Monsieur Logement.
Chers Lecteurs,
La pause estivale étant bien entamée, je vous propose tout de même de bien vouloir conclure ensemble la saison des portraits. En effet, je souhaite partager avec vous le portrait d’une personnalité ayant deux casquettes à son actif. J’ai trouvé pour cela l’idée intéressante d’aller voir avec vous qui s’y cache derrière.
Jeunes RPR. Fort de son goût pour la littérature et la politique, notre interrogé va pousser la permanence locale du mouvement gaulliste. Hasard de vie, ce sera celle d’Alain Juppé dans le 18ème arrondissement parisien qui le fera rentrer au RPR sur le chemin de son mentor, Jacques Chirac.
Panthéon-Sorbonne. Titulaire d’un DESS de Droit international des Affaires, notre interrogé fréquentera les bancs de l’Université parisienne avant de devenir assistant parlementaire du député de la 4ème circonscription de la Marne.
Cabinets ministériels. Les petits paliers continuent pour notre personnalité qui sera tour à tour Chef de cabinet puis directeur-adjoint auprès de M. Darcos puis de Mme Vautrin.
Châlons-en-Champagne. L’ancrage local pour notre interrogé se fera sur les terres de la Marne. Celui qui sera élu conseiller municipal et Adjoint-au-maire en 2001 continuera sa progression des petits paliers pour en devenir le maire en 2014. Poste qu’il occupe toujours.
#Circo5104. L’engagement local prend une nouvelle tournure en 2007 lorsque notre interrogé sera élu député de la 4ème circonscription de la Marne. Il sera ainsi le rapporteur lors de la Loi dites LRU sur la réforme des Universités. Il y effectuera un nouveau mandat en 2012, avant de se retirer de la vie politique nationale.
ministre du Logement. La nomination ministérielle verra le jour pendant la présidence de Nicolas Sarkozy en 2009. Son apprentissage sur les gestions de crises et les questions du logement seront un moment-clef pour la suite de sa carrière professionnelle.
In’Li’. Dans la continuité de son poste ministérielle, notre interrogé intègre le groupe foncier afin de poursuivre sa mission dans les domaines du Logement. Après avoir approfondi son expertise, c’est dans le cadre de ses nouvelles fonctions de président du groupe EMERIGE que je vous propose de rencontrer notre nouvelle personnalité sur #LaLettreR.
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Benoist Apparu, président d’EMERIGE, maire de Châlons-en-Champagne.
Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien au siège d’EMERIGE, le 28 juillet 2022.
Bonne lecture !
@romainbgb – 05/08/22
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Biographie Express de M. Benoist Apparu :
*1969 : naissance à Toulouse (Haute-Garonne).
*1987-1992 : Master 2 de Droit à Paris 1 Panthéon – Sorbonne.
*1989-1994 : délégué jeune des Jeunes RPR dans le 18ème arrondissement de Paris.
*1994 : DESS de Droit international des affaires à Paris 1 Panthéon – Sorbonne.
*1994-1999 : assistant parlementaire du député de la 4ème circonscription de la Marne, M. Bourg-Broc.
*1994-1996 : président national des Jeunes RPR.
*1996-1997 : secrétaire national à la Jeunesse du RPR.
*1998-1999 : délégué national chargé des Universités au RPR.
*1999-2002 : consultant en communication institutionnelle chez Euro-RSCG.
*mars2001-mars2008 : élu Adjoint-au-maire de Châlons-en-Champagne (Marne), chargé de la Jeunesse et de la Communication.
*juin2002-mai2005 : Chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, puis de la Coopération, M. Darcos.
*2003-2006 : secrétaire départemental de la Marne au RPR.
*2005-2007 : directeur-adjoint du cabinet de la ministre déléguée à la Cohésion sociale et à la Parité, Mme Vautrin.
*juin2007-juil.2009 : député de la 4ème circonscription de la Marne.
-rapporteur à l’Assemblée nationale de la Loi Pécresse, dites Loi LRU.
*mars2008-mars2014 : élu Adjoint-au-maire de Châlons-en-Champagne (Marne), en charge de l’Aménagement durable et du cadre de vie.
-Vice-président de la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne (Marne).
*juin2009-mai2012 : secrétaire d’État puis ministre délégué chargé du Logement.
*mars2010-juil.2012 : conseiller régional de Champagne-Ardenne.
*juin2012-juin2017 : député de la 4ème circonscription de la Marne.
*depuis mars 2014 : maire de Châlons-en-Champagne (Marne).
