Après la vague américaine au début du mois, c’est au tour de la France de tester pour une seconde fois son expérience de la primaire. Le Parti socialiste avait lancé le mouvement en 2011 en vue de la présidentielle de 2012. Pour l’élection présidentielle de 2017, le parti Les Républicains se jette dans l’arène en faisant la sienne. Les dates du 20 et 27 novembre 2016 sont retenues pour organiser une primaire à droite.
Ce qui fait déjà sourire certains observateurs : la primaire de la droite sera « ouverte » ! Les tractations et les accords auront finalement eu bon dos : la primaire ouverte de la droite et du centre n’aura d’ouvert que le nom. Le seul exempté de parrainages est Jean-Frédéric Poisson, en sa qualité de président du Parti chrétien-démocrate. Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Nicolas Sarkozy viendront compléter la liste des prétendants.
Une problématique supplémentaire vient s’inviter au débat : la force et la faiblesse des sondages.
«L’exactitude est la politesse des Rois et le devoir de tous les gens de bien»
Louis XVIII (1755-1824)
À force de vouloir marcher, il convient d’y aller. Le rendez-vous est annoncé pour dix heures trente ce matin, dans une salle de « maintenance automobile » d’un établissement CFA de Bobigny. Le cadre dénote avec toutes les autres annonces officielles de candidatures présidentielles. Une centaine de journalistes est rassemblée pour faire porter et promouvoir en direct le message de l’ancien secrétaire général adjoint du Château : Emmanuel Macron.
On a beau ne pas avoir cinquante ans et/ou ne pas avoir de Rolex à son poignet : l’heure c’est l’heure ! À croire que la pendule joue des tours à nos amis du parti socialiste, tout comme Mitterrand ou Rocard à leur époque et François Hollande aujourd’hui, Emmanuel Macron se fait désirer. Ou tout du moins, cette nonchalance semble en réalité montrer une entrée désirée et remarquée ! Il faut attendre une trentaine de minutes pour que l’ancien ministre franchisse la porte de la salle et commence son discours après quelques photographies pour la Presse.
En choisissant la Seine-Saint-Denis et le centre CFA automobile de Bobigny, l’ancien ministre du gouvernement de Manuel Valls entend bien marquer sa rupture. Premier petit soucis : seul les journalistes sont autorisés dans la salle. Les apprentis relégués au second plan. Le peuple de France attendra.
« Pour le mener la responsabilité du Président de la République est immense. J’en suis pleinement conscient. […] J’y suis prêt. C’est pourquoi je suis candidat à la Présidence de la République. » – Emmanuel Macron, Allocution du 16 novembre 2016 – Bobigny
Je souhaite vous faire part d’un sujet qui me fait bondir lorsque l’on aborde la politique. Je prends donc la plume suite à un événement anodin, qui ne fait que renforcer mon argumentation à ce sujet. Durant cette campagne interne pour la primaire ouverte de la droite et du centre, j’ose ouvrir une brèche sur une thématique : le respect en politique ! Dans une même famille (politique) cela coule de source, et pourtant … !
Je souhaite ainsi faire part de mon indignation suite à un gazouillis sur la Branche d’un jeune homme venant attaquer de front un ancien Premier ministre sur son affiche de campagne à la primaire ouverte.
Retrouvez le podcast de l’émission « l’atelier du pouvoir » diffusée le 30 avril à 12H50 sur France Culture autour de Vincent Martigny et Thomas Wieder.
Au cours d’une discussion avec une amie, je me suis rendu compte que l’animation de mon blog se ternissait un peu, et qu’un peu de fraicheur serait la bienvenue. Ainsi, je me lance dans une nouvelle aventure sur la blogosphère : une fiche de lecture de livre. L’occasion est toute trouvée : « Le monde au défi » d’Hubert Védrine paru aux éditions Fayard en mars 2016.
Dans le cadre de la promotion du livre que j’ai co-écrit avec César Armand, me voilà invité à revenir dans une ville que je connais si bien pour y avoir fait des allers-retours depuis deux ans : Strasbourg ! Ce rendez-vous pris, ma journée du samedi 19 mars fut consacrée à ce voyage.
