Une Jeunesse Havraise.
Chers Lecteurs,
Cette fois-ci je vais essayer d’innover en donnant la parole à la jeunesse et au Territoire. En effet, je souhaite partager avec vous le portrait d’un jeune élu local. Trop souvent, la parole des jeunes en politique est mise de côté. J’ai donc souhaité la mettre à l’honneur ici, auprès de vous sur #LaLettreR. Après les hémicycles nationaux, j’ai décidé de vous emmener dans celui d’un conseil municipal, pour rencontrer notre nouvel interrogé.
Harfleur. C’est dans ce village normand que notre interrogé poussera ses premiers cris. L’ancrage locale pour lui au sein de la Ville qui le verra élu commence là.
SciencesPo. Puisque dès la 5ème, il a su qu’il voulait prendre ce chemin, notre nouvelle personnalité effectuera ses études supérieures sur les prestigieux bancs de la rue Saint-Guillaume. Une formation en Administration publique qui lui permettra de consolider son avenir professionnel et local.
En Marche ! Le Havre. La campagne présidentielle de 2017 sera le marqueur sur le curseur de l’engagement politique de notre interrogé. En rejoignant le mouvement du candidat Emmanuel Macron, notre interrogé s’inscrira localement dans le développement du Comité local d’En Marche !
Ottawa. L’expérience canadienne ne sera pas concluante néanmoins c’est dans cette ville que notre interrogé effectuera son cursus de la 3ème année dans le cadre de SciencesPo.
Firmin Le Bodo. Après un accord avec son Administration, c’est auprès de la députée de la 7ème circonscription de la Seine-Maritime que notre interrogé effectuera la validation de son année et la complémentarité de son parcours étudiant. Un début de vie professionnel qui commence au sein du Cabinet parlementaire.
Municipales 2020. L’écosystème Havrais dans lequel évolue notre interrogé prend de l’ampleur. C’est sous l’égide de son ancienne patronne, que notre interrogé se voit propulser sur la liste du Premier ministre, candidat au Havre, à la 47ème place.
Jeunesse. La concrétisation de son engagement local gagne et lui permet d’entrer le 28 juin 2020 au Conseil Municipal du Havre avec la délégation de la Jeunesse sous la tutelle d’Oumou Niang-Fouquet.
Je vous laisse découvrir le portrait de Monsieur Thibaut Chaix, conseiller municipal délégué de la Ville du Havre, en charge de la Jeunesse.
Dans le contexte pandémique que nous connaissons, ce portrait a été réalisé par Visioconférence le 17 mars 2022.
Bonne lecture !
@romainbgb – 23/03/22
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Biographie Express de M. Thibaut Chaix :
*1997 : naissance à Harfleur (Seine-Maritime).
*Juin 2015 : Titulaire du Baccalauréat Scientifique option Internationale mention Bien.
*sept.2015 : Speaker au LH Forum.
*avril 2016 : adhésion à En Marche !
*janv.2017 : rejoint le comité En Marche ! Le Havre.
*sept.2017-janv.2018 : semestre d’échange universitaire de L3 à l’université d’Ottawa.
*fév. à août 2018 : stagiaire au sein du cabinet parlementaire de Mme Firmin Le Bodo.
*juin-sept.2019 : stage d’été au sein du cabinet parlementaire de Mme Firmin Le Bodo.
Juin 2020 : -Titulaire du Master 2 en Administration publique à l’école d’Affaires Publiques de SciencesPo Paris.
-Élu conseiller municipal délégué du Havre (Seine-Maritime), en charge de la jeunesse.
*juil.2020 : élu conseiller communautaire de la Métropole Le Havre-Seine.
*depuis mai 2021 : chargé de mission au sein de la Direction des Affaires Publiques de Bouygues Telecom.
*oct.2021 : adhésion à Horizons.
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À quoi rêvait le petit Thibaut lorsqu’il était enfant ?
« Tout d’abord, j’ai joué au Tennis de mes 7 ans à mon Bac, de manière régulière. J’y jouais beaucoup petit. Je pense que mon premier rêve c’était d’être sportif professionnel. Vu que cela s’est avéré peu probant, j’ai voulu ensuite devenir journaliste sportif pour demeurer dans le même milieu mais pas sur le terrain, sur le bord. Cela a été cela entre mes 10-12 ans.
« J’ai voulu faire du journalisme mais si vous voulez, pour vous remettre les choses dans le contexte, dès ma 5ème j’ai voulu rentrer à SciencesPo. Mon projet professionnel s’est précisé à ce moment-là. En tous les cas, le projet académique mais sans avoir une carrière de politicien en tête, si vous voulez.
« Ensuite, il n’y a pas eu de rêve particulier, ni de déclic. J’ai commencé à m’intéresser à la politique après. Je n’en n’avais pas l’intention d’en faire une activité à plein temps, ni de m’engager, au début. Je m’intéressais à cela parce que c’était plaisant. »
Que retenez-vous de vos années d’étudiant à Sciences-Po Paris ?
« Mes années d’études à SciencesPo se déroule entre 2015 et 2020, parce que je suis rentré en 2015 là-bas. Qu’en retenir ?
« D’abord, la première chose à préciser c’était que non seulement c’était pour moi le début de mes années d’études supérieures mais aussi le départ du foyer familial. Dans la mesure où je vivais à plein-temps au Havre chez mes parents. Lorsque je suis arrivé à SciencesPo j’ai adopté le rythme, que j’ai toujours gardé. À savoir, 3-4 jours au Havre puis 3-4 jours à Paris. J’organisai mon emploi du temps de telle manière à ne pas avoir cours soit le vendredi, soit le lundi, pour faire de long weekend au Havre.
« Qu’est-ce que j’en retiens ? Je dirai des rencontres et des enseignements. J’ai rencontré plein de personnes intéressantes, que ce soit dans le corps professoral ou parmi mes camarades étudiants, des amis que j’ai gardés. Une partie de mon réseau que j’ai aujourd’hui, vient de mes années Sciences-Po. Des enseignements parce que j’ai appris des choses qui me sont extrêmement précieuse aujourd’hui dans les comportements ou les bons réflexes à avoir. Que ce soit sur la rigueur que l’on nous y enseigne sur la qualité de l’information, sur la qualité de l’expression, sur l’exigence que l’on doit avoir au moment de parler et de mettre en œuvre l’action publique. C’est précieux. C’est quelque chose qui m’accompagne au quotidien.
« Ces notions théoriques dont je vous parle là, se concrétisent dans mon activité d’élu aujourd’hui puisque, pour ne prendre qu’un seul exemple, la complexité que l’on a lorsque l’on parle de la chose publique.
« On le voit bien si l’on fait une parenthèse avec ce qui se passe autour de la présidentielle aujourd’hui avec une volonté de simplification à outrance. On voit bien que c’est plus subtil que cela. Je peux vous avouez que lorsque l’on est élu tous les jours, on se rend bien compte de ce qui est du domaine du très simpliste quand c’est la revendication de l’administré mais qui devient beaucoup plus subtile quand il s’agit de mettre en œuvre du côté des services.
