M. Thimoté Polet

L’Horizon et le Grand Large.

Chers lecteurs,

Une fois de plus laissons la parole à la jeunesse. Je dois avouer que le parcours de notre nouvelle personnalité sort un peu de l’ordinaire des biographies lues jusqu’à présent. C’est pourquoi pour pousser l’Horizon de la curiosité, je suis parti à la découverte de notre nouvel interrogé.

 

Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Thimoté Polet, Champion d’Europe U23 Match Racing à la Voile.

M. Thimoté Polet – ©droits réservés

La réalisation de cet entretien-portrait a été réalisé en Visioconférence le 12 avril 2022.

 

Bonne lecture !

@romainbgb – 15/04/22

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Biographie Express de M. Thimoté Polet :

*2000 : naissance au Havre (Seine-Maritime).

*2006 : débute la Voile au SNPH.

*2014 : médaille d’Argent au Championnat de France Minime à la Voile.

*2019 : vainqueur Rolex Fastnet.

*Juin 2019 : Titulaire du Baccalauréat série Scientifique.

*sept.2019 – juin 2022 : diplômé en Commerce International à l’IUT de Commercialisation de l’Université Le Havre Normandie.

*oct.2020 – oct.2021 : DEJEPS en alternance au SPNH.

*2021 : -Champion d’Europe Jeune 2021 à la Voile en Match Racing.

-1ère participation à la Transat Jacques Vabre – Skipper Class 40.

*avril-juin 2021 : campagne des élections régionales auprès de MM. Gastinne et Morin.

*mai 2021 : adhésion aux Jeunes Normands Conquérants (Région Normandie).

*oct.2021 : adhésion à Horizons 

*mars2022 – oct.2022 : sélectionné dans le cadre de Paris 2024 pour un projet sportif ayant un impact sociétal et environnemental.

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À quoi rêvait le petit Thimoté lorsqu’il était enfant ?

« Le petit Thimoté rêvait, et il rêve toujours, de faire beaucoup de choses. Il rêve de pouvoir continuer à voguer à travers les Océans. Il rêvait de partir à l’aventure, à la découverte de pleins de nouvelles choses. Le petit Thimoté est assez curieux.

« Le petit Thimoté rêvait aussi de pouvoir amener plein de monde avec lui, dans beaucoup d’aventures. L’aventure a toujours été une passion. L’aventure au sens large : découvrir, la curiosité, tester et apprendre. Cela a toujours été présent. »

 

Quel souvenir gardez-vous de vos années lycéennes ?

« Mon passage au Lycée s’est extrêmement bien passé. J’avais déjà un aménagement d’horaire scolaire avec mon statut de sportif de haut niveau. Je pouvais m’entrainer toutes les après-midis du mercredi au samedi, ainsi que le dimanche. Ce qui faisait tout de même 5 entrainements dans la semaine. Cela se passait hyper bien.

« J’étais au Lycée Claude Monet. Les professeurs étaient fort présents. J’en garde un très bon souvenir. L’aménagement a été créé lorsque je suis arrivé au Lycée Claude Monet. Ceci s’est poursuivi tout au long de ma scolarité au Lycée. Ensuite, cela a perduré encore pendant 1 an ou 2. Ceci vient de s’arrêter cette année. »

 

Vous serez diplômé en juin. Que retenez-vous de votre passage à l’IUT du Havre ?

« Si je dois en retenir quelque chose c’est sans doute cette capacité d’organisation. Puisqu’en plus de mes nouveaux projets sportifs, j’ai fait de nouvelles choses. Il a donc fallu que je m’organise davantage. Je garde un très bon souvenir de mes années à l’IUT.

« Au sein de l’IUT de Commercialisation, on a fait énormément d’oraux et de rendus de dossiers. Tout cela m’a donné plein de petites billes pour faire le lien avec mon expérience politique ou oratoire quand je fais un retour d’expérience à la voile. »

 

Comment est né votre passion pour la Voile ?

« J’ai eu la chance d’avoir mon père qui faisait déjà beaucoup de bateau. Il faisait des courses. Ce qui est évidemment un accélérateur pour en faire. J’en ai fait très rapidement. Je suis parti très tôt en mer. On faisait déjà des traversées Le Havre – Angleterre. La passion, elle est née d’ici et après j’ai fait mes expériences.

