Romain Gary : l’écrivain-diplomate.
Chers lecteurs,
Il y a des personnages qui jouent des rôles primordiaux dans votre vie. Romain Gary en fait partie. Compagnon de la Libération. Figure de la Littérature française du XXème siècle. Diplomate. C’est à travers ces différentes facettes de sa personnalité que Roman Kacew deviendra le Romain Gary que l’on célèbre toujours aujourd’hui.
C’est pourquoi j’ai choisi de partager avec vous le portrait d’une nouvelle personnalité qui a ressenti en lui-même ce constat.
Sciences-Po Aix. C’est après un Baccalauréat Littéraire que notre nouvel interrogé fera ses classes sur les bancs de l’Institution aixoise. Le fil commence à se tirer pour le futur écrivain.
L’Université d’Ottawa. Dans le cadre du cursus de Sciences-Po Aix, la 3ème année de césure se fera au sein de l’université canadienne. Un moment de découverte du système anglo-saxon et d’une formation à la sphère des Affaires Internationales.
Sorbonne-Nouvelle. Le fil de la littérature reprend ses droits pour notre interrogé. Un diplôme de littérature et civilisation française à la clef. Romain Gary commence son apparition avec une thèse sur « l’écrivain diplomate ».
ENA. Il faut poursuivre le fil des études pour notre interrogé. Après avoir fait des études littéraires le voici sur les bancs de l’Institution strasbourgeoise afin de concrétiser son parcours de vie. Ce qui l’amènera à son poste actuel de magistrat financier.
La Pléiade. En 2019, notre interrogé a une chance inouïe en étant intégré à l’équipe de La Bibliothèque de la Pléiade en charge de la composition des œuvres de Romans & Récits de Romain Gary. Ce sera pour le roman La Vie devant soi que notre interrogé sera en charge des notes et de l’appareil critique de l’œuvre.
Romain Gary – Consul général de France. C’est à la lumière de cette facette de l’écrivain-diplomate que j’ai choisi de partager avec vous le portrait de ce nouvel interrogé. Faisons connaissance de notre interrogé et portons un regard neuf sur l’écrivain-diplomate grâce à l’ouvrage que nous présente le nouvel interrogé.
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Kerwin Spire, magistrat financier, auteur du livre Monsieur Romain Gary – Consul général de France.
Compte-tenu des règles sanitaires que nous connaissons, la réalisation de ce portrait a été réalisé lors d’un appel en visioconférence le 29 juin 2021.
Bonne lecture !
@romainbgb – 05/07/21
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Biographie Express de M. Kerwin Spire :
*1986 : naissance.
*2004 : Baccalauréat – série Littéraire.
*2004-2009 : diplômé de Sciences-Po Aix (Bouches-du-Rhône).
*2006-2007 : année d’échange à l’Université d’Ottawa (Canada) dans le cadre du cursus d’études à Sciences-Po Aix (Bouches-du-Rhône).
*2008-2009 : Master 2 Affaires Internationales à Sciences-Po Aix (Bouches-du-Rhône).
*2009-2014 : Docteur en littérature et civilisation françaises de l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle.
– Thèse sur « Romain Gary, écrivain politique » mention très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité.
*2017-2018 : élève de la promotion Georges Clemenceau de l’École nationale d’administration.
*2019 : co-éditeur des œuvres de Romain Gary dans la Bibliothèque de la Pléiade.
*depuis 2019 : magistrat financier à la Chambre régionale des Comptes de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
*2021 : auteur de l’ouvrage Monsieur Romain Gary, Consul général de France aux éditions Gallimard.
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Quelles sont les grandes étapes de votre parcours ?
« J’ai tiré un fil depuis mes études à Sciences-Po Aix (2004-2009) qui m’a conduit à soutenir une thèse de littérature à la Sorbonne Nouvelle (2009) et à réussir le concours d’entrée à l’ENA (promotion « Clemenceau » 2017-2018). Dans ce parcours, la littérature n’a eu de cesse de m’accompagner mais c’est aujourd’hui à l’âge de 35 ans que je signe un premier livre – Monsieur Romain Gary. Consul général de France – qui a paru chez Gallimard en ce printemps 2021. »
Vous êtes diplômé d’un Master d’Affaires Internationales à Sciences-Po Aix. Que retenez-vous de vos années d’études à Sciences-Po Aix ?
