Drôle de soirée

En terme de lendemain de soirée électorale présidentielle, je ne suis pas sûr que l’on ait jamais connu pareil scenario. Les deux partis traditionnellement au pouvoir depuis la création de la Vème République ont été évincés en l’espace d’une soirée.

D’un côté, le candidat, issu de la primaire de la majorité au pouvoir, a vu ses chances présidentielles réduites à néant par un parti qui s’est mis En Marche il y a à peine un an. Un peu plus de deux millions d’électeurs ont soutenu Benoît Hamon dans son aventure présidentielle. Quand en 2012, ils étaient plus de dix millions à voter François Hollande

De l’autre, le candidat, issu, lui aussi, d’une primaire du parti gaulliste, a été également évincé par les urnes. Un peu plus de neuf millions sept cent mille Français avaient donné leur voix à Nicolas Sarkozy en 2012. Ils ne sont plus que sept millions à se retrouver derrière François Fillon et sa volonté d’agir aujourd’hui.

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L’incertitude présidentielle

Treize jours nous séparent du premier tour de l’élection présidentielle française. Rarement une campagne politique aura été si violente et si incertaine. Cette fin de mandat devient digne d’un spectacle digne d’une pièce de Feydeau ou d’une tragédie grecque. Au choix. Quel triste spectacle dans ce pays de valeurs et de libertés !

En 2002, tout le monde se souvient du score des électeurs qui s’étaient abstenus de leurs présences des urnes. 28,4% des électeurs français avaient préféré rester chez eux lors du premier tour. La suite, on la connaît : le Front National est pour la première fois de l’Histoire au second tour d’une élection présidentielle.

A moins de quinze jours du premier tour, cette constante referait à nouveau surface pour la présidentielle 2017. Néanmoins, il y aurait tout de même quatre « grands » candidats qui sortiraient leurs épingles du jeu : Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et François Fillon.

« Je ne vous demande pas de m’aimer. Je vous demande de me soutenir, parce qu’il y va de l’intérêt de la France. Il ne s’agit pas de choisir un copain. Il s’agit de choisir un président […]. » – François Fillon ; Paris, le 9 avril 2017

Je me permets juste de citer un ancien Premier ministre, en course à la magistrature suprême, pour rappeler un fondement principal dans le cadre d’une élection présidentielle. L’image de la France et de sa crédibilité joue donc son va-tout dans ce contexte précis. On a beau diaboliser les Etats-Unis d’Amérique après l’élection de Donald Trump ; on ne serait guère crédible si le cœur nous prenait de poursuivre avec un pareil scenario sur l’Hexagone.

Gratter pour toucher le fond. Quand il y en a plus, il y en a encore. Triste vision que celle proposée par les médias (certains ?) pendant cette campagne. Niveau caniveau. De tout bord et de tout temps, je ne suis pas sûr que ce soit le moyen le plus efficace. Est-ce à l’électeur alors de prendre de la hauteur ?! …

La campagne officielle pour l’élection présidentielle française version 2017 est lancée aujourd’hui. Nicolas, Marine, Emmanuel, Benoît, Nathalie, Philippe, Jacques, Jean, Jean-Luc, François et François auront le même temps de parole.

Faites vos jeux, rien de vaut plus !

@romainbgb – 10/04/17

40 jours

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©Romain BGB

En cette période de Carême, les quarante jours, qui nous séparent du premier tour d’une élection présidentielle, n’auront jamais aussi bien porté leurs noms. Ceci faisant écho à ma lecture de l’ouvrage de Gilles Boyer et son retour en arrière sur les huit cents jours passés auprès d’Alain Juppé comme directeur de campagne pour la primaire ouverte de la droite et du centre [Rase Campagne].

Ma première rencontre avec l’auteur remonte lors d’une soirée bourbonesque en février 2013. Venu avec son compère Edouard Philippe, j’ai pu ainsi avoir la chance de discuter un peu avec eux. A travers l’ouvrage Dans l’Ombre, qu’ils ont rédigé à quatre mains, j’ai su très vite, que quelque chose dans ma vie politique n’allait plus me quitter : l’ombre ! Je n’ai jamais été un fan de la lumière, tant dans ma vie personnelle, que professionnelle !

Une personnalité n’est jamais simple à cerner. En découvrant celle de Gilles Boyer, je vous le confirme. Dans Rase Campagne, je découvre plusieurs personnes à travers lesquelles on comprend très vite qu’elles ne sont qu’une seule : GilleS ! Soyons sérieux.

