Découverte Essonnienne.
Chers Lecteurs,
Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’entretien en donnant une nouvelle fois la parole à la jeunesse et à l’action. Je souhaite poursuivre avec vous sur le parcours inédit de l’un des jeunes députés en reprenant le chemin des terroirs franciliens.
Paris-Saclay. C’est sur les bancs de la Faculté d’Économie que notre interrogé étudiera avant de rejoindre l’IAE Lille pour finaliser son cursus en Finance et Entreprenariat.
Municipales 2014. C’est au cours de cette élection que notre interrogé se présentera sur une liste et débutera son engagement électoral et politique.
BPI France. Une première étape dans son parcours professionnel pour notre interrogé qui devient chargé d’affaire au sein de cette Banque Publique où il passera 5 ans avant son élection au Palais Bourbon.
Savigny-sur-Orge. Dans cette continuité, le 1er mandat local se concrétise en 2020 en devenant conseiller municipal.
#Circo9103. Dans la continuité de son parcours électoral, notre interrogé prend à nouveau le chemin des urnes en se portant candidat aux élections législatives de juin dernier pour la 3ème circonscription de l’Essonne. Il devient ainsi l’un des plus jeunes députés de la Législature et du Département.
INA. Dans la continuité de son mandat, notre interrogé devient membre du conseil d’administration de l’Institution suite à sa candidature et sa désignation par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée.
Renaissance. Un parti. Une fondation. Depuis le 29 janvier, le mouvement de La République en Marche a fait place à un parti politique. C’est dans cette nouvelle dynamique que notre personnalité est élue au sein du nouveau Bureau départemental de l’Essonne.
Je vous laisse découvrir le portrait de M. Alexis Izard, député de la 3ème circonscription de l’Essonne.
Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien à l’Assemblée nationale, le 2 Février 2023.
Bonne lecture !
@romainbgb – 08/02/23
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Biographie Express de M. Alexis Izard :
*1992 : naissance à Sèvres (Hauts-de-Seine).
*2010 : titulaire du Baccalauréat série Scientifique.
*2012-2015 : Licence d’Économie à l’Université de Paris-Saclay.
*2015-2017 : Master Finance et Entreprenariat à l’IAE Lille.
*sept.2017-juin 2022 : chargé d’affaires à BPI France.
*mai2020-juin2022 : conseiller municipal de Savigny-sur-Orge (Essonne).
*sept.2021-janv.2023 : référent départemental de La République en Marche !
*depuis juin 2022 : député de la 3ème circonscription de l’Essonne.
-membre de la Commission des affaires économiques.
*depuis sept. 2022 : membre du Conseil d’Administration de l’INA.
*depuis janv.2023 : membre du Bureau Départemental de Renaissance.
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À quoi rêvait le petit Alexis lorsqu’il était enfant ?
« Je crois que comme beaucoup de petit garçon, je rêvais de grandeur, d’espace. Je voulais être astronaute, comme beaucoup je crois. J’avais un télescope dans lequel je regardais les étoiles depuis ma chambre, dans un immeuble HLM. On n’y voyait pas grand-chose. C’était les télescopes que l’on nous achetait dans les magasins de jouet. C’était tout de même du rêve.
« J’ai eu beaucoup de mal à savoir ce que je voulais faire. Je viens d’une famille où personne n’a jamais fait trop d’études. Je n’avais donc pas de modèle là-dessus. Mon père est chef d’entreprise dans le domaine de la plomberie, de père en fils. Ma mère travaille dans un magasin de BTP. Mon beau-père quant à lui est coiffeur. N’ayant pas de modèle d’études, je me suis beaucoup cherché. J’ai beaucoup cherché à savoir comment me rendre utile ?! C’est comme cela que je suis tombé dans la politique.
« À la base, je souhaitais simplement m’engager pour ma Commune : Savigny-Sur-Orge. J’ai cherché comment faire de l’associatif, aller aider les gens. Il s’avère que le moment où je me le suis demandé, c’était en 2013. Le moment où les listes commençaient à se préparer pour les municipales de 2014. J’ai rencontré des personnes qui les préparaient. Finalement, l’engagement associatif dans une Ville mène souvent à l’engagement politique. C’est là où j’ai vraiment découvert la politique.
« C’est le moment où j’ai cherché à me rendre utile, à faire un métier qui ait du sens. J’ai beaucoup cherché comment le faire. Petit à petit, parfois par des hasards positifs, je me suis retrouvé à faire de la politique et puis à trouver ma voie. »
Comment est née votre rencontre avec la politique ?