« L’opportunité de cette école a été d’avoir une formation diplômante qui soit la plus ouverte possible. Pour cela, le cursus en affaires internationales, c’est le champ des possibles.
« Je retiens de cette scolarité de belles rencontres, avec des enseignants qui venaient partager leurs expériences. Ainsi que des personnalités. C’est absolument fondamental d’avoir ce retour d’expérience lorsque l’on tâtonne un petit peu pour se chercher un destin ou un débouché professionnel. Il est fondamental de rencontrer les bonnes personnes. Et à ce titre, à Sciences-Po Aix, il faut citer des juristes de droit public m’ont beaucoup marqué lors de ma scolarité, comme le directeur de Sciences-Po Aix, Jean-Claude Ricci, ou un historien comme Jean-Charles Jauffret.
« A mon tour, lorsque j’en ai l’occasion, je vais à la rencontre des lycéens ou des étudiants. Par exemple, lorsque j’ai été affecté comme stagiaire-ENA, j’ai dialogué avec des lycéens qui préparaient les concours de Sciences-Po ; il me semblait important, bien qu’ils soient encore jeunes, de leurs montrer quels étaient les itinéraires ; comment tout cela s’orchestrait ; s’articulait ; pour in fine leur donner envie. »
Comment avez-vous vécu vos années d’études à l’Université d’Ottawa ?
« C’était une année de césure qui correspond à la 3ème année sur les 5 années du cursus de Sciences-Po Aix ; une année où l’on s’enrichit d’expérience ; où l’on va vers l’inconnu.
« Ce qui m’a beaucoup marqué c’est la méthode d’enseignement des Anglo-saxons, avec le learning by doing. Il y avait beaucoup de cas pratiques, de jeux de simulation. Pour les Affaires Internationales c’était extrêmement éloquent de se confronter par exemple à des simulations de négociations aux Nations-Unies. Il y avait une sorte de concours universitaire avec ce qu’ils appellent des Model UN. Ce qui était stimulant comme cadre. »
Vous êtes issu de la promotion Clemenceau de l’ENA en 2018. On a beaucoup parlé suite à une réforme voulu par le président de la République, visant à sa suppression. Je souhaitais savoir ce que vous retenez de vos années d’études ?
« D’abord, c’est une belle école républicaine. J’ai été étudiant-boursier lors de mes études supérieures et j’ai eu la possibilité de passer ce concours à l’âge de 30 ans, de le réussir et ensuite de faire une scolarité qui a changé le cours des choses puisque j’ai eu accès à des postes – et ce n’est que le début –, auxquels je n’aurai pas eu accès sans cette école. C’est un ascenseur social qui est toujours critiquable mais qui fonctionne tout de même.
« Ensuite, la grande force de cette école c’est de nous mettre en situation de responsabilité avec les trois stages qui sont dans l’armature de la scolarité. Cela a été à chaque fois des expériences humaines et intellectuelles extrêmement riches. C’est surtout cela que je retiens : une expérience professionnelle autant qu’une formation académique. »
Vous êtes Docteur en littérature et civilisation françaises de l’Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle. Votre thèse avait pour thème : « Romain Gary, un écrivain politique ». Le début de la rencontre avec l’illustre écrivain pour un jeune homme de 28 ans ?
« La rencontre s’est faite plus tôt encore, à l’âge de 18 ou 20 ans, lorsque je l’ai découvert par la lecture. J’étais au Canada. J’ai découvert Romain Gary en lisant La Promesse de l’aube. J’ai lu Les Racines du Ciel puis Les Cerfs-volants. Ce sont les premiers livres de Romain Gary que j’ai lus. J’ai lu la très belle biographie que Dominique Bona lui avait consacré dans les années 1980, qui s’appelle Romain Gary, très sobrement.
