La grande lessive

Fidèle lecteur de l’hebdomadaire « Le 1 », je rebondis avec vous suite à la parution de leur dernier numéro, disponible dans tous les bons kiosques depuis mercredi. Loin de moi l’idée de venir paraphraser cette édition, mais le choix du titre m’est parut une évidence, que je me permets de le reprendre à mon tour pour cet article.

La grande lessive présidentielle

A 64 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’inconnue demeure. Je ne reviendrai pas sur les affaires en cours, mais je pense que depuis le début de la Vème République, jamais une élection présidentielle n’aura connu d’autant d’incertitude à deux mois du premier tour du scrutin.

Le grand déballage

Outre les excellents articles qui ponctuent ledit numéro, le cahier central contient un extrait de l’Acte III scène 2 de la pièce de théâtre Ruy Blas écrite en 1838 par Victor Hugo. Cette pièce fut jouée pour le première fois la même année, par la troupe du théâtre de la Renaissance dans la salle du Ventadour. Les experts cinématographiques auront bien sur reconnu la pièce de théâtre qui a inspiré Gérard Oury pour son film La folie des grandeurs sur nos écrans en 1971.

« Serviteurs qui pillez la maison ! »

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Photographie de l’hebdomadaire « Le 1 » – Numéro 142; Février 2017 ©RomainBGB

Moment fort de la pièce où le Premier ministre espagnol entre dans une pièce et surprend les Grands du Royaume de voler et se partager les richesses du Pays. Je partage avec vous ce moment de grâce hugolien :

Ruy Blas, survenant.

« Bon appétit, messieurs ! –

Tous se retournent. Silence de surprise et d’inquiétude. Ruy Blas se couvre, croise les bras, et poursuit en les regardant en face.

Ô ministres intègres!

Conseillers vertueux! Voilà votre façon

De servir, serviteurs qui pillez la maison !

Donc vous n’avez pas honte et vous choisissez l’heure,

L’heure sombre où l’Espagne agonisante pleure !

Donc vous n’avez ici pas d’autres intérêts Que remplir votre poche et vous enfuir après!

Soyez flétris, devant votre pays qui tombe,

Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !

Mais voyez, regardez, ayez quelque pudeur.

L’Espagne et sa vertu, l’Espagne et sa grandeur,

Tout s’en va. – nous avons, depuis Philippe Quatre,

Perdu le Portugal, le Brésil, sans combattre ;

En Alsace Brisach, Steinfort en Luxembourg ;

Et toute la Comté jusqu’au dernier faubourg ;

Le Roussillon, Ormuz, Goa, cinq mille lieues

De côte, et Fernambouc, et les montagnes bleues !

Mais voyez. – du ponant jusques à l’orient,

L’Europe, qui vous hait, vous regarde en riant. […] »

Extrait de la pièce de théatre Ruy Blas de Victor Hugo (1802-1885).

Plus on avance dans cette « campagne » électorale en vue de la présidentielle française, plus je me délecte de relire Victor Hugo!

Quatrième pouvoir. Nul ne sait de ce quoi demain est fait. Les médias et les hommes/femmes politiques non plus. Ma crainte demeure en cette évolution, donnée depuis un certain temps, aux médias et à la portée de leurs propos. Plus je vois ce qui s’est produit dans le passé, notamment dernièrement aux Etats-Unis, plus je suis de moins en moins rassuré. La prise de conscience doit se faire afin que les citoyens votent en tout en avril et mai prochain. Toute la problématique demeure là. L’abstention, et nous, et nous, et nous . . . !

Tout vient à point qui sait attendre, dit l’adage …

@romainbgb – 18/02/2017

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