Effet Villepinte

La période de Carême a également commencé pour les hommes et femmes politiques qui se présentent à la course pour la magistrature suprême en mai prochain. Les quarante jours qui nous séparent du premier tour de la présidentielle sont là, et les équipes de campagne des candidats sont sur le qui-vive ! Puisqu’il faut tout de même le rappeler qu’il s’agit d’une élection présidentielle et nullement d’un référendum pour ou contre un homme. Ce que bon nombre de partis politiques et médias ont tendance à omettre !

C’est dans cette optique là qu’au sein de l’UMP, la machine de guerre a repris ses droits. Dimanche 11 mars était organisé au Parc des Expositions de Villepinte, un grand meeting de campagne autour du candidat Nicolas Sarkozy. À travers ce grand rendez-vous ou l’on se rend compte de la capacité du mouvement présidentiel à pouvoir mobiliser les personnes venues de toute la France pour soutenir le Président-candidat. C’est donc le militant que je suis qui s’est déplacé dimanche matin à Villepinte pour écouter les discours et soutenir le candidat de la majorité.

La France Forte à Villepinte © Romain BGB
La France Forte à Villepinte © Romain BGB

#NS2012

Le rendez-vous est donc prit ! Dimanche, 08h30, Place de l’Ecole Militaire à Paris, un car affrété par l’UMP, amène les militants du VIIème arrondissement parisien au meeting de Villepinte. C’est au sein des jeunes pop de la 2ème circonscription parisienne que je me faufile et passerai la durée du meeting francilien. L’arrivée se fait tout en douceur vers les 10 heures, pour pouvoir suivre le Conseil National extraordinaire qui avait été convoqué pour l’occasion. Les invités, les responsables du parti, et les discours commencent alors à se succeder à la tribune. C’est à ce moment là aussi que les militants/adhérents arrivent des quatre coins de la France et du monde.

Le meeting n’avait même pas commencé que quelques jours plutôt la question de la capacité de la salle et le nombre des personnes présentes faisait polémique au sein des médias et partis politiques. 50’000 personnes inscrites avaient été annoncés par l’UMP, Jean François Copé annoncera le chiffre de 70’000 personnes présentes. Je ne suis pas un expert du comptage mais pour y avoir été et vu la disposition de la salle, pour ma part je pense que le chiffre annoncé est bon, mais après ma naïveté légendaire me perdra surement aussi !

Autre élément qui est aussi mis en avant par les détracteurs du Président-candidat : le coût que serait un meeting comme celui-là ! Ce matin, le journal Le Figaro annonce que 16 millions d’euros sont lancés dans le budget de campagne de l’UMP et que le meeting en lui seul aurait coûté 4,5 millions d’euros.

Michèle Alliot-Marie, Jean François Copé, Jeannette Bougrab, Jean Pierre Raffarin, Henri Guaino, Frédéric Nihous, Hervé Morin, Jean François Lagarde, Christine Boutin, Alain Juppé, Bernadette Chirac, et François Fillon font parti de la liste non exhaustive qui ont fait un discours à la tribune. Ceci permettant d’assurer l’unité familiale et de chauffer la salle et la gonfler à bloc pour écouter le discours de Nicolas Sarkozy.

Notons l’absence remarquable de Jean-Louis Borloo et du Parti Radical, qui était tout de même représenté par Messieurs Yves Jégo, André Rossinot, et Laurent Hénart. Ceci dans le contexte de la veille où le PR réunit en Congrès avait choisit finalement le ralliement à Nicolas Sarkozy par une mention recueillant 76% des suffrages exprimés.

14 heures : ça commence !

Après avoir tenu une matinée en haleine, les militants/adhérents sont donc récompensés lorsque commence à résonner dans le Hall 6 du Parc des Expositions, la musique d’entrée du candidat Sarkozy. Le véritable clou du spectacle commence, digne d’un grand meeting à l’américaine, où le candidat fait son entrée seul sur un long chemin blanc le menant à la scène pour prononcer son discours. Tout ceci comme il a su déjà le faire et nous le prouver par exemple au Bourget en novembre 2004 ou plus récemment à la Porte de Versailles à Paris en janvier 2007.

Tout le monde attendait avec impatience ce discours de Villepinte, dans l’espoir de l’annonce d’un programme ou d’une quelconque proposition à se mettre sous la dent. Ceci sera exaucé dans le sens où pour la première dans un discours de campagne pour la présidentielle 2012, un candidat remet la question de l’Europe sur le devant de la scène.

La question de l’hypothétique re négociation du Traité de stabilité économique évoquée par le candidat socialiste a fait sortir de sa réserve le candidat Sarkozy. C’est là qu’à titre personnel je me pose la question de savoir comment, si jamais il est élu à la magistrature suprême, François Hollande arrivera t il à re négocier un Traité dont on a mis un an à mettre sur pied.