Je ne vous parle pas de dédoublement de personnalité ou autre déviance psychologique. Sans détour, pendant près de trois cents pages, le conseiller de l’ombre se livre. Le style littéraire qui lui appartient si bien, nous fait comprendre un peu plus les mécanismes internes d’une campagne et les rapports de force pouvant exister au sein d’une même équipe, d’un même parti politique. A travers l’information, la transmission et l’humour, Gilles Boyer se livre sans détour dans son ouvrage intime : Chapeau !

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#Banlieues

« La banlieue c’est pas rose, la banlieue c’est morose.[i] »

Une fois de plus l’hebdomadaire « Le 1 » me permet de rebondir sur l’actualité avec vous. En titrant son 143ème numéro sur les banlieues, mon esprit s’est souvenu des propos tenus par l’ancien Premier ministre, Manuel Valls. Nous étions le 20 janvier 2015 à l’Hôtel de Matignon.

Lors de ses vœux à la Presse, le député d’Evry avait estimé que « ces derniers jours avaient souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays. »

C’est à ce moment là que l’on a retenu cette citation choc : « Il existe en France un apartheid territorial, social et ethnique. » Ceci prononcé seulement quelques semaines après les attentats terroristes de Paris et Montrouge.

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Crédit photo : Le 1 Hebdo – N°143 22 février 2017 – dessin de Jochen Gerner.

Dans le cadre de nos entretiens avec mon co-auteur pour le livre Dans l’ombre des Présidents, nous avions pu échanger avec le Premier ministre Edith Cresson. C’est en voyant la couverture de l’hebdomadaire, en me rappelant la phrase choc de Manuel Valls, que l’entretien avec le Premier ministre m’est revenu en mémoire.

Prendre en référence l’apartheid, quelques jours après des attentats terroristes en France, n’est pas anodin. Un parcours souvent omis dans le CV de l’ancienne locataire de Matignon : Edith Cresson est titulaire d’un doctorat en démographie. Nous avions alors échangé sur les propos tenus par l’un de ses lointains successeurs à Matignon :

« Si les gens se sentent aussi désenchantés aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas de projet. Alors on est là. On parle. Il a dit que. Et pourquoi Manuel Valls a prononcé le mot apartheid au sujet des banlieues ?

Les mots, les phrases, tiennent lieu d’action. Ce que l’on fait et les résultats n’ont que peu d’effet. D’ailleurs on le voit bien actuellement en France, il n’y a aucun résultat. En matière de chômage, par exemple. On raisonne sur des principes et non pas sur des faits. On commente puis on commente les commentaires.

« Tous nos concurrents, ou amis, appelez ça comme vous voulez, ils raisonnent sur des faits, à commencer par les Allemands. Ça marche ou ça ne marche pas. Le but étant de lutter contre le chômage, d’avoir des parts de marché, d’avoir de l’influence à l’extérieur. La France est en train de perdre son influence à cause de cette mentalité. Alors on peut toujours dire que la France éternelle a un rayonnement  qui date de la nuit des temps, que grâce à ça la Terre entière est en admiration devant nous. Ce n’est pas vrai ! La Terre entière a de plus en plus tendance à nous ignorer.[ii] »

Après l’interpellation de Théo L. à Aulnay-sous-Bois, et à cinquante huit jours du premier tour de la présidentielle 2017, cela laisse à réfléchir.

L’échec de la politique des Banlieues par les pouvoirs publics.

De Clichy-sous-Bois à Aulnay-sous-Bois ; d’Aubervilliers à Trappes. Autant d’exemples, autant d’échecs. On ne peut pas oublier les enfants de la République. La clef de l’élection présidentielle serait-elle là ?

La grandeur de la France. Tout cela n’est plus qu’un lointain souvenir. Les temps changent ; les choses changent.

« La banlieue c’est pas rose,

La banlieue c’est morose !

Alors prends toi en main,

C’est ton destin, c’est ton destin ! »

@romainbgb – 24/02/17

[i] Extrait de la chanson « C’est ton destin » issue de l’album Bouleversifiant ! ; Les Inconnus (1991)

[ii] Propos tenus le 9 juillet 2015, à Paris, dans le cadre d’un entretien pour le livre Dans l’ombre des Présidents.

La grande lessive

Fidèle lecteur de l’hebdomadaire « Le 1 », je rebondis avec vous suite à la parution de leur dernier numéro, disponible dans tous les bons kiosques depuis mercredi. Loin de moi l’idée de venir paraphraser cette édition, mais le choix du titre m’est parut une évidence, que je me permets de le reprendre à mon tour pour cet article.