Une chose en entraînant une autre, me voilà parti en solo pour cette destination à l’envergure européenne à l’invitation des étudiants du CUEJ et de l’association étudiante des journalistes en herbe. Le but du jeu : parler de mon livre et de mon expérience de blogueur politique. Une table ronde à laquelle je participe était annoncée pour l’après-midi.
La thématique du jour : la pratique du journalisme auprès du pouvoir et des politiques. Ou comment mettre en scène ces deux pouvoirs qui se connaissent si bien ? Forcément au sein d’une école de journalisme, la question ne peut que faire débat.
Autour d’Anissa El Jabri et Philippe Dossmann, nous avons essayé de déblayer au mieux les thématiques diverses et variées comme celle de la neutralité, du militantisme, de l’opinion, de la parole, et de la citoyenneté.
À cela, il convient d’ajouter ce que l’on doit faire face à un parti politique comme celui du Front national. Peut-on dans ce cas parler de tripartisme en France ? Avant tout, il convient de garder la tête froide et de rester citoyen afin de comprendre au plus près le fait de savoir comment traiter cette information. Tout n’étant pas forcément donné « clef en main » ; c’est à ce moment-là du débat où une notion importante est apparue. Il conviendrait donc de désidéologiser le politique pour le dépeindre au mieux.
La réalité prend toujours le dessus sur la fiction. Ainsi Philippe Dossmann a pu dépeindre un exemple concret de traitement de sujet. La partielle de l’élection législative qui aura lieu dans la 1ère circonscription du Bas-Rhin, suite à la démission pour raison de santé du député Armand Jung. Circonscription test pour François Hollande en vue de l’élection présidentielle de 2017, afin de voir si le poulain de Monsieur Jung, son suppléant Éric Elkouby, pourra garder en main la circonscription.
L’année 2016, qui devait être une année « sans élection », avant la présidentielle de 2017, se retrouve finalement au cœur de l’action politique française. En effet, suite aux démissions de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et de Gérald Darmanin de leurs postes de députés suite à leurs élections aux nouveaux conseils régionaux, une nouvelle dynamique est relancée. À ce titre, Christian Estrosi annonce aujourd’hui qu’à partir de mercredi prochain, il ne siégera plus au Palais Bourbon.
C’est à ce moment-là qu’entre en jeu une nouvelle partie du débat : la question des primaires et l’enjeu pour la droite en vue des présidentielles de l’an prochain. Avec Anissa El Jebri et Philippe Dossmann, on arrive à un constat sans appel entre en scène : les gens en ont marre du jeu des petites phrases citées dans les bancs de l’hémicycle des assemblées. Une réelle remise à plat de tous ces échanges est à mettre en œuvre et les enjeux de la présidentielle 2017 sont évoqués en conclusion de la table ronde. C’est là où la question du rôle des réseaux sociaux arrive pour essayer de comprendre le rôle qu’ils pourront jouer.
Un échange avec la salle, sous la forme de questions-réponses a lieu. Très vite, le sujet de la connivence entre journalistes et politiques prend le dessus. Il faut bien insister sur la nécessité d’une barrière à fixer entre les deux. Comme l’a très bien rappelé Philippe Dossmann, « même si l’on se tutoie deux minutes avant l’interview, une fois que le micro est lancé, il faut revenir aux choses sérieuses et vouvoyer son interlocuteur ». Lorsque l’on rédige un papier, on ne peut nullement rendre compte de la réponse de notre interlocuteur avec le tutoiement.
Un exercice pas facile pour ma part mais auquel j’ai bien aimé participer, qui plus est avec des animateurs de choix, et des personnalités passionnées avec qui échanger. Un grand merci à l’Association des étudiants en journalisme de Strasbourg et au CUEJ de m’avoir invité. Une mention spéciale au jeune étudiant-journaliste venu échanger avec moi à la fin du débat.