« Ce que je peux retenir aussi c’est aussi un goût d’inachevé dans la mesure où j’ai été diplômé en juin 2020. C’est-à-dire en pleine sortie du 1er confinement. Disons que ma fin de cycle a été un peu tumultueuse. Je n’ai peut-être pas eu la sortie que je voulais. À titre d’illustration, je n’ai pas eu de cérémonie de remise de diplôme. On nous a envoyé le diplôme par le biais d’une plateforme sur Internet, en dématérialisé. Un peu un goût d’inachevé mais les enseignements des 5 ans sont restés intacts. »
Quelle expérience gardez-vous du semestre d’échange universitaire à Ottawa ?
« J’espérais que vous reveniez dessus en omettant d’en parler précédemment. Comme vous le savez peut-être, à SciencesPo, la 3ème année se fait à l’Étranger, dans son intégralité. C’est un principe dans ce cursus. On le sait quand on y arrive. En 2ème année on formule des choix et c’est l’Administration qui nous affecte en fonction des résultats académiques et de la pertinence du projet, à un de ces 5 choix. Étant un élève un peu dissipé en 1ère et 2ème année, n’ayant pas les résultats académiques les plus performant, j’ai été affecté à mon 4ème choix.
« Il faut savoir une chose, à la différence de certains de mes camarades, je n’ai absolument pas rejoint SciencesPo pour cette année-là, à l’Étranger. Je n’avais aucune aspiration à quitter la France. Ce n’étais pas quelque chose qui m’intéressait. J’avais une forme de confort au Havre. J’ai eu ensuite un confort entre Paris et Le Havre lors des 2 premières années. Partir à l’Étranger était quelque chose qui m’angoissait un petit peu.
« De surcroit, on était après la campagne présidentielle de 2017 où j’avais réussi un petit peu, au travers de mon engagement En Marche !, à commencer à m’imbriquer un petit peu dans cet écosystème politique Havrais. Présidentielle en avril, législatives en juin.
« En août, je suis contraint de faire mes bagages pour Ottawa et, quelque part, partir en exil politique alors que commençait mes années de jeunes militants.
« Pour répondre plus directement à ta question, je dirais que cela m’a apporté beaucoup sur le plan humain. Sur le plan académique, le niveau n’était pas trop exigeant là-bas. Je dirais que c’est une première mise en difficulté. Je suis sorti de ma zone de confort, loin des parents, loin des amis. Lorsqu’il t’arrive des galères, tu es le seul à pouvoir y apporter une réponse.
« Exemple : j’arrive là-bas. Je suis bloqué à l’Immigration. Je rate ma correspondance de Montréal à Ottawa. Petite galère. J’arrive ensuite à Ottawa, ma valise est restée à Montréal. Tu es tout de suite confronté aux choses pragmatiques de la vie et tu n’as personne sur qui compter pour t’en sortir. Cela a été un peu cela pendant tout le semestre.
« Vous aurez compris que c’est une expérience qui s’est retrouvé écourter dans la mesure où je devais y rester une année entière. Devant le manque d’intérêt académique que cela représentait. Je ne travaillais pas beaucoup en ayant de très bonnes notes. Je sortais un peu. Cela n’était pas un semestre très enrichissant pour moi. En décembre 2017, je rentre en France.
« Je prends rendez-vous avec mon Administration pour essayer de négocier un retour en France au 2nd semestre. Entre temps, j’avais obtenu un stage auprès de Mme Firmin Le Bodo qui m’a permis de faire un deal avec l’Administration de SciencesPo pour un retour en France avec un stage intéressant contre des crédits européen nécessaire pour valider l’année. Cela a donc était écourté. Ce n’était pas prévu comme cela à la base mais c’est moi qui, devant le manque d’intérêt de l’expérience, n’est pas su en tirer profit.
« Tous mes camarades en ont tiré des expériences de vies extraordinaires. Je n’ai pas réussi à faire fructifier tout cela. J’ai préféré rentrer en France. Je ne le regrette pas parce que cela a été le point de départ, derrière, de beaucoup de choses. »
Comment s’est concrétisé votre entrée en politique ?
« Mon entrée en politique s’est concrétisée avec une personne qui est très importante : Éric Rucklin. Aujourd’hui il doit être chargé de mission à l’ANCT sur les questions du numérique. Il était étudiant à l’EM Normandie, à l’époque. C’était lui l’animateur du Comité En Marche ! au Havre. Le moment dont je vous parle, on doit être fin 2016, au début de l’année 2017. En Marche ! était en train de se structurer. Éric Rucklin me contacte. On devait avoir un ami en commun qui a dû lui dire que j’étais à SciencesPo et que cela m’intéressait. On discute.
« C’est ensemble que l’on a structuré et mis en œuvre de bataille le Comité En Marche ! Le Havre. Lui, comme animateur. Moi, je m’occupais au début de la relation avec les élus. J’essayai d’aller débusquer des élus pour être des relais au niveau local. On a structuré donc tout cela à 2. Le militantisme, les prises de paroles dans la Presse. Voilà comment s’est très concrètement matérialisé mon engagement à En Marche ! en 2017.
« Pour vous dresser une idée, avant j’étais beaucoup dans l’associatif lycéen. Comme je vous l’ai signalé dans ma bio, en 2015 j’étais Speaker au LH Forum parce que je présidais une association qui s’appelait le MSR : le Mouvement pour une Société Responsable.
« J’ai étudié au Lycée à l’Institution Saint-Joseph au Havre. On était un groupe d’une trentaine de lycéens dans cette association. On réfléchissait à toutes les problématiques qui ont une composante durable : économie, environnement durable, démocratie, mobilité… Toutes ces considérations à travers des réflexions lycéennes qui visaient à donner un peu de perspectives dans l’action publique sur ces thématiques-là. On avait produit un Livre Blanc que l’on avait remis à Jacques Attali au moment de ce LH Forum de 2015. C’était à une échelle assez modeste mon engagement associatif lycéen.
« Je vous parle de cela pour vous dire que j’étais dans cet engagement a-partisan au Lycée. C’est quand je rejoins En Marche !, compte tenu que je considérerai mon engagement comme a-partisan, que j’ai démissionné de mes fonctions de président du MSR, pour rejoindre En Marche ! Le Havre. La bascule s’est faite comme cela.
« J’ai toujours été engagé pour la chose publique, parce que cela m’intéressait. Cela fait à échos à ce que je vous disais. Je voulais faire SciencesPo parce que cela m’intéressait. Cela était vraiment de manière a-partisane jusqu’à En Marche ! Je suis un soutien d’Emmanuel Macron de la 1ère heure. Comme je vous l’ai dit, je vous avais donné ma date d’engagement parce que c’était le jour de la création du Mouvement : le fameux 6 avril 2016 quand il fait sa conférence de Presse à Amiens.
« J’ai retrouvé des tweets où je disais que : « cela serait tout de même pas mal qu’Emmanuel Macron soit le candidat du PS en 2017. » quand je sentais François Hollande faiblir. J’ai été exaucé, sans qu’il soit candidat pour le PS, mais il a été candidat.