« J’ai découvert une volonté, sans cesse renouvelée, de bousculer les codes, de se battre face au déterminisme, à ce que Romain Gary appelle « les lois de la nature ». C’est cet élan de vie, insufflé par la lecture à 20 ans, qui ne m’a plus jamais quitté.
« J’y ai consacré d’abord un mémoire, à Sciences-Po Aix. Effectivement ensuite j’ai consacré une thèse à cet illustre écrivain. J’avais 23 ans au début de ma thèse. Je l’ai soutenue à 28 ans. Tout ceci, parallèlement à mes fonctions à l’Assemblée nationale. »
En 2019, vous devenez le co-éditeur des œuvres de Romain Gary dans la Bibliothèque de la Pléiade. Comment est née cette aventure ?
« Cette aventure est née par une sollicitation lorsque j’ai été invité par Denis Labouret, maître de conférence à Paris-Sorbonne, à intervenir lors d’un séminaire sur Romain Gary, dans le cadre d’un cours de Master.
« Denis Labouret, qui avait été membre de mon jury de thèse, connaissait mon travail sur Gary et à l’occasion de ce séminaire m’a proposé de m’associer à l’aventure de La Pléiade qui était portée depuis plusieurs années par une belle équipe autour de Mireille Sacotte. En très peu de temps, les notes et l’appareil critique de La Vie devant soi m’ont été confiés. Ce qui est l’une des plus belles aventures éditoriales qui soient.
« C’est l’un des derniers textes des Romans & Récits publié dans La Pléiade. Le prix Goncourt 1975. Un livre qui a beaucoup circulé et fait parler de lui à l’époque de l’obtention du prix, dans la critique.
« Dans ce cadre, j’ai eu un travail d’archives à faire en me rendant à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC), qui est à l’Abbaye d’Ardenne, à côté de Caen, ainsi qu’aux Archives municipales de Nancy, où il y a le Fonds de l’Académie Goncourt. Ce qui était extrêmement intéressant puisqu’il y avait déjà une polémique sur la justice des prix littéraires. »
Comment est né le projet d’écriture vous menant à la publication de cet ouvrage sur Romain Gary, Consul Général de France à Los Angeles ?
« L’idée, après la thèse, était de valoriser le travail de recherche que j’avais réalisé en dépouillant les fonds des archives diplomatiques. J’ai en effet longuement cherché à comprendre le diplomate qu’était Romain Gary. Sur quoi travaillait-il ? Quelles étaient ses opinions ? Quel était son rôle exact dans la diplomatie ?
« Mais je n’avais pas la volonté de publier ma thèse telle quelle. Je n’avais pas non plus la volonté d’écrire un essai sur Romain Gary, ni une biographie. Je me disais que la littérature était également une expérience formelle. Et c’est pourquoi je me suis confronté à l’écriture d’un récit. Un récit qui est entre la biographie romancée et le récit d’aventure, avec une part de fiction également, qui vient nourrir ce travail d’écriture.
« Ce projet est né assez tôt mais j’y ai véritablement donné corps en laissant passer ma scolarité à l’ENA, en attendant de m’établir dans un poste et dans la vie, pour avoir un peu de temps pour m’y consacrer.
« Durant cette période, il y a toujours un cheminement de la réflexion. Même si on n’y travaille pas, la réflexion nous accompagne. D’autant plus que Romain Gary est un personnage extrêmement attachant. Il n’avait de cesse d’être présent à mon esprit. Et j’ai cherché en quelque sorte à m’acquitter d’une dette envers lui. J’insiste là-dessus. J’avais une dette envers lui. Et j’ai cherché à m’en acquitter en écrivant ce livre et en cherchant à lui rendre hommage. C’est d’ailleurs à Romain Gary que j’ai dédié ce livre. »
Biographie officielle.
Ce premier chapitre annonce la couleur quand on sait l’imagination légendaire dont fera preuve l’illustre aviateur romancier diplomate tout au long de sa vie.
« Lorsque Romain Gary arrive à Los Angeles en 1956, il y a eu cette volonté des autorités françaises de modifier sa biographie pour qu’il n’y ait aucun doute sur sa personne au moment de sa prise de poste. Et il y a également toute l’ambiguïté du personnage, Romain Gary, mais qui a une mission officielle : celle de représenter la France.
