Une pépite jurassienne en or.
Chers Lecteurs,
Je vous propose de bien vouloir continuer le chemin de l’entretien en donnant une nouvelle fois la parole à la jeunesse et à l’action. Je souhaite poursuivre avec vous sur le parcours inédit de l’une des jeunes députés de la mandature en reprenant le chemin des terroirs.
Basket. C’est à travers ce sport que notre nouvelle personnalité débutera son parcours et lui permettra de poser les premières briques de sa vie personnelle et professionnelle.
IFMK. C’est sur les bancs de cette École que notre interrogée sortira diplômée afin de devenir masseur-kinésithérapeute en 2011 en collaboration au sein d’un Cabinet en libéral.
Législatives 2012. C’est au cours de cette élection que notre invitée débutera son engagement politique au sein de la campagne de M. Sermier. C’est à ce moment-là qu’elle concrétisera son engagement militant en rejoignant les Jeunes Populaires.
Municipales 2014. Dans cette continuité, le 1er mandat local se concrétise en étant 2ème sur la liste conduite par M. Sermier. Afin de garder son activité professionnelle, elle devient 5ème Adjointe au Maire de Dole. Poste qu’elle continuera d’occuper après sa réélection lors des Municipales en 2020.
#Circo3903. Dans la continuité de son parcours électoral, notre interrogée prend à nouveau le chemin des urnes en se portant candidate aux élections législatives de juin 2022 pour la 3ème circonscription du Jura. Elle devient ainsi l’une des plus jeunes députés de la Législature et du Département.
Affaires sociales. Dans la continuité de son mandat, elle devient membre de cette Commission au sein de l’Assemblée.
Je vous laisse découvrir le portrait de Mme Justine Gruet, députée de la 3ème circonscription du Jura.
Ce portrait a été réalisé lors d’un entretien dans un café parisien, le 24 octobre 2023.
Bonne lecture !
@romainbgb – 02/11/23
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Biographie Express de Mme Justine Gruet :
*1989 : naissance à Besançon (Franche-Comté).
*1993-2013 : Pratique du basketball au Jura Dolois Basket et Besançon Basket Club.
*2005 : adhésion à l’UMP et aux Jeunes Pop.
*2007 : Titulaire du Baccalauréat Scientifique mention Très Bien.
*2007-2008 : Première année de médecine à l’Université de Besançon.
*2008-2011 : Diplômée d’État de Kinésithérapeute à l’IFMK de Besançon.
*2011-2023 : Masseur – Kinésithérapeute à Dole puis Authume (Jura).
*2012 : présidente du comité de soutien de M. Sermier lors des élections législatives (3ème circonscription du Jura).
*2014-2020 : 5ère Adjointe au Maire de Dole (Jura), en charge des seniors et liens intergénérationnels.
*2020-2022 : 5ème Adjointe au Maire de Dole (Jura) en charge de la santé et du handicap.
-présidente du CA d’ETAPES, établissement prenant en charge des personnes en situation de handicap.
– vice-présidente des comités de surveillance du Centre Hospitalier Louis Pasteur de Dole et du Centre Hospitalier Spécialisé du Jura Saint-Ylie (psychiatrie).
*depuis juin 2022 : Députée de la 3ème circonscription du Jura.
– membre de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
*depuis juin 2022 : Conseillère Municipale de Dole (Jura) en charge de la santé et du handicap.
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À quoi rêvait la petite Justine lorsqu’elle était enfant ?
« C’est une très bonne question. Je dirais d’être heureuse dans ma vie en faisant quelque chose qui me plait. Cela vient de l’éducation de mes parents qui m’ont toujours dit : « quel que soit le métier que tu fais, il faut que le matin, en te réveillant, tu te dises : « chouette, c’est quelque chose dans lequel je m’épanouis ! » »
« J’ai toujours été attirée par le sport, le prendre soin, l’esprit d’équipe. Initialement, je souhaitais devenir professeure de sport. J’étais en centre de formation de Basket. En Championnat de France, je me suis blessée à la cheville et suis allée chez le kinésithérapeute, qui m’a donné l’envie de faire ce métier.
« Depuis assez jeune, je suis quelqu’un qui aime la vie, les gens, et me mettre au service des autres. Après, je ne rêvais pas nécessairement de devenir députée. Ce n’était pas un objectif ou une finalité de vie en soit.
« Je crois aussi beaucoup aux questions de rencontres qui font que l’on fait des choix dans notre vie qui nous ouvrent ou qui nous ferment des portes. »
Que retenez-vous de vos années Basket ?