« J’ai toujours été intéressé, peut-être même passionné par la politique. Je la regardai de très loin. Entre nous, je voyais une très grande barrière à l’entrée de la politique. J’ai appris, plus tard, que cette barrière était plutôt mentale que réelle. Il fallait simplement s’engager pour y accéder. Aujourd’hui j’essaye de le promouvoir auprès des jeunes pour leur dire que justement tout le monde peut d’engager, qu’il est possible. Même si l’on n’est pas prédestiné à en faire, la politique nous est ouverte, tant que l’on a la force de conviction et d’engagement, surtout.
« La manière dont je suis tombé dedans, finalement, c’est que j’étais engagé dans ma Ville par le sport. J’ai fait de la boxe anglaise pendant 10 ans. J’ai fait beaucoup de sport de combat, en étant très engagé au sein de mon club. La politique a commencé lorsque j’ai rejoint l’Université. J’ai fait une Fac d’Économie. Je ne voulais pas faire d’École de Commerce parce que je ne souhaitais pas payer pour cela. Je voyais la comparaison avec mes amis qui y étaient. Eux, avaient beaucoup d’expérience associative.
« Je me suis dit qu’il fallait que je fasse pareil. Il fallait que j’aie des expériences associatives. C’est ce qui me manquait. Le moment où j’ai voulu les avoir, c’est tombé pendant des élections. D’expérience associative, cela s’est transformé en candidature au fond d’une liste municipale. J’y ai pris goût : petit à petit je me suis engagé. Il y a eu toutes ces aventures. J’ai commencé au Centre. Lorsqu’Emmanuel Macron est arrivé, je me suis engagé pour lui et pour les élections qui ont suivi et qui feront surement l’objet des questions à venir. »
Que retenez-vous de vos années d’étudiant en Économie à Paris-Saclay ?
« Le cursus universitaire a poussé à me débrouiller par moi-même, finalement. L’Université c’est un cap assez brutal dans la vie d’un étudiant parce que l’on passe d’un cadre très structuré, qu’est le Lycée, à une grande liberté, qu’est l’Université. C’est là où si l’on a l’envie de s’en sortir. On a intérêt à être débrouillard. On a intérêt à savoir où l’on veut aller et de savoir comment l’on va y aller parce que l’on est un peu livré face à soi-même.
« Ce qui m’a permis d’aller voir un peu partout ce que je pouvais faire, rencontrer des personnes intéressantes, m’engager dans l’associatif et puis dans le politique. Cela m’a également ouvert l’esprit sur l’Économie, sur la Finance, sur toutes ces notions que je connaissais assez peu et sur lesquelles j’ai pu me spécialiser et y trouver mon métier d’ailleurs. Avant de devenir politique, j’avais un métier. [Rires] On va sûrement en parler. [Rires] »
Quelle expérience retenez-vous du Master en Finance et Entreprenariat à Lille ?
« À la fin de ma Licence, je me suis posé la question de ce que je voulais faire. J’ai hésité entre plein de choses. Le milieu de l’Entreprenariat me plaisait bien. J’avais envie d’être entrepreneur. J’avais envie de créer une entreprise. J’avais envie de créer quelque chose, de créer de la valeur, de me lancer. Mais, en même temps, je dois dire que j’avais en moi ce besoin d’avoir un métier assez sûr. Il y avait en fait une certaine sécurité que je recherchais.
« C’est pour cela que tout de même la Finance était un secteur qui recrutait. C’était un peu le choix de la raison. Je cherchais à faire de l’alternance. Je crois beaucoup là-dessus. Je reste persuadé que cela reste un très bel outil pour accéder à l’emploi ensuite et à sa sécurité. Je cherchais donc une formation en alternance. J’ai trouvé ce Master qui est à la fois sur l’Entreprenariat et la Finance. Cela m’a beaucoup plu. C’était à Lille. C’était très sympa, avec l’occasion de découvrir une autre Ville. J’ai choisi cela.
« Je dois dire que ces 2 années de Master m’ont énormément apporté parce que j’ai découvert le monde de l’Entreprise. J’ai été à la direction financière de Saint Gobain, où j’ai compris comment fonctionnait une Entreprise.
« J’ai compris tout ce qu’il y avait à réapprendre lorsque l’on travaille, contrairement à ce que l’on nous apprend à l’École. C’est là où j’ai pu faire finalement cette transition où quand on est étudiant et que l’on vient rechercher un emploi et l’on se demande qu’est-ce que la boite va pouvoir nous apporter ?! À la fin, lorsque l’on a une expérience professionnelle, on est capable de dire ce que nous l’on va pouvoir apporter à l’Entreprise. C’est vraiment cette étape qui m’a permis d’être franchi dans ce Master. »
Comment s’est passé votre expérience de chargé d’affaires à BPI France ?
