Soyons Désérable !
Chers lecteurs,
Dans la continuité littéraire de #LaLettreR, je vous invite à prolonger l’aventure en allant à la découverte d’un nouvel écrivain.
Les Gothiques. Les débuts de notre interrogé se feront sur la patinoire de la ville d’Amiens avec le Hockey-sur-Glace. Une carrière professionnelle en découlera pendant une décennie.
Clic, Clac, Boum ! L’œuvre littéraire commence par ce titre pour notre nouvel interrogé. La personnalité de Danton sera mise en exergue. En découlera son premier roman, Tu montreras ma tête au Peuple, qui sera publié en 2013.
Évariste Gallois. En donnant court à une biographie de l’illustre mathématicien, notre interrogé complètera son œuvre littéraire, avec la parution d’Évariste en 2015.
Monsieur Piekielny. Les lecteurs de la Promesse de l’aube de Romain Gary ne seront pas étrangers à ce nom. Une histoire dans l’Histoire. Notre interrogé donnera vie à ce personnage dans un roman parut en 2017.
Mon maître et mon vainqueur. Ce qui nous amène à la publication du dernier roman de notre interrogé. Partons ainsi à sa découverte !
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur François-Henri Désérable, auteur de Mon maître et mon vainqueur, aux éditions Gallimard.
Dans le cadre pandémique que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé par échanges de courriers électroniques.
Bonne lecture !
@romainbgb – 21/10/21
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Biographie Express de M. François-Henri Désérable :
*1987 : naissance à Amiens (Somme).
*1995-2005 : joueur de Hockey sur Glace au Club des Gothiques d’Amiens.
*2005 : titulaire du Baccalauréat.
*2005-2015 : joueur professionnel d’Hockey sur Glace.
*2005-2008 : études de droit à l’Université de Picardie – Jules Verne puis à l’Université Jean Moulin – Lyon III.
*2012 : lauréat du prix du jeune écrivain de la langue française pour Clic, Clac, Boum !, une nouvelle sur la mort de Danton.
*avril 2013 : publication de Tu montreras ma tête au peuple, aux éditions Gallimard.
-prix Amic de l’Académie française.
-prix littéraire de la Vocation.
-prix Jean d’Heurs du roman historique.
*2015 : publication de Évariste, aux éditions Gallimard.
-prix des lecteurs de L’Express – BFMTV.
-prix de la biographie.
-lauréat de la Bourse « écrivain » de la fondation Lagardère.
*août 2017 : publication d’Un certain M. Piekielny, aux éditions Gallimard.
*août 2021 : publication de Mon maître et mon vainqueur, aux éditions Gallimard.
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À quoi rêve le petit François-Henri quand il est enfant ?
« À devenir un grand joueur de hockey sur glace. À jouer en NHL. Certainement pas à écrire des bouquins. »
Vous avez démarré très jeune une carrière d’hockeyeur. Comment s’est produit cette rencontre avec ce sport ?
Mon père était lui-même joueur de hockey sur glace. Dès que j’ai su marcher, j’ai voulu patiner. J’ai débuté le hockey à cinq ans, et ce fut « ma grande, mon unique, ma primitive passion ».
Vous avez été joueur professionnel de hockey sur glace pendant dix ans. Quel souvenir en gardez-vous ?
« D’innombrables. Je me suis bien amusé. »
En 2012, vous recevez le prix du jeune écrivain de la langue française Clic, Clac, Boum !, une nouvelle sur la mort de Danton. Comment est né ce projet ?
« J’avais appris je ne sais où que Jean-Baptiste Del Amo et Arthur Dreyfus, qui venaient d’être publiés chez Gallimard, étaient d’anciens lauréats du Prix du jeune écrivain. J’ai tenté ma chance dans l’espoir non pas de remporter le prix mais d’être remarqué, lu et publié. J’ai commencé à écrire une nouvelle sur Danton dont me fascinait la dernière phrase qu’il prononce sur l’échafaud – « Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut la peine » – qui par la suite est devenue le titre de mon premier livre. »
La publication de Tu montreras ma tête au peuple, en 2013, poursuivra l’aventure littéraire. Vous recevrez, entre-autre, le prix Amic de l’Académie française pour ce livre. Comment avez-vous appréhendé l’écriture de cet ouvrage ?
