Cette nouvelle vague d’agitation politique que traverse la France, me rappelle à mes devoirs citoyens, et à l’écriture d’un billet pour mon blog que j’avais un peu délaissé ces derniers temps. Il faut dire que cette mise en scène politique, suite aux révélations journalistiques selon lesquelles le ministre Cahuzac ait eu un compte bancaire helvète, a fait couler beaucoup d’encre et laissé des traces.
La première d’entre-elle fut bien sur, la démission du ministre, qui avait de surcroît menti devant la représentation nationale affirmant ne posséder aucun compte bancaire à l’étranger. Ce qui est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase à Matignon, obligé d’envoyer au piloris du journal télévisé de 20 heures le Premier Ministre Ayrault qui se retrouve coincé. Au regard de la Constitution, je m’étais dit en tout logique que l’affaire s’arrêterait là.
Que nenni ! Il faudra que le Président Hollande fasse ce qui pour quoi il critiqua cinq année durant à l’ancien Chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy : un fait divers, une loi. Le rôle prévu dans les textes pour le Premier Ministre est une nouvelle fois bafoué, et l’on fait face à un hyper Président à nouveau, au lieu de rester dans son droit de réserve, prend la place due à son Premier Ministre. A croire que sous la Ve République française, il n’est guère facile d’être Premier Ministre.
La phase de moralisation peut donc commencer, l’Elysée met en route le dispositif, Matignon le surveille, la machine est en phase de rodage. C’est dans cette foulée que les ténors de la classe politique française, tous bords politiques confondus, se lance dans l’étalage publique de ce qui était jusque-là privé : la déclaration de leur patrimoine.
Je me suis donc mise en quête (même s’il est assez mal vu en ce moment) de mon cher dictionnaire Larousse © afin de savoir quelle était la définition exacte de « moralisation » avant de pouvoir poursuivre mon billet. En voici la définition =>
Moralisation : nom féminin
– action de moraliser, de rendre moral.
Moraliser : verbe transitif
– soumettre quelque chose à des règles morales, le rendre conforme ou plus conforme à la morale : Moraliser les journaux.
En ce sens, quel serait alors le seuil patrimonial immoral que les ministres, et/ou les élus, ne doivent pas dépasser ? En toute logique, quand on moralise le droit on aurait une seul limite : soi ! Est-il nécessaire de rappeler qu’une loi ne moralise pas, mais qu’elle dispose ? M. Hollande souhaite moraliser à sa manière les déclarations de patrimoine de son Gouvernement, et du coup moraliser la société. Cela voudrait il donc dire pour le coup qu’il impose sa morale personnelle aux autres ? C’est cela l’égalité ?
Des questions qui resteront vraisemblablement sans réponse de la part du Gouvernement, mais que l’on est en droit de se poser. Je ne suis pas sûr que tout ce ramdam médiatique fera bouger les choses, mis à part, peut-être, les consciences. C’est déjà cela me diriez-vous. Au contraire, j’ai peur que ça stigmatise plus les idées reçues, et que les élus ayant un patrimoine supérieur à la normale ne soient plus élus. Paraitrait qu’en France l’on n’aime pas les riches. Vrai ou faux Monsieur le Président ?
En guise de conclusion je voudrais revenir sur une petite chose qui a été dite par le député bleu marine Gilbert Collard à la télévision cette semaine. Je ne suis guère d’accord avec les idées émanant du Front National et de son mouvement bleu marine, mais je voudrais soulever tout de même une remarque. Il rappelait le fait que pour lui on vivait un retour à la période que la France a connu au moment de la Terreur (1793-1794) avec la mise en place de certificats de civisme pour pouvoir être député de la Nation.
Serait-ce donc vers un retour à cela que souhaiteraient le Président de la République François Hollande et son Gouvernement ?
Qui vivra, verra !
@romainbgb – 12/04/2013