« C’est encore une autre expérience qui est, encore une fois, un hasard chanceux. J’ai trouvé cette offre-là, à laquelle j’ai postulé assez tôt, pendant mes études. J’ai donc été retenu chez BPI France. Cela a été mon premier emploi post-étude. Je m’y suis beaucoup plus.
« Je ne connaissais pas la Banque Publique d’Investissement avant d’y travailler. Toutes les valeurs que je recherchais s’y retrouvaient. C’est une banque qui accompagne les entrepreneurs, qui accompagne l’Économie. Ceci avec un vrai vecteur social de création d’emplois, de souveraineté, d’aides aux Entreprises. Tout ceci m’a vraiment intéressé. J’y suis resté plus de 5 ans, jusqu’à devenir député. C’est une très belle expérience avec beaucoup de positif. J’y ai énormément appris sur le fonctionnement des Entreprises, tout secteur d’activité confondu mais également sur les potentiels axes d’améliorations, qui font aujourd’hui mes travaux parlementaires.
« Je considère vraiment comme avoir eu de la chance parce que je suis tombé sur le poste qui correspond exactement à ce que je recherchais avec ce volet assez politique, finalement. BPI France est le bras armé de Bercy pour accompagner les Entreprises. En même temps un emploi qui m’a permis d’apprendre un métier. Je crois que c’est important cela. Le fait de savoir faire quelque chose. Je suis très content d’avoir pu avoir cette expérience.
« Chez BPI France, finalement ce que j’ai fait dans ma première partie c’est d’accompagner les Entreprises dans leurs développements, leurs croissances, en France comme à l’International, et puis la Covid est passée par là. On a été le bras armé de l’État pour justement diffuser les aides de trésorerie avec les PGE, avec tout le soutien apporté en conseil et financier aux Entreprises. Un vrai lien entre mon engagement politique et celui professionnel. »
Comment avez-vous vécu les municipales de 2020 ?
« C’était la première fois que je me lançais dans le grand bain avec cette élection municipale. J’ai commencé à nourrir cette ambition, au milieu de l’année 2019, je dirais, de devenir maire de Savigny-sur-Orge.
« Cela a été particulièrement impressionnant à prendre comme décision de se dire que moi, Alexis Izard, je pouvais devenir le maire d’une Ville de presque 40’000 habitants. La Ville dans laquelle j’avais grandi, dans laquelle j’avais été à l’École Primaire, au Collège, au Lycée. Se dire que finalement je peux le faire moi-même. C’est le parti En Marche ! qui me l’a fait comprendre, qui m’a fait confiance, qui m’a dit que j’en avais la capacité. Je l’ai démontré par la suite.
« La période de mi-2019 à mars 2020, il s’est donc passé près d’un an où j’ai travaillé à constituer une liste, préparer un programme, constituer un plan de mobilisation pour aller chercher les habitants en essayant d’expliquer mon projet. Cela a été une expérience humainement incroyable. Je n’ai jamais vécu cela ailleurs. C’est, je crois, l’une des plus belles expériences que j’ai pu vivre parce que l’on y découvre énormément de chose dans cet engagement municipal. Dans une campagne municipale l’on apprend tout sur plein de gens. C’était une expérience formidable.
« Arrive le jour du vote, après une très belle campagne, avec une très belle équipe. J’y croyais énormément parce que l’on avait suscité un bel espoir derrière cette campagne-là. Il se trouve que le 1er Tour tombe pendant l’annonce du Covid. « Nous sommes en guerre ! » Là tout change. On se rend compte que le 1er Tour va arriver mais que la pandémie est là. On commence à en prendre conscience. On commence aussi à en faire porter la faute sur le Gouvernement. J’étais le candidat d’Emmanuel Macron, le candidat d’En Marche !
« Là, la dynamique a changé. On a eu le vote, qui s’est plutôt bien passé, mais pas tel que je l’espérais. J’arrive 3ème. Il ne me manquait que quelques voix pour gagner. C’était assez inédit qu’un candidat purement En Marche !, sur une Ville de 40’000 habitants, puisse réussir à quelques voix, à toucher la 1ère place. On était très peu à y arriver. Pourtant, cela ne suffisait pas pour gagner. Il restait un 2nd Tour. 3 mois, de mars à juin, durant lesquels il va falloir faire la différence et montrer que moi, Alexis Izard, à l’époque 27 ans, je serais capable de gérer une Ville dans une situation aussi inédite qu’une crise sanitaire mondiale. Je me suis donc organisé.
« Je suis allé au près des commerçants. J’ai mis en place un dispositif de soutien aux personnes âgées avec un système d’appels pour les aider, faire leurs courses, leurs porter le nécessaire. Tout cela fait avec ma liste. J’ai mis en place du soutien scolaire pour les enfants isolés chez leurs parents.