*août2017-déc.2021 : président du Directoire de In’Li.
*depuis janv.2022 : Président d’EMERIGE.
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À quoi rêvait le petit Benoist lorsqu’il était enfant ?
« C’est une bonne question ! Je ne sais pas trop si je m’en souviens. Je pense que j’avais des rêves classiques. Lorsque vous dites rêve, c’est du type professionnel c’est bien cela ? Je pense que je voulais tout aussi bien être pilote de chasse comme archéologue. J’ai dû dire les 2.
« Le déclic se fait vers 14/15 ans où je commence à regarder 2 émissions de télévision par semaine, que sont Apostrophe et l’Heure de Vérité. Ce qui m’a donné goût d’un côté à la littérature et de l’autre à la politique. Voilà comment l’on en vient à faire de la politique. En tous les cas, le point de départ, c’est sûr ! »
Que retenez-vous de vos années d’étudiant en Droit ?
« Je pense que le Droit, au-delà des règles en tant que telles, cela forme des esprits particuliers. 1, c’est beaucoup de culture générale. 2, une capacité d’analyse assez approfondie. 3, bien sûr de la façon dont on regarde le droit, mais la capacité à trouver des solutions.
« J’en garde de très bons souvenirs. Je n’ai aucun regret par rapport à cela, vis-à-vis de pas grand-chose d’ailleurs. »
Quelle expérience gardez-vous de vos années militantes chez les Jeunes RPR ?
« Comme je vous le disais, lorsque j’ai commencé à regarder la télévision, j’ai commencé à regarder des émissions politiques avec évidemment une fibre partisane plus qu’une autre. Cette fibre partisane a été celle de la personnalité et des engagements de Jacques Chirac.
« À 18 ans, j’ai tout simplement poussé la porte de la permanence politique du RPR la plus proche de chez moi. Il se trouve que cette permanence était celle d’Alain Juppé. C’est comme cela que j’ai commencé à travailler, plus ou moins, pour lui. Tout cela d’une façon très lointaine, évidemment, à ces premiers débuts-là. De façon plus proche, plus tardivement.
« C’est comme cela que je rentre en politique. Je distribue mes premiers tracts à la présidentielle de 1988. C’est comme cela que je vais ensuite prendre des responsabilités locales chez les Jeunes RPR, puis au niveau parisien, puis au niveau national. C’est comme cela que les choses se font. C’est ma formation politique qui commence d’abord en distribuant des tracts et en collant des affiches puis à participer à l’organisation de petites réunions. Ensuite, à en organiser des plus importantes et créer un pôle de réflexion.
« C’est la progression du militantisme et la progression des responsabilités dans le milieu du militantisme qui va m’amener ensuite dans l’équipe nationale des Jeunes RPR puis à la présidence nationale des Jeunes RPR.
« Tout ceci en parallèle à mes études, me fais basculer dans ma vie professionnelle également. Suite à la présidentielle de 1995, je commence une vie d’assistant parlementaire pendant 6 ans. Par la suite, pendant 2 ans, je deviens consultant en communication institutionnelle chez Euro-RSCG. »
Quelle expérience retenez-vous de votre emploi chez Euro-RSCG ?
« Comme tout parcours professionnel, on en tire plein de choses. On en tire des connaissances, des réseaux, des compétences, une façon de travailler, une micro expérience du privé. Ce n’est pas grand-chose 2 ans mais cela donne tout de même une petite coloration du privé alors que le parcours de départ est tout de même très public et politique. Cela donne une expérience de l’entreprise versus l’administration, du privé versus le public. Des choses qui de ce point de vue-là sont très formateur.
« Puis comme je travaille durant cette période-là, chez Euro-RSCG, principalement sur de la communication de crises. Ce fût peut-être une façon d’appréhender et de gérer les crises avec un regard un peu plus professionnel que d’autres. »
Vous avez été Adjoint-au-maire de Châlons-en-Champagne. Comment avez-vous vécu ce mandat ?
« Tout est toujours une histoire de progression professionnelle. C’est peut-être plus le cas avec des personnes qui deviennent tout de suite ministre, du moins dans la vie politique telle qu’elle se dessine aujourd’hui. Il y a 20 ans, c’était une vie de palier. On commençait « en bas de l’échelle ». Le bas de l’échelle c’était d’abord du militantisme. Puis, une première expérience municipale à moyen niveau, qu’est celui d’Adjoint-au-maire, puis un peu plus, puis un peu plus.