« Sa biographie est quelque peu modifiée puisqu’elle le fait naître à Nice, de nationalité française et non pas un enfant issu de l’exil, tel qu’il était, de confession juive et de nationalité lituanienne sur son passeport, avant d’avoir été naturalisé français, après son adolescence.
« Le contexte l’explique avec des autorités américaines qui s’adonnent à la chasse aux sorcières face aux soviétiques, en pleine Guerre Froide. Et d’ailleurs, Romain Gary s’en amuse.
« Quand on lit ses prises de paroles de l’époque, que j’ai retrouvées dans les journaux américains, Romain Gary s’amusait beaucoup de cette ascendance. Lorsque l’on lui demande son avis sur les vins californiens, il dit : « Ils me rappellent les vins français. Ce sont ceux que je préfère. Ce sont ceux de mon enfance ! »
« C’est un peu une ironie de l’histoire que de lire cette Biographie officielle qui ouvre le livre au miroir du dernier chapitre de mon livre. Car ce qui est intéressant de noter c’est que 4 ans et demi plus tard, lorsqu’il quitte Los Angeles, l’écrivain s’est donné une ascendance avec ce magnifique livre qu’est La Promesse de l’aube, qui lève le voile sur ses origines, sur sa naissance, en ne faisant l’impasse sur aucune des difficultés qu’il a pu vivre durant l’exil jusqu’à la France rêvée. »
Les éléphants d’Afrique.
L’expérience consulaire américaine de Romain Gary passe aussi par là. Le point final des Racines du Ciel sera mis à ce moment-là. L’accomplissement d’une vie pour l’écrivain-diplomate ?
« C’est le livre que Romain Gary porte depuis 3 ans lorsqu’il arrive en Californie. Dans sa besace, c’est encore le manuscrit non corrigé de l’œuvre, qui n’a pas encore de titre.
« Finalement, quelques mois après son arrivée, il accouche de ce roman dont il a l’intuition que c’est un roman qui est en phase avec l’époque. L’actualité de l’année 1956 lui donnera raison puisque c’est un livre sur l’antitotalitarisme et sur l’ode à la liberté. Il lui donnera doublement raison d’abord avec l’Affaire du Canal de Suez pendant l’été 1956. Ensuite à l’automne 1956 avec l’insurrection de Budapest où l’armée soviétique réprime dans le sang une manifestation populaire.
« Romain Gary a cette intuition. Il l’écrit d’ailleurs à ses amis André Malraux et Henri Hoppenot. Il a cette intuition très grande que c’est un livre pour le Goncourt. »
Une course contre lui-même.
Il me semble que l’écriture sera pour Romain Gary un éternel échappatoire face aux aléas de sa vie personnelle et l’approbation de sa mère.
« C’est vrai, il se réfugie dans la littérature, d’où le titre de ce chapitre, « Une course contre lui-même ». Romain Gary a cette frénésie d’écriture qui le caractérise pendant cette période à Los Angeles où il écrit énormément.
« Ceci à la fois en français et en anglais. Il mène une œuvre de pair sur deux fronts à la fois : sur le front européen avec son éditeur, Gallimard, qui le publie à Paris ; et dans le monde anglo-saxon avec Simon & Schuster, son éditeur new-yorkais, à qui il donne Lady L., qui sera rapidement l’un des best-seller de l’année 1959 aux États-Unis.
« Cette frénésie d’écriture c’est un refuge par rapport au déterminisme, au poids de l’Histoire et également au poids de sa mission officielle.
« Par ailleurs, au cours de l’année 1957, on voit en France, un an avant le retour du Général de Gaulle, un enlisement de la situation avec le conflit en Algérie et un recours à la torture. Ce qui donne lieu à un bon nombre d’interrogations de la part de l’opinion publique américaine sur le fait que la France se fourvoie dans un continent où elle est une nation coloniale. Ce qui est un crime moral pour l’opinion publique américaine.
« Il y a tous ces facteurs qui font que Gary va de plus en plus se réfugier dans la littérature pour finalement, bien des années plus tard notre, plus grand plaisir. »
Une expérience Hollywoodienne.