« Là, j’ai détecté aussi des personnes qui étaient aussi en très grande souffrance alimentaire parce qu’il fallait nourrir les enfants toute la journée. Ils avaient du mal à se nourrir. On a donc mis en place un système avec les commerçants de la Ville. On a livré des colis alimentaires sur la Ville, mais aussi sur les Villes voisines.
« J’ai livré des centaines de colis alimentaires avec une vraie solidarité qui s’est formé sur la Ville et ses quartiers. Tous les jeunes se sont mobilisés pour aider les plus nécessiteux. C’était assez exceptionnel. Je suis très content de l’avoir fait. En plus de mon travail chez BPI. Je faisais les 2, en parallèle. C’est une expérience assez folle, je trouve, où tout le monde s’est dit que l’on était face à une crise inédite, comment fait-on pour agir ? Campagne ou pas ? On met la campagne de côté. Mon local a servi de débarras où je rangeais toutes les choses que l’on pouvait m’amener pour les donner aux habitants. On s’est organisé.
« Ensuite, retour à la vie à peu près normal, avec le 2nd Tour arrivant. On est reparti en campagne. On a essayé de montrer que l’on était crédible, que l’on saurait gérer la situation. Il s’avère que les habitants m’ont laissé 3ème, en choisissant le candidat écologiste. Il y a une vague écologiste dans ma Ville qui est arrivé.
« Première défaite à une élection mais qui était en même temps très prometteuse parce que j’avais pu montrer, malgré la défaite, que j’étais capable de porter une liste sur une Ville aussi importante. J’avais pu montrer que j’étais capable de gagner, même si je n’avais pas gagné. J’étais capable de le faire. Cela a été un peu mon lancement en politique cette élection, de montrer que malgré mon jeune âge j’étais capable de créer une équipe, un projet, de lancer une dynamique sur une Commune de taille importante, la 4ème de l’Essonne. Le parti a commencé à me faire confiance. J’ai commencé à nouer des liens plus importants. »
Que retenez-vous de votre mandat de conseiller municipal de Savigny-sur-Orge ?
« C’est mon premier mandat électif. Le premier conseil municipal est forcément impressionnant quand c’est la première fois que l’on est élu. Je suivais les conseils municipaux depuis un certain temps. En même temps, très étonnant, étant donné que les conseils municipaux de 2020 n’étaient pas ceux du temps d’avant puisque l’on était avec les mesures sanitaires dues au Covid. On était tous éloignés des autres. On avait des masques. Il n’y avait pas de public. Parfois, il y avait du distanciel aussi. Tout cela était très particulier.
« Il y avait aussi une certaine fierté de se dire aussi que l’on rejoignait le conseil municipal de la Ville dans laquelle on a grandi. On allait pouvoir agir. On commence à s’organiser avec les élus de ma liste avec lesquels j’avais rejoint le conseil. On était dans les différentes commissions. On commençait à comprendre comment fonctionne aussi une mairie, comment on peut agir sur certains dossiers. On essaye aussi d’apporter des solutions en lien avec notre programme pour montrer aussi aux habitants que, malgré le fait qu’une opposition municipale a très peu de moyen d’action, on essaye de proposer quelque chose et d’avancer sur notre programme.
« Tout ceci parce que la défaite lors d’une municipale n’est que le début d’un travail de longue haleine pour conquérir une Commune. Il a fallu s’organiser, continuer à travailler pendant ces presque 2 ans de mandat que j’ai conservé. »
Comment s’est passé votre expérience de référent départemental LaRem ?
« C’est une très belle expérience parce que j’ai eu la chance d’être le référent de La République En Marche pendant la campagne présidentielle. J’étais chargé d’organiser la campagne présidentielle sur le Département de l’Essonne. Ce qui représente 1,2 million d’habitants, 10 circonscriptions.
« Mon rôle étant d’organiser la mobilisation, la relation avec la Préfecture pour signer les documents. Finalement, de faire en sorte que tout ce qui était décider au QG de campagne, se déroule en Essonne. C’était la constitution d’une équipe, d’un réseau, de locaux pour pouvoir accueillir le matériel que l’on recevait. Il fallait faire en sorte que tout soit distribué et que la mobilisation soit égale sur tout le territoire. C’est un grand territoire qui va de zones très denses dans le Nord, à des zones très rurales dans le Sud du Département. C’était très intéressant.
« Il a fallu aussi aller chercher les parrainages. Il y a eu beaucoup de mouvement entre les élus qui nous ne soutenaient pas avant, qui nous soutenaient ensuite. Ceux qui nous soutenaient avant, qui nous ne soutenaient plus. Il fallait voir qui sont nos nouveaux soutiens et les personnes qui ne nous soutiennent plus. C’était vraiment extrêmement intéressant.