« J’ai la chance d’être dans une Ville qui s’y prête, sauf au mois de janvier où il fait particulièrement froid. Il est difficile de s’y entraîner quand on a 4 ou 5 ans. Remarquez, même quand on a 20 ans. On serre les dents. C’est la petite difficulté mais bon. Cela se passe bien. »

 

Comment avez-vous vécu votre 1ère médaille, en Argent, au Championnat de France Minimes de Voiles en 2014 ?

« En 2014, c’est donc ma 1ère médaille au Championnat de France Minimes. Cela couronne des années et des années d’entrainements en Normandie. J’étais actuellement en 4ème. Je me souviens que ma famille était venue le dernier jour pour assister à la dernière manche, au dernier parcours et à la remise des prix. Il y a eu évidemment un coup de pression.

« J’étais très content. J’ai fait une très belle compétition du début à la fin. J’ai d’ailleurs fait une très belle année tout court. C’est vraiment là où j’ai performé à l’échelle nationale et internationale. C’est grâce à cette médaille, sur un évènement aussi majeur, que je suis ici aussi aujourd’hui. C’est ce qui m’a motivé.

« D’ailleurs, c’est la médaille que je préfère parmi toutes celles que j’ai. Plus que celle de Champion d’Europe. Plus que celle d’autres Championnats de France. C’est vraiment celle que l’on garde au fond de soi ; qui est à part ! C’est la première ! Gros symbole ! »

 

Comment avez-vous vécu l’expérience DEJEPS en alternance au sein du SNPH ?

« Le DEJEPS, c’est une formation. C’est un BAC + 2. Il y a plusieurs spécialités. Il y a soit celle de directeur de courses. Ce qui est accès sur la comptabilité et la gestion de structure. Ou soit un cursus d’entraineur, un peu plus sportif de haut niveau. J’ai fait ce cursus-là.

« J’avais aussi un groupe à l’année que j’entrainais, des plus jeunes qui avaient autour de 12 – 13 ans. Je les ai formés toute l’année, avec mon retour d’expérience. À côté de cela, j’avais toujours mes années d’études à l’IUT et mes projets sportifs.

« J’ai lancé une nouvelle activité, en tant que projet, parce que cela fait partie de l’examen. Créer un projet, le lancer et/ou le pérenniser. C’est l’activité Wingfoil. On a été parmi les 1ers en France. Cela cartonne, la communication aussi. On a eu beaucoup de demandes. On a été d’ailleurs un peu victime de notre succès.

« Cela a été une très bonne expérience parce que cela m’a fait autant travailler mes capacités commerciales, un peu scolaires, que mes capacités sur le terrain à pouvoir entraîner, mes capacités techniques. J’ai dû mettre en complémentarité pour la 1ère fois l’ensemble de ces qualités. En plus de cela, je créé mon projet de Transat Jacques Vabre. C’était vraiment une grosse année ! »

 

M. Thimoté Polet – ©droits réservés

 

Que retenez-vous de votre participation au Championnat d’Europe Jeunes à la Voile et à la Transat Jacques Vabre ?

« L’année 2021, je ne pense pas pouvoir faire une année aussi chargée que celle que j’ai eu puisqu’à côté de cela il y avait les 2 Championnats. Il y avait aussi le Tour de France à la Voile. En parallèle, il y avait les élections régionales. C’était vraiment une grosse année. Il a fallu apprendre à déléguer un petit peu, sur plein de domaines.

« Maintenant, le Championnat d’Europe c’était vraiment notre projet performance. On savait que l’on y allait pour gagner. Le travail a été fait. On c’est très bien débrouiller du début à la fin de la course. L’équipe était vraiment au top.

« Sur la Transat Jacques Vabre, c’était vraiment un projet de formation et d’apprentissage où l’on découvrait « le Grand Large ». Il a fallu manier du plus gros budget. Il a fallu davantage s’organiser, manager une équipe plus importante, que ce soit en communication ou en entretiens de bateaux. Tout est beaucoup plus gros sur une Transat. La Transat Jacques Vabre, lorsque l’on est Havrais et qu’elle part du Havre, tout de suite cela prend de l’ampleur.

