Au service de la France.
Chers Lecteurs,
Poursuivons notre galerie de portraits avec une nouvelle catégorie de personnalités, celle de la diplomatie. La politique, autrement.
Après un BTS informatique au Lycée Roosevelt de Reims, notre interlocuteur fréquentera les bancs des IRA à Lille. Le temps des premières expériences professionnelles à la mairie de Lille, autour de Pierre Mauroy.
Suite à cela, sa carrière diplomatique au service de la France commence. Le 1er juillet 1991, il entre au Quai d’Orsay. Tour à tour, il fréquentera les services de la cellule de veille, du Secrétariat Général, de la sécurité des personnes et du centre de crise du ministère des Affaires étrangères.
La carte de l’élu local. En poursuivant sa carrière de diplomate, notre interlocuteur sera également maire de la commune de Fossoy, entre 2001 et 2008.
La carrière diplomatique reprend le dessus. Il poursuit son chemin en devenant consul général adjoint à New-York.
Cabinet ministériel. Suite à la campagne présidentielle de 2012, une nouvelle expérience s’offre à lui, celle du cabinet ministériel. En effet, il sera directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui.
Après cela, un retour au Quai d’Orsay. Ceci avant de s’envoler outre-Atlantique, pour devenir Premier Conseiller à l’Ambassade de France à Washington. Ce qui l’emmènera à son poste actuel, pour goûter aux joies de chef de poste, dans un Consulat Général.
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Patrick LACHAUSSEÉ, Consul Général de France à Genève.
Compte-tenu des règles sanitaires que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé lors d’un appel en visioconférence, le 18 février 2021.
Bonne lecture !
@romainbgb – 01/03/21
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Bio Express de M. Patrick LACHAUSSÉE :
*1967 : Naissance à Laon (Aisne).
*1987-1989 : BTS Informatique et Gestion au Lycée Roosevelt à Reims (Marne).
*juin 1989-déc.1990 : éducateur pour la réinsertion sociale de personnes en grandes difficultés.
*1990-1991 : diplôme d’administration publique, administration générale et gestion à l’IRA de Lille (Nord).
*juil. 1995 – fév. 2005 : responsable opérationnel de la cellule de veille/cellule de crise au ministère des Affaires étrangères.
*mars 2001 – mars 2008 : maire de Fossoy (Aisne) ; Vice-président de la Communauté de Communes de la Vallée de la Marne.
*sept. 2001 – juil. 2006 : co-fondateur, producteur et directeur artistique du Festival des Mondes Solidaires de Fossoy (Aisne).
*fév. 2005 – juil. 2007 : chargé de mission au Secrétariat Général du ministère des Affaires étrangères.
*avr. 2007 – juil. 2008 : sous-directeur de la sécurité des Personnes au ministère des Affaires étrangères.
*sept. 2007 – juil. 2009 : chef de l’équipe de préfiguration puis directeur au centre de crise du ministère des Affaires étrangères.
*juil. 2009 – mai 2012 : Consul général adjoint au Consulat général de France à New-York (États-Unis).
*mai 2012 – avr. 2013 : directeur de cabinet de la ministre déléguée à la Francophonie.
*mai 2013 – août 2016 : inspecteur au sein du ministère des Affaires étrangères.
*jan. 2015 – août 2019 : Premier Conseiller à l’Ambassade de France aux États-Unis.
*depuis août 2019 : Consul général de France à Genève (Suisse).
*Auteur d’un premier roman, Revoir Fatima, et d’une nouvelle, Le Retour du Printemps ». Il devrait publier son second roman intitulé Bourama en septembre 2021.
*chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur.
*chevalier de l’ordre national du mérite.
*décoré de la médaille d’or d’honneur des affaires étrangères.
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A quoi rêve le petit Patrick quand il est enfant ?
« Je voulais être chef d’orchestre. J’ai toujours fait beaucoup de musique, j’ai joué dans de nombreux groupes de jazz et de rock, comme pianiste ou bassiste. Je devais être haut comme trois pommes, ma mère m’a demandé ce que je voulais faire et j’ai levé mes bras en les agitant comme si je dirigeais un orchestre. En fait, aujourd’hui quelque part, c’est un peu le cas ; gérer un Consulat, c’est être un peu un chef d’orchestre de différentes sections d’instruments.
« La diplomatie, c’est venu beaucoup plus tard. Pendant mes études, je ne me prédestinais pas dans cette voie mais plutôt vers le droit, l’informatique, la psychologie. J’ai butiné un peu partout.
« Après mes études, je suis parti au Canada pour travailler dans une société de service informatique. Lorsque je suis revenu en France, je me suis occupé de personnes en grandes difficultés sociales à qui j’ai donné des cours pour aider à leur réinsertion.
