Poser la question de ce que peut être l’Europe c’est donc se poser la question de l’identité européenne. Pour cela il s’agit d’entrevoir une réflexion largement inspiré par l’histoire et la philosophie pour répondre à ces questions contemporaines. Quelles sont les raisons historiques et culturelles qui peuvent conduire ces Etats à travailler sur des politiques communes. Savoir ce qui justifie ce vouloir vivre ensemble ?
Ne serait-ce pas une manière de progresser sur le questionnement de pourquoi les Etats en viennent à travailler ensemble ? Pour ma part le mot clef ici c’est identité. Qu’est-ce que c’est l’identité ? Ce qui me ramène à mon cours de « Grands problèmes de l’Europe contemporaine » dispensé par le Professeur Laquièze, à la Sorbonne Nouvelle – Paris III, nous donnant en exergue la notion de l’identité. Ceci à l’aide de l’ouvrage Vocabulaire philosophique de Lalande (P.U.F. collection Quadrige) :
*identité c’est le caractère de ce qui est unique quoique il est perçut, conçut, nommer de plusieurs manière différente. Ex : Lac Léman c’est la même chose que le Lac de Genève.
** identité c’est le caractère d’un individu ou d’un être assimilable à cet égard à un individu, quand on dit qu’il est le même à différents moment de son existence malgré les changements considérables qui peuvent y être apparus. Différence de traits, de caractères.
Identité ça rejoint l’idée de constante, de traits communs, de caractère commun alors que ça peut être à un être, il y a une identité de l’être en question. Peut être une nation, une civilisation, une société humaine. Ces traits communs impliquent qu’il faut aussi comprendre cette idée de traits communs spécifiques à d’autres. Différents d’autres identités au sens pluriel, il y a d’autres identités non européennes. On notera que le terme identité on le retrouve dans les traités européens fréquemment ; beaucoup plus que celui de souveraineté (idée de pouvoir de l’Etat) qui est un terme bannis.
Le Président Sarkozy a donc tout compris en menant une partie de sa campagne présidentielle et de créer son Ministère de l’immigration et de l’identité nationale. Le débat lancé par Monsieur Besson le prouve une fois de plus : en 2009 la question de l’identité nationale est toujours à la une.
Il aura fallu du temps, je vous l’accorde, mais l’Union Européenne après pertes et fracas y est parvenu. Mais à quoi me demanderiez-vous ? Et bien à répondre à la fameuse question posée en 1970 par le Président Kissinger : «l’Europe ? Quel numéro de téléphone ? » ! En effet ce sera ce soir au cours d’un diner réunissant les vingt-sept chefs d’Etats que sera désigné le «duo» exécutif dessiné par le nouveau traité de Lisbonne. Le dîner qui réunit ce soir les dirigeants des Vingt-Sept risque de se prolonger tard, faute d’accord préalable.
Source : lefigaro.fr
C’est le sommet où l’Europe, enfin libérée des lourdeurs institutionnelles, va se choisir un visage, une voix et insuffler un peu d’air frais. D’abord la place du président du Conseil, véritable visage de l’Union Européenne. Mais peu à peu son autorité semble se rétrécir peu à peu que se rapproche l’heure du choix. L’Europe a toujours rêvée d’un vrai patron, les Vingt-Sept n’en restent pas moins soucieux de leur prérogatives. Le choix d’un secrétaire général semble se profiler dans un modèle onusien ; de facto le traité le privant du droit de vote. à ce titre nous avons six concurrents officiels déclarés : Mesdames Lipponen et Robinson ainsi que Messieurs Blair ; Junker ; Balkenende et Verhofstadt. Sur ce sujet là, Tony Blair s’est laissé distancer, malgré les vivats de Londres.
La désignation du haut représentant, voix de l’Europe et de sa politique étrangère, est le second dilemme de la soirée. David Miliband, chef du Foreign Office, apparaissait comme le favori des Européens pour s’imposer comme l’alter ego d’Hillary Clinton, Sergueï Lavrov ou Wang Qishan. Mais c’était cette fois contre l’avis de Gordon Brown. Le rêve de l’Union Européenne d’avoir un grand patron est là, les Vingt Sept n’en restent pas moins soucieux de leurs prérogatives.
Un favori par défaut pour le poste de président, plusieurs challengers encore crédibles, l’incertitude autour du chef de la diplomatie… C’est la nervosité qui régnait à Bruxelles. Jusqu’à la dernière minute, les camps se sont comptés, avec d’un côté une réunion des socialistes à l’ambassade d’Autriche autour de Zapatero, Brown et Papandréou notamment, et de l’autre un entretien Merkel-Sarkozy-Rasmussen, officiellement pour parler du climat.
Le premier ministre belge, Herman von Rompuy, a tenu la corde jusqu’au bout. Homme du consensus, malgré son manque de visibilité sur la scène internationale, il a joué son grand atout : ne mécontenter personne. Membre d’un pays fondateur, catholique, intellectuel, modéré, atlantiste, il renvoie le souvenir perdu d’une coexistence paisible à une Belgique en plein déchirement. Le contraire de Tony Blair en quelque sorte. Dans ce cas il est vrai que le néerlandais Jan Peter Balkenende et le luxembourgeois Jean-Claude Juncker pouvaient se prévaloir de leur appartenance précieuse au Benelux. À son arrivée à Bruxelles, Angela Merkel a insisté sur la nécessité d’un «large consensus». Bruxelles, 21h08, la dépêche AFP tombe : Von Rompuy nommé Président de l’Union Européenne.
En ce qui concerne le choix du Haut représentant la question était tout aussi importante, telle que le prévoit le Traité de Lisbonne. En ce sens, pendant des semaines les marchandages sont allés bon train et lourds d’arrière-pensées. La tâche n’étant pas simple, du fait que si Paris et Berlin imposerait leur candidat pour la Présidence, Londres en ferait de même pour la candidature au poste de Haut représentant avec la Commissaire européenne britannique déléguée au Commerce, Catherine Ashton. Ce qui permet à cette dernière de devenir à 21h12, par dépêche AFP, la première Haut représentant de l’Union Européenne.
Maintenant que le triumvirat de Lisbonne (Président de l’UE ; Président du Conseil de l’Union Européenne ; Haut représentant) est réglé ce n’est pas pour autant que la complexité s’arrête pour autant. Là aussi, les négociations ont été serrées, d’autant plus que le Haut représentant sera le bras droit de José Manuel Barroso et qu’il devra être adoubé par le Parlement. Une fois dotée de ce duo, l’Union va devoir apprendre à fonctionner avec une direction à quatre têtes : le président du Conseil, le haut représentant, le président de la Commission et la présidence tournante. Pas sûr que cela suffise à faire contrepoids à l’Europe des États, qui a une nouvelle fois mené le jeu.
@Romainbgb – 19/11/2009
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