« C’est une progression de carrière, une forme de « passage », de rite, qui permette, quand on arrive à un niveau de responsabilité supérieur, d’avoir une somme d’expériences inférieures, qui font que l’on est prêt. Même s’il on ne l’est jamais totalement. On est prêt à affronter des responsabilités supérieures.
« 2001, c’est ma première élection. C’est « le dépucelage » électoral. Même si ce n’est pas une élection sur mon nom puisque l’on est sur une liste. C’est tout de même ma première expérience. C’est le basculement du côté des élus et plus seulement du côté du collaborateur. Même si je vais rester en parallèle collaborateur ministériel, qui est une autre forme de progression professionnelle.
« Il y avait quelques cas de figures comme cela. Des gens qui faisaient directement du Cabinet. C’était beaucoup plus épisodique. 90% des gens avaient des progressions par escalier. On progresse au fur et à mesure du temps. »
Vous avez été Chef de cabinet du ministre de l’Éducation nationale, puis de la Coopération, M. Darcos. Comment avez-vous vécu votre travail auprès du ministre ?
« C’est un peu comme je l’évoquais tout à l’heure. C’est évidemment un élément de progression, très important. C’est le graal des collaborateurs. Cabinet ministériel, ce sont des responsabilités qui n’ont rien à voir avec celle de collaborateur à l’Assemblée Nationale. Ce n’est pas un aboutissement en soi mais c’est évidemment-là encore dans une progression, une diversité, une richesse de carrière, quelque chose qui joue énormément. Ce parcours de militant, de collaborateur ministériel, d’élu local fait un ensemble qui donne une expérience, une expertise, voire une compétence qui est particulière.
« Le cabinet ministériel c’est une école de formation à la crise permanente, qui prépare merveilleusement bien ensuite aux fonctions ministérielles en tant que telles. C’est quelque chose de très important ensuite pour être au point pour devenir ministre. Pour moi, cela a été majeur. Surtout, pour ne pas être à poil lorsque l’on est ministre. Pour ne pas être « jeter » dans un monde que l’on connait mal, que l’on appréhende mal. Quand on a fait du cabinet ministériel, on sait comment fonctionne de l’intérieur l’État. Ce sont des choses très importantes de ce point de vue-là.
« C’est là où vous rencontrez des personnalités, des journalistes. C’est là aussi où vous faites connaissance avec les personnes de l’administration, tout ceci en compétence, en connaissance, en réseau. C’est quelque chose de très important. »
Quelle expérience gardez-vous de votre expérience de directeur-adjoint auprès de la ministre déléguée chargée de la Cohésion sociale et de la Parité, Mme Vautrin ?
« Ce que j’ai fait, c’est une sorte de petit palier.
« Évidemment lorsque vous passez d’absence totale de connaissance politique administrative à directeur de cabinet ou à ministre, le gap est énorme. Quand vous avez fait un peu d’Assemblée, puis un petit poste en cabinet, puis un plus gros poste en cabinet, puis un encore plus gros poste en cabinet, « les progressions » comme cela font que vous découvrez toujours plein de choses mais les sauts ne sont pas délirants. Il n’y a pas de saut dans un inconnu absolu parce que l’on a vu son directeur-adjoint quand on a été chef de cabinet.
« Je trouve qu’au moins les paliers progressifs, même si cela ne dure qu’1 ou 2 ans, cela reste des paliers progressifs qui préparent, me semble-t-il, de façon beaucoup plus intéressante à exercer des fonctions importantes. »
Comment avez-vous vécu votre mandat de Vice-président de la Communauté d’Agglomération de Châlons-en-Champagne ?
« Ce n’est pas vraiment un autre engagement local. C’est tout de même quelque chose d’excessivement proche. En fait, être membre d’un conseil municipal ou d’un conseil communautaire c’est à peu près la même chose. Un Vice-président c’est comme un Adjoint-au-maire, sur 2 collectivités locales qui ne sont pas différentes.
« Aujourd’hui, lorsque vous êtes dans les 15 premiers d’une liste vous êtes obligatoirement conseiller communautaire. C’est très complémentaire. Ce n’est pas très différent. C’est un titre différent pour une collectivité locale différente. Cela revient tout de même beaucoup à la même chose. »
Vous êtes Maire de Châlons-en-Champagne depuis 2014. Quelle expérience en retenez-vous ?
« L’élection en tant que maire, en 2014, est évidemment un moment important. Tout comme l’élection en tant que député, la première fois. Comme la nomination ministérielle. C’est des moments très important parce que l’on prend des niveaux. On prend des responsabilités très différentes.