« Un peu plus tard, j’ai passé un concours de la fonction publique, le concours d’entrée à l’Institut Régional d’Administration. Je l’ai réussi et je suis ainsi arrivé à Lille en plein janvier. Lille est une ville que j’ai vraiment adorée. À l’occasion d’un forum entre les écoles et les administrations, je suis tombé sous le charme d’un grand diplomate, Édouard Braine qui était à l’époque directeur au Quai d’Orsay. Je me suis dit : « c’est là et avec lui que je veux aller travailler ! » J’ai travaillé dur. J’ai réussi à terminer ma scolarité dans la botte. J’ai ainsi rejoint le Quai d’Orsay le 1er juillet 1991. 30 ans déjà ! »
Comment avez-vous vécu vos années étudiantes au Lycée Roosevelt de Reims ?
« J’ai passé de très belles années à Reims. C’est dans ce lycée où a été signée la reddition de l’armée allemande, le 7 mai 1945. « Dans le petit lycée de briques rouges » comme Franklin D. Roosevelt aimait à le décrire.
« J’y ai eu des professeurs et des conditions de travail extraordinaires, et nous travaillions dans une très bonne ambiance. J’ai appris énormément de choses dans cet établissement. C’est là aussi où l’on apprend à forger des liens avec un certain nombre d’amis qui le sont toujours et, avec lesquels j’ai fait, pendant très longtemps, de la musique. »
Que retenez-vous de votre année Lilloise à l’IRA ?
« En réalité, j’y suis resté à peu près deux ans. J’y ai passé deux années extraordinaires. Je suis ce qu’on appelle un gars du Nord, mes grands-parents, émigrés polonais au début des années 20, s’étaient installés non loin de Lille, à Oignies dans le Pas-de Calais, pour travailler à la mine. Ma famille s’est ensuite installée plus au sud, dans l’Aisne à Laon.
« J’ai beaucoup apprécié ma scolarité. Au sein des IRA, on a accès à un niveau de formation très élevé et de très bon niveau. Les professeurs y sont des experts dans leur domaine, on passe de la théorie à la mise en situation rapidement et la pédagogie qui y est appliquée permet de former des cadres A de la Fonction publique rapidement opérationnels et tout terrains. Ce sont des écoles qui restent relativement peu connues et qui mériteraient de l’être davantage. Je pense qu’elles forment des agents de la fonction publique qui leur permettent d’atteindre rapidement des vraies responsabilités dans l’administration et dans tous les secteurs. Alors que beaucoup de mes camarades repartaient vers Paris ou leurs régions d’origine, pour y faire leurs stages, j’ai, pour ma part, fait tous mes stages à Lille.
« Le premier à la Ville de Lille, à la direction générale de l’Action sociale. Ce qui m’a donné l’occasion de rencontrer le maire de l’époque, Pierre Mauroy ; d’avoir des contacts assez étroits avec son cabinet et le secrétariat général de la Mairie, pour un certain nombre de dossiers. J’avais travaillé notamment sur un important chantier, celui de la tarification sociale de certains services publics, un travail passionnant. Puis, j’ai également fait un stage auprès de ce que l’on appelait, encore à l’époque, la direction départementale de l’Équipement. Cela m’a permis de participer aux travaux de développement d’un système de cartographie numérisée ultraperformant. J’ai ainsi capté des idées que j’ai pu utiliser dans d’autres fonctions. J’en garde un excellent souvenir. »
Quel regard portez-vous sur votre rôle de responsable opérationnel de la cellule de veille/crise au ministère des Affaires étrangères ?
« C’est une aventure que je dois à plusieurs personnes qui m’ont fait confiance. Un matin, mon nouveau directeur se présente dans mon bureau et me dit : « Patrick, vous voilà directeur opérationnel de la cellule de crise du Quai d’Orsay ! » Après avoir passé trois ans dans le service informatique du Quai d’Orsay ; puis dirigé un service administratif et financier dans une grande direction générale, je me retrouvais en charge de la sécurité des français de l’étranger, à un moment donné où, il y avait énormément de crises.
« En 1996, on se souvient de l’atroce assassinat des moines de Tibhirine ; une première évacuation de français en provenance de la République Centrafricaine. En 1997, le Congo-Brazzaville s’embrasait à son tour, une crise grave qui s’est étendue sur l’ensemble de l’année, avec des points forts et douloureux en mai-juin et en octobre. Au même moment, une crise plus difficile à gérer encore, au Cambodge, durant laquelle notre ambassade reçut un obus de mortier, heureusement sans faire de victimes.