« J’ai toujours adhéré à la figure d’Emmanuel Macron. J’ai bien évidemment toujours adhéré à la figure d’Édouard Philippe, qui était le député-maire du Havre, ma ville, dans laquelle j’habitais. Si vous voulez il y a une forme d’alignement des planètes. Autre détail sur le sujet. En 2016, je participe à la primaire de la Droite et du Centre et je vote pour Bruno Le Maire. Il y a une forme de cohérence dans tout cela puisque l’un est devenu président, l’autre Premier ministre et le 3ème ministre de l’Économie, dans une même action gouvernementale. Pas d’engagement partisan jusque-là et avec En Marche !, je saute le pas. »
Comment avez-vous vécu la campagne présidentielle de 2017 ?
« Exaltante car au cœur du pouvoir, du moins au Havre. C’est-à-dire que l’on était une petite équipe avec beaucoup de primo-engagé. Ceux qui à l’époque découvraient l’engagement public, politique. On était avec Éric Rucklin pour mener notre petite équipe avec pour but, au Havre, dans une Ville où le maire et sa majorité étaient engagé auprès d’Alain Juppé puis de François Fillon, d’exister sans aucun ancrage. C’était une aventure en pleine autonomie.
« Comment cela se passait à En Marche ! ? C’était que le National, le parti, donnait les clefs du camion à l’animateur local puis après il fallait se débrouiller pour mobiliser un maximum sur les Marchés et faire le meilleur score possible au 1er Tour. Cela a donc été exaltant. On peut le retrouver dans les brèves de Presse de l’époque.
« On était un peu les trublions. On essayait de faire parler de nous. On faisait les réunions locales pour essayer de rameuter un maximum de personnes pour envoyer des signaux. On avait des réunions avec autant de mobilisation que les partis traditionnels.
« Ceci sans aucun élu municipal, sans aucun élu départemental. Remarquez, on avait Marc Migraine, Adjoint au maire du Havre, qui était MoDem et avait donc rejoint le candidat En Marche ! Il nous servait donc de relai. On a eu ensuite Luc Lefèvre, élu à Sainte-Adresse, qui nous a rejoint plus tardivement. Tout ceci avec un ancrage, que vous comprenez, incomparable avec celui des autres partis.
« J’ai vécu cette campagne exaltante, pleine de prise de risque et de responsabilité. On était en première ligne alors que l’on était un tandem du haut de nos 45 ans cumulés. C’était exceptionnel ! Je ne vais pas vous refaire le film de l’aventure Macron. Cela a été un séisme politique. Nous, à notre petite échelle, on a essayé de le faire vivre au Havre.
Quelle expérience retenez-vous du passage au Cabinet parlementaire de Mme Firmin Le Bodo ?
« Ce stage, je dois l’avouer de manière un peu stéréotypée, c’est un peu le « premier jour du reste de ma vie. » [Rires] Non, mais la formule est usée et re-usée mais pourquoi je vous dis cela ? On peut parler de tournant dans mon engagement politique. Avec Agnès, il y a eu un déclic. On a travaillé en équipe. Cela a commencé, vous l’imaginez bien, comme un petit stagiaire de 19 ans tout timide arrivant devant la députée de sa circonscription.
« Puis, peu à peu, je donnais mes avis sur les sujets qu’elle avait à traiter et sans doute qu’elle devait y trouver un intérêt. Au fur et à mesure Madame Firmin Le Bodo me donnait des leçons sur ce qu’était la politique et l’action publique. Tout cela a fait que l’on s’est bien entendu. Dans ce genre de travail, il y a des moments fondateurs. Lorsque l’on se retrouve à aller faire une Assemblée Générale de la FNSEA à Veules-les-Roses, en pleine campagne du Pays de Caux, en rentrant chez nous à minuit passé… ! Vous comprenez que cela permet de tisser des liens. Cela a été une rencontre qui va changer la suite de mon engagement politique. »
Comment avez-vous vécu la campagne municipale de 2020 ? Comment s’est produit la rencontre avec M. Philippe ?
« Il faut vraiment que vous voyez cela comme la continuité d’une même histoire.
« Il y a vraiment une logique chronologique : la campagne de 2017. Moi qui commence à tisser des liens avec l’écosystème politique Havrais. Moi qui rentre en France, après le Canada, et qui effectue ce stage. Cela match avec Agnès Firmin Le Bodo. C’est grâce à Agnès Firmin Le Bodo que j’arrive à rentrer dans l’écosystème de la Majorité municipale, en fait. Je commence à rencontrer les élus. Certains deviennent des amis. Je pense à Patrick Teissere. Je pense à Sébastien Tasserie. Je pense à Augustin Bœuf. Je pense à Karim Benaouda. Je rentre dans l’écosystème en matchant avec eux.
« Vient ensuite le temps de la pré-campagne qui est assez particulier. Comme vous le savez, il y a beaucoup de prétendant à figurer sur la liste municipale. Seulement 61 sont retenus. J’ai eu la chance d’en faire partie en tant que 47ème. C’est là où j’arrive au cœur de votre question : comment je vis la campagne ?
« « Édouard Philippe je ne l’ai pas rencontré à ce moment-là. En fait, Édouard Philippe je le connais, si vous voulez tout savoir, car je l’avais rencontré lorsque j’étais au Lycée quand j’étais dans la fameuse association que j’ai mentionné plus haut. Une première rencontre c’était fait comme un maire peut rencontrer des acteurs associatifs locaux au niveau lycéen. On avait échangé à la Mairie, dans son bureau, le temps d’1 heure ou 2.
« Au moment de la campagne Édouard Philippe est Premier ministre. Sans vouloir en dévoiler les coulisses, il s’appuie beaucoup sur ses relais locaux. Je pense à Jean-Baptiste Gastinne, à Agnès Firmin Le Bodo, à Agnès Canayer, qui lui proposaient des personnalités pour composer sa liste. Ceux à quoi il apporte sa liste avec les personnalités sortantes de la Majorité et les nouvelles qu’il souhaite intégrer. Je ne rencontre pas Édouard Philippe, quand il est Premier ministre, pour figurer sur sa liste. C’est parce qu’Agnès Firmin Le Bodo a défendu ma place sur la liste, que j’y ai figuré. Édouard a fait confiance à Agnès. « Si tu me vends ce petit jeune, je prends ! » C’est comme cela que cela s’est passé.
« Pour reprendre le fil : la campagne arrive. C’est ma première campagne municipale. J’arrive avec ma seule expérience de campagne présidentielle, qui était une campagne très partisane. À l’inverse de ce qu’est une campagne locale. C’est bien plus puissant.
« Déjà, parce que j’étais candidat. Au début je ne l’étais pas car comme vous le savez l’annonce de la liste a été faite un peu tardivement. Je commence la campagne en étant militant et je la fini en candidat, colistier. Forcément, tu as une forme de responsabilité supplémentaire. C’est-à-dire que quelque part tu prends encore plus les coups que lorsque tu es militant. Cela sort de la bouche de quelqu’un qui a tracté Macron en 2017. Autant de dire que ce n’était pas ce qu’il y a de plus simple parce que la popularité de l’époque n’était pas celle d’aujourd’hui.
« Je commence là-dessus mais finalement c’est mineur parce que ce que je retiens vraiment de la campagne, au-delà de cette première candidature à titre personnel, c’est surtout une action de groupe et une action de terrain. C’est là que le collectif se forme.