« J’ai commencé le Basket, j’avais 3 ans. Mon oncle était le président du Club. C’est comme cela que je suis allée sur ce sport-là. Les gens sourient souvent lorsque je dis que je faisais du Basket, du fait de ma petite taille. On a plutôt la vision du basketteur qui fait 2 mètres et qui chausse du 57. C’est tout à fait mon profil ! [Rires]
« De par ma taille, on m’a mise au poste de meneuse. A ce poste, on vient placer les joueuses, on annonce les systèmes et on coordonne toute l’équipe.
« Ce poste collait bien avec mon tempérament. On dit souvent qu’il y a les meneurs et les suiveurs. J’aime bien donner un cap et savoir où je vais aller mais aussi emmener les autres avec moi, créer une dynamique.
« Au Lycée, j’ai pu intégrer un Centre de formation de Basket où l’on jouait en Championnat de France cadette. C’est assez formateur aussi pour découvrir les territoires de France. Tous les dimanches on était sur la route. La rigueur, la méthode et l’organisation au travail sont importantes en Sport Études. Il faut arriver à optimiser ses années Lycée et l’obtention du Bac avec le sport à haut niveau. Je me suis arrêtée parce que je me suis blessée. Mais aussi parce que j’ai rencontré mon mari. Il faut savoir faire des choix pour rester épanouie. »
« Dans le sport, il y a des règles à respecter. Chacun ne fait pas ce qu’il veut sur un terrain sinon on n’arrive pas à jouer ensemble. Le sport collectif implique de se surpasser car si tu n’es pas au top, l’équipe ne sera pas au top.
« Mon attrait pour le sport c’est aussi cette notion du goût de l’effort, du dépassement de soi. L’idée que l’on a une somme d’individus avec des qualités et qu’il faut arriver à prendre le meilleur de chacun pour que cela donne une belle équipe et que l’on arrive à avancer ensemble.
« Je le déplore un peu dans ma famille politique actuellement ; on a une somme d’individus très pertinents, avec des expériences différentes et riches et on n’arrive peut-être juste pas à les faire jouer ensemble ! »
Comment est née votre rencontre avec la politique ?
« Une rencontre essentielle. C’est celle avec mon prédécesseur, Jean-Marie Sermier, qui a été député de la 3ème circonscription du Jura pendant 20 ans.
« J’ai été diplômée de l’École de Kinésithérapeute en 2011. Je me suis installée à Dole où je vivais. Jean-Marie Sermier m’a proposé d’être présidente de son Comité de soutien.
« Initialement, je me suis dit que le monde de la politique était quelque chose de particulier. J’avais 22 ans. J’ai réfléchi, venant de lancer mon activité libérale, sur le risque de me lancer en politique ? Mon père a été élu pendant près de 30 ans dans le village où l’on vivait, comme conseiller municipal. Je m’y suis donc toujours intéressée.
« Cela ne devait être qu’un discours durant son meeting de fin de campagne devant 700 personnes » Rires. Jean-Marie Sermier sait faire confiance aux jeunes.
« En 2014 lors des élections municipales, il me propose d’être sa numéro 2 sur sa liste. Sans son impulsion, je n’aurais pas la vie que j’ai actuellement. Je me suis d’ailleurs inscrite aux Jeunes Populaires à la même époque. »
Comment avez-vous vécu vos années sur les bancs de l’IFMK ?
« Le Concours pour entrer dans l’École de Kinésithérapeute est la 1ère année de Médecine, Concours extrêmement compliqué où il faut de la méthode et de la rigueur.
« Apprendre aussi à ne pas se comparer aux autres. Je savais, pour ma part, que j’avais besoin de beaucoup travailler, nécessairement, mais d’avoir aussi des temps de repos, de bien dormir, d’avoir une hygiène de vie qualitative. Lorsque j’arrivais dans l’Amphi, les autres me disaient qu’ils avaient travaillés jusqu’à 3 heures du matin, qu’ils s’étaient levés à 6 heures… Je me disais que je n’avais pas fait tout cela. En fait, c’est de ne pas se comparer aux autres mais plus de se connaître soi-même pour être efficace.
« Ce qui pour le coup me sert dans le cadre de mon mandat politique. Chaque élu exerce son mandat avec sa personnalité et ses compétences.
« On a 3 ans dans l’École de Kinésithérapeute. L’un des gros avantages de cette filière c’est que l’on est quasiment en alternance. C’est-à-dire que l’on fait la moitié de cours, la moitié de stages. Ce qui donne du sens à ce que vous apprenez parce que vous en aurez besoin quand vous serez avec vos patients.
« Je garde une très bonne expérience de mes années d’études. »
Comment s’est passé votre expérience de Masseur – Kinésithérapeute ?