Romain Gary, Consul Général de France dans la ville des artistes. Sa rencontre avec Jean Seberg aura lieu lors d’une réception donnée par le Consul. On se souvient de cette scène extraordinaire de leur rencontre.
« Effectivement. C’est Romain Gary qui pour déstabiliser François Moreuil, le premier mari de Jean Seberg, lui demande d’essayer ses chaussures. Dans un cadre protocolaire et dans une Résidence de France, la requête semble totalement saugrenue. Ce qui a fait rire Jean Seberg, semble-t-il. Peu de temps après ils se sont revus. Lorsque François Moreuil est parti en France pour ses affaires, puisqu’il était avocat, il a demandé à Romain Gary de veiller sur sa jeune épouse américaine. Ce qu’il a fait trop bien d’ailleurs. Et cela a donné lieu à l’une des plus belles histoires d’amour du XXème siècle. »
Peut-on dire que Romain Gary était passé aux oubliettes de la littérature depuis sa mort jusqu’à une reconnaissance posthume tardive faire avec la publication de ses œuvres à la Bibliothèque de la Pléiade ?
« Il est vrai que Romain Gary, de son vivant, s’il a connu le succès, était souvent éreinté par la critique. Pour le comprendre, il faut dissocier la réception de la critique de la réception par les lecteurs. Et ne pas omettre ses échecs, y compris lorsqu’il s’est essayé au cinéma. Et puis il y a eu ce dédoublement de son œuvre littéraire, avec l’aventure Ajar, qui a été difficilement saisissable par ses contemporains. Tout cela n’a pas aidé à saisir l’unité de son œuvre.
« L’Université s’est peu à peu emparée du sujet. Il y a eu des premiers sujets de thèses de doctorat dans les années 1980-1990. Parallèlement, il y a eu un essor de Romain Gary, avec des monographies qui ont paru. Celle de Dominique Bona en 1986 ; celle de Myriam Anissimov en 2004. Mais c’est véritablement dans les années 2010 qu’il y a eu un essor autour de son œuvre. La reconnaissance a eu lieu peu de temps avant avec le centenaire de sa naissance en 2014 où l’Université l’a célébré. Et la consécration c’est évidemment la parution de ses Romans & Récits dans la collection de la Bibliothèque de la Pléiade en 2019.
« Aujourd’hui c’est autour d’écrivains contemporains, comme François-Henri Désérable, de s’emparer de Romain Gary pour en faire finalement un personnage de fiction. C’est aussi un bel hommage que l’on peut lui rendre de la sorte.
« Et au final on peut dire que c’est un écrivain dont l’actualité se compte sur 3 ou 4 générations. De sa génération, il fait d’ailleurs partie des écrivains les plus lus, avec Albert Camus et Saint-Exupéry. »
Comment vivez-vous cette période pandémique ?
« Je le vis extrêmement péniblement. On pourrait croire que c’est un moment paradisiaque pour écrire. Or, il faut avant tout de la disponibilité d’esprit pour écrire…
« On m’a demandé comment Romain Gary vivrait ce moment, s’il était parmi nous, ou si cette pandémie avait eu lieu plus tôt. Je pense qu’il se serait réfugié dans sa villa de Majorque, à Puerto Andratx. Il aurait tiré le rideau sur la vie sociale et serait reclus dans sa tour d’écrivain. D’où il aurait envoyé des tribunes à France Soir, au Figaro, ou au Monde pour pester sur l’époque fort peu humaine et fort peu humaniste que nous vivons. »
Quels rapports avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« J’y contribue assez peu. Mais je pense que c’est à tort parce qu’aujourd’hui beaucoup de choses s’y passent, y compris pour la littérature. On voit des blogueurs thématiques, comme vous, sur des sujets littéraires, qui ont une véritable influence auprès des lecteurs. C’est très beau de voir que, d’une manière très démocratique, il y a cet accès à l’opinion publique. »
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Merci à Mme Christelle Mata pour son aide précieuse.
Merci à M. Kerwin Spire pour son écoute et sa bienveillance.