La grande lessive présidentielle

A 64 jours du premier tour de l’élection présidentielle, l’inconnue demeure. Je ne reviendrai pas sur les affaires en cours, mais je pense que depuis le début de la Vème République, jamais une élection présidentielle n’aura connu d’autant d’incertitude à deux mois du premier tour du scrutin.

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Un président et sa primaire

Un cadeau de Noël n’aura jamais aussi bien porté son nom.

Ce dimanche 15 janvier 2017, aux alentours de 18H, rien ne présage l’événement public auquel je vais faire face. Le traditionnel canapé rouge de l’émission du service public s’est délocalisé. Michel Drucker change de costume pour être sur la scène du théâtre parisien des Bouffes Parisiens. L’animateur vedette du PAF y est en représentation pour la dernière de son spectacle « Seul … avec vous ».

Les trombes d’eau déferlent sur la capitale. Les gens se pressent sur la rue Monsigny pour se mettre à l’abri. En sortant du métro Quatre Septembre, la queue des gens venant au spectacle se fait de plus en plus longue vingt minutes avant le début théorique de la représentation. Un taxi s’arrête devant, un monsieur aux cheveux blancs en sort, les crépitements des flashs suivent. Guy Bedos vient d’arriver pour assister à la dernière de son ami. Peu de temps après, l’accès nous est enfin permis : la foule entre prendre possession du théâtre. Il est 18H, la représentation est censée débuter. Me voilà arrivé au balcon pour prendre possession de ma place.

Dix minutes plus tard, le public attend. Ma voisine commence à dégainer la première son téléphone portable. Je me baisse pour scruter quelle personnalité, ou quelle action, elle prend en photo. Et là, que vois-je ?! …

Le président de la République, François Hollande, accompagné de la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, sont assis au 6eme rang.

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Le président de la République, François Hollande, et la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, à la dernière représentation du spectacle « Seul… Avec vous » de Michel Drucker –  © Romain BONGIBAULT

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La touche F5 du numérique : Antoine BAYET.

Chers lecteurs, des articles plus politiques, d’autres plus personnels, viennent régulièrement ponctuer mon blogue. Dans ma lignée d’électron libre, j’ai décidé de poursuivre mes interviews de personnalités diverses et variées.

La primaire ouverte et les diverses échéances électorales à travers le monde amènent à avoir un nouveau regarde en ce qui concerne la diffusion de la communication politique. C’est à travers cela que je me suis posé la question de la diffusion de cette communication et la place occupée par le numérique dans les médias.

Tout naturellement j’ai tout de suite pensé à une personne en particulier qui devrait peut être avoir une once de réponse et pouvoir ainsi lui consacrer un portrait sur mon blogue. Je vous laisse découvrir une nouvelle personnalité à qui j’ai laissé la parole : Antoine Bayet.

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Antoine Bayet est directeur de l’information numérique de @franceinfo et rédacteur en chef du #8h30Aphatie. Retour sur cette rencontre qui eut lieu jeudi 8 décembre 2016 dans un café parisien.

Bonne lecture !

@romainbgb – 06/01/2017

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Pensées 2016

2016 devait être une nouvelle page positive faisant suite à celle, assez noire, que fut 2015. Après les cinglantes balles de Charlie Hebdo et l’hypercasher de Vincennes, elle s’achèvera dans le sang des attaques terroristes de Paris et Saint-Denis. Cette même folie humaine continuera en juillet, pour venir endeuiller notre Fête nationale à Nice.

Après le bouquet final du feux d’artifices, la promenade des Anglais est le lieux d’un carnage : 86 familles touchées à jamais. Un soir qui devaient être symbole de fête et de feux d’artifices, s’avèrera s’achever dans un bain de sang et de larmes.

Le monde de la chanson et du cinéma ne fut pas épargné cette année avec la vague de décès qu’il a connu. Je ne peux pas tous les citer, mais du 1er janvier à aujourd’hui une liste digne d’un scenario hollywoodien a déroulée tout au long de 2016.

Une pensée pour l’homme de la Franche-Comté qui nous a quitté cette année ! Que vous puissiez boire une coupe de champagne de là où vous soyez, en veillant sur nous !

Cette année fut également, pour moi, celle de l’expérience littéraire. C’est pourquoi je remercie une nouvelle fois mon co-auteur pour m’avoir soutenu dans ce projet. Mais bien évidemment aussi ma maison d’édition et mon éditrice, sans qui le projet n’aurait pas vu le jour. Pour ceux qui ne seraient toujours pas rentré Dans l’ombre des Présidents, avant la présidentielle qui nous attend, la séance de rattrapage est par là !