« Je le suis encore. J’ai gardé mon Cabinet et exerce encore quelques heures de temps à autre. C’est le plus beau métier du monde, forcément. Rires.
« D’avoir un lien de confiance aussi parce que le patient est pendant une demi-heure avec nous. On est encore une des professions qui peut prendre le temps d’échanger.
« J’ai repris une formation de kinésithérapeute en pédiatrie pour m’occuper du développement psychomoteur des enfants.
« C’est pareil quand je vois arriver un enfant qui ne marche pas ou qui ne se déplace pas comme il faut et il y a un jour où les parents sont en salle d’attente et l’enfant marche et court dans vos bras… C’est aussi ce côté très humain de ma profession qui est magique.
« J’ai été élue j’avais 32 ans. Je n’ai pas choisi de devenir députée parce que je n’aimais plus mon métier mais parce que c’est une question d’opportunité.
« Cela fait sens tout de même. Pendant une demi-heure vous discutez avec votre patient. Il se crée un lien de confiance. Il vous dit des choses qu’il ne dit pas forcément au médecin et que l’on fait remonter pour avoir une meilleure prise en charge.
« Un médecin peut utiliser des mots que vous ne comprenez pas. Nous, on ne peut pas. On est pendant une demi-heure avec lui. Vous êtes obligée à un moment donné de faire preuve de pédagogie.
« Je dis souvent que c’est la même chose en politique. Le politique qui ne veut pas que vous compreniez ce qu’il décide ou ce qu’il fait, il va utiliser des mots barbares. Si l’on a envie que vous adhériez au projet et que vous fassiez les choses comme il faut. On doit vulgariser. On va expliquer avec pédagogie. Je pense aussi que c’est ce dont notre politique a besoin. C’est de donner du sens aux actions que l’on mène. »
Que retenez-vous de votre engagement pendant la campagne législative 2012 auprès de M. Sermier ?
« C’était une super aventure humaine, que je n’ai pas du tout vécu de la même manière qu’en 2022 quand j’ai moi-même fait campagne. C’était nouveau.
« Cela permet aussi de rencontrer des gens qui partagent les mêmes convictions politiques. Je crois encore à l’importance des familles politiques, en tous les cas, pour arriver à organiser un projet commun et à structurer les choses.
« Il y avait, d’un point de vue plus politique au niveau national, la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, avec cette notion d’une vague socialiste, plus qu’une vague de droite. Cet enjeu de garder cet ancrage local pour justement arriver à promouvoir nos idées.
« Cela reste nécessairement le point de départ de mon engagement en politique, cette campagne législative de 2012. »
Comment s’est passé votre mandat de 5ème Adjointe en charge des seniors et liens intergénérationnels à la Mairie de Dole ?
« C’était mon premier mandat d’élue donc la découverte du fonctionnement d’une collectivité. Mais aussi de la place de l’élu et de l’administratif, dans la gestion et le mode de fonctionnement.
« Dole c’est la plus grande ville du Jura avec un peu moins de 25’000 habitants. La force de ce territoire-là c’est sa taille humaine. En tant qu’Adjointe aux séniors, je connaissais quasiment les 2’500 séniors de plus de 75 ans. Et pour autant, Dole reste une ville avec des vrais projets à porter et à mettre en application. En tant qu’élue, c’est vraiment une ville où l’on peut s’épanouir parce que l’on a les moyens de faire les choses.
« Je suis restée 5ème Adjointe et non 1ère Adjointe parce que j’ai vraiment souhaité garder mon activité de kinésithérapeute. Je travaillais 4 jours au Cabinet et je dédiais une journée à la Mairie.
« La délégation, que M. Sermier m’avait donnée, allait bien avec ma personnalité et mon métier. »
« Jean-Marie Sermier a eu cette force en 2014 de constituer une équipe qui allie à la fois des profils très politiques mais aussi des profils issus de la société civile. Le fait que j’aie 23 ans, pour le côté intergénérationnel. J’étais un peu leur petite-fille.
Quel regard portez-vous sur la campagne municipale de 2020 ?
« C’était particulier parce que l’on a été élus dès le 1er Tour, le 15 mars, mais on a dû attendre la fin du 2ème Tour pour procéder à l’investiture avec la crise sanitaire.
« Le 13 mai 2020, avec mon mari, nous avons perdu une petite fille à la naissance au 6ème mois de grossesse. Le confinement a été très particulier. D’ailleurs, j’ai été nommée Adjointe à la santé et au handicap le 25 mai 2020. Mon époux m’a dit : « il faut aussi que la vie continue ! » 12 jours après j’étais déjà à la séance d’installation du nouveau conseil.