« C’est beaucoup d’organisation. S’il y a bien une chose que j’ai réussi en 2021, c’est à être bien organisé et que tout se soit bien passé. J’ai appris, indirectement, à ce que ce c’était que de travailler. De commencer les journées avec les rendez-vous à 7 heures 15 et de rentrer chez soi, après les dîners, quand il est 23 heures 30 – minuit. À côté de cela, je devais travailler encore pour mes études. On dort très peu. On travaille beaucoup. Tout cela s’apprend.

« Cela m’a beaucoup changé. Évidemment, l’on perd tout cet aspect que l’on a lorsque l’on est jeune. On a plus du tout de temps. On sort moins. C’est peut-être le côté un peu négatif. Mais cela nous apprend tellement à travailler et à comprendre la notion du travail. On progresse dans tous les domaines. On a besoin d’être efficace. Cela va avec l’hygiène de vie.

« Tous les projets j’arrivais à les associer les uns avec les autres parce que je rencontrais beaucoup de monde. J’ai rencontré énormément de personnes sur tout ce que j’ai fait en 2021 avec les entreprises, la politique, les associations etc… J’ai envie d’être avec toutes ces personnes-là. Surtout que je suis une personne qui adore être avec tout le monde. J’adore discuter. J’adore partager. J’adore comprendre.

« Je suis quelqu’un de très curieux et qui aime beaucoup être sur le terrain. Je pense aussi que c’est ce qui fait que mes journées soient beaucoup plus importantes que prévues. Cela ne m’a pas fatigué. Pas une seule fois je me suis dit : « pourquoi je fais cela ?! » Je le faisais vraiment pour le défi sportif mais aussi parce que j’adore ce que je fais. C’est aussi ce qui me permet de tenir le rythme. »

 

Vous avez participé à la campagne des régionales 2021 pour la Région Normandie. Comment s’est passé cette expérience ?

« Justement c’était un point que je souhaitais aborder avec vous.

« Je pense qu’il est normal pour un jeune de 20 ans, qui aime à travers ces défis sportifs rencontrer du monde, qui adore discuter, de s’intéresser à la vie politique. J’ai toujours été intéressé depuis que je suis tout petit. Je n’ai pas souhaité m’engager trop tôt parce que j’ai voulu comprendre comme cela fonctionnait d’abord. Il est vrai que la politique, il ne faut pas y aller trop tôt, je pense. Il faut prendre son temps et découvrir. Et donc, allier sport et politique, avant d’y aller, 99 % des gens m’ont dit que c’était une mauvaise idée. Comme je suis quelqu’un d’un peu têtu… J’y suis allé quand même !

« Comment j’y suis allé ? J’y suis allé parce que j’ai rencontré Luc Lemonnier, maire du Havre pendant qu’Édouard Philippe était Premier ministre. Je lui ai fait part de ma volonté d’engagement politique. C’était dans un cadre personnel. J’essaye vraiment de différencier toujours le sport et la politique pour ne pas avoir de conflits d’intérêts ou quoi que ce soit. Je discute donc avec Luc Lemonnier et il me fait une liste des personnes que je peux contacter.

« C’est comme cela que je rencontre Oumou Niang-Fouquet, Adjointe à la Mairie du Havre et ancienne sportive de haut niveau en Handball. Oumou Niang-Fouquet a un grand cœur et a su me donner confiance. De là, j’ai rencontré Régis Debons, l’Adjoint au Sport. J’ai pu allier les 2. Je m’entends bien avec Régis Debons. J’ai encore pris un café avec lui ce matin. Je pense que sans cette proximité qui est créé avec les élus au Havre, jamais je n’aurai fait de la politique. Parce que jamais je n’aurai osé aller vers ces personnes-là, directement. En tous les cas, je n’y serais pas allé si tôt. C’est ce lien local qui m’a permis d’y aller.

« J’ai rencontré ensuite Arthur Gueulle, qui avait déjà beaucoup d’expérience de campagne locale. C’est vraiment quelqu’un que j’apprécie énormément. Arthur Gueulle m’a appelé pour m’informer de la campagne des élections régionales et savoir si je connaissais Jean-Baptiste Gastinne ? Je le connaissais assez peu. Je n’avais aucun avis politique étant donné que c’est ma 1ère campagne. Je dis donc « Oui ! »

« La campagne des élections régionales je l’ai donc faite pour Jean-Baptiste Gastinne. Je tiens à le préciser. Je le faisais pour lui, pour sa personne et pour les autres élus du Havre. Hervé Morin, je le connaissais moins. Il y avait plus de distance. Alors qu’avec Jean-Baptiste Gastinne, j’étais sur le terrain. J’étais au sein de son équipe de campagne. C’était local.

