En voyant certaines façons de faire durant cette dernière campagne présidentielle et législative, je me suis décidé à prendre la plume. Je tiens à dire que c’est aussi la lecture du blog du camarade @Fr4nc0is et sa dernière note, qui m’a mis la puce à l’oreille. Comme vous le savez déjà je suis militant/adhérent d’un parti politique depuis septembre 2006. Je dois avouer que depuis j’ai vu évoluer les différentes formes d’actions militantes, qui aujourd’hui ont un peu perdu de tout leurs sens. L’expression reprendre le terrain, prend bien tout son sens, lorsque l’état des lieux s’impose.
C’est un peu ce développement là que je voudrais exposer ici, au travers d’exemple pris au sein de mon parti, pour vous expliquer un peu le sens de ma démarche. En ces derniers jours de campagnes avant le premier tour de la législative, il me paraît essentiel de revenir sur le sujet.
«Des lignes furent déjà écrites sur l’importance du militantisme mais aussi de la formation qui manque souvent aux mouvements politiques.»
On se rend très vite compte qu’au sein du parti il y a trois tendances qui prennent vite le dessus par rapport aux autres. Dans un premier temps, il y a ceux que je qualifierai d’adhérent portefeuille, où la carte est juste un objet culte à avoir et à montrer en soirée. Viennent ensuite ceux qui participent aux réunions, qui se montrent un peu plus, mais qui restent plus dans le «service minimum», ou qui ont un peu, par déception, choisi de se mettre en retrait. Viennent enfin ceux que l’on qualifiera de militant actif, que l’on trouve sur tous les terrains, aussi bien ceux de la rue, les réunions, les Internets. C’est à travers la dernière catégorie que l’on se rend compte qu’il manque alors cruellement quelque chose au sein du parti : la formation !
Chose regrettable puisqu’aujourd’hui, un militant voulant s’investir au sein de la droite française, ne reçoit aucune formation à proprement parler pour pouvoir porter ses idées et son historique sur le terrain. C’est là-dessus que le Congrès à venir de l’UMP de cette automne doit prendre ses marques et poser la base pour les années à venir, pour qu’une certaine crédibilité puisse se poser. L’opposition dans laquelle nous sommes rentrés le 06 mai dernier est partie au moins pour cinq années, il faut donc tenir à base d’une formation si l’on ne veut pas une disparition complète du mouvement et de ses militants.
La question du syndicat étudiant l’Uni a aussi été évoqué par l’ami @Fr4nc0is dans son article, et je pense comme lui que longtemps considéré comme «une école de formation de la droite de demain», la réalité en est toute autre. Puisqu’au fond il n’y a pas de ligne de conduite claire et précise et que le plus souvent tout est fait en mesure de soutenir le candidat le plus susceptible de gagner l’élection.
La question des Internets et de leur présence dans le militantisme nous fait comprendre que malheureusement cette présence est parfois plus néfaste qu’autre chose. Comme le rappelle @Fr4nc0is dans sa note : «Du côté purement pratique, faut-il répéter que l’internet est quasiment inutile en politique, quelle lassitude m’envahit lorsque je vois sur différents réseaux sociaux des gens reprendre à foison les argumentaires débiles des partis, quelle lassitude m’envahit lorsqu’on répète qu’il faut twitter, publier, poster… quelle lassitude.»
En tant que militant actif sur les Internets, je ne vais pas cracher dessus, mais il faut tout de même se rendre compte d’une chose primordiale : rien ne vaut les rapports humains. C’est là dessus que le militantisme de demain doit renaitre et que les Internets ne remplaceront en rien le terrain. L’échange, le dialogue, serrer les mains, allez à la rencontre des gens, toutes ces petits moments de la vie quotidienne, les Internets ne pourront jamais le faire.
Je me suis rendu compte de quelque chose après ses quelques années de militantisme assidu au sein de ma circonscription. Car après avoir vu défilé cinq responsables jeunes, et des dizaines de militants, au fond je dois être le rare militant à y être resté depuis toutes ces années … C’est là où l’on remarque qu’une certaine catégorie de militants existe aussi : les piliers qui restent malgré la tempête et les vents mauvais. Ceux là sont à mettre en opposition avec les majorettes (la majorité) qui sont là pour être sur la photographie de famille, mais qui dès qu’il s’agit de mettre la main à la pâte, il n’y a plus personne ! Ce qui se passe d’ailleurs actuellement dans certaines circonscriptions de France et de Navarre.
Ma position concernant le militantisme a toujours été au service du parti, en essayant au maximum de défendre les idées et les principes qui me sont chers. C’est en ce sens que l’humanisme et le social au sein de la droite m’ont toujours paru important. La tournure que prend les évènements et ma situation personnelle, font qu’une certaine réflexion s’impose à moi-même pour la suite. Mais cela fera l’objet d’un prochain billet, ne vous en faites pas !
C’est pourquoi je voudrais finir avec cette conclusion de @Fr4nc0is : «Il devient urgent de reprendre le terrain d’abord intellectuellement puis de façon militante.»
@romainbgb – le 08/06/2012