Comment s’est passé votre mandat de 5ème Adjointe en charge de la santé et du handicap à la Mairie de Dole ?
« La santé n’est pas une compétence municipale et reste une compétence nationale. Pour autant, il y avait un intérêt à ce que l’on défende sur le territoire l’offre de soins et l’accès aux soins.
« Quand il a s’agit de parler d’handicap, ma formation en kinésithérapie pédiatrique m’a fait aussi côtoyer beaucoup d’enfants et de familles confrontés au handicap.
« Dans le cadre de ce mandat-là, j’ai été présidente du CA d’ETAPES. C’est un Établissement médico-social qui s’occupe des personnes en situation d’handicap. Cela m’a permis aussi de découvrir comment fonctionnait le secteur du médico-social.
« Mine de rien, je me dis que chaque petite brique que j’ai construite m’a permis d’avoir des bonnes fondations dans mon mandat d’élue nationale. Cela m’a permis d’être Vice-présidente des 2 conseils de surveillance de l’Hôpital de Dole et du Centre Hospitalier Spécialisé du Jura Saint-Ylie.
« Cette expérience me sert maintenant au sein de la Commission des affaires sociales car les décisions que l’on prend à Paris ont un impact dans les territoires. »
Quel regard portez-vous sur la campagne présidentielle de 2022 ?
« Je me suis lancée dans ma campagne législative le 14 janvier 2022.
« J’étais donc déjà en campagne pour les législatives en même temps que je l’étais pour Valérie Pécresse. Je sentais tout de même sur le terrain que j’avais du mal à persuader alors que nos idées et nos convictions étaient majoritaires. On avait un souci d’incarnation d’un projet politique et on n’était pas très audible.
« Ensuite, comment je l’ai vécu ? Assez vite, on a dû enchainer dans ma campagne législative. Je n’ai pas eu le temps de me rendre compte. Heureusement, d’ailleurs, que je ne me suis pas dit : « Ouh là ! On a fait moins de 5% ! Comment je vais y arriver ? » C’était plutôt : « J’y vais ! Il faut que je fasse une campagne qui me ressemble, que je prenne plaisir à faire cette campagne. On verra bien ce que cela donne ! » Si je suis élue, c’est une belle expérience et je pourrais mettre mon dynamisme au service de ma circonscription. Si je ne le suis pas, je retourne travailler dans mon Cabinet. Ce qui fait le lien avec ce que je disais. Je n’avais pas décidé de devenir députée parce que je n’aimais plus mon métier. »
Comment avez-vous vécu votre élection comme députée de la 3ème circonscription du Jura ?
« L’élection je l’ai vécue comme une formidable aventure humaine, comme une source d’enrichissement personnel aussi en termes de connaissances et de compétences. J’ai fait le tour des 160 Communes de ma circonscription, pendant une demi-heure vous êtes obligée de dire ce que vous avez au fond de vous-même et de vous engager pleinement dans le discours que vous portez.
« Ce temps de campagne était dense. Merci à mon endurance liée à mon passé de basketteuse. Rires
« Pour distribuer mes documents de campagne, j’avais la chance d’avoir 250 personnes avec moi qui ont pu tracter dans tous les villages, en mettant dans les boîtes aux lettres, en dehors des jours de publicité. Les gens sont dehors et échangent en disant que je m’investis et qu’ils me font confiance. Je pense que c’était une vraie valeur ajoutée.
« Le monde de la politique est quelque chose d’intransigeant. Mais cela m’a permis de rencontrer énormément de personnes et de construire la députée que j’étais le soir de mon élection. J’avais une connaissance du territoire. Je savais les enjeux que l’on aurait à défendre.
« Le plus stressant reste le soir du 1er Tour parce que je n’étais qu’à 300 voix du 2ème et à 900 voix de la 3ème. Cela faisait 25, 24 et 23%. Si je n’avais pas fait ce vrai travail de terrain pour aller me présenter et aussi pour recueillir au maximum le ressenti des Jurassiens, cela ne serait pas passé. Le 2ème Tour, nous le gagnons avec mon suppléant, avec plus de 58%.
« Le soir du 2ème Tour j’étais heureuse, avec mon époux, mon fils, ma famille, toute mon équipe et Jean-Marie Sermier. Et bien sûr, toutes les personnes qui m’ont donné un coup de main pendant la campagne, c’était essentiel de pouvoir fêter cette victoire avec eux.
Quel regard portez-vous sur votre mandat de députée ?
