime beaucoup. L’élection de Wauquiez, qui ne m’inspire pas. Il ne m’a jamais inspiré, je ne m’en suis jamais caché d’ailleurs. J’aurai été en désaccord et sur la méthode de management, de gouvernance de Wauquiez et sur les orientations politiques qu’il a fait prendre au Parti. Je me sens beaucoup plus proche de Pécresse pour le coup, politiquement parlant, que de Wauquiez. »

Du coup, même si « tu as passé l’âge » de tout ça, quand tu vois ce fameux candidat (« qui n’est plus candidat ! ») à l’élection interne des jeunes républicains (Erik Tegnér), c’est un coup de buzz ou un réel retour à l’union des droites ?

« Je ne crois pas à l’union des droites et je la combats. Je me pose la question de la cohérence politique d’Erik Tegnér dans la mesure où il était président des jeunes avec Virginie Calmels, qui était quand même l’aile gauche- centre droit du parti et qui claque la porte du parti pour revendiquer l’union des droites. Bon. C’est la première incohérence.

« La deuxième, que j’impute pour le coup à la direction du parti, c’est que je trouve le parti n’a pas tardé à sanctionner ceux qui avaient rejoint Macron ou à limoger Calmels qui avait émis quelques doutes mais n’a rien fait contre d’autres personnalités prônant une union des droites ou un rapprochement avec le Rassemblement National. »

L’union des droites et le discours de Laurent Wauquiez, chef du parti Les Républicains :

« Prôner l’union des droites c’est déjà ne pas respecter ce qui fait l’ADN de la droite républicaine. Je ne comprends pas que d’autres sanctions n’aient pas été prises. De la même manière que je ne comprends pas que des sanctions n’aient pas été prises contre Thierry Mariani par exemple. Aujourd’hui si quelqu’un ose dire que ce que fait Wauquiez n’est pas bien, il est conspué ou limogé. Par contre ceux qui disent qu’il faut l’extrême droite, sont tolérés…

« C’est quelque chose qui me met profondément mal à l’aise. Encore une fois, je crois qu’avec les valeurs de ce qui a fait l’UMP à l’époque, puis Les Républicains, c’est complétement contradictoire, en opposition avec ça. Il faut un peu plus de fermeté sur ce sujet-là. Il y a une forme de complaisance de la direction actuelle sur ces sujets-là. Est-ce que c’est un calcul électoraliste ? Très certainement ! Je pense que lorsqu’on fait de la politique on est aussi capable de prendre des décisions fortes quitte à ce que ça blesse une certaine parti de la base militante. C’est aussi le rôle du politique de faire ça.

« Les sanctions contre Orbán. C’est le même principe. Je ne comprends pas pourquoi certains élus de la délégation française au PPE, membre des Républicains, peuvent cautionner les dérives de Viktor Orbán et ne pas les condamner. Ce n’est pas faire honneur à la droite républicaine française.

« La différence avec le discours de Wauquiez qui est de dire qu’il n’y aura jamais d’alliance avec le Rassemblement National, qu’il condamne toute tentative de rapprochement ; mais qu’en même temps les actes ne suivent pas vraiment les paroles. Maintenant je suis en dehors de tout ça. Ça n’est plus mon problème. Je suis concentré sur ma ville. »

Et du coup, une candidature pour Paris en 2020 est envisageable ?

« [Rire] Comme je disais, c’est un peu compliqué en ce moment. Je pense que tout va se décanter à la fin du printemps 2019 et tout le monde est bien incapable de dire quoi que ce soit. Pour l’instant, mon calendrier est pris jusqu’en juin 2019, jusqu’à la fin de ma saison sur C8. Je ne me prononcerai pas ni sur mes intentions, ni sur quoi que ce soit d’ici là. Même si le bruit peut courir que je serai intéressé [Rire]. »

Quelles seraient les trois thématiques qui te tiennent à cœur pour Paris ?

« Le sujet qui me tiens à cœur c’est le message que les élus devraient porter dans les quartiers populaires. Je pense que la droite a mis un peu de côté ces problématiques-là. Cela recouvre plusieurs sujets ; à la fois de salubrité, de sécurité, de logement, d’attractivité… J’en parle beaucoup en ce moment, notamment avec les problèmes de toxicomanie.

« Je pense que la gauche a toujours considéré que ces quartiers-là étaient des acquis pour elle. Ceci en ayant une politique assez idéologisante sur ces quartiers là et on en voit les résultats aujourd’hui. Je pense que la droite a un vrai message à faire passer. C’est ce que je m’efforce à faire depuis maintenant quatre ans, surtout dans les quartiers populaires.

« Je pense qu’en matière de mixité, en matière de logement, en matière d’espace public, en matière de sécurité, en matière de toxicomanie, en matière de crise migratoire, en matière de solidarité, on a des vrais sujets à défendre et une méthode bien différente de celle de la Ville de Paris. Malheureusement on ne l’entend pas suffisamment. J’essaye modestement de porter ce message-là. »

Un message à faire passer à la droite parisienne ?

« Je leur dirais d’en finir avec les querelles personnelles qui ont dilapidé pendant toutes ces années toute chance de victoire à Paris et d’élaborer à la fin un vrai projet pour Paris. Il convient surtout de se rassembler derrière un projet et une candidature de consensus. »

Un message à faire passer pour la ville de Paris ?

« Si j’avais un message à faire passer à la Ville de Paris ce serait du coup d’écouter les parisiens ! Je n’en suis même plus à espérer que la Ville de Paris trouve de solutions mais je demande d’abord d’écouter. Ce travail-là qui est basique, quand on est maire, quand on est élu, n’est pas fait. Quand je me ballade dans certains quartiers, comme celui de la Porte de la Chapelle, que j’entends la détresse de certains riverains … Je me dis, au mieux c’est une ignorance des problématiques de certains quartiers de Paris, au pire, c’est un mépris ! Il y a un besoin d’écoute des riverains qui n’est clairement pas satisfait ! »

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Un grand merci à Pierre LISCIA pour sa disponibilité entre deux enregistrements d’émission et en lui souhaitant une belle longue route entre Bastia et Paris.

Pace e Salute !

@romainbgb – 1/10/2018

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