« J’ai adoré cette campagne des élections régionales. Que ce soit les actions de militantismes comme les collages et les tractages sur les Marchés. Aller sur les Marchés, cela m’a permis de rencontrer les Havrais et les personnes de partout. Tout cela était génial !

« Ce qui m’a amené à rejoindre le Groupe des Jeunes Normands Conquérants. J’ai ainsi animé pendant les régionales un débat sur le ferroviaire en Normandie. Ce qui est l’un des sujets les plus complexe et technique pour la Région parce que le train, le ferroviaire, c’est ce qui divise un peu les Normands. C’était pour moi une expérience unique de pouvoir au côté de Jean-Baptiste Gastinne, et d’autres interlocuteurs, de pouvoir parler d’un sujet aussi épineux, en pleine période électorale. Sachant que c’était un sujet vraiment primordial.

« J’ai rencontré Hervé Morin lorsqu’il est venu au Havre un dimanche. Je l’ai rencontré lorsque l’on a fait le meeting au Havre. C’est quelqu’un que j’admire par son travail et son énergie. Je suis très content d’avoir fait la campagne pour lui. Évidemment, cela va un peu en contradiction avec la ligne d’Horizons, que je suis actuellement. Mais je n’ai aucun regret. Si tout cela était à refaire, je continuerai à soutenir MM. Gastinne et Morin. »

 

Vous êtes adhérent aux Jeunes Normands Conquérants auprès de M. Lenôtre, en lien avec la Région Normandie. Comment vivez-vous cette expérience ?

« J’ai été contacter par Gauthier Lenôtre. On a discuté au début par message. Le soir même, il y avait une soirée autour de la thématique du Sport. Je suis donc allé au QG de la campagne, de l’autre côté de l’eau. J’ai assisté à la réunion.

« Gaulthier Lenôtre m’a expliqué ce qu’était les Jeunes Normands Conquérants. Pour ceux qui ne savent pas c’est un Groupe de Jeunes qui n’ont pas, j’insiste bien, une ligne politique forcément liée à Hervé Morin. Ils peuvent venir de tout horizons. C’est pour intervenir au plus proche et créer un lien entre la Région Normandie et Hervé Morin ainsi que l’ensemble des Vice-présidents.

« Cette idée de pouvoir agir directement sur le terrain et de pouvoir faire de réelles propositions, j’ai tout de suite aimé. On n’a pas cela au Havre. On n’a pas de Conseil Municipal des Jeunes. C’est un peu ce que propose Gaulthier Lenôtre. Sachant que je m’étais renseigné en amont sur tout ce qu’ils avaient fait.

« La mission N°1 étant de faire réélire Hervé Morin. Ce qui a été mission réussie. La campagne des régionales a été très prenante. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est du matin au soir. On ne dort quasiment pas. Cela demande une énergie très importante. A suivi un peu de repos pendant l’été. À partir de septembre, on a refait des propositions. On a refait des réunions. Puis, à titre personnel, ensuite j’ai été pris sur la Transat.

« Je suis revenu au mois de janvier 2022. À ce moment-là, il y a eu un Manifeste qui a été organisé pour faire le Tour de France des Régions.

« Ceci pour comprendre, sur différentes thématiques, l’engagement des Jeunes et les problèmes qu’ont les autres Régions, les autres Villes. J’ai assisté à quelques-uns de ces rendez-vous. Notamment, je m’en rappelle, celui en Ile-de-France pour la Conclusion de ce Manifeste. C’était une excellente performance remplie d’idées. Cela a permis de sortir pleins de thématiques et surtout cela a créé un réseau important pour les Jeunes Normands Conquérants.

« C’est d’ailleurs un Groupe qui est plutôt bien reconnu actuellement en France. C’est une très bonne équipe. Le fait qu’il y ait une présidentielle et que l’on ne soit pas obligé de soutenir la candidature de Valérie Pécresse pour Les Républicains. On essaye justement de se détacher de cela. On en parle, je ne le nie pas mais personne sur le Groupe n’a pris de position. On a vraiment fixé les règles. Cela me permettant à moi, étant je crois être le seul membre d’Horizons et de la Majorité présidentielle au sein des Jeunes Normands Conquérants, à ne pas être juger. Sachant que l’on se regroupe quasiment tous autour de la candidature d’Emmanuel Macron pour la présidentielle. On a tout de même cette synergie.