« La position de maire fait que c’est peut-être la première fois que je me retrouve en position de numéro 1. Parce que vous n’avez « pas de responsable supérieur ». Vous ne rendez pas compte à quelqu’un. Vous rendez compte à vos électeurs, comme quand un chef d’entreprise rend compte à ses actionnaires. Il y a évidemment toujours des contre-pouvoirs. Ce qui est indispensable. Mais je me retrouve pour la première fois en position de numéro 1.
« L’élection est moins surprenante parce que ce n’est pas ma première élection sur mon nom. J’avais déjà eu les élections législatives de 2007 et de 2012 : 2 élections législatives sur mon nom. La nouveauté n’est pas là. La nouveauté c’est plutôt de se retrouver en responsabilité principale et, je ne sais pas le terme, mais en forme de chef.
« Quand vous êtes député, vous n’avez pas de charge exécutive. Vous n’avez pas de budget, vous n’avez pas de personnel. Quand vous êtes ministre, vous avez tout ça, mais vous avez au-dessus de vous un Premier ministre, au-dessus de vous un président de la République. Il y a des N+1 au-dessus de vous.
« Quand vous êtes en fonction de maire, vous gérez 1’300 personnes, un budget, des choses à faire. C’est vous qui êtes l’arbitre final. Il n’y a personne au-dessus de vous. C’est vous qui prenez la décision finale. Vous ne proposez pas à quelqu’un la décision. C’est vous qui la prenez, au final, avec des gens qui vous la propose.
« C’est un vrai enrichissement que d’avoir une charge exécutive. C’est-à-dire, comme je l’évoquais, du personnel à gérer. C’est une entreprise. C’est une collectivité humaine. Vous avez une entreprise, un budget, des projets, des choses à faire. De ce point de vue-là, c’est assez proche de ce que l’on retrouve dans un milieu professionnel, dans un milieu d’entreprise. »
Vous avez été conseiller régional de Champagne-Ardenne. Que retenez-vous de votre passage dans l’hémicycle régional ?
« C’est une expérience d’élu local, un conseiller régional, comme un conseiller municipal, que j’ai été. Ils font des choses intéressantes.
« L’expérience principale, pour moi, c’est vraiment lorsque l’on a une charge exécutive. Un ministère. Une mairie. Cela ce sont des charges exécutives. Quand vous êtes conseiller municipal, quand vous êtes conseiller régional, vous participez à quelque chose, évidemment, mais ce n’est pas vous qui prenez la décision. »
Quel regard portez-vous sur votre expérience de député de la Marne ?
« C’est évidemment, pour moi, l’une des élections les plus importante. C’est-à-dire le moment dans ma vie politique le plus important parce que là c’est une dimension nationale avec une dimension politique très forte. Lorsque j’ai été élu conseiller municipal et Adjoint-au-maire en 2001, ce sont des fonctions importantes mais qui sont « secondaires ». La fonction de député fait rentrer dans la Cour des grands, si vous voulez, quelque part.
« Je garde un très bon souvenir lors de la votation de la loi sur la réforme des Universités. C’est une loi très importante. Une loi qui change radicalement l’Université Française. Comme on dit, il y a plein de lois où il n’y a pas d’avant, pas d’après. Là, il y a un avant et un après. Cette loi change radicalement le fonctionnement de l’Université donc elle est très importante.
« Je n’en suis pas l’auteur, qui est évidemment le ministère et Madame Pécresse. J’en suis le rapporteur. C’est une fonction beaucoup moins importante mais c’est au tout début de mon mandat. C’est très important parce que je suis jeune parlementaire. C’est déjà une vraie récompense, quelque part que d’avoir cette responsabilité-là, à ce moment-là. »
Vous avez été ministre du Logement sous le quinquennat du Président Sarkozy. Quel regard portez-vous sur votre passage au sein de ce ministère ?
« La nomination ministérielle, c’est le graal. C’est le moment où toute personne qui s’est engagé à un moment donné en politique rêve d’atteindre.
« Le premier élément, c’est énormément de fierté d’avoir atteint cette forme d’objectif, d’être un membre du gouvernement Français.
« Le deuxième élément, c’est une période extraordinaire d’une très grande densité. C’est toujours à 300 kilomètres à l’heure, toujours que des crises et des choses compliquées à gérer. Parce que tout ce qui est simple, ne remonte pas. C’est un ministère de crise, c’est intéressant.