« Face à cette accumulation de crises, l’administration a souhaité s’adapter et évoluer pour se moderniser et disposer d’un outil de préparation et de planification opérationnelles. Mon directeur, Jean-Pierre Lafon, m’en confia la responsabilité. Et, tout était à faire. En Matière d’organisation, d’élaboration de procédures, de mise en place de moyens, de réflexion globale et stratégique, en lien avec d’autres administrations comme les Armées, les différents services de l’État en charge de la sécurité, que ce soit en matière de santé, de sécurité civile, d’opérations militaires, de sécurité intérieure… À partir de ce moment-là, on a commencé à développer énormément de procédés et de méthodologies. Dans le courant de l’été 1997, ma direction propose au ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine et au président de la République, Jacques Chirac, de créer la Cellule de veille sur la sécurité des français à l’étranger. Ce fut chose faite et on m’en confia la responsabilité.
« Très vite, on a développé toute l’organisation préparatoire à la gestion de crise, selon leur typologie et leur nature. On a investi énormément de moyens financiers, dans des matériels de communication. On a même transformé, dans des pays en proie à des situations de crises, certains ambassadeurs et diplomates en animateurs de radio FM, moyen que nous utilisions pour diffuser des informations à une plus large communauté [Rires]. On a fait un gros travail pour repérer, identifier, disposer de coordonnées de toutes les communautés dites isolées. Cela pouvait être des religieux, des ONG, des entreprises, répartis sur des territoires étendus ou dans des zones d’insécurité. On a également mis en place les plans de sécurité. On a également créé, la toute première version du site « conseils aux voyageurs ». Nous les avons développés pendant deux ans avant leur mise en ligne officielle. La cellule de veille était comme une start-up qui, en plus de tout cela, gérait de nombreuses crises.
« Ce modèle est dû à la réunion de personnalités comme le directeur des français de l’étranger de l’époque, l’ambassadeur Jean-Pierre Lafon, et son adjoint, M. Jean-Loup Kuhn-Delforge, sans oublier mon ambassadeur ici en Suisse, M. Frédéric Journès avec lequel nous avons tant collaboré sur tous ces sujets. »
Vous avez été élu local, en étant maire de Fossoy ; vice-président de la Communauté de Communes de la Vallée de la Marne. Quel souvenir en gardez-vous ?
« C’est avant tout une expérience qui m’a permis de m’enraciner dans le local. Pour des raisons personnelles, j’habitais dans ce village sur les coteaux de la vallée de la Marne non loin de Château-Thierry. Mon statut me permettait d’être élu mais je n’avais pas pensé pouvoir être maire. J’aspirais à devenir conseiller municipal, peut-être adjoint. Puis, le moment de choisir le maire, lors du conseil municipal suivant l’élection, Madame Boileau, que nous avions soutenu depuis le départ, nous a dit : « je préférerai que ce soit Monsieur Lachaussée, qui devienne maire ! » et c’est ainsi que j’ai occupé ces fonctions pendant un mandat.
« Être maire, c’est un travail de proximité que je relie souvent à mon expérience actuelle de Consul général. C’est un travail de lien direct avec les habitants, au service de tous les habitants. C’est parfois un travail de juge de paix où on règle des conflits de voisinage. Un travail fait de propositions, de projets, de suivi de projets, d’investissements, de recherche de financements, avec le souci constant d’être en conformité avec les besoins et les moyens de la commune comme le maintien de l’école, de commerces de proximité, des services de transports publics…
« Au conseil municipal, nous menions un vrai travail d’équipe. Celle-ci était composée à la fois de jeunes, de moins jeunes, certains étaient en recherche d’emplois, d’autres à la retraite, des viticulteurs comme Mme Boileau, des agriculteurs, des ouvriers ou des travailleurs agricoles… Cet assemblage de bonne volonté nous a permis de développer l’intégralité du programme qui avait été défini au moment de la campagne municipale. Je crois pouvoir dire avec humilité que ce travail a permis un certain développement du village. Ce n’était qu’une étape, mes successeurs ont poursuivi le travail. L’actuel maire, M. Hervé Leduc, travaillait déjà avec moi, en tant qu’adjoint aux finances. Il n’y avait pas de politique, dans notre esprit, si ce n’est celle du respect que nous devions à la population du village. Notre seule motivation était de nous mettre au service de la collectivité, avec nos expériences, nos compétences, nos qualités et nos faiblesses. Il y avait de quoi faire. C’est certes un petit village de 580 habitants, mais le travail ne manquait pas.
« C’est une expérience humaine très enrichissante, très prenante, mais surtout, très valorisante. À un moment donné, il a fallu que je fasse un choix difficile. Soit, je continuais une carrière politique, soit j’avançais dans mes fonctions diplomatiques. Ce qui voulait dire pour moi, partir à l’étranger. Les deux étaient incompatibles. J’avais ma famille. J’avais mes enfants. Mon épouse est elle-même diplomate. On a fait le choix de partir à l’étranger. »
Quel regard portez-vous sur vos années au ministère des Affaires étrangères au Secrétariat Général et à la Sous-direction de la sécurité des Personnes ?
« Pendant que j’étais maire, je poursuivais mon travail au Ministère. J’ai géré des crises pendant presque 10 ans, de 1995 à 2004.