« J’ai eu la chance d’être référent de septembre 2021 à dimanche dernier. Maintenant l’organisation a changé. On n’est plus La République En Marche mais l’on devient Renaissance. On devient un parti. On n’est plus un mouvement. J’ai été remplacé par Marie Guévenoux et je suis son numéro 2. Je suis très content de l’être. C’est un choix que l’on a fait ensemble pour continuer à développer le parti sur le Département. On a toujours travaillé ensemble. Je me réjouis de pouvoir continuer à travailler avec Marie Guévenoux. »
Quel regard portez-vous sur la campagne présidentielle de 2022 ?
« Il est vrai que c’était une campagne particulière. Je dois avouer qu’en tant que référent départemental, même si je le voyais et je le ressentais, je ne vivais pas la même chose qui pouvait être dit dans les médias, en disant qu’il n’y avait pas de campagne. Je voyais la mobilisation sur le terrain des militants. Tous les weekends, il y avait entre 50 et 100 évènements qui étaient fait sur le Département de l’Essonne. C’était phénoménal !
« Il y avait beaucoup de monde qui était dehors à coller des affiches, tracter, qui allait convaincre. La campagne a eu lieu. C’est vrai qu’au niveau national cela a été compliqué parce que le président a été mobilisé sur les affaires ukrainiennes. Il avait totalement raison de l’être. C’était son rôle que de le faire.
« Avec le recul, ce que je me dis, c’est que c’est vrai, c’est que l’élection présidentielle, avec celle du maire, est l’élection la plus importante pour les Français parce que c’est là que l’on choisit le cap et quelle est la personne qui va porter notre vision pendant 5 ans.
« Je crois que cette campagne est très importante. C’est important de la mener. Mais en même temps, lorsque l’on arrive dans une période aussi incertaine et aussi périlleuse que celle de la crise ukrainienne. Il faut se rappeler que nous étions dans les prémices. Une attaque en Ukraine, sur le sol européen, c’est quelque chose que l’on n’attendait plus.
« J’en n’ai pas parlé mais mes débuts d’engagements politiques se sont faits sur l’Europe. Je me suis engagé au début avec Les Jeunes Européens. Un des éléments de langage que l’on nous disait, et que je répétais, était que « l’Europe nous permet quand même de ne plus avoir connu de guerre sur notre territoire depuis la Seconde Guerre Mondiale ». C’est une chose que maintenant on ne peut plus dire. C’est tout de même assez incroyable de se dire cela. Se dire que maintenant c’est terminé, que l’on a la guerre chez nous.
« C’est une situation assez périlleuse dont beaucoup d’entre nous espérait que cela puisse s’arrêter assez rapidement. Je crois que le président était assez lucide. Il le disait d’ailleurs : « Je crois que cette crise va durer. » Il avait raison. Il essayait de créer toute l’architecture nécessaire pour faire en sorte que les dommages soient les moins importants possible. Aujourd’hui, ils sont importants et c’était urgent qu’il s’en occupe, je crois. »
Vous avez été élu député de la 3ème circonscription de l’Essonne en juin. Comment avez-vous vécu ce moment ?
« C’était assez exceptionnel, très sincèrement. J’ai gagné avec 51,18 % des voix. C’est une victoire avec plus de 1’000 voix d’avance mais quand même pas si large. Le dénouement de cette affaire a été très regardé jusqu’au bout. C’était assez incertain jusqu’à la fin. J’ai été très heureux d’avoir gagné. J’ai été très heureux de pouvoir garder cette circonscription, qui était déjà macroniste avant moi. Une fierté d’avoir pu apporter cette victoire au mouvement.
« C’est un sentiment de responsabilité qui arrive aussi. Cela fait plus de 3 ans que je milite pour le parti présidentiel, plus de 3 ans que j’en défends les idées. Aujourd’hui, ça y est ! C’est mon rôle que de les défendre et de les porter. C’est donc un sentiment de responsabilité forte qui me tombe sur les épaules. Lorsque l’on gagne, l’on devient député dès le lendemain. L’arrivée à l’Assemblée conforte ce sentiment de responsabilité. On arrive au Palais Bourbon. On se rend compte de l’Histoire qu’il y a en ces lieux-là. Aujourd’hui, notre voix compte. Il faut en prendre toutes les responsabilités qui en découlent.
« Ce soir-là, j’étais avec mon équipe. On comptait toutes les voix, une par une. Il faut savoir que ma circonscription c’est 47 Communes, avec la plus grande Ville qui fait 47’000 habitants et la plus petite qui a 67 habitants. On voit d’abord remonter les petits Villages, avant de voir remonter les grandes Villes.