« C’est très important parce que la Majorité qui va être élue et aux affaires pendant 6 ans, l’esprit se forge pendant la campagne. Évidemment, je ne connais pas tous les 60 autres colistiers. Certains, oui. Mais il y en a d’autres que je découvre à ce moment-là. Il y a quelque chose de fondateur dans le fait d’aller tracter ensemble, tenir la permanence, coller…
« Effectivement j’ai commencé ma réponse par des éléments un peu personnel. C’était une première expérience pour moi. Ce qu’il faut retenir de cette campagne de 2020 c’est la défense d’un projet. Je ne l’ai pas rappelé mais pour nous, Havrais, la défense de ce projet est extrêmement forte. Toute campagne municipale au Havre doit se voir par le prisme de celle de 1995 et de la victoire d’Antoine Rufenacht. Parce qu’à chaque fois que l’on se représente devant les électeurs c’est pour redire notre engagement. Vous nous avez fait confiance en 1995, ce qui n’était pas le cas avant. Vous voyez comment la Ville a changé. Est-ce que vous re-signé ?
« Ce projet, le porter, l’incarner et le diffuser en équipe, avec quelque part celle qui ensuite va tenir la Ville et le mettre en place pour les 6 ans qui vient : c’est très fort ! C’est à cela que tout se résume. C’est l’aventure collective de la défense du projet que l’on tient depuis 1995. Défendre l’attractivité de la Ville. Faire du Havre un endroit agréable pour ceux qui y vivent, au-delà de ceux que l’on voudrait attirer. Avoir des projets d’aménagements dont on est hyper fière. Je ne sais pas si vous avez écouté l’entretien d’Édouard Philippe avec Newzin, le média étudiant Havrais, cette semaine. Tout y est dedans.
« Revenons aussi sur l’épisode aussi mythique de mon entrée au Conseil municipal. On est 61 sur la liste : 59 + 2 suppléants. Sont élus au soir du 28 juin 2020, 47 membres de la liste Le Havre ! Avec Édouard Philippe. Je suis 47ème. Vous voyez la chose arriver. C’est l’excellent score d’Édouard Philippe au 2nd Tour issu du mode de scrutin avec le primo-gagnant, assorti de la proportionnelle. C’est parce qu’Édouard Philippe fait 60% au 2nd Tour, que l’on descend jusqu’au 47ème. Je vais même aller au-delà. C’est sans doute parce que l’on a l’interruption que l’on a entre les 2 Tours avec le Confinement. Avec les Points Presses hebdomadaire d’Édouard Philippe qui devient très populaire. L’histoire est belle !
« Je vous le dis très honnêtement, sans le Confinement, je pense que le score d’Édouard n’est pas si haut. Et sans un score si haut, je ne rentre pas directement au Conseil municipal. On s’arrête à 45 ou 46 élus et moi, 47ème, je dois attendre.
« Pour avoir la scène bien en tête : le soir du 28 juin 2020, les Bureaux ferment à 18 heures. Tout le monde converge vers l’Hôtel de Ville du Havre.
« Que ce soit nous, colistiers, ou les présidents des Bureaux de vote qui viennent déposer les fameuses machines à voter, parce qu’au Havre l’on vote électroniquement sur des machines. Scène assez drôle de voir arriver tous les présidents des Bureaux de vote avec leurs valises à la main pour aller remettre leurs résultats aux personnels de la Préfecture qui sont en Mairie.
« Il y a un décompte en temps réel des Bureaux de vote qui sont comptabilisé. On voit Édouard – 65%, avec 50 Bureaux de vote dépouillés. On voit les scores avancer. J’étais en train de me dire qu’en gros, pour que je sois élu, il faut qu’il y ait un score de 60% minimum. Cela va peut-être se produire.
« Pendant que toute la Majorité était en train de se congratuler parce que l’on avait compris que l’on avait gagné, je suis dans la salle d’à côté avec tout le personnel de la Préfecture qui sont sur des Excel en train de rentrer les résultats des Bureaux de vote. En fait avec cela, il y a un tableur qui affiche en temps réel la future composition du Conseil municipal avec le nom des élus des membres de chaque liste.
« Je suis en train d’attendre pendant que les derniers Bureaux de vote soient comptabilisés pour pouvoir si c’est au-dessus ou en-dessous de moi que l’on rentre au Conseil municipal. Là, de mémoire, le 122ème Bureau de vote arrive. Il est comptabilisé. J’ai le Monsieur de la Préfecture qui lève les yeux et me regarde en me disant : « Voici la composition. » Je vois Thibaut Chaix, le dernier à rentrer. Je retourne voir tout le monde et leur dire : « C’est bon les gars ! Je suis avec vous ! » »
Vous êtes élu en juin 2020 conseiller municipal délégué du Havre, en charge de la Jeunesse. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
« Encore une fois, très important, et il faut le garder en tête : je ne pensais pas être élu et rentrer directement au Conseil municipal ! Ce à quoi l’on pouvait s’attendre c’est que l’on gagne à 45 élus et que, suite à des défections X ou Y, je rentre en cours de mandat. Donc d’abord c’est de la surprise.
« Puis d’un seul coup, c’est tout qui se bouscule. C’est-à-dire lorsque vous passez de militant à élu. Pour ma part cela s’est passé très vite. Je le dis avec beaucoup d’humilité. Il y a des personnes qui milite toute leurs vies sans jamais être élues, ni le vouloir. D’autres qui militent 5 ou 10 ans avant d’avoir la chance d’être sur une liste et d’être élus.
« Je réalise la chance que j’ai d’avoir tout de suite la possibilité d’être aux affaires. C’est-à-dire de quelque part mettre en œuvre mes idées, ceux en quoi je crois, et quelque part ceux pourquoi on m’a fait confiance pour être sur la liste. Tout de suite un sens des responsabilités.
« Puis aussi, je le dis très franchement, un coup de chaud. Je suis à peine diplômé. Je n’avais pas d’ailleurs fini mon stage de fin d’études quand j’ai été élu. Je me dis, voilà, je suis jeune diplômé. Je souhaitais peut-être faire un autre Master. Je voulais peut-être faire une Prépa Concours. Me voilà élu. Comment tout cela va se télescoper ? Beaucoup de questions se posent.
« L’un dans l’autre c’est tout de même une joie intense que d’accomplir cela. C’est cela qui a dominé. Il y a eu un moment d’euphorie le soir même. Je peux vous avouer que le soir même, en rentrant chez moi, j’ai mis quelques heures à m’endormir. L’excitation. La hâte de commencer le travail. Le sens des responsabilités. Voilà ce qui a caractérisé le soir du 28 juin. »
Comment vivez-vous votre mandat local ?
« Très important à préciser c’est qu’une fois élu local, j’ai eu la chance de recevoir une délégation municipale. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les villes. Ce qui est une volonté du maire que de donner une délégation à tous ses conseillers municipaux. Je suis donc conseiller municipal délégué en charge de la Jeunesse délégué auprès d’Oumou Niang-Fouquet, Adjointe en charge de l’Éducation et la Jeunesse. Je le dis parce que, de manière très honnête, la manière dont je vis mon mandat, et notamment ma délégation, ne se conçoit qu’à travers le prisme de l’Adjointe à laquelle je suis rattaché.