« Pour des raisons personnelles, à ce moment-là, je ne pouvais pas partir à l’étranger. Le secrétaire général m’a alors proposé de rejoindre son équipe de chargés de mission et j’ai immédiatement accepté. Le Secrétaire Général au Quai d’Orsay, c’est en quelque sorte, le grand patron de toute l’administration du ministère. Il a, à la fois, un rôle de coordination de l’ensemble des services, de mise en œuvre de toutes les décisions politiques. Son rôle est également très politique, puisqu’il représente le ministre dans de nombreuses enceintes dans des dialogues bilatéraux de très haut niveau.
« Dans l’équipe nous étions trois chargés de missions. Nous nous répartissions l’ensemble des dossiers. Cela permettait à chacun d’avoir une vision d’ensemble du fonctionnement du ministère. J’ai traité pour ma part beaucoup de sujets liés aux moyens et à la gestion, aux ressources humaines, aux questions immobilières, aux questions de sécurité, la politique de développement, la coopération dans les domaines culturels, scientifiques, éducatifs etc… On était au début de la mise en œuvre de la LOLF. Tout cela a été vraiment passionnant.
« Un jour, en septembre 2007, le Secrétaire Général, Philippe Faure m’appelle pour me dire le ministre, M. Bernard Kouchner souhaite renforcer les moyens de gestion de crise et qu’il souhaite me confier la mission visant à créer un centre de crise.
« C’est à ce moment-là que l’on m’a confié la sous-direction de la sécurité et des personnes. Pendant que nous construisions l’architecture du Centre de crise en lien avec son actuel directeur, Éric Chevalier, nous continuions à gérer des crises avec l’équipe de la sous-direction de la sécurité des personnes. En parallèle, sous l’autorité du Secrétaire général, je dirigeai une petite équipe composée de personnes extraordinaires, le Docteur Christophe Schmit, Matthieu Gressier, Olivier Poupard et Valérie Pipelier pour mettre en œuvre ce nouveau service. Nous avons peu à peu bâti une nouvelle organisation de la gestion des crises. Nos travaux préparatoires recouvraient tous les domaines, le management et l’organisation du nouveau dispositif, son fonctionnement administratif, la coopération interministérielle, la coopération européenne, l’élaboration de l’organigramme, de procédures, le suivi des travaux d’installations immobilières et techniques avec l’appui des meilleurs ingénieurs et informaticiens du Quai d’Orsay. Peu à peu nous y sommes arrivés. Le projet initial prévoyait de réunir les services des urgences humanitaires et la sécurité de nos compatriotes dans un seul ensemble. Et le 2 juillet 2008, le nouveau Centre de Crise était inauguré. »
Comment s’est passé votre expérience de Consul général adjoint à New-York ?
« Après dix-huit ans à Paris, c’était une première expatriation. Il y a pire ! [Rires] Sur le plan personnel, avec ma famille, nous étions très heureux à New-York, notre fille y est d’ailleurs née. Sur le plan professionnel, l’activité était à la fois intense et passionnante. Mon expérience consulaire au sein de la direction des Français de l’étranger m’a été très utile et j’ai découvert d’autres facettes du métier.
« J’avais un rôle de manageur de l’ensemble du Consulat général : organiser le fonctionnement d’un consulat, faire en sorte qu’il puisse accueillir le public et les usagers, dans les meilleures conditions, faire en sorte que les agents soient reconnus pour les qualités, gérer une équipe importante.
Pour cela, j’ai eu la chance de travailler au contact d’un grand Consul Général, Philippe Lalliot, que je connaissais déjà – nous avions partagé le même bureau au Secrétariat général – et qui est maintenant ambassadeur au Sénégal. C’était passionnant !
« Au quotidien, nous devions être multitâches et interchangeables : assurer les relations avec les journalistes, travailler sur des dossiers plus administratifs ou juridiques ; Toucher au domaine consulaire pur. Traiter des questions liées aux prisonniers, dont certains, parfois, pouvaient être dans le couloir de la mort.
« Dans notre activité, il y avait également une dimension économique, faite de dialogue avec les acteurs économiques, dans le domaine de la finance, de l’innovation, des biotechnologies…
« Puis nous organisions les volets bilatéraux des visites du président de la République et des Ministres, de parlementaires, de présidents de régions, de maires de grandes villes, généralement liées aux Nations-Unies. On travaillait main dans la main avec les collègues de la Représentation Permanente auprès des Nations-Unies.
« Vous le voyez, la palette d’activités est très large. Cela m’a permis de développer, aussi, d’autres compétences. »
Vous avez été directeur de Cabinet de Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie. Que retenez-vous de cette expérience ?