« On l’a bien vu, sur cette élection-là, les grandes Villes votent plutôt à Gauche et les petites Villes votent plutôt soit pour la Majorité présidentielle, soit à Droite. Ce qui a donc été assez difficile à savoir, étant donné qu’au 1er Tour j’étais arrivé 2ème. Mais tout au long des remontés des résultats, j’étais 1er jusqu’à ce que les grandes Villes n’arrivent en dernier, vu que c’est plus long à compter. Les grandes Villes me faisaient perdre.
« Lors de la restitution des résultats lors du dimanche du 2ème Tour, j’étais en avance. Je n’étais pas serein. Plus les remontées arrivaient, plus je me rendais compte que j’avais beaucoup trop d’avance pour perdre. Le fait que l’avance générée sur toutes les petites Villes de ma circonscription ne pouvait plus être mangé par le retard sur les grandes Villes.
« J’ai commencé la journée avec beaucoup de peur. C’est difficile une journée d’élection. Puis, progressivement, plus les résultats revenaient, plus je me disais : « Mais en fait, ça y est ! » On a fait le travail. On a réussi à convaincre. On va gagner. Et effectivement, on a gagné ! C’est un beau moment ! C’est un beau moment parce que l’on est avec une équipe avec qui l’on a fait campagne pendant des semaines, des personnes qui ont donné énormément de leurs temps. On n’a pas envie de les décevoir, forcément. On a envie de ce moment de joie qu’est cette victoire. L’aboutissement de tant d’heures passées sur le terrain à aller convaincre, à toquer à des portes, à distribuer des tracts. C’était un très beau moment qui était attendu. C’était un très beau moment de partage avec mon équipe. On était très heureux. »
Quel regard portez-vous sur votre expérience et votre rôle de député ?
« On ne peut jamais être préparé à devenir député. C’est une mission qui est tellement exceptionnelle et qui est tellement différente de tout.
« Quand on arrive à l’Assemblée nationale, le constat, je ne pense pas être le seul à le faire, qui est le plus criant c’est que l’on a une nécessité de se spécialiser sur des sujets. Lorsque l’on arrive, on a vraiment plein d’idées en tête. On a envie de changer les choses sur tout. Mais on se rend très vite compte que l’agenda d’un député ne permet pas de s’intéresser à tous les sujets, ou en tous les cas à ne pas bien le faire. Il faut choisir ses thématiques.
« On est d’abord inviter à choisir une Commission permanente. On choisit notre Commission permanente. J’ai choisi celle des affaires Économiques. Au sein de cette Commission, pour moi, je dois choisir les sujets pour lesquels je vais me battre. Ceux pour lesquels je vais me défendre. Ceci pour pouvoir apporter la meilleure réponse, les meilleures propositions possibles. C’est un peu le premier constat qui arrive sur ce rôle-là qui arrive de se dire qu’il va falloir se spécialiser. Même s’il on a envie de changer les choses dans plein de domaine, il vaut mieux réussir à le changer sur au moins une chose que sur rien du tout.
« Le 2ème sentiment qui est assez perturbant, mais je trouve positif, c’est que l’on n’est pas forcément élu pour la fiche de poste que l’on doit remplir ensuite. Ce que je veux dire c’est que ce qu’attendent les électeurs d’un député c’est de la proximité. C’est d’être présent sur le terrain. C’est de répondre à leurs attentes, à leurs craintes. C’est de les recevoir et de leurs apporter des solutions au quotidien.
« Le rôle d’un député c’est de faire la loi à Paris. Un député ne sera pas forcément réélu parce qu’il fait bien la loi à Paris. Il y a eu beaucoup d’exemples sur cette élection-là où des députés brillants à Paris ne se sont pas fait réélire. Ceci peut-être parce qu’ils n’ont pas accordé assez de temps dans leurs circonscriptions. Après, c’est moi qui le dis. Peut-être que ce n’est pas le cas. Il faut donc réussir à faire ce parallèle entre une présence forte sur la circonscription et tout de même beaucoup de temps à l’Assemblée nationale pour rédiger la loi, pour le voter et pour l’amender.