« Il y a une collaboration que je qualifierai vraiment d’idyllique. On est avec des profils très différents. Vous voyez, Oumou Niang-Fouquet siégeait dans l’Opposition socialiste à Édouard Philippe pendant la mandature précédente. Elle a rejoint la Majorité. On a un ancrage politique différent. Elle vient plutôt du Centre-Gauche, du Parti Socialiste, alors que moi j’avais plutôt une sensibilité Centriste, Centre-Droite puisque j’avais tout de même voté à la primaire de la Droite et du Centre. D’un point de vue sociologique, de par mes parents, je m’inscris plutôt dans un cadre de Droite.
« Des profils différents aussi. Oumou Niang-Fouquet est une sportive de haut niveau. Moi, j’étais un jeune sciencepiste qui sortait de l’École. Elle avait l’expérience du terrain que je n’avais pas. Elle vient de Caucriauville, alors que moi j’ai grandi à Dollemard. 2 profils différents mais qui ont matché tout de suite. Elle me consulte énormément sur tous mes sujets. J’ai de la chance parce qu’il y a des Adjoints qui le font beaucoup moins. Je suis vraiment associé à l’élaboration des politiques en matière de Jeunesse.
« De manière plus pragmatique, je travaille à Paris où j’y suis 3 jours par semaine. Au Havre, 4. Comment je m’organise ? Le temps d’élu c’est le soir. C’est le weekend. J’ai la chance d’avoir un employeur qui me permet de libérer beaucoup de temps.
« Par exemple, hier j’ai travaillé chez mon employeur à Paris. J’ai pu faire une Visioconférence dans le cadre de mon mandat de conseiller communautaire pour Le Havre Seine Métropole jusqu’à 19 heures, au sein des locaux de mon employeur. J’ai une forme de flexibilité totale dans l’organisation de mon temps de travail. D’un point de vue pratique c’est très bien.
« Comment je le vis ? La politique locale, il faut aimer cela. Il faut aimer cela parce que cela a une saveur. C’est laborieux. C’est fastidieux. Tu y vas en prenant des coups. Tu y vas parfois avec de la frustration… Mais, on aime cela et on en fait !
« Je peux te le dire de manière très concrète. Je vois tous mes camarades de Promo qui sont dans les Cabinets ministériels, les Cabinets parlementaires. J’en ai fait. Peut-être qu’un jour j’en ferai, des Cabinets ministériels. Je ne sais pas. Ce n’est pas du tout une critique que je fais. Je les vois là-bas. Je vois toute la différence qu’il peut y avoir avec l’exercice d’un mandat d’un élu local. C’est bien plus confortable d’être à leurs places, malgré les horaires incroyables qu’ils font. Franchement, je salue leurs travails qui est formidable et l’intérêt que cela en a.
« Aller dans les Conseils d’Écoles. Aller aux contacts des parents d’élèves qui ne sont pas contents parce que l’on va fermer une École dans leurs quartiers. Aller auprès des jeunes que tu veux aider en matière d’insertion, parce que c’est peut-être le point central de ce que l’on essaye de mettre en place en matière de politique jeunesse. Aller voir les jeunes victimes d’harcèlement scolaire parce que l’on a un grand projet en la matière au niveau de la Ville du Havre. C’est bien moins confortable que ce que l’on pourrait faire ailleurs. Mais on le fait parce que l’on adore cela. Vous avez bien compris que je ne souhaitais pas que l’on nous plaigne lorsque je dis cela.
« La politique locale cela demande un engagement total. Cela demande des qualités humaines de compassion, de dévouement, d’envie de bien faire, de conscience du bien commun. Une envie de faire en sorte que le monde dans lequel vivent tous tes concitoyens devienne meilleur. Toutes ces valeurs-là, il faut les avoir. Il faut être capable de les développer quand tu es dans ton mandat. C’est quelque chose que j’adore !
« Il n’y a pas un jour qui passe sans que je sois super fière de dire que je suis élu municipal. Je suis super fière de dire ce que l’on fait. C’est une grande fierté. C’est de l’engagement. C’est la responsabilité d’assumer une action collective. Je suis à la Jeunesse mais il y a une solidarité qui est totale avec tous mes collègues, peu importe leurs délégations confondues. Je suis capable d’être solidaire et de défendre n’importe lequel des choix qui a été fait par l’équipe municipale. C’est une aventure collective à laquelle je souscris pleinement et qui me rend très heureux. Tout peut s’arrêter du jour au lendemain, notamment en 2026 quand le mandat va s’arrêter. Mais aujourd’hui, cela me rend très heureux. »
Vous êtes également élu conseiller communautaire à la Métropole Le Havre-Seine. Comment percevez-vous ce mandat ?
« Première différence c’est que je n’ai pas de délégation au sein du Conseil communautaire. Au Conseil municipal, je ne suis pas de tutelle, parce qu’il y a une Adjointe. Toutefois, lorsqu’il y a des sujets Jeunesse, je me sens légitime à m’en saisir, de par ma délégation. Ce n’est pas le cas au Conseil communautaire.
« Cela veut dire qu’il y a une forme de généralisation de mon action en étant un petit peu plus loin de l’exécutif. C’est-à-dire que quand je suis à la Municipalité, Oumou Niang-Fouquet est membre de l’exécutif municipal. On discute ensemble des politiques. Elle vient les porter en tant qu’Adjointe. Là, je ne peux pas vraiment porter de projets au niveau communautaire parce que je n’ai pas la légitimité d’avoir une délégation. C’est la limite.
« Toutefois, c’est bien évidemment cela qu’il faut retenir, je suis super heureux de ce mandat de conseiller communautaire. C’est le diplômé en Administration publique qui parle mais les compétences au niveau communautaire et leurs articulations avec leurs compétences municipales, c’est passionnant à suivre.
« En plus, je suis un enfant du Territoire. Je suis né à Harfleur. J’ai grandi au Havre. J’ai habité à Sainte-Adresse. Comme je vous le disais, j’ai fait du Tennis dans mes jeunes années. J’ai arpenté tous les Terrains de Tennis du département, au-delà de la Communauté Urbaine. J’ai un oncle qui a été maire d’Étretat. Je suis un gars d’ici.
« Quelque part, réfléchir à la manière de faire de l’action publique de façon cohérente à l’échelle d’un Territoire un petit peu plus large que celle communale, cela fait sens pour quelqu’un comme moi. Quand on parle du Tramway, qui est peut-être le projet phare de la Communauté Urbaine pour les 5 années à venir. Cela fait sens pour moi quand on fait un Tramway qui part de la Gare du Havre, qui passe devant le Stade Océane, qui passe par Harfleur pour aller desservir l’Hôpital Jacques Monod de Montivilliers. Cela me parle. Cela me parle parce que c’est un parcours que j’ai fréquenté pendant toute mon enfance.
« De par mon identité, être conseiller communautaire, c’est un gage de cohérence. Je pense que c’est bien pour le Conseil communautaire aussi de pouvoir s’appuyer sur cela. Tous les conseillers communautaires, des quelques villes qu’ils soient, ont cette expérience d’être inscrit dans leurs Territoires.