« Dans le domaine de la Francophonie, nous avons beaucoup travaillé avec les experts du Quai d’Orsay, avec les experts des Nations-Unies qui se chargent du suivi des questions de la Francophonie et des relations avec l’Organisation internationale de la Francophonie. Nous avons également beaucoup travaillé avec l’Institut Français, les Alliances françaises, l’AEFE ; tout ce qui compte dans le développement et le rayonnement de la langue française à l’étranger. Le président de la république avait demandé la préparation d’un plan d’action pour la Francophonie et durant plusieurs mois, nous avons beaucoup consulté d’acteurs au service de la défense et de la promotion de la langue française, pour évaluer les besoins et permettre ainsi à la ministre, Mme Benguigui de présenter ce plan au chef de l’État.
« Avec Madame Benguigui, nous avons beaucoup travaillé sur l’organisation du Sommet de la Francophonie à Kinshasa. Ce qui n’était pas une chose simple compte-tenu des enjeux sécuritaires et politiques, liées à cette conférence.
« On a également travaillé sur un projet qui lui tenait à cœur, et j’ai ainsi participé à la création du 1er Forum mondial des femmes francophones. Comment mettre du féminisme dans la Francophonie ? Qu’est-ce que cela voulait dire être une « femme francophone » ? Comment favoriser la scolarisation des jeunes filles dans des endroits où elles en sont écartées. Œuvrer contre les mutilations génitales et l’excision. Former des infirmières, des docteures, des professeures. Nous avons ainsi mis en œuvre de nombreux projets au service d’une population importante. On avait mis en place un programme de formation à destination de cent mille professeurs de français.
« Elle déployait une grande énergie pour développer des relations avec de nombreux Chefs d’États, tant en Asie, qu’aux Caraïbes et en Afrique. Nous lui préparions ses déplacements, ses dossiers. Je l’accompagnais souvent. Nous entretenions des relations étroites avec les grands acteurs au service des droits des enfants, l’homme et des femmes comme le Docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix. Mme Benguigui a cherché à développer une certaine idée de la Francophonie, en lien avec les principaux partenaires, dans le cadre de l’OIF.
Ce fut un travail passionnant. Nous travaillions sur des sujets globaux, dans les domaines culturel, l’éducation, les droits reproductifs, les droits de l’Homme, aux questions de santé… »
Comment avez-vous vécu vos années à Washington, auprès de Gérard Araud, comme Premier Conseiller de l’Ambassade de France aux États-Unis ?
« Gérard Araud et moi, on se connaissait depuis New-York ; il était Représentant permanent auprès de l’Organisation des Nations-Unies lorsque j’étais au Consulat général. Et lorsque je suis arrivé à Washington, j’ai eu grand plaisir à le retrouver. Cela a été une expérience particulièrement forte. Gérard Araud fait partie de cette catégorie des grands ambassadeurs écoutés, respectés. Il est doté d’une grande culture, d’une capacité d’analyse phénoménale, d’une capacité de synthèse exceptionnelle. Il possède aussi la capacité de transmettre ses connaissances à ses équipes ; que ce soit dans le domaine politique, dans le domaine économique, dans le domaine stratégique, dans les relations internationales. Cela a été une expérience importante à la fois pour moi comme pour celles et ceux qui ont eu la chance de travailler avec lui. »
Vous êtes nommé en août 2019, Consul général de France à Genève. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ? Comment appréhendez-vous votre rôle de Consul général ?
« J’ai ressenti tout d’abord énormément de fierté pour l’honneur et pour la confiance que m’accordaient le président de la République et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères pour cette nomination. Et j’ai également ressenti beaucoup d’humilité. C’était ma première nomination, pour diriger un consulat général de cette importance, et dans ma carrière, même si j’avais dirigé des sous-directions, le centre de crise pendant quelques mois, le Cabinet de Mme Yamina Benguigui, je n’étais pas encore devenu ce que l’on appelle, dans notre jargon de diplomates, Chef de poste, notamment chef de poste consulaire, Consul général.
« Être Consul Général de France, c’était nouveau. Il a fallu s’y préparer, découvrir une nouvelle équipe, y glisser une méthode, un savoir-faire, un savoir-relier, aller à la rencontre de cette communauté française que je ne connaissais pas, travailler avec les élus, les entreprises, les associations, développer des réseaux de contacts et apprendre beaucoup sur l’organisation administrative et politique suisse et de chacun des six cantons qui composent la circonscription consulaire dont j’ai la charge.