« On a tout de même les idées de la démocratie, les idées de l’Europe et les idées du local qui nous lient. Ce qui est vraiment bien, même s’il on peut avoir quelques différences dans les thématiques. On s’entend très bien. On est une 30aine de jeunes. C’est vraiment une expérience que j’adore. Plus longtemps je continuerai, plus content je serai. »

 

Vous avez été sélectionné dans le cadre des JO de Paris 2024 pour un projet sportif à vocation sociétal et environnemental. Pouvez-vous m’en dire plus ?

« Complétement. C’est dans le cadre de l’organisation de Paris 2024. On est dans la 2ème Promotion (2022 – 2024), qui est organisé en lien avec l’AFD et Ticket For Change qui sélectionnent 10 sportifs de haut niveau qui portent candidatures avec un projet sportif à impact social et environnemental.

« J’ai donc porté candidature avec mon nouveau projet de Transat Jacques Vabre. J’expliquai à travers ce projet que j’y crois en tant que sportif, être humain, politicien néophyte, à l’importance de l’environnement dans les projets sportifs. J’ai donc expliqué tout ce que l’on pouvait mettre en action pour l’environnement dans nos projets sportifs et j’expliquai tout ce que l’on pouvait mettre en action pour l’aspect plus sociétal.

« Je ne savais pas qu’il y avait cette action qui était mené par Paris 2024 mais de base je voulais un projet qui parle à tout le monde. Je souhaitai un projet où l’on puisse rassembler et fédérer. Ce qui est en lien avec ma façon de vivre et de penser.

« On est suivi par des professionnels. Ce qui nous permets de structurer nos projets sportifs. Cela nous permet d’avoir d’autres techniques de marketing, de communication. C’est un accompagnement qui est en or et en prime à la fin on peut faire débloquer des bourses.

« Cela me permets aussi d’aller à Paris. Je suis Havrais mais je suis très content d’aller à Paris régulièrement. J’y retourne cette semaine, mercredi et jeudi. Ce qui me permets dans ce même cadre d’allier mon parcours politique. »

MM. Thimoté Polet et Edouard Philippe – ©droits réservés

Dans la continuité de votre engagement politique, vous adhérez à Horizons. Un soutien au maire de votre Ville ?

« J’ai toujours donné mon soutien à Édouard Philippe en tant que maire et président de la Communauté Urbaine. En revanche, je pense qu’il faille distinguer 2 choses : Horizons et la Mairie du Havre.

« Comme je le disais tout à l’heure, si j’ai pu m’engager en politique c’est grâce à ce lien entre les habitants et les élus. C’est la réponse qu’apporte Horizons avec ces Comités municipaux. Cela j’y crois réellement. C’est mon expérience et mon vécu. Je pense que cela pourrait faire baisser le taux d’abstention et donner le goût aux personnes de s’intéresser ou même de s’y engager. Ils auront un impact très important puisque leurs choix et leurs propositions vont être écoutés.

« Évidemment, je soutiens Édouard Phillipe. Évidemment, je le soutiens en tant que maire. Tout comme je soutiens Horizons au national. J’admire et apprécie beaucoup la personnalité d’Édouard Philippe. C’est dans cette continuité que je le soutiens pour ses actions.

« J’étais au lancement d’Horizons au Havre en octobre 2021. Des personnes m’ont reconnu car lorsque j’ai été interrogé par 76 actu, la première ligne c’était : « Thimoté Polet est présent au meeting d’Édouard Philippe ! » Mais bon… Cela fait partie du jeu quand on est à la veille de la Transat Jacques Vabre et que l’on est un petit peu plus médiatisé qu’à l’habitude.

« Sachant que lorsque je vois Édouard Philippe en tant que sportif, on ne parle pas du tout de politique. On parle vraiment de Courses au Large. C’est quelqu’un qui s’intéresse énormément. Il est hyperinvesti dans la Voile, pour sa Ville. La Transat version 2021, il l’a bien vu. Cela a regroupé plus de 500’000 spectateurs. C’est un évènement majeur pour les Havrais. Édouard Philippe était présent sur le Village. Il a reçu les sportifs havrais.