« Je sais très bien que tous mes collègues qui sont de la Périphérie du Havre ont un lien très fort avec la Ville du Havre. Cela fait sens qu’eux puissent s’exprimer sur tous les sujets qui vont avoir un impact sur la Ville. Au même titre que cela fait sens que je puisse m’exprimer sur ceux qui vont avoir un impact sur le rayonnement des Territoires plus périphériques. Tout cela est très harmonieux.
« Encore une fois, si je dois parler avec la casquette du diplômé en Administration Publique. Voir toute cette symphonie s’accorder et être extrêmement harmonieuse, voir toute cette synergie entre Le Havre et ces Villes périphériques, voir les échanges entre les élus au quotidien se concrétiser. C’est beau de voir la démocratie locale fonctionner de là où je suis ! »
Vous avez rejoint Horizons en octobre dernier. « Voir loin pour faire bien » ?
« Comment vous parlez de mon adhésion à Horizons ?
« C’est une adhésion presque stricto sensu. C’est-à-dire que j’adhère, pleinement, et je me retrouve dans chacun des postulats qui est dressé à la création d’Horizons. Parce que je n’adhère pas à un parti. J’adhère à un parti, qui vient d’apparaitre. Le schéma classique c’est une offre de parti politique et l’individu, le citoyen, souscrit à celui dans lequel il se retrouve le plus. Là, on a eu en fait l’émergence d’un parti et toutes les idées qui vont avec, les manières de travailler qui vont avec, qui sont apparues et auxquelles j’ai immédiatement adhéré. Voir loin pour faire bien.
« Je vais même vous dire, mon adhésion à Horizons est autant dû au fait que j’adhère aux idées que portent le parti, mais qu’au constat qu’il dresse sur le Monde dans lequel on vit. C’est aussi important pour moi de dire « qu’il faut remettre de l’ordre dans la rue et dans comptes », pour reprendre la formule du Patron le jour du lancement. Que de dire que j’adhère à un parti qui se rend compte de la détérioration du débat public ; qui se rend compte du fait qu’aujourd’hui il n’y a plus de modération lorsque l’on s’exprime. Il y a une polarisation des idées. Il y a des partis qui plutôt qu’ils soient l’émergence de nouvelles idées, s’attachent plutôt à lisser la pensée de leurs adhérents pour en effacer la nuance et bien s’assurer qu’il n’y aura pas de divergence de parcours. Regardez la campagne présidentielle que l’on vit.
« Des idées et des constats. Des manières de faire de la politique. Pareil, on aurait pu parler du rôle qu’accorde Édouard Philippe dans son nouveau parti. Extrêmement important. À titre personnel j’étais contre la fin du cumul des mandats. On peut le dire. Je comprends l’argument qui est de dire que cela permet d’avoir des profils différents. Il n’y a pas de soucis. D’où je suis, je vois à quel point le maire, le Vice-président d’un EPCI, d’un Département, d’une Région, ils maitrisent les enjeux locaux.
« Je peux le dire parce qu’aujourd’hui, de par mon activité professionnelle, j’ai une assez bonne connaissance de l’activité parlementaire et des parlementaires. Ce n’est pas un procès à charge. Je vois assez nettement les carences que peuvent avoir les parlementaires sur certains sujets. Je vois, par exemple, l’intérêt d’avoir une Agnès Firmin Le Bodo qui est élue locale depuis 20 ans et maintenant parlementaire. Je peux déplorer le fait que, selon moi, cette réforme sur le non-cumul ait rendu trop rare des profils comme Agnès Firmin Le Bodo dans les Hémicycles. Peut-être un peu moins au Sénat, en tous les cas à l’Assemblée. »
Vous vous imaginez où dans 10 ans ?
« J’espère pouvoir être toujours dans quelque chose entre Le Havre et Paris ; peut-être même encore plus au Havre, que je ne le suis aujourd’hui. Le problème est que dans le secteur dans lequel je travaille, à savoir les Affaires publiques, il est compliqué de trouver du travail ailleurs qu’à Paris. Je pense donc être encore à Paris dans 10 ans, puisqu’il faut que je travaille mais j’espère que je pourrais passer du temps au Havre. C’est la 1ère chose.
« Dans 10 ans, j’espère pouvoir être toujours élu au Conseil municipal du Havre. Je trouve cela tellement exaltant depuis que j’y suis entré. J’espère pouvoir continuer à y défendre toujours plus mes idées.
« J’espère pouvoir toujours être dans les Affaires publiques et entre Paris et Le Havre, avec toujours un peu plus de responsabilité. Je pense que votre question portait sur le volet professionnel et non sur le volet personnel. Je suis heureux. Je suis en couple. J’espère avoir fondé une famille dans 10 ans. J’aurai 34 ans. Ce sera l’âge de le faire. »
Dans un moins d’un mois les Français sont appelés dans les urnes pour la présidentielle. Quel regard portez-vous sur cette élection ?
« Le regard sur cette élection qui est très particulière. Ensuite, il n’y a pas de secret, les propos qui vont sortir sont ceux d’un soutien à Emmanuel Macron. Comme vous le savez. Sans ambiguïté. Il y a toujours une adhésion aussi forte à l’Homme et au projet, intacte depuis 2017. Mon regard sur cette campagne c’est que malheureusement, et aussi arrogant cela sonne-t-il, je trouve que les oppositions ne sont pas au niveau. La campagne est en 2 temps. Je vais d’abord parler de ce qu’il y a eu avant l’Ukraine. On peut le dire que cela a vraiment tout changé.
« Même avant l’Ukraine, je n’ai pas eu le sentiment que la Droite ou la Gauche portent un projet véritable sur lequel aurait pu s’appuyer ou en tous les cas dans lequel aurait pu se retrouver les militants, les adhérents. Surtout, l’enjeu de la présidentielle est d’aller au-delà de ces cercles déjà convaincus, les citoyens et les citoyennes qui s’intéressaient au scrutin.
« Le préalable à une campagne, à une victoire et à une élection, c’est d’avoir un projet qui convint tes militants qui vont aller tracter et qui vont aller convaincre ceux auprès de qui tu vas aller tracter. Si je dois le résumer. Cela pour moi la Droite et la Gauche ont été incapable de le faire pour la simple et bonne raison qu’il n’y avait pas de vision. Vous voyez bien qu’en 2017, Emmanuel Macron a porté un projet. Les gens ont adhéré. Là, en 2022, le projet n’a pas préexisté l’adhésion des citoyennes et des citoyens.
« Les projets à Gauche et à Droite ont cherché à se construire pour rassembler le plus largement possible. Ce qui en a fait perdre toute cohérence. Quand tu as un projet à Droite qui vise à satisfaire aussi bien les électeurs d’Éric Ciotti que les plus modérés du parti. Tu te retrouves avec un truc qui n’a ni queue, ni tête. On défend un Guantanamo à la Française tout en étant très modéré sur les questions sociétales. Tout cela manque de cohérence. Cela résume bien ce que je disais précédemment. Le projet n’a pas préexisté à la campagne. C’est on a commencé à faire campagne. On a sondé. On a vu qu’il fallait mettre un peu de si à Droite, un peu de si à Gauche, et hop ! J’ai fait un programme pour contenter tout le monde. C’était pareil aussi bien à Droite, qu’à Gauche. Il est là le problème !