« Ce mandat est passionnant et extrêmement enrichissant par rapport à mon mandat d’élue locale, où je me cloisonnais à des domaines de compétences précises. Quand on devient députée, on doit s’intéresser à tous les sujets. On n’est pas expert dans tous les domaines mais en tous les cas on doit être capable de légiférer dans tous les domaines.
« En politique, on se rend compte que l’on a un certain nombre d’élus qui sont engagés au service de l’intérêt général et des valeurs que je partage ; quand d’autres élus y voient leurs intérêts personnels.
« Ma famille politique a aussi besoin d’une nouvelle génération qui arrive, avec des idées nouvelles, avec un regard nouveau sur la politique.
« J’ai eu beaucoup de chance d’intégrer la Commission que je souhaitais, celle des affaires sociales.
« Ensuite, il y a eu une organisation de ma vie professionnelle, de ma vie familiale. Autant, lorsque l’on est Adjointe, on peut arriver à cumuler son métier, sa vie de famille. Lorsque l’on a un mandat national, on est obligé tout de même de s’absenter de sa maison. C’est un travail d’équipe aussi, avec ma vie de famille. »
Comment se passe votre mandat de conseillère municipale en charge des seniors et liens intergénérationnels ?
« J’ai demandé au maire s’il était d’accord de me laisser en charge de ces dossiers-là. Je n’ai plus de délégation de signatures donc c’est le maire qui signe les décisions que je peux prendre. Je n’ai pas d’indemnité.
« Pour moi c’était important de garder cet ancrage local. Mais aussi de mettre à profit toutes les connaissances que je peux acquérir au niveau national pour mon territoire.
« Cela me permet peut-être de déplorer le non-cumul des mandats, qui déconnecte les élus nationaux des enjeux locaux.
« Je suis jeune mais pour autant j’ai cette expérience et cette maturité politique d’avoir depuis 9 ans un mandat local. Ce qui peut manquer parfois à des députés qui n’ont jamais eu de mandat local et qui pour le coup sont un peu déconnectés du fonctionnement d’une collectivité. On a malheureusement nivelé par le bas le niveau de connaissances de nos institutions par les députés par ce non-cumul des mandats.
Vous vous imaginez où dans 10 ans ? La politique, un métier ?
« Tant que je peux être utile à servir l’intérêt général, que je trouve mon équilibre et mon épanouissement entre ma vie professionnelle, ma vie publique et ma vie personnelle, je continuerai mon engagement politique.
« Si demain je ne suis plus élue, je peux retourner dans mon Cabinet exercer un métier que j’adore ; cela me permet d’être assez libre de mes décisions, sans cette notion de vouloir être réélue à tout prix.
« Puis de respecter aussi les engagements que j’ai pris devant mes électeurs mais aussi d’être la plus juste possible et la plus logique possible dans les décisions que je peux prendre.
« On verra bien dans 10 ans… Après, je suis un petit peu inquiète sur la place du politique dans la société, de faire nation, du vivre ensemble.
« J’aimerais bien à mon échelle faire en sorte que le goût du travail et de l’effort reprennent un petit peu aussi le cœur de notre société. Puis peut-être sur les liens intergénérationnels, que la cellule familiale reprenne une place plus importante dans l’accompagnement à la fois des enfants mais aussi des aînés. »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« D’une manière générale, la montée en puissance des réseaux sociaux a fragilisé les relations humaines. Ceci avec cette notion de vivre l’instant T, pour ce qu’il est et non pas juste pour une photo que l’on veut diffuser à ses amis virtuels ou réels.
« Pour autant, en tant que députée, si cela est utilisé à bon escient, c’est un vrai outil de pédagogie.
« Je me sers pas mal de Facebook et Instagram en circonscription, à la fois pour que les gens connaissent les différentes manifestations sur lesquelles je vais, mais aussi pour passer un message de fond, pour en faire quelque chose de qualité.
« X est un peu plus utilisé pour la politique nationale. Je l’utilise avec parcimonie, lorsque j’ai quelques revendications nationales à faire et qui sont un peu moins en lien avec ma circonscription.
« Je pense que, comme tout progrès, tant que cela reste un outil, c’est un élément qui est très pertinent. Lorsque cela devient un but, cela perd de son sens.
« J’aime beaucoup marcher et m’évader en montagne, dans la forêt ou dans la nature. C’est là que je me ressource. Je préfère vivre l’instant présent et les moments qui me sont donnés plutôt que de les faire partager.
« Je différencie bien ma vie personnelle de ma vie publique sur les réseaux sociaux. »
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Merci à Mme la députée pour sa bienveillance et sa participation au portrait.
Merci à M. Ceugniet pour son aide précieuse à la réalisation du portrait.