« Il est vrai qu’il y a un paradoxe qui est assez fort entre les deux. Pour autant, je pense qu’il est très important parce que si chaque député est élu sur un territoire, c’est justement pour qu’une fois à Paris, lorsque l’on fait la loi, on doit la teinter des particularités de notre territoire. Il y a un exemple criant que j’aime bien citer lorsque je fais des interventions auprès des élèves c’est la loi sur la corrida par exemple. Si tous les députés étaient des parisiens, finalement la corrida on ne la voit pas. C’est cruel. On s’en moque. On interdit. En revanche, le fait qu’il y est des députés qui soient sur des territoires taurins, pour qui ce soit dans leurs ADN et que ce soit important pour eux. Il est important que pour eux aussi ils soient capables de défendre à l’Assemblée nationale leurs positions. Peut-être de dire que pour vous cela parait cruel, pour moi cela l’est. Mais par contre pour les habitants qui vivent avec ce député, pour ce député-là, c’est quelque chose d’important.
« C’est pour cela que je pense qu’il faille vraiment garder cette implantation des députés sur leurs territoires. Il faut leur permettre d’y aller, ce qui n’est pas forcément évident. L’Assemblée nationale nous aspire énormément de temps. Il faut toujours trouver le temps d’aller sur le terrain et répondre à ces attentes. »
Quelle approche avez-vous vis-à-vis de votre mandat au sein du conseil d’administration de l’INA ?
« Tout d’abord, factuellement, la Commissions aux affaires économiques désignait un membre pour représenter l’Assemblée nationale au conseil d’administration de l’INA. C’est pour cette raison que je m’y retrouve. C’est un mandat qui est fait à titre gratuit. Certain se le demande, je tiens à le préciser.
« La raison pour laquelle j’ai candidaté et été retenu pour y être membre, c’est que sur mon territoire j’ai un projet de création d’un studio de cinéma de grande ampleur. Il y a déjà des films qui s’y produisent. Le dernier Astérix et Obélix a été tourné sur la Base aérienne de Brétigny-sur-Orge. Le film Eiffel avait été tourné sur mon territoire.
« À côté de ce sujet de création, cela découle sur des besoins de formation. L’INA est un acteur important de la formation des métiers du cinéma. C’est pour cela que je m’y suis intéressé. Outre le fait que j’ai toujours regardé tout ce que faisait l’INA. Je trouve cela super. Les Archives de l’Institut National de l’Audiovisuel, je trouve cela vraiment géniales. Ils ont un site super. Ils ont une plateforme aussi, Madelen.
« J’avais vraiment beaucoup de curiosité d’apprendre leur fonctionnement et de voir tout ce qui se faisait et aussi de le protéger. Quand on voit un Cyril Hanouna qui questionne le fait de savoir pourquoi l’on dépense autant d’argent dans le Service Public. Je pense qu’il faut protéger tout cela. Ma candidature allait un peu dans ce sens-là, de donner de la valeur à cette organisation et puis d’y prendre part aussi parce que je trouve cela bien. »
Quelle évolution voyez-vous de votre mandat au sein du Bureau Départemental de Renaissance ?
« C’est une question qui est extrêmement importante et sur laquelle on est en train de répondre actuellement. On est en train de définir le fonctionnement de notre parti.
« Ce que je crois c’est que l’on a un vrai besoin de réimplantation de la politique au local. Les élus locaux sont de plus en plus dépolitisés. Ils ont de moins en moins d’étiquette politique parce qu’ils ne s’y retrouvent plus. Pourtant, on a besoin d’élus locaux qui représentent des idées nationales. On a besoin d’eux au local. Le rôle de ce Bureau Renaissance va être vraiment de réussir à redonner l’envie de politique. Ce qu’En Marche ! avait très bien réussi à faire à l’époque. Puis tout cela s’est enlisé, cela a de moins en moins fonctionné. Les gens se sont de plus en plus désintéressés.
« Le taux de transformation des premiers militants d’En Marche ! jusqu’à la fin, il y en a beaucoup qui sont partis. C’est devenu de la politique et cela les intéressais beaucoup moins. Il faut que l’on arrive à redonner l’envie de politique et que l’on arrive aussi, en quelque sorte, et sans que cela ne soit une insulte, à professionnaliser ces personnes qui font de la politique pour pouvoir les pousser aux élections, les pousser à porter les idées.
« Ce que je crois c’est que toutes les lois que l’on vote à l’Assemblée nationale, tout ce que l’on propose, n’ont aucun sens si l’on n’arrive pas à les diffuser lors du dernier kilomètre. C’est le local qui participe à faire vivre le maximum les lois que l’on vote à l’Assemblée nationale. Lorsque l’on a voté, il y a quelques jours, la loi sur les énergies renouvelables, si l’on n’a pas des élus locaux qui croient en cette loi-là, qui ont envie de la développer. Elle ne verra jamais le jour. L’élu local a un rôle capital pour le développement de nos projets, pour tout ce que l’on vote à l’Assemblée nationale. C’est pour cela que c’est notre rôle aussi, en tant que parti politique, en tant que vecteur d’idées, d’investir ce lieu de débat. Je crois beaucoup en ce nouveau parti pour réussir à diffuser nos idées, pas seulement finalement à l’Assemblée et dans les médias nationaux mais aussi dans tous les conseils municipaux de France.
