Depuis que j’ai pris ma carte au sein de l’UMP, le 02 septembre 2006, je crois que je n’avais jamais vu une élection interne qui aura suscité autant de débat et de passion. Certes le contexte a depuis changé, puisque de parti de la majorité présidentielle, l’UMP est devenu parti de l’Opposition depuis le 06 mai dernier. C’est un fait, le rassemblement et l’union autour des français doit passé par l’UMP si la droite française veut retourner aux responsabilités en 2017. Le départ de Nicolas Sarkozy de l’Elysée a donc relancé la machine interne du parti, restée en stand-by depuis l’élection de ce dernier à la magistrature suprême. Le changement, c’est maintenant !
Une fois les législatives passées, il faut donc se remettre dans le bain électorale interne et dans la procédure des parrainages afin de pouvoir avoir l’investiture pour se présenter à l’élection interne du parti. Cela a déjà fait l’objet d’une note, je reviens donc pas là dessus. Mais depuis le 18 septembre dernier, date de clôture des parrainages, on sait que l’on avait deux candidats prêts à s’affronter : Fangio et la groupie du pianiste ! Je parle bien évidemment, vous l’aurez compris, de François Fillon et Jean-François Copé !
C’est là que mes premiers doutes ont commencés à pointer le bout du nez, à travers la campagne interne qui c’était mise en place au sein de l’UMP. L’endroit où je dois avouer avoir été totalement déçu et perdu, a été sur les réseaux sociaux. Dire que l’on fait tous partie de la même famille politique, et qu’on en est réduit à s’affronter violemment comme si on rejouait le match de la présidentielle 2012 . . . J’arrive peu à peu à comprendre l’expression de Guy Mollet, « la droite la plus bête du monde ».
98 voix !
Ce qui restera aussi dans les anales se sera ce suspens insoutenable où, pendant près de 24 heures, le parti est resté suspendu à la décision de sa commission interne (la COCOE), n’arrivant pas à départager les deux candidats. Les bureaux de vote ont fermé, les dépouillements ont eu lieu dans la soirée de dimanche 18 novembre, dans l’attente de la validation par la COCOE. Coup de théâtre dans la nuit, à 04 heures du matin, le Président de la COCOE, Patrice Gélard, annonce qu’aucun vainqueur ne peut être déclaré et envoie tout le monde au lit.
Le couperet tombe, lundi 19 novembre à 22h40, avec l’annonce officielle des résultats par le Sénateur Gélard. Sur les 300’000 adhérents revendiqués par l’UMP, 176’608 se sont déplacés pour aller voter. 174’678 seront retenus par la COCOE qui annonce par la voix de son président le résultat. Jean-François Copé a obtenu 87’388 suffrages, soit 50,03% des suffrages. François Fillon a obtenu 87’290 suffrages, soit 49,97% des suffrages. L’écart de 98 voix entre les candidats nous démontre la difficulté qu’à dû avoir la Commission de contrôle pour départager les deux candidats.
La COCOE déclare Jean-François Copé, vainqueur de l’élection interne, celui-ci devient ainsi Président de l’UMP pour un mandat de trois ans (2012-2015).
C’est à ce moment là que mon avenir militant au sein de l’UMP en prend pour son grade et me remet partiellement en question sur la suite à donner aux évènements à venir. La part de centriste qui est au fond de moi ne se reconnaît pas en cette « droite décomplexée » vanté par le candidat Copé. Mais en républicain que je suis je dois accepté la victoire de ce dernier et en prendre acte. Je pense que la période de réflexion dont François Fillon nous a fait part hier soir, est plus que nécessaire. Moi aussi j’ai ressenti cette « fracture morale » au sein de notre famille politique, les plaies vont devoir être pensées. Le temps du rassemblement et de la reconquête est venu !
J’attend la décision que prendra Monsieur Fillon dans les jours à venir, pour pouvoir à mon tour voir vers quelles perspectives je peux évoluer, en restant, ou non, au sein de l’UMP. Qui vivra, verra !
« C’est un spectacle comique, il faut rigoler ! » Elie Kakou.
@romainbgb – 20/11/2012