« J’ai pu échanger autour d’une bière avec lui sur le retour d’expérience. J’ai pu lui parler aussi du projet que j’étais en train de créer. On a pas mal rigolé. C’est une personnalité qui reste, malgré le statut qu’il a, très proche. Ce qui est génial ! Pouvoir échanger avec quelqu’un qui a autant d’expérience, qui reste en même temps aussi proche.

« Je me souviens d’une discussion que l’on a eu où l’on sent qu’il est père de famille. Je dois avoir à peu près l’âge de ses enfants. On a parlé de mes études. Qu’est-ce que j’allais faire après l’IUT ? Je lui aie fait part de mon hésitation entre faire SciencesPo ou une École de Commerce. Dans les 2 cas, il y a un statut de sportif de haut niveau qui me permet de faire l’un des 2. Cela fait un choix qui est tout de même assez différent pour sa vie professionnelle d’après.

« Édouard Philippe m’a conseillé de faire SciencesPo. J’ai plutôt pris la décision de faire une École de Commerce. Je n’ai d’ailleurs toujours pas pris ma décision. Comme vous le voyez, en fin de compte, Édouard Philippe est quelqu’un d’assez humain et qui partage. »

 

On verra à la rentrée qui aura raison !

« C’est exactement cela. Je suis encore en plein doute, surtout en cette période présidentielle. Je n’ai pas de limite de dépôt de mon dossier. Enfin, si. Il y a bien une limite un jour : c’est le 1er septembre, avec la rentrée ! »

 

Mme Agnès Firmin-Le Bodo et M. Thimoté Polet – ©droits réservés

 

Quel regard un jeune de 20 ans porte-t-il sur la vie politique de son pays, en ce moment d’élection présidentielle en France ?

« C’est la 1ère fois que je vais sur la scène nationale en politique. J’avais 15 ans lors de la dernière votation présidentielle. C’est la 1ère élection présidentielle où je peux voter. En plus, je la vie de l’intérieur. C’est génial.

« J’ai toujours été pour le local. Je me rappelle que lorsque vous avez fait le portrait de Thibaut Chaix, lui aussi était énormément sur le local. Où est-ce qu’il se voit plus tard ? C’est au Havre. Pour ma part, cette élection présidentielle m’a fait un peu changer d’avis. Pourquoi ? Parce que je crois énormément au local, au niveau de la Mairie. Cela vient sans doute du fait des acteurs qui y sont actuellement.

« La présidentielle me fait un peu changer d’avis parce que la scène nationale, je la trouve incroyable ! On peut dire ce que l’on veut. Qu’il n’y a pas eu de débat… Acter le fait que les extrêmes montent… Je trouve la scène nationale incroyable parce que je trouve que les sujets sont tellement multiples. Ils sont quasiment infinis. Ce qui manque sur la scène nationale c’est le contact local pour rester au goût du jour. C’est aussi cela paradoxalement ce qu’apporte Horizons.

« Cette élection présidentielle je l’adore. Pour utiliser une expression de mon âge : « Je la kiffe ! » Elle est hyper-intense. C’est la 1ère fois que je me rends compte à quel point l’extrême-droite est dangereuse. J’ai passé beaucoup de temps sur le terrain avec une personne comme Agnès Firmin-Le Bodo, que j’adore. On a fait plein de constat. J’ai mes propres idées.

« J’ai fait aussi mon 1er débat à la Radio, où d’ailleurs je n’ai pas été très bon. Je me suis retrouvé face à des députés, des sénateurs, des maires, tous de l’opposition. Je me suis retrouvé face à des personnes dont c’était le métier. J’ai énormément appris de ce rendez-vous. Je ne suis pas trop content de ma prestation. Les personnes me disent que cela s’est bien passé pour une première.

« On est au 2nd Tour. On voit que tout est tendu, plus que jamais. On sent que la mobilisation est hyper importante. On sent qu’il ne faut surtout pas se lâcher. Je crois que la date du 20 avril a été proposé pour un débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.

