Se (Re) Construire

Les quinze derniers jours qui viennent de s’écrouler ont eu un drôle d’impact sur moi. Un vieillissement soudain semble avoir pris possession de moi et de mon cerveau. Mais à la fois un renouveau semble lui aussi arriver au sein de mon inconscient. Ce moment qui me renvoie, bêtement, vers mes cours de philosophie de Terminale.

Je m’étais, plus jeune, posé la question de la mort et du regard, de l’attitude, à adopter face à cette dernière. C’est là que l’on voit que l’on n’est jamais tout à fait préparé face à la mort. Elle a beau vous prévenir au coin de la rue avec ses feux de détresse, que l’on ne n’y prend pas garde quand ça nous tombe dessus ! Peut-être, mais surtout, lorsqu’il s’agit du décès de l’un de nos proches. C’est là que tout prend, finalement, tout son sens. La couche protectrice s’estompe peu à peu. Seul face à soi-même. À nous de faire le deuil.

Le temps de l’À Dieu ! …

Le silence prend une place non négligeable dans ce moment de solitude [extrême ?]. A nous de savoir dialoguer avec ! Un grand moment avec soi-même ne peut qu’être bénéfique pour la suite de la vie. Les discours et les silences : le paradis perdu ?!

« Je me suis enfui, ô sorcières, ô misère, ô haine, c’est à vous que mon trésor a été confié. »

Une saison en Enfer ; Arthur Rimbaud

Ne serait-ce pas là, avec Arthur Rimbaud, le moment du regret, identifié comme une innocence perdue ? Serait-ce à dire que cette innocence se fait encore sentir et empêche le maudit de se perdre sans retour ? On se rend compte que sitôt son âme profanée, Rimbaud souffre, devient méchant, comme celui qui a tout perdu. À l’heure, sitôt venue, du règlement de compte, lorsqu’il fait l’inventaire de ses pertes capitales et de ses profits spirituels, c’est à son trésor moral perdu que Rimbaud pense tout d’abord. Doit-on en faire autant ?!

Par le passé j’ai déjà eu le cas de figure d’être confronté face à la mort. Ce n’est jamais une place facile ni enviable. Pour autant, jamais je ne me suis trouvé aussi perdu ! Peut-être cela est-il dû à la complexité de mes rapports entretenus avec la personne défunte ? Il faut se trouver la force d’avancer et de savoir, pouvoir, aller de l’avant. Reculer et/ou stagner n’est guère conseiller dans un tel contexte !

Personne ne peut savoir, au plus profond de soi, quel sentiment peut animer un être (aussi cher qu’il soit).

Je le réalise encore plus en lisant les mémoires de Chateaubriand.

Il doit être conscient que chaque moment de vie, si particulier soit-il, n’appartient qu’à nous-même. Inutile d’aller chercher ailleurs. Il n’y a que nous-même pour savoir où peut (doit ?) se trouver la vérité. Ce qui n’est guère un travail facile, je vous l’accorde ! Doit-on pour autant tout envoyer valser en baissant les bras ?! Je ne le crois pas ! …

« Sois un homme, mon fils ! »

@romainbgb – le 05/10/17

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