« Avant même de rentrer dans mon bureau, j’ai souhaité organiser une cérémonie, à la fois symbolique et en même temps, faite de recueillement, de reconnaissance et de gratitude devant un monument aux Morts qui se trouve juste à côté du Consulat, aux Bastions. 883 noms y ont été gravés sur un monument élaboré par l’architecte Julien Flegenheimer et le sculpteur français, Jean-Baptiste Larrivé, après la Première guerre mondiale et la Seconde guerre mondiale. Sur ce monument, figurent côte à côte les noms de soldats français et ceux de volontaires suisses, partis de Genève, pour rejoindre les fronts durant la Première guerre mondiale, morts pour la France. Au moment de poser la gerbe, je lis un nom gravé sur la pierre du monument. Ce nom me parle et me trouble, celui de l’Aspirant Charles Armand du Rougé. Ce soldat engagé pendant la seconde guerre mondiale est mort alors qu’il défendait un pont non loin du village où j’avais été maire, un pont qui désormais porte son nom. C’est ainsi que j’ai fait mes débuts au Consulat général. Un vrai moment d’intenses émotions.
« Un Consul Général de France à Genève, qu’est-ce que c’est ? C’est d’abord un manager, un chef d’équipe, un rôle d’autant plus important, lorsqu’il anime comme je le fais une quarantaine de femmes et d’hommes, aux expériences et au parcours différents et complémentaires. Certains travaillent au Consulat depuis longtemps. D’autres, comme moi, ne le sont que pour quelques années. Et c’est ensemble que nous travaillons pour la plus grande communauté expatriée au monde.
« J’administre en effet, une communauté extrêmement importante. Avec mon équipe, nous avons souhaité améliorer l’accueil de nos usagers. On a souvent l’idée du guichet de l’administration, un peu poussiéreux etc… C’était le cas. Avec l’accord de mon prédécesseur et le soutien du ministère des Affaires étrangères, nous avons rapidement lancé une campagne de travaux pour améliorer l’accueil de nos compatriotes en travaillant sur l’organisation des espaces, la luminosité, le confort, la réduction du bruit. Il a fallu casser les cloisons, réorganiser les espaces, mettre de nouvelles formes de circulations à l’intérieur … Tout cela a été élaboré avec la participation de l’ensemble de mes collaborateurs qui ont ainsi pu exprimer leurs idées quant aux nouveaux aménagements.
« Une autre mission importante, c’est une mission de contacts et de relations. Avec la communauté, les élus au conseil consulaire, le Consul général et son équipe sont avant tout des agents de proximité. J’ai aussi développé des relations avec des acteurs politiques locaux comme les conseillers d’État dans les différents cantons, les maires, les acteurs économiques, les acteurs culturels, les acteurs dans le domaine de l’éducation, de l’université, de la science, de l’innovation. C’est une autre partie de mon activité que j’ai mis en œuvre rapidement après mon arrivée à Genève. J’ai ainsi sillonné les six cantons de la circonscription consulaire, que sont les cantons de Genève, de Vaud, de Neuchâtel, du Jura, de Fribourg et du Valais.
« Un autre aspect de mes fonctions me donne l’occasion d’entretenir des relations avec des élus en France, des élus du Grand Genève, du Pays de Gex. J’ai eu des rendez-vous avec les maires, les conseillers, les présidents d’agglomérations etc… Également, les collègues de la préfectorale, préfets, sous-préfets, … etc… Pendant les premiers mois, j’ai mené une activité intense de contacts, de relations, de visites, d’entretiens et de travail sur la coopération transfrontalière. »
Comment vivez-vous cette période pandémique ?
« Février 2020, on sent que les choses commencent à évoluer dans un mauvais sens. Jusqu’au 13 mars 2020 où je suis dans l’obligation de fermer les locaux consulaires, pour des raisons sanitaires, dans le respect des réglementations sanitaires locales et des instructions que nous recevons de Paris. Avec ce confinement à la fois en France, mais également en Suisse, qui limite l’ensemble des activités. On fait face à une situation sanitaire que personne ne connait. Les mesures de précautions sont naturellement à la mesure de cette méconnaissance. Ce qui ne veut pas dire que l’on arrête de travailler pour autant.
« Il a fallu réorganiser notre Consulat pour élaborer une nouvelle stratégie de communication pour dialoguer avec notre communauté. Nos compatriotes ne vont pas tarder à nous appeler en grand nombre. On met en place une cellule de réponse téléphonique. Douze personnes se relaient de 8 heures du matin à 21 heures, sept jours sur sept. on traite aussi des courriels. On va mettre aussi à jour le site Internet plus de quatre-vingts fois et notre foire aux questions verra ses consultations s’envoler. On va diffuser des informations sur les réseaux sociaux. J’envoie des courriels régulièrement à notre communauté.
« J’ouvre une parenthèse, c’est la raison pour laquelle il est si important de s’inscrire au Consulat lorsque l’on vient s’installer en Suisse ou dans n’importe quel pays. Il est vraiment important que l’on puisse rester en contact et ainsi fournir des informations au plus grand nombre. J’insiste régulièrement et j’insisterai encore dans les semaines qui viennent, pour promouvoir l’inscription au registre consulaire. C’est une sorte de police d’assurance gratuite, l’assurance d’avoir accès à l’information que nous diffusons surtout en cette période de crise. Ce n’est pas obligatoire, mais c’est recommandé et en plus, ça ne coute rien.