« Effectivement, je trouve cela dommage qu’il n’y ait pas eu de débat mais lorsque l’on a vu la qualité des débats par exemple entre Valérie Pécresse et Éric Zemmour ou des porte-paroles des candidats entre eux… C’est nul. Même le débat que l’on a fait sur Tendance Ouest, le représentant d’Éric Zemmour a commencé à insulter tout le monde. Bonjour l’ambiance ! À un moment je comprends que cela n’intéresse plus personne.

« Par contre je ne pense pas que l’on puisse dire que les jeunes ne s’intéressent plus à la politique. Ou que les Français ne s’intéressent plus à la politique. On n’est pas dans un record d’abstention. Certes, on est à 26%, je crois, sur le 1er Tour. Ce n’est pas le record de 2002. Il y a toujours de l’intérêt politique. Là où j’ai un peu plus de doute c’est concernant les régionales et les départementales. »

 

Où vous voyez-vous dans 10 ans ?

« Je vais répondre avec beaucoup de pincettes parce que normalement dans 5 ans j’ai fini mes études et le nouveau projet sportif que j’ai lancé.

« Dans 5 ans, soit je relance un projet sportif encore plus ambitieux, parce que je sais que mes partenaires vont me suivre. Soit, j’ai vraiment eu le déclic pour un autre domaine. Cela peut être la politique. J’aurai envie de me lancer là-dedans.

« En même temps, en politique, il y a tout de même beaucoup de ressemblance avec le sport. L’énergie que l’on y met, la façon de communiquer, la façon de partager, de transmettre. Je trouve qu’il y a énormément de ressemblance. Ceci à prendre avec des pincettes aussi.

« Dans 10 ans, j’aimerai bien garder ce statut de sportif de haut niveau en faisant des choses encore plus incroyables. Tout ceci en essayant de réaliser tout ce que l’on est en train de mettre en place actuellement, d’avoir réussi à impacter à travers les projets. J’aimerai bien essayer de continuer de maîtriser davantage les sujets politiques, maîtriser davantage ce qui nous entoure. On verra s’il y a des opportunités qui s’ouvre d’ici là.

« Je ne suis pas élu. Je vois bien que c’est cela le but de votre question. Est-ce que je me vois élu un jour ? Il ne faut jamais dire jamais parce que M. Dupond-Moretti avait bien dit : « je ne serai jamais ministre ! » Il est devenu Garde des Sceaux.

« Je ne vais donc pas dire que je ne serais jamais élu. Surtout en ce moment, en période d’élection, je l’aimerai beaucoup. Si je veux l’être, c’est de la bonne façon. Si j’y vais, c’est que je maîtrise les sujets et que je suis pertinent dans mes propositions. Je ne veux pas être élu alors que je ne sais pas faire. Il faut que ma candidature ait un sens et soit pertinente. C’est par le travail que tout se fait. »

 

Comment vivez-vous cette pandémie ?

« Lorsque la Covid-19 est arrivé, cela a impacté de façon impressionnante le projet sportif. Rien en bien. Rien en bien parce que ce sont les années jeunes. Ce sont les années où vous avez envie de sortir dans la vie de tous les jours. Ensuite ce sont les années où continuellement nous étions en train de monter, en termes de niveau, à l’Internationale. Nous avions déjà la possibilité d’être Champion en Europe et dans le Monde. L’impact a été important puisqu’il n’y a eu plus rien pendant 2 ans.

« Mentalement, on se dit : « Okay. Je n’ai plus de compétition. Les études se font en Visio. Qu’est-ce qui se passe ?! » On est à la maison. On a plus de temps tout d’un coup. C’est la 1ère fois que je passais « un dimanche à la maison. » Cela n’arrivait jamais. C’est là où je me demandais qu’est-ce que je faisais un dimanche, dans la vie de tous les jours, en fait. J’ai un chien. Je vais le promener. Cela te prend une heure. C’est sympa. Et encore… On ne peut pas le promener trop loin car on avait une zone délimitée.

« Cela remet pas mal en cause tout ce que j’ai fait. Je ne l’ai pas très bien vécu ce début de Covid. Aussi, parce qu’il nous a fait perdre pas mal d’argent, de sponsor et beaucoup de lien humain avec eux, avec des entreprises qui nous soutenaient. Ces liens, je n’ai jamais pu les rattraper parce qu’ensuite j’ai tout de suite été pris, puissance 15. Cela a cassé la dynamique.