C’est à cela que vient contre balancer la proposition faite par Nicolas Sarkozy lorsqu’il évoque la convention de Schengen, sur la libre circulation des personnes et des marchandises au sein de l’Union Européenne et des pays signataires. Le contrôle des frontières n’est plus assuré et du coup ce sont des millions d’immigrés clandestins qui passent les frontières chaque jour pour arriver en Europe. Le cas des côtes italiennes et siciliennes peuvent être citées en exemple, notamment avec l’île de Lampedusa où des milliers de migrants tentent de débarquer chaque jour. Mais que doit on donc faire face à cela ? C’est bien ça la question posée dimanche par le candidat Sarkozy ! Les 7’000 kilomètres de frontières entre la Grèce et la Turquie qui ne sont pas contrôlées, que doit-on faire face à cela ? Une nouvelle crise économique comme celle qu’à pu connaître la Grèce et même l’Espagne, l’Europe ne serait pas prêt à le vivre et à s’en relever ! C’est pourquoi les gardes-fou ont été mis en avant et que le Mécanisme de Stabilité Européen (MES) a été mis en place.

C’est dans ce sens qu’il serait plus judicieux de rediscuter une convention vieille de 17 ans que de relancer un traité d’un mois.

Face aux français

Mardi 06 mars et lundi 12 mars deux débats télévisés, respectivement sur France 2 et TF1, ont vu la présence du candidat Sarkozy en prime time pour pouvoir s’expliquer face aux français et présenter ses idées/programme. La chose n’est pas toujours facile, même lorsque l’on est un orateur brillant comme peut l’être le Président-candidat. Avec le meeting et ces deux interventions télévisées, au cas où l’on n’avait pas compris, la machine de guerre de l’UMP a vraiment repris le terrain sur la sphère médiatique et au sein des français. À tord ou à raison, que l’on soit acquis ou opposants, le droit de réponse face aux français pour le Président-candidat.

« Vous êtes les geeks les plus connecté de la sphère UMP« 

En tant que gazouilleurs j’ai été invité hier soir à suivre en direct depuis le siège de l’UMP, la retransmission de l’émission Paroles de Candidats animée par Laurence Ferrari sur TF1 où Nicolas Sarkozy était l’invité principal. Principe étant simple : le candidat est face à un panel de français pour répondre aux questions et aux attentes des français dans le cadre de l’élection présidentielle. Le Président-candidat étant le dernier invité de l’émission qui avait vu défilé auparavant Eva Joly, François Bayrou, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et François Hollande.

Il est donc 22h45 lorsque le moment attendu de tout militant UMP depuis un moment se produit ! Jérôme Lavrilleux, le directeur du cabinet de Jean-François Copé, membre de l’équipe de campagne du Président-candidat, s’empare du micro. « D’après des tweets de journalistes, annonce-t-il, un sondage à paraître demain donne Nicolas Sarkozy devant François Hollande… » Ceci sera confirmé dès la fin de l’émission via les comptes twitter et notamment par la radio parisienne de la rue François 1er. Au deuxième tour, Hollande bat Sarkozy par 54,5 (moins 2)  contre 45,5 points. C’est donc une effervescence et une certaine liesse qui éclate au sein de la rue de la Convention. Faut dire que depuis le temps que l’on attendait le sondage, le travail de terrain des militants peut être reconnu et le croisement des courbes peut commencer.

Il reste 40 jours avant le premier tour et 54 jours avant le second : soit sept semaines pour tout bousculer ! C’est donc là que le travail doit se faire, pour tout bousculer et pouvoir parler à la « France qui a dit non » ! Ce sont donc les 55% d’électeurs du 29 mai 2005 qui restent dans la ligne de mire du Président-candidat, et qui d’après les sondages seraient encore les mêmes à dire non à un second mandat présidentiel pour Nicolas Sarkozy.

Rendez-vous le 22 avril et le 06 mai prochain !

Le Président-candidat Nicolas Sarkozy à Villepinte © RomainBGB
Le Président-candidat Nicolas Sarkozy à Villepinte © RomainBGB

@romainbgb – 13/03/2012

Un commentaire sur « Effet Villepinte »

  1. Outre les fautes d’orthographe évoquées par Ordain, que je me serais fait un plaisir de sucrer si j’avais vu le sujet au préalable (et de couper certaines longueurs qui nuisent à mon sens à la qualité « vécue » du billet), je relève des morceaux trop propagandistes qui, hélas, nuisent…
    Parler par exemple des « millions » d’immigrés qui passent chaque jour des frontières pour aller vers l’Europe, alors que les officiels disent que 58.000 réfugiés sont arrivés en Europe en 2011, comme je l’expliquais sur mon 3e blogue:
    http://menilmontant.typepad.fr/7avous/2012/01/1500-morts-ou-disparus-en-mediterranee-en-2011.html

    Concernant la Grèce et la Turquie, dont le président Sarkozy fait mine de s’inquiéter maintenant qu’il est candidat, il y a l’opération RABIT, mise en place par Frontex, et à laquelle la France collabore. Le dernier communiqué sur le sujet est ici http://www.frontex.europa.eu/newsroom/news_releases/art116.html un an après le lancement. Et au moins une fois un ministre français s’est rendu sur place (Eric Besson).

    Sinon, toujours concernant la Grèce et la Turquie, je lis 7000kms? C’est quoi cette intox? Il y a… 206 kilomètres (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_la_Gr%C3%A8ce_et_la_Turquie). C’est bien peu en comparaison avec la frontière entre le Brésil et la France (http://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_le_Br%C3%A9sil_et_la_France) que l’Union européenne ne nous aide pas à surveiller.

    Voilà après une lecture rapide.

    Sinon, c’est assez plaisant.

    1. Merci de ton commentaire cher Fabien, je prend note de tes remarques pour la suite de mes articles ! Je reviens demain pour commenter et répondre.

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