« C’était bizarre. J’avais l’impression de jouer gros. C’est un peu ridicule de dire ça aujourd’hui, avec le recul, mais je pensais sincèrement : si ce bouquin dans lequel tu es en train de mettre le meilleur de toi-même n’est pas publié, ta vie est foutue. »
En 2015, vous publiez Évariste, biographie romancée d’Évariste Gallois. Comment avez-vous eu l’idée de ce projet ?
Sa vie très romanesque me fascinait depuis plusieurs années. Et puis sa biographie était pleine de trous, que seul un écrivain pouvait essayer de combler.
En 2017, la rencontre littéraire avec Romain Gary se produit avec la parution d’Un certain M. Piekielny. Comment s’est produit la découverte littéraire avec l’illustre écrivain-diplomate ?
« À l’école. J’étais en classe de Première, et La Promesse de l’aube était au programme du bac de français. C’était d’ailleurs le seul livre que j’avais lu parmi ceux inscrits au programme. Dans Un certain M. Piekielny, je raconte que je suis allé à l’oral du bac comme le condamné à mort se présente face au peloton d’exécution. Coup de chance : je suis tombé sur La Promesse de l’aube. C’est peut-être ce jour-là qu’est vraiment née ma passion pour Gary. »
Avec d’autres auteurs de votre génération, vous reprenez le flambeau en faisant vivre « à nouveau » l’œuvre de Romain Gary. Comment vivez-vous ce passage de flambeau ?
« Oh, il n’a pas besoin de nous. Ses livres se tiennent tous seuls. On ne fait qu’éclairer notre chandelle à la sienne : c’est lui qui nous donne de la lumière. »
Vous venez de publier Mon maître et mon vainqueur. Comment est né ce projet ?
« Il est né de la fin d’une histoire d’amour, et de l’impossibilité d’écrire sur quoi que ce soit d’autre. »
« Un cœur immergé
F.M.A. dans BnF
Chut ! taire le vol »
Sacrée histoire, dans l’histoire, que voilà ! Comment aviez-vous entendu parler de cette histoire du cœur de Voltaire ?
« C’est la seule partie réellement non fictionnelle de ce roman : j’ai vraiment dérobé le cœur de Voltaire à la BnF – avant de le restituer. Je raconte comment je m’y suis pris dans Mon maître et mon vainqueur, que j’aurais pu titrer : « Dérober le cœur d’un philosophe des Lumières : méthode ». »
Comment est née votre rencontre avec les œuvres de Rimbaud et de Verlaine ?
« Entre dix-huit et vingt ans, je crois. En réalité, je ne sais plus très bien quand j’ai lu Verlaine et Rimbaud pour la première fois. Mais je me souviens de l’émoi qui fut le mien. »
Une soif de projet pour 2022 ou un besoin de vous retrouver, après la sortie de votre roman ?
« Un récit de voyage, en chantier depuis longtemps. L’écriture d’un scénario autour de l’affaire Gary-Ajar. Une pièce de théâtre… J’ai plusieurs projets sur lesquels j’essaye de travailler. »
Citoyen du monde entre la Somme et la Vénétie. Ne serait-ce pas là, le secret d’évasion pour la quête d’un certain bonheur ?
« Je suis né à Amiens, mais j’ai l’impression d’être né vingt ans plus tard, quand je suis arrivé pour la première fois à Venise, où je vis une partie de l’année.
Comment parler de Venise ? Le mieux est encore de citer Luigi Groto et son Éloge de Venise : « Qui ne la loue est indigne de sa langue ; qui ne la contemple est indigne de la lumière ; qui ne l’admire est indigne de l’esprit ; qui ne l’honore est indigne de l’honneur. Qui ne l’a vue ne croit point ce qu’on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu’il voit. Qui entend sa gloire n’a de cesse de la voir, et qui la voit n’a de cesse de la revoir. Qui la voit une fois s’en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s’il la quitte c’est pour bientôt la retrouver, et s’il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d’y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de Venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une douce prière : Veni etiam, reviens encore. » »
Quels rapports avez-vous vis-à-vis des réseaux sociaux ?
« Ambivalent. J’y suis, puis je n’y suis plus, puis j’y reviens, puis j’en repars… J’ai écrit là-dessus un texte dans le dernier numéro de la Revue Décapage. Vous ne connaissez pas Décapage ? Il faut lire Décapage ! »
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Merci à M. Désérable pour sa bienveillance et sa participation à ce portrait.