« Le problème c’est qu’il faut un projet et expliquer aux gens pourquoi il faut adhérer à ce projet. Non pas de faire essayer de faire vivre ce programme en fonction de chacun des courants des partis. Cela est une nouvelle mode aussi qui arrive.
« 2022, c’est l’avènement des courants. Là, pour le coup, cela vaut aussi pour la Majorité présidentielle. À Droite, il y a une candidate où doivent vivre les pro-Ciotti, les pro-Bertrand, les pro-Barnier. Au Centre, on est tous autour de la figure de Macron mais on a quand même Horizons, Territoires de Progrès, MoDem, Agir, LREM. À Gauche, eux ont fait le choix de ne pas se rassembler. On aurait pu tout à fait imaginer, s’il y avait eu une figure consensuelle, avoir les pro-PS, les pro-Mélenchon, les pro-communistes. Je ne sais pas si vous partagez cette analyse, mais il y a un monde où il aurait pu se mettre tous derrière un candidat(e). Je ne sais pas si c’est un bien ou un mal.
« Ce qu’il y a aussi c’est que l’ambiance est délétère. Cette campagne est délétère. Quand tu vois le niveau de la campagne avec par exemple un Éric Zemmour qui est un candidat crédité à plus de 10%, taper sur Emmanuel Macron parce que sa photographe a publié des photos de lui en sweatshirt de l’Armée et mal rasé. On n’est pas au niveau de la campagne.
« Nous, chez Horizons, quelque part ce que l’on défend c’est voir loin, pour faire bien. Expliquer qu’il y a des sujets dont il faut s’emparer et qui sont absolument centraux. On voit bien que l’on n’est pas à la hauteur des enjeux. Je le dis de la façon la plus prosaïque possible. Il y a une différence de hauteur de vue assez notable. Je clos sur l’avant-Ukraine.
« La Guerre en Ukraine est arrivé. Bouleversement pour la campagne, puisque l’on en parle. Tout change ! Impossible, et je coupe court à l’idée, de décaler l’échéance présidentielle. Ce conflit peut s’enraciner, durer dans le temps. Il faut que l’on aille voter. C’est une idée qui pourrait monter. Donc cela, pour moi, c’est clair et net.
« Je ne crois pas que cette guerre va venir empêcher l’élection comme certain voudrait le dire. C’est l’occasion pour moi de condamner les propos de Gérard Larcher hier, qui m’ont fait bondir de ma chaise, sur le fait que la légitimité du candidat élu pourrait s’en voir amenuisé. Il est honteux de dire quelque chose de semblable. Cette guerre ne va pas venir obstruer la campagne, selon moi, elle va l’orienter. Parce que je pense qu’effectivement, sans l’Ukraine on n’aurait pas parler autant de la réindustrialisation. On n’aurait pas parlé autant du budget de la Défense. On n’aurait pas parlé autant de l’Europe, parce que l’on voit à quel point elle est à l’œuvre depuis quelques semaines.
« Je pense que la campagne aurait été différente sans l’Ukraine et sur les thématiques qui auraient été abordé. Peut-être qu’elle aurait davantage tourné autour de l’immigration etc… comme elle le faisait avant. On sent que c’est un peu moins le cas. Évidemment, on parle des populations déplacées par le conflit. Selon moi, il y a eu plus une orientation sur les thématiques abordées qu’une obstruction totale de la campagne, comme peuvent le dire certains. C’est mon analyse. On est sur le prisme de la campagne. Je ne sais pas si l’on doit le regretter ou pas. Évidemment que le conflit doit se déplorer au-delà de cela. Sur la campagne, il est vrai qu’elle est inattendue. Cela exige des candidats qu’ils se repositionnent sur des sujets sur lesquels ils n’avaient peut-être pas prévus de s’exprimer. Ce n’est pas inintéressant. »
Comment vivez-vous cette pandémie ?
« On va essayer de dire des choses intéressantes pour éviter de redire ce qui a déjà été dit. Oui, cela a été difficile. Oui, on a été privé de beaucoup de chose. Cela, on le sait tous. On l’a tous vécu.
« Sur cette pandémie j’en retiens deux choses. La 1ère, c’est la plus déplorable et c’est quelque chose qui dépasse la pandémie. Je me pose énormément de question sur la société et l’unité nationale, quelque part. Ce sont 2 notions concomitantes. Ce qui fait que nous sommes une société si vous voulez. J’ai le sentiment que, chemin faisant, toute la société s’atomise de plus en plus. De là, à former des groupes de plus en plus radicaux, qui se parle de moins en moins. Qui s’écoutent de moins en moins. C’est ce que je crains. C’est que, quelque part, demain, la France soit moins unie. On le sait, là je n’invente rien. De là à ce que demain l’on ait vraiment ce que l’on appelle les Frances irréconciliables.
« Certains défendent qu’elles soient déjà là. Je ne le pense pas. Je ne pense pas que l’on ne puisse pas refaire ce qui a été déjà été défait dans le passé. Pourquoi je vous parle de cette notion-là, au regard de la pandémie ? Ce qui s’est passé, notamment avec ces histoires de vaccins et de pass, c’est que l’on a arrêté de s’écouter. Je vais même dire pire. On a commencé et on a poursuivi ce phénomène d’insulte. Toujours insulter l’autre et ne pas l’écouter.
« Sur le vaccin, j’étais pro-vaccin, pro-pass etc… Mais quand j’entendais les pro-vaccins insulter ceux qui ne voulaient pas se faire vacciner. Les mêmes qui insultaient ceux qui étaient trop bêtes d’aller se faire vacciner. C’est quelque chose qui m’a rendu fou ! C’est-à-dire que quelque part l’on n’a pas cherché à savoir pourquoi l’un ou l’autre des camps défendait sa position. On a cherché qu’une chose, c’est expliqué qu’il ne valait rien parce qu’il ne pensait pas comme soit. J’ai l’impression que c’est ce qui est en train de se passer avec des candidatures comme celle de Zemmour ou Le Pen. S’il on adopte ce mode de pensée pour tous les sujets. Mais où va-t-on ?!
« Sur les questions migratoires, je suis littéralement à l’opposé de ce que peuvent penser des gens comme Zemmour ou Le Pen. Mais je me dois, quand je suis décisionnaire public, à chaque instant, de me demander pourquoi 30% de la population, si tu prends le score en cumulé, va voter pour ces personnes-là et donc adhère à ces thèses-là ? Je ne peux pas me contenter de dire que 30% de la population est complétement stupide de ne pas aller se faire vacciner. Ou totalement stupide de voter pour eux. On ne peut pas rentrer dans ce schéma-là. C’est la première chose que je retiens de cette pandémie. C’est ma peur grandissante sur le fait que l’unité de la Nation, ou en tous les cas la qualité du débat et la survie du débat entre les groupes opposés, se détériore ou est menacé. Parce que j’ai parlé de survie.