« Si je peux ajouter aussi quelque chose. Je disais tout à l’heure que j’ai mis du temps à m’intéresser à la politique et à m’y engager. Il s’est passé un temps parce que tout cela parait inaccessible, la politique. On a l’impression, lorsque l’on ne connait personne d’engager, que cela n’est pas pour nous. Ce que je souhaite c’est ce qu’En Marche ! avait réussi à faire pour moi. C’est de continuer à aller chercher des personnes avec des bons profils, des personnes qui ont une vraie appétence à donner du temps pour le pays, à s’engager et à venir faire de la politique. Qu’ils viennent d’un milieu favorisé, non favorisé ; politisé, non politisé. Il faut qu’il soit capable de s’y retrouver. Je crois que c’est vraiment le rôle fondamental d’un parti politique que de s’ouvrir à tous. »
Vous vous imaginez où dans 10 ans ?
« Je me refuse de faire un plan.
« Très sincèrement, là, j’ai une fenêtre de 5 ans où je dois faire le maximum possible pour satisfaire mon mandat, pour faire le plus de choses possibles qui puissent améliorer les secteurs dans lesquels je vais m’engager. Je vais m’y donner à fond. Je vais donner tous mon temps pour cela. Je vais faire en sorte pour qu’à la fin des 5 ans, je puisse me dire que je ne les ai pas perdus. J’ai fait avancer tous les sujets sur lesquels je m’étais engagé, que j’ai pu travailler pour aider les citoyens de ma circonscription. Le fait que la fin de mon mandat ait vraiment servit à quelque chose.
« Ensuite, est-ce que je me représenterai ? Est-ce que je ne me représenterai pas ? Est-ce que j’irai dans le privé ou je resterai dans la politique ? Je ne suis pas capable de vous le dire mais je ne ferme aucune porte. Rien n’était écrit sur le fait que je puisse devenir député un jour. Rien n’est écrit pour la suite, tout peut arriver. J’irai là où je peux être le plus utile, tout en prenant du plaisir tout de même, parce que c’est important aussi de prendre du plaisir dans ce que l’on fait. Sinon, on le fait mal, je crois. »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« On est obligé d’y être lorsque l’on est un politique. Je me sens, en tous les cas moi, obligé d’être présent sur les réseaux sociaux. Je ne pense pas être le plus à l’aise avec eux. J’en garde beaucoup de méfiance. Je vois les dérives monstrueuses qui existent avec ces réseaux-là. On est d’ailleurs en train de proposer une loi, porté par un collègue, Stéphane Vojetta, sur la régulation des influenceurs.
« Je peux partager sur Instagram ce que je fais dans ma journée de député. Je reçois des messages positifs de personnes me disant que c’est super de savoir ce que fait un député. C’est vraiment précieux. Je trouve cela bien de pouvoir montrer tout cela.
« Je gère tout moi-même sauf les publications avec plus de contenus sur le fond, là je les écrit avec mes collaborateurs pour qu’on les postent. Mais sinon le courant de tous les jours, je le gère moi-même. Parce que je crois que cela demande aussi de la spontanéité. Il faut que cela nous ressemble.
« Les outils sur les réseaux sociaux sont super. Par contre, la barrière entre le néfaste, elle est très fine. Cela prend énormément de temps dans la journée. Cela peut pourrir une journée. Il y a beaucoup de négativité, tout le temps. On se fait plus insulter pour la moindre virgule postée que féliciter. Je crois que c’est un milieu qui n’est pas si jeune que cela mais qui est quand même avec beaucoup d’angles morts. Après cela reste un outil super.
« Finalement, cela reste un précieux outil lorsque l’on fait de la politique et que l’on souhaite être diffusé et/ou diffuser des idées. Je ne suis pas encore un spécialiste mais je crois qu’on a le devoir de l’être quand on est un politique parce que l’on a le devoir d’informer les citoyens de ce que l’on fait. Il y a beaucoup de positif dans les réseaux sociaux mais je crois qu’il faut que l’on apprenne à mieux les réguler pour faire en sorte d’éviter au maximum les dérives qui existent et qui sont trop importantes. Surtout sur nos plus jeunes qui peuvent se laisser happer par certaines promotions insidieuses, par de grandes arnaques finalement, voir des choses plus graves et qui sont délictuelles. »
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Merci à M. Izard pour sa bienveillance et sa participation à cet entretien.
Merci à Mme Foehrenbach pour son aide précieuse à la réalisation de l’entretien.