Les échanges et les rencontres ont ponctués cette année, comme vous avez pu le lire sur mon blogue. Que 2017 puisse en être la douce et simple continuité. Ces belles rencontres que j’ai pu faire entre Paris, Strasbourg, Lille, Neuville-en-Ferrain et via les réseaux sociaux. Dans ce monde de communication qu’est le notre, continuons à échanger et s’écouter entre nous J

Une nouvelle année s’annonce en concluant les festivités de fin d’année. Les vœux pour la nouvelle année se présentent, les bonnes résolutions avec, aussi ! Reste à moi de trouver mon nouveau projet personnel pour cette nouvelle année. Les nouvelles aventures pour 2017 peuvent ainsi commencer !

@romainbgb – 31/XII/2016

L’Au Revoir!

L’art et la manière de se dire au revoir.

La vision d’une chaise et d’un Président se levant en disant « Au Revoir » face à une caméra. L’image est encore dans tous les foyers de France et de Navarre. Plus de trente ans se sont écoulé pourtant. La date du jeudi 1er décembre 2016 est un tournant dans la vie politique française. Il est un peu plus de dix neuf heures quand on apprend par les rédactions de Presse que le Président François Hollande va s’exprimer en direct depuis l’Elysée à 20 heures.

Le souffle est retenu.

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Le retour de Fangio

Il y a encore quatre ans, un certain soir de novembre 2012, Fangio et Iznogoud avaient scellé à jamais l’histoire de leur Parti politique commun et de la droite dans son intégralité. L’élection interne menant à la présidence de l’UMP se poursuivra jusqu’au bout de la nuit de manière officielle, mais tellement plus de manière officieuse.

La COCOE et les députés R-UMP sont encore dans toutes les mémoires. Un fiasco marqué au fer rouge dans l’histoire de la droite française. François Fillon et Jean-François Copé avaient donc marqué à jamais, la dureté d’un scrutin interne. Iznogoud en était sorti gagnant ; non sans quelques contestations.

Celui sur lequel la grande majorité ne misait plus un sous dessus, se retrouve le candidat officiel investi par le parti Les Républicains pour la présidentielle de 2017. Le coup de génie de Fangio a bien été là : la renaissance.

Savoir être là où l’on ne l’attend pas !

Son aide de camp, Patrick Stefanini, n’en n’est pas à son premier coup de maitre. Il est l’un des principaux acteurs de la victoire de Jacques Chirac à l’Elysée en mai 1995 et celle de Valérie Pécresse en Ile-de-France en décembre 2015. Un nouvel essai à confirmer s’annonce pour lui en mai 2017 ?!

Au moment où je rédige cette note, plus de quatre millions trois cents mille personnes se sont déplacés pour voter lors du second tour de la primaire ouverte. Deux millions huit cents soixante mille personnes avaient prit le chemin des isoloirs de la primaire citoyenne de 2011 organisée par le Parti socialiste. Quarante neuf mille cinq cents français résidant à l’étranger ont prit part au vote lors de ce second tour. Un franc succès de la Haute autorité de la primaire sous la houlette d’Anne Levade et Thierry Solère.

Un coup dur pour Alain Juppé qui se retrouve battu par François Fillon lors de cette primaire ouverte. Presque un million cinq cents mille voix séparent les deux anciens Premiers ministres.

Deux millions neuf cents mille personnes ont choisi le projet du député de Paris. Le maire de Bordeaux receuillant quant à lui moins d’un millions cinq cents mille voix. Comme tout les candidats s’étaient engagé pendant la campagne interne à le faire : Alain Juppé apporte tout son soutient à François Fillon en vue de la campagne présidentielle qui s’ouvre.

Celui qui est, « probablement, le meilleur d’entre nous », se retrouve contraint d’abandonner tout rêve présidentiel. Ce qui sonne comme un coup dur pour celui qui a été pendant longtemps le bras droit de Jacques Chirac.

Cinq mois de campagne avant l’élection présidentielle d’avril et mai prochain.

Une seule certitude demeure : la présence du Front nationale et de l’abstention au cours des élections à venir. C’est dans un contexte d’Etat d’urgence, rempli de doute et d’inconnu, que les électeurs seront appelés à élire leurs prochain Président de la République.

Louis a été le prénom des rois ; François sera-t-il celui des présidents ?

 

@romainbgb – 28/11/2016