« La 2ème chose que je retiens de la pandémie c’est l’exercice exceptionnel du droit public, de la prérogative de l’État, de la puissance publique. C’est-à-dire que je pense que l’on doit tirer des leçons du consentement des Français aux mesures. Ou au non-consentement. J’ai trouvé assez admirable le fait que tout au long de cet épisode l’État a essayé d’être proportionnel, toujours, dans la restriction des libertés face à la menace sanitaire. C’est ce qui a toujours prévalut en matière de droit public. Le contrôle du pouvoir de la force publique c’est cela. Toute la jurisprudence sur le recours pour excès de pouvoir, c’est cela. Toujours se cantonner à la proportionnalité. On ne l’avait jamais vu dans une échelle comme celle-là.
« D’habitude lorsque l’on fait un recours au Tribunal Administratif on regard s’il n’y a pas eu un excès et s’il n’y a plus proportionnalité. C’est cela le recours en excès de pouvoir. Là, on était dans un régime au niveau national où l’autorité publique a essayé pendant des mois de mettre des mesures proportionnées pour protéger la population contre une menace sanitaire.
« Parfois, tout n’a pas coulissé comme cela aurait dû l’être. Il y a eu des couacs. Il y a eu des attestations que l’on a dû remplir nous-même. Il y a eu des choses. Mais cet exercice de l’autorité publique dans des temps exceptionnels, cela a été, selon moi, le marqueur historique de la période que l’on a traversé. Au-delà du caractère épidémique et sanitaire que l’on peut déplorer avec toutes les personnes que l’on a perdues. Toutes les personnes fragiles qui ont été rendu encore plus fragiles. Toutes les personnes seules qui ont été esseulées. Tout ce côté humain, j’espère que vous avez bien conscience que je ne l’ai pas obstrué mais j’ai voulu dire des choses que l’on entend moins souvent sur l’épidémie.
« Évidemment, il y a des choses très convenues et qui valent le coup d’être répétées. Oui, cette pandémie elle a été extrêmement dangereuse pour les personnes les plus vulnérables, les personnes seules. Les jeunes qui ont arrêtés de faire du sport. Moi qui suis délégué à la Jeunesse, je suis extrêmement préoccupé, d’un point de vue santé publique, sur l’arrêt du sport pendant 2 ans. C’est pour cela que l’on a tout fait pour relancer la machine au mieux. J’espère que l’on n’a pas perdu les jeunes qui n’ont pas adhéré à l’âge où tu le fais normalement, vers 6 ou 7 ans, et qui vont le faire à 10 ans. Les étudiants en situation de précarité qui n’ont pas pu aller servir dans les restaurants, comme ils le faisaient en petit job à côté. Ils ont été rendus plus précaire qu’ils ne l’étaient. Oui, cela me préoccupe. Tout cela me préoccupe.
« J’ai l’impression que ma réponse est vachement anxiogène et que vous allez retenir maintenant que j’ai peur maintenant à chaque coin de rue. Il y a beaucoup de sources de préoccupations qui ont été soulevé par cette pandémie. Maintenant, je veux croire que l’on a été capable de la traverser, aussi grandement que l’État aurait pu le faire. Maintenant, il va falloir tourner la page. Si jamais les conditions sanitaires nous le demandent. Ce qui est sûr c’est qu’aussi grande l’envie soit d’en sortir. Si demain, les indicateurs se re-détériorent. Si demain, le risque de saturation dans les Hôpitaux revient. Il faudra, en responsabilité, être capable de resserrer la vis. J’ai été super content de me pointer au Bureau, mardi, sans mon masque. Si dans un mois on me dit : « c’est la cata, il faut le remettre ! » Je le remettrai ! »
Quel rapport avez-vous avec les réseaux sociaux ?
« Là c’est compliqué parce que c’est presque le lobbyiste chez Bouygues Télécom qui a envie de répondre.
« Alors évidement de manière personnel, comme la majorité des gens je suis sur Instagram, Snapchat, TikTok, Twitter, Facebook … Parfois, j’en ai des usages coupables, par excès j’entends. Effectivement j’aime beaucoup aller sur les réseaux et voir ce qui s’y passe. Les réseaux sociaux je n’y suis pas contre dans l’absolu.
« Il faut juste, selon moi, souligner une chose. C’est la vitesse à laquelle ces outils sont apparus et donc quelque par la logique difficulté à en avoir un usage raisonné. S’il on est très concret, tout ce que l’on a dans notre quotidien, la voiture, l’électroménager, tout le confort que l’on peut avoir, c’est des choses qui ont des dizaines d’années. Ce sont des choses qui sont durablement ancrées dans nos sociétés. Les réseaux sociaux, on parle de quelque chose qui n’existait pas il y a 10 ans. Enfin, en 2012, il devait y avoir Facebook et Twitter, mais dans proportions bien gardées.
« On parle de choses qui ont un rayonnement sans précédent. Je pense qu’il y a quelque chose de pas surprenant dans le fait qu’une technologie qui soit aussi puissante prenne un peu de temps avant d’être utilisé et diffuser de façon rationnelle auprès de tous les publics. Les réseaux sociaux ce n’est pas une plaie en-soi. Les réseaux sociaux c’est un problème pour les jeunes. C’est un problème concernant l’information et la politique, avec la question des Fake News.
« Encore une fois, lorsque l’on parle des réseaux sociaux, on parle du harcèlement dans les écosystèmes de jeunes. On parle de la protection de l’enfance avec des jeunes filles qui rentrent dans des réseaux malsains à cause de cela. On parle des fameuses problématiques des Fake News et de démocratie avec des personnes qui sont si jamais dupées si elles ne se servent des réseaux sociaux comme la seule source d’information.
« Ce que je veux dire c’est que, selon moi, les réseaux sociaux c’est quelque chose de très bien. C’est un plaisir que l’on a tous, tous les jours, à y aller. C’est un très bon canal d’information. Je pense notamment pour ce qui se passe pour les entreprises ou les associations. Cela leurs a permis de connaître un rayonnement qu’elles n’auraient jamais connu par ailleurs. C’est aussi cela les réseaux sociaux. L’air de l’avènement de la communication pour les acteurs de tailles intermédiaires. L’association de ton quartier, elle n’aurait jamais pu aussi bien se faire connaître si elle n’avait pas pu communiquer là-dessus.
« C’est pour cela que je pense que l’on a encore énormément de chemin à faire. Il y a encore beaucoup d’encadrement nécessaire. Pour autant, je ne pense pas que dans l’absolu les réseaux sociaux soient une mauvaise chose.
« Même pour moi, élu, à titre professionnel. C’est formidable ! C’est un moyen de communication pour rendre compte de nos actions, en tant qu’élu, aux citoyens, pour leur expliquer ce que l’on fait. Aujourd’hui, un citoyen qui te dit qu’il ne sait pas ce que fait la Majorité pour laquelle il a voté. C’est celui qui ne se renseigne pas, parce qu’avec l’offre d’information qu’il y a, que ce soit Presse papier traditionnel ou tous les élus qu’il est capable d’aller suivre sur les réseaux sociaux. Il y a une vraie amélioration. Il y a un accès à l’information des élus qui est tout de même formidable. »
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Merci à M. Thibaut Chaix pour sa bienveillance et sa participation au portrait.
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