« Je me souviens que j’étais à l’Assemblée, en séance de Commission comme député, lorsque j’ai appris ma nomination. Pour moi, c’était le début de mon apprentissage sur les questions de logement et de l’immobilier. »
Quel regard un ancien ministre du Logement porte-t-il sur la transition écologique à l’heure où le président de la République en a fait un axe clef de son quinquennat ?
« Le secteur du logement est l’un des secteurs les plus émetteur de carbone. Mécaniquement, comme c’est l’un des plus émetteur de carbone évidemment si c’est l’un des problèmes aujourd’hui, ce sera l’une des solutions demain. Premier élément.
« Deuxième élément, dans les enjeux majeurs liés au logement, il y a la construction du bâtiment en tant que tel. Là, je pense que l’on a tout ce qu’il faut en France en termes de réglementation pour avoir des bâtiments neufs vertueux. Ce travail est fait, avec une réglementation que l’on appelle la RE2020 dans le jargon. C’est à mon avis exactement ce qu’il fallait faire. Il n’y a pas de débat par rapport à cela. C’est fait. C’est derrière nous quelque part. Il faut l’appliquer mais ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus. C’est un sujet qui est réglé.
« Il y a un deuxième sujet, qui est tout aussi important, qui est plus complexe, c’est que dans les enjeux, il y a le bâtiment lui-même. Puis, il y a ce que l’on appelle dans notre jargon l’étalement urbain. En fait, dans les sujets très important liés à cela, l’étalement urbain est la plus grande cause d’émission de carbone. En gros, lorsque vous prenez une ville et que vous grignotez de la campagne pour étendre la ville. C’est là, parce que vous étendez l’activité humaine, que vous générez le maximum de carbone. Parce que vous générez de nouveaux bâtiments. Parce que vous générez une route et donc les kilomètres qui seront fait sur cette route. L’étalement urbain est un sujet très important pour traiter du changement climatique. Cet enjeu-là est en cours de traitement. Il y a des règles qui ont été prises. Elles sont des règles de très long terme.
« Puis, il y a un autre enjeu très important : celui du stock. Là, je viens de parler du flux. C’est-à-dire du neuf. Mais le neuf, cela représente une toute petite part des logements existants. La question qui est très importante c’est celle des bâtiments déjà existants. Cette question-là est, en terme de volume, très importante. Beaucoup plus que la réglementation RE2020 que j’ai évoqué. Vous avez devant vous des bâtiments qui date de 30, 40, 50 ans. Ils ont été construits d’une certaine façon. Ils sont, pour la plupart d’entre eux, pas très bon sur le plan énergétique, donc les restructurer est extrêmement complexe. »
Comment vivez-vous ce nouveau défi de président du groupe EMERIGE ?
« Depuis 5 ans, je suis dans l’entreprise. D’abord avec In’Li, qui est ce que l’on appelle une foncière. C’est une société qui est propriétaire de 50’000 logements et qui loue ces logements-là, puis en achète de nouveaux tous les ans. J’ai fait cela pendant 4 ans et demi, ce qui m’a permis de redécouvrir ce qu’est le monde de l’entreprise.
« Je suis maintenant, effectivement, patron d’un promoteur immobilier. C’est la même fonction : j’étais le patron d’In’Li. Je suis le patron d’EMERIGE. Mais sur des métiers qui sont différents, qui sont ceux de la promotion immobilière. C’est-à-dire qu’ils arrivent avant la foncière dans le temps, grosso modo. Puisque nous, on construit les logements. On achète le terrain. On construit les logements. On les vend. La foncière est par exemple celui qui l’achète, puis qui ensuite va le gérer pendant 20, 30 ou 40 ans.
« C’est une autre fonction très différente. Très riche, parce que c’est une entreprise qui a de très beaux projets, très qualitatifs. C’est quelque chose qui de ce point de vue-là est très riche et très intéressant. »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Je suis plus un lecteur qu’un acteur, clairement. Je ne les utilise pas beaucoup.
« Je lis souvent, principalement Twitter, pour ne rien vous cacher. Le reste, j’y vais assez peu. Je suis plus un consommateur qu’un acteur. Je ne poste quasiment rien. Si je le fais, cela principalement sur Twitter ou LinkedIn. Je ne suis pas un mordu des réseaux sociaux. Je ne suis pas un grand pourvoyeur, ni un grand spécialiste des réseaux sociaux. »
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Merci à M. Apparu pour sa bienveillance lors de la réalisation de ce portrait.
Merci à Mme Rozier pour son écoute et sa bienveillance.