« Il a fallu ensuite gérer des situations difficiles et douloureuses. On a eu notre lot de décès dans la communauté française. Il y a eu aussi des problématiques liées aux violences faites aux femmes, qu’il a fallu traiter avec les autorités de police locale. Il a fallu traiter des accidents routiers. Nous avons ainsi accompagné de nombreux compatriotes. Nous les avons assistés et aidés dans ces situations tragiques qui peuvent toutes et tous nous toucher un jour ou l’autre.
« J’ai la fierté de dire que mon équipe est restée sur le pont, soudée, unie, solidaire, efficace et bienveillante. Ce constat a été, pour moi, une grande récompense, une grande satisfaction. Voir la capacité de réponse et la résilience de mes collaborateurs pendant cette période qui a duré 85 jours. Je le dis avec toute ma gratitude. Toute cette énergie positive nous a permis de tenir.
« A cette période, nous avons également organisé, en lien avec le conseil fédéral et les conseils d’État, les équipes des hôpitaux à qui nous devons tellement, le transfert de malades depuis les hôpitaux de la région Grand Est et de la région Bourgogne-France-Comté. Cet épisode de la crise nous a montré l’extraordinaire réactivité de nos partenaires suisses, la fraternité et la solidarité ainsi exprimées a permis de sauver des vies. Cela démontre aussi les liens indéfectibles d’amitié qui unissent nos deux pays. Que toutes et tous en soient une nouvelle fois remerciés.
« Puis, en juin, il a fallu rouvrir le service. On l’a fait étape par étape. Il a fallu, à ce moment-là, s’organiser différemment. On ne pouvait pas rouvrir le Consulat tel qu’il était avant. Il fallait organiser l’accueil de nos compatriotes différemment. On a mis en place un dispositif de rendez-vous. Tout d’abord en en limitant le nombre puis, peu à peu, on a augmenté les jauges de rendez-vous. En formant les agents, parfois à faire autre chose que ce qu’ils faisaient juste avant la crise ; à mettre en place des plages horaires différentes. Il a fallu mettre en place un plan de protection sanitaire pour les agents et pour les usagers, réaliser quelques investissements. Celui qui a inventé le plexiglas, il peut aller en vacances aujourd’hui [Rires]. On a dû acquérir des désinfectants, des masques, mis en place une procédure pour l’accueil du public, la manipulation des documents.
« Cette réorganisation nous a demandé beaucoup de temps et d’énergie. Mais depuis le mois de juin dernier, nous sommes restés ouverts, accueillant plusieurs dizaines de compatriotes chaque jour. Ceci même pendant les phases où les incidences étaient très élevées en Suisse, notamment à Genève. On y a frôlé les 2’900 cas pour 100’000 habitants à un moment donné, en décembre. Il a fallu tenir et notre dispositif a tenu. Je ne dénombre aucun malade dans mon équipe, à ce stade. On est très prudent et humble par rapport à cette maladie que l’on ne maîtrise encore assez peu. Je pense que chacun connait ses responsabilités vis-à-vis des autres. Et nos compatriotes savent, je les remercie des témoignages que je reçois régulièrement, qu’ils peuvent venir au Consulat général en toute sécurité et y trouver un service de qualité.
« Durant cette période et les mois qui ont suivi nous avons été mobilisés à 100% et même au-delà. Permettez-moi de vous donner quelques chiffres. Nous avons traité et répondu à plus de 70.000 appels téléphoniques, répondu à 370.000 courriels, nous avons assisté plus de 3.000 personnes en situation d’urgence. Je vous invite à multiplier cette activité sur l’ensemble des Consulats dans le monde, selon la taille des communautés qu’ils administrent. Le résultat de cette équation vous permet de mesurer ce que signifient les termes « service public » consulaire. Nos compatriotes ont une chance inouïe d’avoir accès à ce niveau de service inégalé. Et puis qu’on en parle trop peu, permettez-moi de le rappeler ici. »
Quels rapports avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Au départ, c’était un rapport privé. Je conservais ainsi des contacts avec mes amis. Vous savez, quand on est diplomate, on ne peut pas toujours se dire : « Allez viens, Romain. On va allez boire un verre au café du coin. On va papoter toute la soirée. » Tout simplement parce que Romain, il est à Paris et que moi, je suis à Genève, ou à Washington, ou à New-York, ou Bamako… Les réseaux sociaux m’ont permis pendant très longtemps de rester en contact avec mes amis ou ma famille, eux-mêmes parfois un peu éparpillés partout dans le monde. J’en faisais une utilisation modérée et purement privée.