« Je savais déjà que le secret pour rebondir plus fort et être Champion d’Europe, le plus rapidement possible, c’était de mentalement tenir avec l’équipe et de réussir à s’adapter. On s’est donc plutôt bien adapté. Avec la fin de la Covid-19, on a réussi à revenir plus fort. C’était vraiment une période très énergivore.

« C’était une période compliquée. C’était la guerre, comme l’a dit Emmanuel Macron. Maintenant je trouve que, en prenant du recul, cela a été dur pour tout le monde mais l’on a survécu. On s’en est sorti. C’est une période qui forge aussi, où l’on apprend énormément. »

 

Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?

« Lorsque l’on est jeune, on est beaucoup sur les réseaux sociaux.

« S’il on refait un parallèle politique – sport, je faisais très attention à ce que je marquais concernant la politique sur les réseaux. J’avais besoin d’entamer doucement la phase où les gens commençaient à comprendre que cela m’intéressait beaucoup et que je prenais donc des positions. D’ailleurs, je me suis pris pas mal de commentaire à ce sujet. C’est là que l’on voit que sur les réseaux sociaux, tout comme dans la vraie vie, il y a des personnes qui n’ont pas de limite.

« Dire à un jeune de 19 ans, qui soutient Emmanuel Macron, que c’est la pire des choses. Et encore je vous épargne les mots… Cette même personne allant proposer sa candidature pour les élections législatives pour Les Républicains… Je vous laisserai deviner de qui il s’agit. En tous les cas, les messages restent. Je ne suis pas quelqu’un qui balance, mais bon… Il faut faire très attention à ce que l’on met sur les réseaux sociaux.

« Évidemment, j’ai été boosté par La Transat. J’avais une équipe de communication. Je n’étais jamais personnellement sur mes comptes. Ce qui fait que tout cela restait professionnel. Les réseaux sociaux, il faut bien les manier parce que l’on peut vite faire passer un mauvais message. Cela demande de l’expérience et surtout il faut être très claire dans les messages que l’on poste, que ce soit dans tous les domaines.

« Surtout il y a des codes à respecter selon les réseaux sociaux. On ne met pas la même chose sur TikTok, par exemple, que sur LinkedIn ou même Twitter. Ces codes-là il faut les maîtriser aussi. Je suis encore aujourd’hui entouré d’une grosse équipe de communication. Tout ceci aussi autour du travail de mon image. Je fais attention partout. Déjà, je mets très peu de vie privée, car comme son nom l’indique, c’est privé ! Les rares moments que je mets sont très contrôlés. Je suis encore à une petite échelle. Il faut savoir rester humble.

« Les réseaux sociaux plus cela va, moins je suis pour. J’aime me passer de cela, d’ailleurs. J’aime être au contact des personnes directement. Avec les réseaux, j’ai l’impression que l’on s’enferme très rapidement dans une bulle d’idée.

« Je le vois sur Twitter, par exemple. J’ai que des tweets de personnes qui soutiennent Emmanuel Macron. J’ai donc l’impression que notre idée est partagée. Mais en réalité ce n’est pas cela la vraie vie.

« Sur Instagram, c’est pareil. Je ne m’abonne qu’à des personnes avec qui l’on a des ressemblances ou c’est intéressant. Les réseaux sociaux nous enferment dans une bulle qui en fait n’est pas propice à l’apprentissage, à la curiosité et au développement personnel.

« C’est pour cela que cela ne me dérange pas de ne pas y être énormément présent à titre personnel, même si je regarde un peu, mais que ce soit une équipe à travers cela.

« C’est pour cela que j’aime intervenir directement au sein des Écoles, plutôt que d’envoyer des vidéos ou des tweets ou des posts. Là, je vais directement leur répondre. Tandis que s’ils m’envoient un message sur les réseaux, ce n’est pas dit que j’arrive à le voir.

« Il y a plein de choses qui font que les réseaux sociaux soient, je pense, un peu plus contrôlé. Après, l’on va me dire que mon idée est très extrême mais à un moment donné il faut bien canaliser tout cela. »

 

***

Merci à M. Thimoté Polet pour son écoute et sa bienveillance.

Publié par RomainBGB

Franco-sicilien né en Helvetie. Co-auteur de l'ouvrage "Dans l'ombre des Présidents" paru en mars 2016 aux éditions Fayard.

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