« Puis, naturellement quand on devient Chef de poste, les choses changent. Au Consulat général, il n’y avait pas de compte Twitter, je l’ai créé, il compte aujourd’hui 1.200 followers. On avait un compte Facebook qui était en sommeil. On avait un site Internet, mais l’on sait que les sites Internet ne sont plus aussi consultés qu’avant, sauf si on est invité d’une manière ou d’une autre, à aller les visiter. Nous l’avons réorganisé, amélioré, lui avons fait subir une cure d’amincissement, certaines pages étaient redondantes. Cela a représenté un énorme travail.
« Désormais, j’utilise le site internet pour communiquer, les comptes Facebook et Twitter du Consulat général pour diffuser des informations précises, courtes, notamment pour alerter et informer. A titre personnel, j’ai un compte Facebook, un compte Twitter et un compte LinkedIn.
« Mon idée derrière tout cela, est relativement simple. C’est de multiplier l’usage de tous les moyens de communication, mis à notre disposition, pour informer des publics différents, nos compatriotes, nos usagers, celles et ceux, des entreprises, des acteurs culturels, des étudiants et ou des personnes, quelle que soit leur nationalité, qui vivent ici en Suisse et qui recherchent ou ont parfois besoin d’informations précises sur les déplacements en France, d’autant plus en cette période d’incertitudes.
« L’usage des réseaux sociaux, nous permet de couvrir un large public quitte à ce que cette communication soit redondante. Nous essayons également d’innover en produisant des petites vidéos d’une minute et venons de lancer une série de vidéos, « La Minute Consulaire », pour fournir une information sur des sujets qui touchent le quotidien de notre communauté : la solidarité, la sécurité, l’appui aux associations, les bourses scolaires, l’organisation des élections… Nous ne sommes pas des professionnels mais nous avons osé nous lancer et le résultat s’il est perfectible est encourageant.
« Au-delà de nos communications via le site internet et les réseaux sociaux, nous développons des canaux de communications plus traditionnels. J’adresse régulièrement des courriels à mes compatriotes. Je diffuse des informations avec l’appui du réseau associatif français en Suisse. Ce canal permet de diffuser des informations à des personnes qui ne seraient pas nécessairement inscrites sur les listes du Consulat, qui n’auraient pas donné leurs coordonnées et/ou qui n’accèdent pas, nécessairement, aux réseaux sociaux.
« Nous travaillons également avec les élus au Conseil consulaire. Nous leur adressons nos communications qu’ils peuvent ensuite relayer dans leur réseau et ainsi touchés des personnes pour lesquelles nous n’avons pas nécessairement les contacts.
« Vous le voyez, notre utilisation des réseaux sociaux s’intègre dans une stratégie de communication plus globale. C’est un lourd travail mais il est d’autant plus nécessaire en cette période particulière. »
Hommage à l’équipe consulaire de Genève.
« Elle est mobilisée depuis près un an. On commençait à parler de cette crise à peu près, à cette période, l’année dernière. On commençait à envisager ce que l’on pouvait faire. Si on devait fermer, s’adapter, mettre en place des moyens particuliers etc…Cette équipe, à qui je souhaite rendre hommage, est composée de quarante-trois personnes, des hommes et des femmes ; qui eux aussi vivent des situations difficiles à titre personnel. Certains ont connu des drames personnels. J’en ai connu moi-même. On a tous, je dois le dire, vécu des moments graves durant cette période.
« Malgré cela, cette équipe, comme toutes les équipes consulaires dans le monde, est restée sur le pont. Elle a fait preuve d’une résilience absolue pour continuer à gérer la situation malgré le stress que chacune et chacun pouvaient ressentir.
« Le rôle de manageur que j’endosse était important, il est devenu capital. Être à l’écoute constante. Ce n’est pas facile d’avoir un regard sur quelqu’un qui est chez lui pour répondre au téléphone, alors que vous êtes au bureau. Sentir les choses. Tous les deux ou trois jours, j’envoie un courriel à tout le monde, avec un message positif. Des messages d’informations pour dire ce que l’on fait, comment on le fait. Fournir les dernières informations, les consignes, les éléments de réponse sur des sujets épineux. Avoir des conseils sur ceci ou cela. Tout cela est essentiel. Garder le contact notamment avec les plus fragiles. Créer des solidarités hors hiérarchie. Cette situation de crise nous a permis de développer de nouveaux outils managériaux.
« Pour aider les équipes, j’avoue qu’il m’arrive d’avoir aussi de soutien. Je m’entretiens régulièrement avec des coaches de très haut niveau pour qu’ils m’aident à rester en capacité de répondre aux difficultés que mon équipe peut rencontrer. C’est essentiel et extrêmement important de façon à préserver cet équilibre. »
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Merci à M. le Consul Général pour son écoute et sa bienveillance lors de la réalisation de ce portrait.
Merci à Mme Desprince pour son aide dans la réalisation de ce portrait.
Un avis sur « M. Patrick Lachaussée »